J'ai essayé de faire un Top Ten des romans que j'ai lus cette année, de ceux qui m'ont le plus marquée. Mais je peine au moment du classement, de la sélection du "meilleur" et des suivants. C'est dur de comparer des choses qui ne sont pas comparable, le parfait roman d'été avec l'analyse sombre et douloureuse des méfaits du capitalisme et de l'individualisme, un roman de fantasy avec un classique anglais. Je n'arrive pas à trier, je n'arrive même pas à en sélectionner dix. Ils ne seront donc pas triés, et ils seront donc quatorze.
Côté littérature de l'imaginaire, je n'en ai pas lu beaucoup mais j'ai eu trois vrais et énorme coups de coeur. Le challenge Once upon a time m'a permis de découvrir Le livre des choses perdues, de Connoll, un conte de fée pour adulte, sombre et pervers. La perversité ne manque pas non plus dans Les contes de la fée verte, de Poppy Z Brite, auteur elle aussi découverte grâce à un challenge. Enfin, j'ai cédé aux conseils de la blogosphère et mis un pied dans l'univers sombrement moyen-âgeux de Justine Niogret, grâce à Chien du Heaume. Le problème, c'est que ce roman m'a tellement plu que j'ai peur d'être déçue par les suivants...
Je me suis beaucoup promenée en Angleterre, cette année. J'ai poursuivi mon exploration des romans victorien avec Anthony Trollope et ses Barchester Towers - il me faut maintenant voir la minisérie. En mode plus edwardien, je me suis régalée des analyses psychologiques de Forster, avec Maurice, et de Vita Sackville-West, avec All passion spent. Un chouia plus récent, mais avec une ambiance poétique qui ne s'éloigne pas trop des romans de Forster, Poussière, de Rosamund Lehmann, m'a enchantée. Et, même si ces romans ont été écrits de nos jours, The Forgotten Garden, de Kate Morton, et Du bout des doigts, de Sarah Waters déborde de cette ambiance vieille-Angleterre.
J'ai aussi voyagé aux Etats-Unis. J'ai vécu les années 30-40 dans le Sud, avec Des beignets de tomate vertes, de Fannie Flagg. J'ai été dans l'Ouest californien, avec Mildred Pierce, de James McCain. Et, à New-York, j'ai découvert l'atroce solitude des êtres à qui tout réussit, dans American Psycho, de Bret Easton Ellis.
Deux autres romans de solitude ont aussi marqué mon année. Room de Emma Donoghue, et la solitude de cette jeune femme et de son fils, isolés dans une pièce close par le violeur de la première et le père du second, m'a bouleversée, au moins autant que la douleur du Traitre de Sorj Chalandon, traitre à sa cause, traitre à sa patrie, traitre à ses amis.
Au final, ce fut une très belle année de lecture. Puisse 2013 m'apporter autant de joies !