Le conte d'hiver est une des pièces de Shakespeare que je ne connaissais pas du tout, n'ayant même aucune idée de ce qu'elle pouvait raconter. B. l'apprenant (c'est une de ses pièces préférées) et voyant qu'elle se jouait à Bagatelle, il m'y a emmenée sans même me demander mon avis (qui n'aurait pas pu être négatif).
Nous voilà donc installés (je remercie d'ailleurs la RATP et le RER B sans qui j'aurais été obligée d'attendre une demi-heure, au lieu d'arriver juste à l'heure, stressée et en sueur) dans ce joli théâtre tout moderne. J'ai mis quelques temps avant de rentrer car le nombre des personnages présentés au début était un peu trop nombreux.
Il y a un roi de Sicile, Léonte, et sa femme aimable et vertueuse, Hermione, qui invitent à leur cour l'ami d'enfance de Léonte et roi de Bohème, Polixène. Léonte a un fils, Mamilius, et un conseiller Camillo. Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes, jusqu'au moment où Léonte est pris de folie : il est persuadé qu'Hermione le trompe avec Polixène.
Il cherche à faire empoisonner son ami - sauvé in extremis par Camillo qui s'enfuit avec Polixène en Bohème. Il emprisonne sa femme, refusant d'écouter ses dénégations passionnées. Et c'est en prison qu'elle accouche d'une petite fille, Perdita, et meurt, ainsi que son fils, en entendant son mari renier l'Oracle de Delphes qui l'innocente.
De plus, Léonte est persuadé qu'elle n'est pas sa fille mais celle de Polixène. Il demande donc à l'un de ses conseillers d'exposer le bébé dans un endroit sauvage ... Et le hasard mène Perdita sur les "rives" de la Bohème, pas très loin du Palais de Polixène où vit son fils.
Seize ans plus tard ... pas la peine de faire un tableau, et cette pièce, commencée comme une tragédie terrible, se finit en farce et en comédie la plus belle qui soit. La fin, ohhhh, la fin, je sautillais toute seule sur ma chaise.
La mise en scène est excellente. J'ai été un peu déroutée au début par l'accent des acteurs, comme s'ils cherchaient à contrefaire l'italien ou le bohémien, mais finalement, en me rendant compte qu'ils sont réellement étrangers et que c'est leur accent naturel, j'ai fini par me laisser bercer la musique des mots.
Les acteurs sont tous excellents, à commencer par Léonte et Hermione. C'est vif, c'est gai, c'est plein d'esprit et de joie, et j'ai passé un très bon moment...
A l'exception de ceux où l'acteur jouant le fils de Léonte, le fils du berger et le Temps était en scène : son côté clownesque un peu lourd retirait un peu de la grâce de la pièce... Dommage...
Vue dans le cadre du challenge Shakespeare !