"This was Lady Uckfield. She was always careful to address strangers, especially those younger than herself, as 'Mr' and 'Miss' or by their correct title. The main reason for this, indeed the reason for her whole vocabulary, was to underpin her image of herself as a miraculous survival of the Edwardian age in modern England. She liked to think that in her behaviour and manner people had a chance to see how things were done in the days when they were done properly. How matters would have been managed by Lady Desborough or the Countess of Dudley or the Marchioness of Salisbury or any of the other forgotten fin de siècle beauties who made their lives their art, which consequently perished with them."
Miss Lavery est une demoiselle de 27 ou 28 ans, issue de la classe moyenne. Parce que sa mère est la petite nièce d'un Lord, elle est attirée par la noblesse et ses fastes, comme n'importe quelle petite fille.
Quand, en visitant le château, elle tombe sur Earl Broughton, un jeune bachelor timide et réservé, mais héritier d'un des plus grands noms et châteaux de l'aristocratie anglaise, elle ne laisse pas passer sa chance. De rendez-vous en rendez-vous, elle fait la conquête du jeune homme, l'épouse ... et découvre qu'être Comtesse n'est pas une activité très passionnante, surtout quand le mari n'est pas lui-même très intéressant.
Amateurs de Downton Abbey, pssssssst, ce livre est pour vous.
Si, si, je vous assure. Tiens, il a été écrit par le scénariste de la série (plutôt en mode saison 1 que saison 2 ou 3).
Il y a même Lady Violet dedans. Elle s'appelle Lady Uckfield, a trente ans de moins et vit 60 ans plus tard, mais c'est elle quand même, on la reconnait très vite.
Même les thèmes abordés sont similaires : l'aristocraie anglaise, ses traditions séculaires et le décalage entre ceux qui en sont (Lady Violet, par exemple) et ceux qui n'en sont pas (Mrs Crawley, pour ne citer qu'elle).
Ca commence comme un roman de chick lit et j'ai trouvé amusant de lire ce genre de texte sous la plume d'un homme. Mais, dès que Edith Lavery est mariée à Charles Broughton, le style change et devient infiniment plus cynique et acide. Julian Fellowes ne se voile la face ni sur les travers de l'aristocratie britannique ni sur ceux du monde du cinéma (enfin, surtout des séries télés en costume dans des châteaux edwardiens ... ça vous rappelle quelque chose ?). Mais sur la première, il a une affection profonde, qui transparait entre les lignes. Certes, la noblesse a ses défauts : mais sans elle, qui conserverait ses bonnes vieilles traditions qui ont fait la gloire de l'Empire ?
Cet idée préconçue peut séduire - ou agacer. Chez moi, elle fait les deux. Elle séduit la petite fille qui est encore en moi (sans ignorer la grand paresseuse qui se demande comment Edith Lavery peut regretter de ne rien faire de ses journées), avec ses rêves de princesse, ses "m'lady" et ses beaux châteaux. Mais l'adulte ne peut que se demander si le conservatisme de Julian Fellowes ne frise pas le ridicule.
Mes réserves politiques mises à part, ce roman, a mi-chemin entre de la chick lit et un Nancy Mitford, se lit avec plaisir. Si on soupire un peu du comportement de garce trop gâtée d'Edith, Charles est un personnage touchant, et Lady Uckfield déborde de dynamisme et de ténacité.
Lu dans le cadre du challenge I love London
Lu en anglais