"La semaine suivante s'ouvrit sur de gros titres véhéments qui annonçaient : 'Meurtre atroce dans le North London Railway'."
Le chapeau de M. Briggs raconte l'histoire du premier crime ferroviaire de l'histoire de la Grande Bretagne. Le 9 Juillet 1864 au soir, M. Briggs, un employé de banque respectable et âgé, prend le train pour rentrer chez lui, après un repas chez sa nièce.
Entre deux arrêts, il est assassiné, son corps est jeté sur la voie, et on ne retrouve dans le compartiment depremière classe que son sac, sa canne et un chapeau qui se révèle ne pas être le sien. L'assassin se serait-il trompé, échangeant son propre chapeau avec celui de M. Briggs ? Ca, et la chaîne de montre arrachée à la veste de Briggs constituent les seuls indices que la toute jeune police a en sa possession pour rechercher le (ou les) criminels.
J'ai été extrêmement surprise en débutant ce livre : je m'attendais à lire un roman, alors c'est une enquête très détaillée que j'ai eu entre les mains. Il n'y a rien de romancé dans cette histoire, juste une description précise des faits, des preuves, des documents, des personnages, de tout ce que l'auteur a eu entre les mains pour rédiger cette enquête.
Déstabilisant au début, puis très vite passionnant. Avec toutes ces preuves en main, on en vient à faire notre propre enquête de notre côté. Avec au fond, cette question lancinante : Franz Müller, le principal suspect, est-il ou non coupable ?
C'est aussi l'occasion pour l'auteur de tracer le portrait d'une époque, plus du côté du peuple et des petites gens que des grands de ce monde. On découvre la vie des cochers, des tailleurs, des vendeurs, des prostituées, qui sont les protagonistes de cette histoire. On découvre aussi les relations diplomatiques que le Royaume Uni avait à l'époque avec ses voisins, les Etats-Unis et la future Allemagne, en particulier, et le rôle qu'elles ont pu avoir sur le déroulé de l'enquête.
Bref, passionnant !
Lu dans le cadre du challenge Victorien