"Un grand calme régnait dans toutes les pièces de Bon Repos. Le soleil, en contournant la maison de l'est à l'ouest, lançait de longs rayons de lumière par les vieilles petites fenêtres et teintait les murs blancs de rose et d'ambre, puis encore de rose. Le feuillage de la passiflore qui entourait les croisées faisait danser les ombres du sol jusqu'au plafond pendant que, sous le toit, les oiseaux caquetaient. Le parfum des fleurs se répandait partout et, sans cesse, nuit et jour, le murmure de la mer emplissait tout."
Ce roman raconte l'histoire d'une famille, sur une île anglo-normande, dans une ferme magnifique : Bon Repos. Il y a Rachel, la mère, un magnifique portrait de femme, fière et tendre en même temps ; André, le père, qui aurait du être poète mais qui s'est fait fermier pour nourrir sa famille. Il y a les enfants : Michelle, Peronelle, Jacqueline, Colin et Colette, les plus petits.
Et puis, il y a le père d'André, le médecin bourgeois qui refuse d'aider son fils dont il désapprouve le mariage et les penchants littéraires, et Jean, le frère d'André, parti faire marin, parti en Australie pour fuir leur père.
Bon Repos n'a plus que quelques mois à vivre : quand André et Rachel auront fini de manger la dot de Rachel, ils devront retourner auprès du père d'André, et abandonner ce paradis. Mais Rachel fait un rêve, celui d'un homme qui viendra les sauver et sauver Bon Repos. Quand le lendemain, un bateau fait naufrage et qu'est, parmi les survivants, cet homme dont elle a rêvé, Rachel lui propose de venir loger à Bon Repos.
J'ai eu l'impression de lire un mélange entre du Maurier pour l'ambiance "bretonne", les paysages champêtres et la présence entêtante de la mer, et du Louisa May Alcott pour l'ambiance familiale pleine de chaleur et de chamailleries. Et j'aime toujours autant le fantastique tel qu'il est présenté par Goudge , ces rêves prémonitoires, ces intersignes qui m'ont rappelée les contes que je lisais étant petite.
En revanche, je l'ai lu dans une très mauvaise traduction. Le style était étrange, et, surtout, les personnages se vouvoyaient tous. Si je peux comprendre que Rachel vouvoie son beau-père désagréable, entre Colette (4 ans) et Colin (7 ans) se donner du 'vous'...
Mais au final, et malgré le désagrément de la traduction "vieillote", j'ai adoré cette lecture !
Lu en lecture commune avec George