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20 août 2012 1 20 /08 /août /2012 13:00

all-passion-spent.jpg"I have considered the eyes of the world for so long that I think it is time I had a little holiday from them. If one is not to please oneself in old age, when is one to please oneself ? There is so little time left!"

 

Lord Slane est mort, à l'âge vénérable de 94 ans. Il a traversé le XIXème siècle, homme politique de premier plan et ancien vice-roi des Indes, accompagné de sa femme, la douce Lady Slane, aujourd'hui veuve. Ses enfants, surtout les très actifs William et Carrie, se précipitent pour trouver à leur mère un logement, une vie qu'ils maîtriseraient complètement. Mais quelle n'est pas leur surprise d'apprendre que la vieille dame, qui a toujours laissé les autres lui dicter sa conduite, a pris sa décision : une maison à Hampstead, qu'elle avait vue il y a trente ans et où elle avait dès lors décidé de se laisser mourir, dans laquelle elle veut vivre seule, paisible, juste accompagnée de sa bonne Genoux.

Là, sous le soleil de la terrasse, ou dans un calme salon, elle pourra revenir en paix sur sa vie, sur ses désirs et ses ambitions, si soudainement abolis le matin où Henry lui a fait sa demande en mariage. Des fantômes pourront venir la visiter, lui faire revivre des pans entiers de son existence...

 

"Oh, what a pothern she thought, women make about marriage! and yet who can blame them, she added, when one recollects that marriage - and its consequences - is the only thing that women have to make a pother about in the whole of their lives?"

 

C'est un roman superbe. Je me suis laissée porter par la langue de Vita Sackville-West, que j'avais déjà tant aimée dans Haute-Société. Elle a une noblesse et une poésie qu'on ne trouve pas très souvent. Et le personnage de Lady Slane est un des plus beaux personnages que j'ai rencontrés. Cette très vieille femme, chez qui on découvre encore la toute petite fille un peu garçon-manqué ou l'adolescente ambitieuse et pleine d'énergie, est merveilleuse. C'est la grand-mère idéale !

 

"For a life of her own, he had substituted his life with his interests, or the lives of her children with their potentialities. He assumed that she might sink herself in either, if not in both, with equal joy. It had never occurrend to him that she might prefer simply to be herself."

 

C'est aussi et surtout un roman féministe. Il dénonce amèrement la manière dont les femmes sont privées de vie - ou paient le prix de leur indépendance. Henry est un homme bien, qui aime sincèrement sa femme et qui souhaite la voir heureuse. Mais le bonheur n'existe pas pour les femmes de l'époque victorienne, en tout cas pas le bonheur qui passe par l'accomplissement des possibilités de chacun.

Et les enfants de Lady Slane, dont la plupart sont des imbéciles patentés, ne font rien pour apporter le bonheur à leur mère une fois l'âge venu. Cherchant à la faire entrer dans la "case" de la veuve accablée, ils montrent encore une fois qu'ils se moquent de ce qu'elle peut penser ou ressentir ...

 

En tout cas, ce roman est encore une fois un chef d'oeuvre. Je pense que je préfère lire Vita Sackville-West à Virginia Woolf. Elles abordent toutes les deux des thèmes comparables et le stream of consciousness est aussi présent dans les romans de Vita (surtout celui-ci où on passe beaucoup de temps dans les pensées de Lady Slane). Mais les romans sont moins ardus à lire et possèdent quelques touches d'humour qui les rendent plus légers !

 

Lu en anglais

Lirenanglais

Lu dans le cadre du challenge My Little Village in the countryside sur whoopsy-daisy

LittleVillage.png

Lu dans le cadre du challenge Vintage, sur whoopsy-daisy

goldenvintage

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17 août 2012 5 17 /08 /août /2012 18:00

Enfin, elles sont venues, ces vacances. Je les attendais depuis ... ouh la la, beaucoup trop longtemps. Au programme : une petite semaine en Bretagne, en priant pour qu'il fasse beau et qu'on puisse bouquiner dans le jardin ; puis retour à Paris pour trois jours de festival Rock en Seine. Et après, départ pour quinze jours en Grèce, dans les îles, avec au programme soleil, baignades, ruines grecques et petits restos.

Paros.jpg

Et pas mal de trajets en ferry entre les îles. Et qui dit trajets, dit lectures ...

 

Qu'est ce que j'emmène dans mes bagages ? J'ai tellement souffert de ne pas avoir assez le temps de lire cette année que j'ai du mal à me contenir. Et puis, j'ai plein de lectures communes ou pour réussir mes challenges.

Ainsi, j'ai promis à des gens (oui, des gens, on se demande bien lesquelles !), de lire du George Eliott pour la rentrée. Hummm, j'emmène donc Adam Bede, de ladite George Eliott.


Et avec Karine:), je lis The forgotten garden, de Kate Morton. Et voilà deux pavés de l'été !

 

Et pour le mois de Septembre, je vais lire de l'américain... Et comme je suis inscrite dans le challenge New-York, je vais faire d'une pierre deux coups en prenant American Psycho de Bret Easton Ellis ; By nightfall de Michael Cunningham ; le Vieux New-York d'Edith Wharton et quelques romans du sud des Etats-Unis avec Des beignets de tomate vertes de Fannie Flagg.

 

D'autres challenges n'ont pas beaucoup avancé cette année : il me reste trois romans à lire pour finir le challenge Fairy Tales de whoopsy-daisy (et Once upon a time par la même occasion), et c'est la raison pour laquelle je prends Beastly, d'Alex Flinn et Deerskin, de Robin McKinley.

Mon propre challenge Mythes et Légendes non plus n'avance pas beaucoup, et je compte bien lui donner un petit coup de moteur cet été, avec Alcestis de Katharine Beutner et Dream Angus, de Alexander McCall Smith...

DSC06915.JPG

Etonnament, j'ai aussi lu très peu de fantasy cette année : résultat, le challenge Mondes Imaginaires n'avance pas ! Pour résoudre ce problème, j'emmène avec moi The dragonbone chair, de Tad Williams ; Janua Vera, de Jean-Philippe Jaworski et The Ambassador's mission de Trudi Canavan.

 

Un Balzac et un Trollope pour la route et c'est parti !

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15 août 2012 3 15 /08 /août /2012 09:49

NorthangerAbbey.jpg"But Catherine did not know her own advantages; did not know that a good-looking girl with an affectionate heart, and a very ignorant mind, cannot fail of attracting a clever young man, unless circumstances are particularly untoward."

Quelques mots rapides au sujet de ce roman que j'ai relu dans le cadre du Jane Austen Summer sur whoopsy-daisy. J'ai toujours beaucoup de mal à parler des romans que j'ai aimés : ou je leur consacre un roman, ou que quelques motspour dire à quel point je les ai aimés.


Catherine Morland est l'héroïne de Northanger Abbey. Pourtant, rien ne la distingue : elle est issue d'une famille nombreuse, relativement aisée, sans rouler sur l'or. Elle n'est pas très jolie, n'est pas très intelligente, n'est pas particulièrement gentille ou prévenante. Si on devait la décrire, deux traits de caractère viendraient immédiatement à l'esprit : la naïveté d'une gamine qui n'est jamais sortie de sa campagne, et un amour immodéré pour les romans, surtout les romans gothiques et leurs rebondissements affreux.

Emmenée par une voisine à Bath, Catherine rencontre Tilney, un jeune homme gentil et brillant, mais dont le principal intérêt réside dans la demeure familiale : Northanger Abbey. Alors, quand Catherine est invitée à y séjourner, elle met à profit ses lectures gothiques et entre dans le mystère. De quoi est morte la mère de Tilney, épouse du redoutable Général Tilney ? Pourquoi le secrétaire de sa chambre peine à s'ouvrir ? Et qu'est ce que ces pages blanches, couvertes d'une écriture serrée, qui lui tombent dans la main alors même que sa chandelle s'éteint ?

 

"Mrs Allen was one of that numerous class of females, whose society can raise no other emotion than surprize at there being any men in the world who could like them well enough to marry them."

 

Je crois que c'est le roman de Jane que je préfère, Orgueil et Préjugés mis à part. J'aime la naïveté de Catherine, sa manière de voir le mal nulle part - ou partout. J'aime son amour des romans, son bovarysme effréné. J'aime Tilney et son esprit brillant, avec lequel il met gentiment en boîte la jeune fille. J'aime les déclarations d'amour à la littérature, même la médiocre, même la mauvaise, au plaisir de lire et de partir pour un autre univers que Jane Austen célèbre dans ce roman.

J'aime les méchants, pas vraiment méchants, d'ailleurs, juste très bêtes et égoïstes. J'aime la description de l'Abbaye dans les yeux de Catherine, ses couloirs sombres donnant sur des pièces claires et modernes.

 

Ah oui, c'est un de mes Jane Austen préférés !!

 

Lu dans le cadre du Jane Austen Summer

JaneAustenSummer

Lu en anglais.

Lirenanglais

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12 août 2012 7 12 /08 /août /2012 08:00

1784pp.jpgAprès avoir adoré Une Séparation, je ne pouvais que suivre l’actualité d’Asghar Farhadi, son réalisateur. Quand j’ai entendu au Masque que sortait en France un des films antérieur du réalisateur, j’ai sauté sur l’occasion.

Le Belle Ville dont il est question là n’est pas un quartier de Paris, mais de Téhéran.  C’est dans ce quartier misérable que vivent Ala, sa sœur Firouzeh et Akbar. Deux ans auparavant, à seize ans, Ala a tué sa petite amie. A dix-huit ans, maintenant, il pourra être exécuté, pendu, conformément à ce que le père de la victime souhaite en suivant la loi du talion.

Akbar, un ami rencontré en prison, veut le sauver : dès sa sortie, il va voir Firouzeh, la sœur d’Ala, pour que tous les deux, ils convainquent le père de renoncer à sa vengeance. Hélas, le père est muré dans un chagrin que rien ne peut vaincre, si les supplications des deux jeunes gens, ni les conseils de l’imam, ni l’angoisse de sa femme, qui préfèrerait échanger cette exécution contre le prix du sang permettant d’opérer sa fille.

 

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C’est une magnifique tragédie que ce film. De Roméo et Juliette à Antigone, des amours impossibles au poids des morts, en passant par la difficile distinction entre ce qui est juste contre ce qui est légal. Dans cette société de très petites gens, à la limite de la misère, se créent des dilemmes et des drames shakespeariens. Comment accepter qu’un père renonce à sa vengeance, légale ? Comment faire le deuil ? Comment nait un amour sur ces ruines et ce drame ?

 

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Je n’arrive pas à parler de ce film. Les images se bouleversent devant mes yeux, les foulards colorés, les rues poussiéreuses, cette courette sombre où vit le père ressassant son chagrin, la complicité des femmes, le visage aux sages rides de l’imam. Le regard d’Akbar croisant celui de Firouzeh. Cet amour magnifique. Cette tragédie poussant sur la tragédie.

 

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Les acteurs sont encore une fois excellents, merveilleusement dirigés. Je suis tombée amoureuse de Firouzeh, de son sourire tantôt malicieux ou tantôt fatigué, de son regard droit, des boucles de ses cheveux encadrant son front. Elle est magnifique, cette actrice. Elle porte mille émotions en un regard, mille pensées en un geste. Je veux absolument la revoir…

 

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Je ne vois peut-être qu’un seul défaut à ce film : il est un peu trop lent ; il manque un peu de rythme. Les rebondissements de l’intrigue sont un peu trop nombreux. Mais qu’importe : on est bien avec Akbar et Firouzeh et on y passerait des mois avec plaisir.

 

 

 

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11 août 2012 6 11 /08 /août /2012 12:30

Je me lance dans quelques lectures communes et lectures communes approximatives. Ma PAL regorge et ça va l'aider à descendre, surtout en allant récupérer des livres très anciens dans ma PAL.

Ainsi, avec Maggie, je vais dépoussiérer mes Flaubert en lisant avec elle Bouvard et Pécuchet pour le 25 Août et  La tentation de Saint-Antoine pour le 20 Septembre.

Avec George, ça sera plutôt des "Lectures communes approximatives" : nous prévoyons de lire en Octobre un roman de sa PAL noire, Du bout des doigts de Sarah Waters. Puis, nous lirons en Novembre, Maurice de Forster ; en Décembre, L'arche dans la tempête de Goudge ; et en Janvier, Imposture, de Benjamin Markovits !

Si vous voulez nous joindre à nous, ou si vous voyez d'autres livres intéressants dans ma PAL, n'hésitez pas !

 

Anniversaire de sa mort oblige, Marylin Monroe a été très présente sur les blogs cette semaine : George nous explique ce qu'elle aime chez Marylin, Adalana nous parle d'un roman qu'on lui a offert, Will lui écrit et Dasola nous parle de la "dernière séance"...http://www.maison-page.net/z2011/81_gal.jpg

Moi, ça me donne surtout envie de revoir The Misfits et de relire  Blonde...

 

Deux biopics sont en préparation sur Hitchcock, dont l'un avec Antony Hopkins dans le rôle titre. Alors, tentés ou pas ?

 

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Lou et et Hilde organise leur challenge Halloween annuel. Le but est de lire des romans, voir des films, cuisiner, etc. autour d'Halloween entre le 1er Octobre et le 11 Novembre. Ca tombe bien, j'ai Frankenstein dans ma PAL !

 

 

Sinon, Karine:) lit Salambo ; Melusine s'intéresse à Greuze ; Purple Velvet s'interroge sur les ères géologiques ; Maggie nous discute avec nous du mois d'Aout sur la blogo (avec un lien vers un excellent documentaire sur l'évolution des ours) ; Lhisbei nous informe de la sortie du dernier opus de Nouveau Monde ; Cachou nous présente un texte de Lovecraft sur la littérature gothique et fantastique ; Aidan Moher fait une très jolie critique sur la trilogie du Dark Knight.

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10 août 2012 5 10 /08 /août /2012 08:00

PersuadingAnnie.jpg« He would talk openly to her for te first time in years of misunderstandings. No bitterness, no bile. Just sweet conversation. And he’d start with a subject that has made Britain what it was ; a subject that meant nothing and glossed over everything. He would talk about the weather. »

 

En 1994, Annie Markham, une étudiante de 19 ans, est tombée amoureuse de Jake Mead. Quelques mois d’amour passionnel et Annie tombe enceinte. Contre l’avis de sa meilleure amie, Cass, la fille de sa marraine Susannah, elle refuse d’avorter et décide de partir à Paris. Le jour du départ, alors que Jake l’attend dans la voiture, Susannah arrive en furie pour empêcher la fugue ; Annie et Susannah se disputent, jusqu’à ce qu’Annie se rende compte que ses règles sont arrivées : il n’y avait pas de bébé, c’était une fausse alerte.

Entre Jake, persuadé qu’Annie a avorté sur les conseils de Susannah ; et Annie, qui se sent abandonnée par Jake, l’incompréhension est totale.

 

 « Ah, poor, poor Sophie. Doomed to a lifetime of being called Sophes. Thank God she had the IQ of a rabbit. »

 

Sept ans plus tard, Annie n’a toujours pas oublié Jake, l’amour qu’elle avait pour lui ni la douleur de la rupture. Quand l’entreprise de son père se met à perdre beaucoup d’argent, et que le consultant appelé pour redresser la boite n’est personne d’autre que le riche et brillant Jake Mead, c’est un euphémisme de dire que Annie a des sentiments mitigés.

 

« Edward grinned back at her. She grinned a bit more. He grinned even more. Then Annie became vaguely aware that Susannah was smiling fondly at them both as if they were in a scene from the Bible. She stopped grinning immediately. Bible smiles from godmothers were a definite turn-off. »

 

Vous l'aurez compris, ce roman est une réécriture moderne de Persuasion. Et une réécriture ma foi très réussie, pour deux raison : l’humour qui parsème le roman et la manière dont le roman d’Austen est arrangé pour s’appliquer à notre époque, sans jamais être trahi. Et pourtant, j'avais un peu peur.

Le roman de Jane Austen s’ancre complètement dans son époque (contrairement à Orgueil et Préjugés, qui a une certaine universalité), et j’avais peur que l’auteur garde la même trame, en vieillissant peut-être l’héroïne pour rendre l’affaire plus crédible.

Pas du tout. Le fait de faire reposer le twist sur cette grossesse qui n’en était pas le rend complètement crédible, et beaucoup plus que des fiançailles annulées pourraient l’être à notre époque.

Et même dans le reste de l’adaptation, l’auteur saisit bien notre époque : Bath devient New-York ; la sœur aînée est une it-girl sur le retour ; le cousin Eliott est le bras droit de l’entreprise paternelle et Mrs Clay est la secrétaire du père.

 

« Their taxi driver was determined not to lose sight of the ambulance for them and Annie suspected that he had been waiting for such a command ever since he got his licence. »

 

C’est un vrai régal que d’attendre l’arrivée de certains personnages, de certains passages du roman en se demandant comment ils vont être adaptés. Quel accident va blesser la belle-sœur d’Annie ? Comment va être LA lettre ?

 

Bref, c’est génial !

 

Lirenanglais
Lu en anglais

JaneAustenSummer

Lu dans le cadre du Jane Austen Summer, sur whoopsy-daisy

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8 août 2012 3 08 /08 /août /2012 08:00

Persuasion.jpgJuste après avoir fini le roman, je me suis jettée sur l'adaptation de la BBC datant de 1995, avec Ciaran Hinds dans le rôle de Wentworth , et Amanda Root dans celui d'Anne Elliott. Les amies de whoopsy-daisy m'en avait chanté les louanges, la considérant même meilleure que celle datant de 2007. J'en attendais peut-être trop, mais j'ai été un peu déçue.

 

Il y a pourtant des choses magnifiques. Ciaran Hinds, par exemple, extraordinaire en militaire un peu monolithique, qui ne va pas s'enflammer pour si peu et qui en a vu d'autres. Mais, lorsqu'il s'émeut (ahhhhh, la lettre ...), son agitation n'en est que plus bouleversante.

 

CiaranHinds.jpg


Les personnages secondaires sont aussi excellents. Ils sont peut-être un peu caricaturaux, mais cela donne du piquant et de l'humour à une histoire nostalgique et triste. Et puis, la plume d'Austen ne fait pas non plus dans la dentelle quand elle décrit Sir Elliott et sa fille aînée.

J'ai particulièrement aimé l'amiral Croft et sa femme : ils sont d'un tel naturel qu'on rêverait de les rencontrer pour de vrai, de passer une soirée dans un pub à les écouter raconter leurs voyages. Et puis, les exemples de couples happily ever after sont si rares chez Austen que je savoure celui là !

 

Sur le plan esthétique, le film est aussi très réussi. La plupart des scènes d'intérieur sont filmées à la bougie et j'ai vraiment apprécié l'atmosphère intimiste que cela crée.

Amanda-Root-Anne-Elliot1.jpg

Mais voilà : je n'ai pas apprécié l'héroïne. Je trouve que l'actrice manque un peu de finesse dans son jeu et qu'elle ne montre pas bien la révolution qui se fait en elle. Même si le maquillage est bon et la "rajeunit" de scène en scène, rien de cela ne se montre. Elle garde l'air d'un petit chat apeuré, effrayée par la prestance de Wentworth d'un bout à l'autree.

 

Et je trouve qu'un grand nombre de scène sont assez kitschs. L'apogée étant bien sûr la scène du baiser devant le carnaval ...

 

Persuasion1.jpg

 

Semi coup de coeur et semi déception ... Mais je le conseille quand même, afin que vous vous fassiez votre propre avis !

 

Vu dans le cadre du Jane Austen Summer sur whoopsy-daisy.

JaneAustenSummer

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6 août 2012 1 06 /08 /août /2012 08:00

Persuasion.jpg"Your father and mother seem so totally free from all those ambitious feelings which have led to so much misconduct and misery, both in young and old!"

 

J’ai profité de la lecture commune de Persuasion sur whoopsy-daisy pour relire ce roman de Jane Austen. Ce roman a longtemps fait partie de mes préférés : Anne Elliott est une jeune femme qui est passée de l’autre côté de la barrière sans s’être mariée. Elle est en train de s’aigrir et de devenir une vieille fille dévouée à sa famille. Pourtant, elle aurait pu être heureuse : huit ans auparavant, elle avait vécu une idylle avec un jeune marin, Wentworth, mais sa marraine et bonne amie, Lady Russell, l’avait découragée d’accepter l’offre de mariage du jeune homme, trop pauvre pour la fille de Sir Elliott.

Mais Anne n’a pas réussi à oublier le jeune homme.

 

Quand la situation financière de son père devient si précaire qu’il doit louer la demeure familiale, qui se présente comme locataire ? La sœur de Wentworth et son mari, l’amiral Croft. Anne et Wentworth vont donc se retrouver pour la première fois en contact, leurs situations étant totalement changées : Wentworth est maintenant capitaine, a réussi et devient un parti tout a fait acceptable. Anne, en revanche, est plus âgée, a perdu la fraîcheur et la gaieté de la jeunesse.

 

"A few months hence, and the room now so deserted occupied but by her silent, pensive self, might be filled again with all that was happy and gay, all that was glowing and bright in prosperous love, all that was most unlike Anne Elliott."

 

Ce roman est, comme tous les romans de Jane Austen, un régal. Ce régal là a une saveur un peu plus automnale que les autres, sent les regrets et la jeunesse qui s’éloigne. Aux autres, aux Miss Musgrove, la gaieté et l’insouciance de la jeunesse. Anne et Wentworth sont des êtres qui ont un passé, des souffrances, des griefs, ce qui teinte le roman de nostalgie. Mais voir cet amour renaître (Ahhhhhhh, la lettre …), n’est ce pas encore plus beau ?

 

Comme dans les autres romans de Jane Austen, il y a cet humour dévastateur : à travers Sir Eliott et sa fille aînée, elle nous dresse le portrait de snobs ridicules que Molière n’aurait pas renié. Sir Eliott ne juge les gens qu’à leur apparence physique – et leurs titres. A cinquante ans, il se comporte comme un adolescent orgueilleux.

Les autres personnages sont vus avec une plus grande bonté. Même si la sœur benjamine, Mary, est une insupportable hypocondriaque égoïste, on perçoit la tendresse fraternelle que Anne lui porte à travers les pages. Et Jane fait encore preuve d’une faiblesse (coupable) envers les militaires, sa description de la marine britannique n’ayant rien à envier aux films publicitaires de l’armée présentés lors de la JAPD !

 

Mais voilà, cette relecture a peut-être été la relecture de trop. Ou je n’étais pas dans le bon mood. Anne m’a agacée au possible et a épuisé le peu de patience que j’ai pour les personnages principaux en mode « victime ». Par peur du conflit ?, elle cède toujours aux injonctions des uns et des autres, se sacrifie. Parfois elle est la seule à en souffrir – et c’est son problème ; mais souvent, d’autres pâtissent aussi de cette incapacité à expliquer à ceux qui abusent et bien, qu’ils abusent.

Wentworth aussi m’a agacée : la manière dont il dragouille les filles Musgrove, sans éprouver de sentiments pour elles, me gêne. Ce n’est pas digne d’un héros de Jane Austen, non ?

 

Bref, une très légère déception …

 

Lu dans le cadre du My Jane Austen summer, chez whoopsy-daisy

JaneAustenSummer

Lu en Anglais

Lirenanglais

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4 août 2012 6 04 /08 /août /2012 16:54

Que la blogosphère est calme en ce début d'Août. Pas le moindre petit bout de billet ou de chronique pour me faire passer le temps en attendant les vacances ?
Pas un seul ? Si, on peut compter sur George pour nous créer des challenges à toutes saisons et surtout avant la rentrée. Car, cette fois ci, elle nous emmène en classe, pour le challenge Cartable et Tableau noir : le but est de lire des romans se passant à l'école, au lycée, dans une université, côté maître ou professeur, entre le 1er Août 2012 et le 30 Septembre 2013.

CartableTableauNoir.jpg

 

 

Quant à Moka, elle nous ranime son challenge Emile Zola en nous proposant de lire ensemble les romans de la Comédie Humaine. J'en ai déjà lus la plupart quand j'étais ado mais je me joindrai à elle quand on arrivera aux romans de la fin...

 

Kincaid lance un challenge sur les zombis, auquel je ne m'inscrit pas car c'est vraiment pas mon genre de truc. Allez y jetter un coup d'oeil quand même si ça vous tente !

 

En parlant de lectures communes, j'ai mis ma PAL à jour : n'hésitez pas à aller y jeter un coup d'oeil. Je pense lire pas mal de romans américains pour le mois américain de Titine et je me sens d'humeur contes, mythes et aux adaptations, mais quoique vous voyez qui vous tente à l'intérieur pour une LC, faites moi signe !

 

Sinon, vous l'avez vu circuler un peu partout, mais c'est je suis tellement d'accord avec Aidan Moher que c'est son billet que je cite : Bilbo va être adapté en trilogie (What the fuck ?) ; Emjy fait un très joli billet sur la Recluse de Wildfell Hall, d'Anne Brontë ; la communauté We love words, en partenariat avec Le livre de poche lance un concours d'écriture ; le Golb ferme (snif) ; Caroline interviewe l'auteur Erwan Larher ; FleurDuSoleil lance le livra'deux pour PAL'addict ; Yohan a été voir Faust  et Yoshi73 a lu Le tueur aveugle de Margaret Atwood ; et Jean-François cueille le génépi.

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2 août 2012 4 02 /08 /août /2012 14:00

Medecindecampagne.jpg"L'industrie ne peut être sauvée que par elle-même, la concurrence est sa vie. Protégée, elle s'endort ; elle meurt sous le monopole comme sous le tarif."

 

Par une belle journée d’été, un ancien soldat de Napoléon, le commandant Genestas, chevauche sur une route, dans les Alpes, en Chartreuse. Il se délecte de la vision de la belle campagne ordonnée autour de lui, du travail paysan et de l’impression générale d’aisance et de bonheur.

Quel n’est pas son étonnement d’apprendre que une dizaine d’années auparavant seulement, ce lieu était dévasté par la pauvreté et le crétinisme. Et que tout ce bonheur ne tient qu’à un homme : le docteur Benassis, celui là même qu’il vient voir sous un nom d’emprunt.

Liant amitié avec le docteur, Genestas se fait expliquer la genèse du projet, comment il a été mis en place. S’ensuivent de longues discussions sur la politique, le rôle du religieux, le meilleur système politique, intercalées de souvenirs des guerres napoléoniennes, de souvenirs enthousiastes du grand homme.

Ce n’est qu’à la fin que le docteur Benassis fera sa confession et expliquera pourquoi sa vie mouvementée l’a conduit à ce trou paumé.


"Je renouvelai d'abord très-affectueusement mes visites. Si je n'étais pas tendre, je faisais des efforts pour paraître aimable ; puis je devins insensiblement poli ; un jour, par une sorte d'accord tacite, elle me laissa la traiter comme une étrangère et je cru avoir agi très-convenablement."


Précisons : j’adore Balzac. J’en ai énormément lu pendant l’adolescence et me suis régalée de sa plume acerbe et si fine. J’ai même arrêté d’en lire de peur d’avoir « tout lu » et de ne plus rien avoir à découvrir. Honoré et moi, c’est le grand amour.

Enfin, c’était.

 

 "Admettons en France cent pairs, ils ne causeront que cent froissements. Abolissez la pairie, tous les gens riches deviennent des privilégiés ; au lieu de cent, vous en aurez dix mille et vous aurez élargi la plaie des inégalités sociales. En effet, pour le peuple, le droit de vivre sans travailler constitue le seul privilège. A ses yeux, qui consomme sans produire est un spoliateur."


Le médecin de campagne est une déception. Sur tous les plans, littéraire et idéologiques compris.

Littérairement parlant, cette histoire n’a ni queue ni tête. La volonté démonstrative qui la soutend est beaucoup trop visible et c’est lourd. Pourtant, les premières pages, Genestas qui se promène à cheval dans une campagne teintée de romantisme gothique sont pas mal. J’étais enthousiaste à ce moment là. Et puis, l’organisation en trois parties : la description du village et des bouleversements que le médecin lui a fait subir, ça passe encore ; mais l’exposé des théories politiques et religieuses conservatrices de Nono, non ; alors même la fin, une juxtaposition de confessions permettant la description de ces âmes humaines que Balzac connaît si bien, ne parvient à me réconcilier…

 

"De toutes les pratiques du monde, la louange est la plus habilement perfide. A Paris surtout, les politiques en tout genre savent étouffer un talent dès sa naissance, sous des couronnes profusément jetées dans son berceau."

 

Quel dommage, car il y a pourtant des paragraphes, des maximes, des sentences, des raccourcis brillants d’intelligence qui me rappellent pourquoi j’ai tant aimé Les Illusions perdues ou Le père Goriot. Quel dommage, oui …

 

Lu dans le cadre du challenge Balzac

Balzac

 

Et dans le cadre du challenge Romantique

Romantisme

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En passant

Envie de vacances, de bouquinage dans un jardin anglais, de farniente...

Recherche

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Mon planning

Janvier 2013

Lecture commune approximative : Imposture, de Benjamin Markovits, avec George

 

9 Janvier 2013

Lecture commune : Silvia's lovers, de Gaskel, avec Titine

 

20 Janvier 2013

Lecture commune : Les Chouans, de Balzac, avec Maggie, Nathalie , Cléanthe et Marie

 

Février 2013

Lecture commune : La fausse maîtresse, de Balzac, avec Marie

 

4 Mars 2013

Lecture commune : Le temps des métamorphoses, de Poppy Adams, avec Tiphanie, Soukee et Titine

 

Mars 2013

Lecture commune : The scarlett letter, de Nathaniel Hawthorne, avec Noctenbule et Titine

 

Mars 2013

Lecture commune : Quelle époque !, de Trollope, avec Adalana, Shelbylee, Maggie et Titine

 

Avril 2013

Lecture commune : Les vagues, de Virginia Woolf, avec Cléanthe , Anis et Titine


21 Juin 2013

Lecture Commune : Petite soeur, mon amour, avec Valérie

 

 Juin 2013

Lecture de L'Argent, d'Emile Zola dans le cadre du défi On a une relation comme ça, Emile Zola et moi

 

 Juillet 2013

Lecture de La débâcle, d'Emile Zola dans le cadre du défi On a une relation comme ça, Emile Zola et moi

 

 Août 2013

Lecture de Le Docteur Pascal, d'Emile Zola dans le cadre du défi On a une relation comme ça, Emile Zola et moi

 

7 Novembre 2013

Lecture de Le dernier Homme de Camus, dans le cadre du défi Albert Camus

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