"Un jeune homme était debout devant cette porte, allongeant la main vers la sonnette.
Bathilde jeta un cri de joie, et le jeune homme un cri d'amour.
Ce jeune homme, c'était Raoul."
Prenez un jeune chevalier, pur et ambitieux au milieu d'une foule débauchée ; prenez un militaire un peu alcoolique, un peu gourmand et aimant tellement les belles que sa bourse est toujours vide ; prenez une jeune fille pure et noble, élevée en dessous de sa condition, qui ressort pourtant par tous les pores de sa peau ; prenez le bourgeois ridicule qui s'occupe d'elle avec dévouement comme de sa propre fille.
Ajoutez une Altesse, un Régent, un jeune roi, quelques complots, de l'amour, des duels, la Bastille et des enlèvements.
Remuez bien. Poivrez un peu, si nécessaire. Faites mijoter quelques 500 pages. Laissez reposez.
Dégustez assis dans un fauteuil confortable au coin du feu.
Que dire de plus ? C'est un régal à la Dumas. Ce roman a été écrit seulement deux ans avant les Trois Mousquetaires et on y sent comme un air de parenté. Il ne manque qu'une Milady - mais la belle Bathilde (non, je ne suis pas enrhumée, merci) y est tout à fait charmante.
Sans grande surprise, j'ai suivi avec plaisir les aventures du Chevalier d'Harmenthal, le maudissant de s'engager dans un aventure vouée à l'échec (avec 300 ans de recul, on sait bien que le Régent n'a pas été enlevé et que Monsieur du Maine n'a pas pris sa place). J'ai surtout apprécié les passages dans la chambre de bonne, et la cour que d'Harmental (a-t-on idée de s'appeler Raoul ?) fait par la fenêtre à la belle Bathilde (bon, OK, c'est pas lui le plus ridicule du lot). Les jeux d'ouverture et de fermeture des rideaux ont un côté tout à fait théâtral qui tranche avec les passages plus historiques.
Lu en lecture commune avec Karine:)
Lu dans le cadre du challenge Romantique
Et du challenge Dumas