Et après le Top Ten musical, voici mes films préférés de l'année 2012. Je ne parle ici que des films récents que j'ai vu au cinéma, passant sous silence certains de mes coups de coeur plus vintages.
10 The Hobbit
Ce n'est pas que le film m'a enthousiasmée et d'autres films 'à grand spectacle' auraient peut-être mérité cette dixième place (je pense à Batman Begins, par exemple), mais il va avec Le Hobbit comme avec des chaussons confortables, un chocolat chaud et une place au coin du feu. J'ai été si heureuse de retourner en Terre du Milieu ... Et certaines scènes sont vraiment magnifiques (mention spéciale à Martin Freeman et à la voix chaude de Richard Armitage).
(tout commentaire sur le choix de l'affiche, ..., enfin, bref )
9 Looper
Ce film n'est pas exempt de défauts - ou disons de facilités, mais j'ai été éblouie par l'adresse du scénario. Le paradoxe temporel lié aux voyages dans le temps est très bien montré : lorsqu'un homme perd 30 ans après les doigts qu'on lui coupe 30 ans avant, par exemple (il faut le voir, dit comme ça, ça fait juste bizarre), ou l'influence de la rencontre entre Joe jeune et Sara sur les souvenirs de Joe vieux.
Dans son genre, il me fait le même effet que District 8 il y a quelques années : une réécriture réussie et originale d'un standard du genre.
8 Moonrise kingdom
L'histoire est adorable, mais c'est l'ambiance et surtout la photographie, chaude et ensoleillée comme des souvenirs d'enfance qui me fait mettre ce film dans le top ten.
J'ai été ébahie par le talent d'acteur de Soko dans ce film, par la volonté tenace de son personnage. C'est un magnifique portrait de femme, dans toute la complexité de ses désirs et de ses envies. Augustine est loin d'être parfaite, elle est douée d'une certaine ambigüité et d'un caractère assez difficile, mais servie par Soko et par une mise en scène tout en délicatesse et en demi-ton, elle se révèle attachante.
Après un magnifique portrait de femme, un portrait d'homme qui en est pas moins superbe. Adrian Brody est extraordinaire dans ce rôle d'un jeune homme désespérement seul, engoncé dans son mal-être, et qui s'en sort en donnant de l'affection.
Au délà de ce jeune homme, le film décrit sans tendresse une Amérique égoïste et tournée uniquement sur elle-même, qui laisse ses enfants à la dérive, dans la prostitution ou la dépression, et d'un système scolaire qui ne sait plus comment les aider.
Pour Monsieur Oscar et sa capacité à entrer dans mille peaux ; par le talent du film qui nous montre un monde en cent saynettes ; pour la Samaritaine, digne représentante d'un passé qui s'éloigne ; pour les larmes que j'ai versées à plusieurs reprises.
Pour la déclaration d'amour au cinéma.
Et pour la dernière scène, pleine d'humour et de tristesse cynique.
Le couple de Firouzeh et Akbar reste encore devant mes yeux comme l'un des plus beaux amours de la fiction. Et le regard de Farhadi sur le monde qui l'entoure, toujours tendre, jamais manichéen, sachant percevoir la beauté et les angoisses de chacun, est magnifique et touchant.
3 The we and the I
J'avais vu ce film en avant-première. J'aisouhaité attendre un peu avant d'en faire le billet, que le film sorte sur les écrans. Hélas, quand il est sorti, mes souvenirs s'étaient un peu évaporés et j'ai négligé d'en faire un billet.
Pourtant, que je l'ai aimé ! Moi qui n'aime pas les adolescents, Gondry me les a fait apprécier. Ils sont si touchants dans leur mal-être, dans leur désir d'être vu et d'être aimés, de susciter autour d'eux l'adhésion.
Et la manière dont Gondry nous démontre ce trait de caractère commun à toute l'humanité et insupportable : comment quelqu'un change de caractère dès qu'il est dans un groupe, est parfaite de finesse.
Parce que c'était la fin du monde il y a quelques jours - le paradis n'est hélas pas très différent du monde tel qu'il était avant - et que nous vivons dans un monde où nous angoissons de plus en plus, ce film est nécessaire. Parce que Michael Shannon est extraordinaire dans ce rôle d'un père de famille rassurant qui sombre peu à peu dans l'angoisse.
Et parce que la dernière image m'a glacé le sang.
Même si le choix fut difficile (le trio de tête se tenait de près), c'est ce film que j'ai choisi comme mon film favori de l'année. Outre l'excellent jeu des acteurs - en particulier celui jouant Peter, outre la pertinence du propos et sa terrible adéquation avec la crise que nous subissons actuellement, outre la mise en scène économe et efficace, tout en non-dit et en sous-entendu, ce que j'aime le plus dans ce film, c'est la manière dont il crée une tragédie à partir d'une actualité. Unité de temps, unité d'action et presqu'unité de lieu : les règles de la tragédie classique sont là. Et, de scène en scène, on voit progresser le désastre qui s'annonce.
C'est brillant.
Et comme UGC organise un retour sur les Incontournables de l'année (et qu'un bon nombre de mes chouchous en font partie), je vous invite à venir les découvrir. Plus d'informations ici !