"I like to serve you, sir, and to obey you in all that is right."
Jane, ahhhhhh, Jane ... C'est toujours un plaisir de relire Jane Eyre. J'aime retrouver les personnages de cette histoire, Betty, Mrs Fairfax, Adèle (qui me rappelle, beaucoup trop, certaines des petites filles que j'ai parfois pu rencontrer ...), même la noble et majestueuse Blanche Ingram.
J'aime Rochester, cet homme passioné, bouleversé, plein de contradictions et portant en lui des blessures profondes. Je l'aime encore plus que la petite Jane Eyre, presque trop pure, trop gentille, trop absolue, tellement jeune !
Est-il besoin de rappeler l'histoire ? Jane Eyre est une orpheline de père et de mère, élevée chez une tante odieuse puis dans une institution dure et cruelle pour jeunes filles nécessiteuses. A 18 ans, elle quitte l'Institution Lowood et prend un poste de gouvernante chez Mr Rochester, à Thornfield Hall, où elle s'occupe de sa pupille, Adèle Varens. Rochester est un homme désagréable, piquant, parfois agressif, mais Jane est malgré tout heureuse, entourée de ces gens fondementalement bons. Cependant, un mystère rode dans la demeure : des feux s'allument en pleine nuit, des gens se font agresser sauvagement dans leur lit, et un rire démoniaque retentit parfois. S'agit-il de Grace Poole, une servante exilée dans une des pièces les plus éloignées du chateau ?
Jane tombe petit à petit amoureuse de son maître, malgré ses rugosités et ses piques. Et tout laisse à croire que cet amour pourrait bien être partagé.
Ce roman a tout pour plaire : une passion amoureuse contrariée ; des personnages forts et attachants ; des décors romantiques (la bruyère dans le brouillard, le chateau mystérieux, des salons chaleureux). Comment peut-on ne pas aimer Jane Eyre ? Cette petite jeune fille même pas belle, et soumises à de multiples épreuves ? Comment peut-on ne pas aimer Rochester, cet homme qui veut vivre malgré tout, malgré un passé peu reluisant ?
Bien sûr, ce roman a des défauts. Sa fin, déjà, pour commencer, comme si le bonheur parfait n'existait pas, et qu'il fallait que les deux héros paient leur orgueil et leur ubris. Pourquoi les faire souffrir ? Pourquoi leur accorder ce demi-bonheur ?
La présence de la religion me pèse aussi (peut-être est-ce pour cette raison que je préfère Rochester à Jane) : Jane est très croyante et chacun de ses gestes est empli d'une morale protestante assez rigide. Bien sûr, elle n'est pas la plus sectaire (la palme revenant bien sûr à St-John Rivers, avec Helen Burns juste après), mais elle serait aujourd'hui qualifiée de grenouille de bénitier !
Heureusement que Rochester rattrape tout cela !
De plus, c'est un roman extrêmement moderne : Jane est une féministe avant l'heure, qui souhaite à tout prix être indépendante, qui proclame que les femmes ont autant de droits que les hommes, autant d'âme et d'intelligence qu'eux. Malgré ses positions morales (archaïques), elle est très moderne.
Malgré ses quelques défauts (la fin, une structure que je trouve un peu bancale), c'est un roman que j'adore, et dans lequel j'adore me retrouver, pour une heure ou pour une relecture complète...
Lu dans le cadre de la lecture commune de Whoopsy-daisy : Jane Eyre dans tous ses états.
Lu en anglais
C'est un classique anglais !