
Chères lectrices, chers lecteurs, pendant une petite heure ce soir, il m'est arrivé une expérience étonnante. J'ai été Catherine Morland (pour ceux qui ne comprennent pas, je vous renvoie à ça et même, encore mieux, à Northanger Abbey de Jane Austen) : alors que mon corps était assis sur un siège poisseux de RER, que les stations défilaient, je me promenais dans de sombres forêts autrichiennes, et passais des nuits agitées dans un schloss moyen-âgeux. Ah, si j'avais été invitée à passer quelques jours dans un château gothique, avec des tourelles gothiques et un petit pont de pierre gothique, dans des pièces remplies de meubles en bois sombre et de tapisseries gothiques, j'aurais assurément passé des nuits bien difficiles ... Je lisais juste Carmilla.
La narratrice, une jeune fille anglaise dont la mère était morte dans son âge le plus tendre est élevée dans ce sombre endroit par son père, une gouvernante et une préceptrice. Sa vie s'écoule calmement dans la solitude et dans l'affection des siens. Mais, une nuit où ces quatre personnages sont partis admirer le clair de lune, une voiture verse en essayant d'éviter un calvaire. En sorte une mère -pressée- et sa fille presque évanouie.
Pour de mystérieuses raisons, la mère doit repartir aussitôt, et laisse sa fille Carmilla aux bons soins de la narratrice et de son père. Un étrange relation nait entre les deux jeunes filles, faite d'affection (surtout du côté de l'héroine) et d'une troublante attirance physique du côté de Carmilla. Puis, le drame s'accélère. Ils retrouvent un tableau d'une noble jeune femme morte cent cinquante ans auparavant : le portrait craché de Carmilla. Une épidémie étrange débute dans la région, de jeunes femmes en bonne santé mourrant brutalement de langueur après avoir rêvé qu'on les étranglait ou qu'on perçait leur gorge à l'aide de deux aiguilles pointues. Peu à peu, la même maladie de langueur prend l'héroine ...

C'était bien mais ... beaucoup trop court !
Et c'était un cadeau du Bloody Swap !