"Instead, think of all your worst anxiety and fears, all the one you ever had, from the pot you suspect you left to boil dry, to the clatter that is surely the sound of a housebreaker outside your room, to the vision of there being a hell, but no God. And imagine they were all true, all along."
The Taste of sorrow est une biographie romancée des soeurs Brontë mais extrêmement bien documentée. L’auteur s’est imprégnée de La Vie de Charlotte Brontë, d’Elizabeth Gaskell et du Monde infernal de Branwell Brontë de Daphnée du Maurier pour décrire l’atmosphère de Haworth. Cependant, plus que des faits, Jude Morgan cherche à retranscrire les émotions, les sentiments qui ont traversé la vie de Charlotte, Emily et Anne, sans oublier les trop tôt décédées Maria et Elizabeth, le frère adoré Branwell, et le père aimé et craint.
Le style est très simple à lire en anglais, mais très enlevé et puissant. J'ai souvent été au bord des larmes, souffrant avec elles des pertes qui parsèment la vie des soeurs Brontë. Que la santé était précaire, à cette époque !! Que la vie était fragile !
Ce livre retranscrit aussi magnifiquement l'enthousiasme de la création et cette attirance puissante qu'est celle du "monde infernal" de l'imagination. Dans un esprit si fertile, le monde imaginaire, le monde virtuel, est plus vivant que le monde réel.
Parmi les trois sœurs, Emily, à fleur de peau, m’a beaucoup touchée. Cette biographie m'a donné envie de relire Wuthering Height, avec la vision de cette jeune femme mince et altière devant moi. Même si j'avoue que c'est de Charlotte que je - et sans doute l'auteur aussi - me suis sentie le plus proche. On y retrouve tellement Jane Eyre, déchirée entre sa morale et son âme plus grande que nature.
Lu en anglais
Lu dans le cadre du challenge Un Automne avec les soeurs Brontë
Lu dans le cadre du challenge victorien