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28 mars 2011 1 28 /03 /mars /2011 09:00

tempsd-unreve.jpg

"Le passage se rétrécit, et là, tenant sa lampe à bout de bras, elle aperçoit ce qu'elle redoutait : une assemblée monstrueuse peuple la paroi gauche et la voûte ; pas d'échappatoire, il va falloir ramper sous leurs faces grotesques s'ils veulent avancer."

 

Lorsque je vadrouillais dans les allées du Salon du Livre l'autre jour, j'ai eu la surprise de tomber sur une tête connue : un des chercheurs avec qui je travaille, spécialiste de l'art préhistorique, dédicaçait son dernier livre.

Je savais que Gilles était l'auteur de superbes dessins pour des livres pour enfants, j'ai découvert son premier livre où il est à la fois l'auteur et l'illustrateur - texte et image se mariant avec bonheur.

Tosello.jpg

Dans les Pyrénées, il y a des milliers d'années, une vingtaine de personnes se dirigent vers les montagnes, pour y accomplir un rituel. Dans les dangers d'une plaine peuplée de rennes et de grands fauves, ils voyagent pendant des jours pour arriver à une grotte, où leurs artistes accompliront les gestes ancestraux.

Bisons-argile.jpg

Ecrit par l'un des plus grands spécialistes de l'art pariétal, ce livre est une très jolie rêverie d'un scientifique et d'un chercheur autour de la grotte qu'il a étudié dans tous les détails. S'il y a parfois quelques maladresse stylistiques (certains termes font trop "adultes" pour la tête d'un enfant de 4 ans ...), c'est un texte d'une immense beauté et d'une belle poésie ...

 

Lu dans le cadre du challenge du Mammouth !

challenge-du-mammouth

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27 mars 2011 7 27 /03 /mars /2011 09:00

3-NeverLetMeGoPosters"I now spend must of my time not looking forward, but looking back."

 

L'avis de Céline :

Never let me go est l'adaptation du roman d'Ishiguro  Auprès de moi toujours, qui m'avait tellement plu l'an dernier. Trois enfants, élevés dans une Institution anglaise jusqu'au bout des doigts, Hailsham, se retrouvent à l'âge adulte, quand leur destinée, douloureuse et terrible s'accomplit.


Deux aspects du roman me semblaient difficile à adapter au cinéma : comment amener avec autant de finesse qu'Ishiguro le sujet du roman ? Et comment adapter le style, anglo-japonais, d'Ishiguro ?


Sur le style, je n'ai pas été déçue : par sa lenteur observatrice, par ses teintes automnales, le film reprend tout à fait l'ambiance de fin de cycle, fin de siècle d'Ishiguro. L'image, son grain un peu passé, sa construction presqu'artificielle est d'une très belle beauté formelle.

En revanche, l'autre aspect n'a pas été compris par le réalisateur. Ces enfants, comme tous les autres enfants d'Hailsham, ont une particularité qu'Ishiguro nous dévoile longtemps après le début, après nous avoir laissé découvrir Kathy, Ruth et Tommy. Cette annonce, le film la fait dès les premières images, ruinant à mon avis toute l'intelligence de Never let me go.

Pour tout vous avouer, j'ai failli partir dès le début, de rage. Mais la beauté des images que j'avais sous les yeux m'a fait rester - et je ne l'ai pas regretté. Car, cette première minute (ainsi que la scène de la mort de Ruth, et les dernières images de la dernière scène) exceptée, j'ai trouvé ce film très réussi. On retrouve le malaise insidueux d'Hailsham, la beauté de la campagne anglaise, les petites routes, les premiers émois amoureux, et la rage monstrueuse de la fin.

KeiraKnightley.jpg

Ce film est surtout porté par ses acteurs. Keira Knightley, que je ne supporte pas d'habitude, trouve le moyen d'être correcte. Sans surjouer (bon, sans jouer non plus, il faut bien l'avouer), elle endosse relativement bien le rôle de la garce égoïste et peste qu'est Ruth. Heureuse surprise.

En revanche, j'attendaius peut-être un peu trop de Carey Mulligan, qui, bien que toujours excellente, reste un peu passive et discrète à mon goût.

GarfieldMulligan.jpg

Mais ce film a surtout été celui d'une découverte : si j'ai apprécié le joli visage d'Andrew Garfield dans The Social Network, je ne m'étais pas vraiment intéressée à son jeu, j'ai été sidérée par sa prestation de Tommy, un personnage aussi dysemblable que possible de celui d'Eduardo. Ce garçon trop grand, mal dans sa peau, colérique, timide, plein de vie et d'un coeur trop grand pour ce monde n'est pas un de ces rôles faciles. Et pourtant, Andrew Garfield devient Tommy avec une aisance extraordinaire - et m'a émue au plus profond de moi sur cette route pluvieuse d'Angleterre.

 

En conclusion, j'ai trouvé que ce film était d'autant plus frustrant qu'il ressemblait parfaitement à la manière dont j'aurais voulu le voir adapté - à quelques échecs dramatiques près.

 

 

 

 

L’avis de B :

J’ai tellement aimé le roman de Kazuo Ishiguro que j’avais peur de voir ce film. J’avais raison.

Dès la première minute tout est irrémédiablement gâché. Là où toute la construction et l’intelligence du roman est de nous plonger dans un monde relativement familier et d’instiller petit à petit le doute et le malaise, jusqu’à ce que le lecteur finisse par comprendre ce que sont ces enfants, le film dévoile le pot aux roses en 3 lignes d’introduction.

Hailsham.jpgDe là la question suivante : pourquoi nous montrer Hailsham ? A quoi cela sert-il dès lors que tout est dit ?

Il est clair au visionnage de ce film que le principal problème a été le temps. Le roman d’Ishiguro fonctionne par petites touches impressionnistes, les personnages sont complexes et profonds, leurs émotions intenses et subtiles et tout cela n’est pas transposable à un film en l’état à moins d’avoir 15 heures à sa disposition.

C’est peut être le comble mais je reproche aux scénaristes de ce film de ne pas avoir su faire le choix de s’éloigner du roman pour mieux l’adapter au format cinématographique. Tout est traité mais trop vite, trop mal et trop lourdement par manque de temps. Je pense qu’en ayant voulu rester trop proche de la ligne narrative du roman, l’adaptation l’a trahi de la plus insidieuse des manières, il lui a fait perdre sa grâce et sa subtilité.

never-let-me-go-4-6e05f.jpg

Le réalisateur tourne avec une enclume, probablement du fait de ce manque de temps (principalement au début à Hailsham). Certaines scènes sont assenées avec une telle lourdeur que je me suis plusieurs fois pris à lever les yeux au ciel.

Ceci dit, tout n’est pas mauvais non plus. Il est difficile de faire d’un chef d’œuvre pareil un navet. Certaines scènes sont belles, l’image est plutôt jolie et les acteurs époustouflants.   

Andrew Garfield est tout simplement merveilleux. Son jeu recèle une complexité et un tourbillon qui crèvent l’écran. Il est l’un si ce n’est le principal atout de ce film. Carrey Mulligan est elle aussi très bien (comme d’habitude – eh oui j’assume, j’adore Carrey Mulligan). Elle est elle aussi bouleversante.

KnightleyMulligan.jpg

Bon sinon Keira Knightley s’est encore plantée de registre : elle a confondu ce tournage et celui de l’exorciste (car oui Madame Knightley être malade n’est pas exactement la même chose qu’être possédé par le démon ... mais bon ça, demander de la subtilité à cette actrice c’est comme demander à Van Damme de jouer Darcy).

Bref, une déception même si ce film recèle certains beaux moments et si je n’ai pas passé un mauvais moment. Son principal défaut est de ne pas être à la hauteur mais en même temps, le roman est un tel chef d’œuvre qu’il fallait s’y attendre.

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26 mars 2011 6 26 /03 /mars /2011 13:09

Est-ce que la semaine est bien vide ? Que tous les blogueurs et blogueuses étaient épuisés par le Salon du Livre ? Ou est-ce que le fait d'apprendre en quelques jours que mes trois derniers mois de thèse seront financés (Aaaaahh), qu'en revanche, je ne vais pas pouvoir être embauchée par mon labo (Oooooohhh), que l'article scientifique envoyé à une petite revue d'archéologie est ENFIN accepté (Aaaaahhh), mais qu'une équipe avec laquelle on collabore semble bien être en train de nous enfler (Oooooohh), le tout en continuant de rédiger ma thèse, m'a un peu déconnectée de la blogo ?

 

Toujours est-il que je n'ai pas beaucoup de nouvelles à vous mettre sous la dent.

 

Pas beaucoup, mais de qualité. Je commence avec une nouvelle qui me fait swoooooooner depuis ce matin ...

Flash back :

Il y a une bonne dizaine d'années de cela, un samedi après-midi, je trainais avec ma Loutre favorite dans le rayon SFFF de Gibert, et, dans la foulée de notre lecture et relecture enthousiaste de De bons présages, nous swoonions de concert sur Rampa/Crawley. C'est à ce moment  que tout dérapa : "Oh, il faudrait tellement faire un fillm, et mettre Johnny Depp dans le rôle de Rampa !!!!!" ; les oreilles du merveilleux responsable du rayon SFFF de Gibert trainaient à côté : "mais ... c'est en cours de projet : Terry Gilliam l'adapterait, Depp jouerait Rampa, mais personne ne sait trop qui pourrait jouer Aziraphale."

Je vous laisse imaginer le concert de cris hystériques qui suivit cette annonce.

Et puis Terry Gilliam s'embourba dans Don Quichotte, et De bons présages passa aux oubliettes ...

goodomens_winter1.jpg

Sauf que non ! Le projet est repris, sous forme de mini-série, et avec Terry Jones, des Monthy Python, aux manettes !!! Plus d'infos ici ...

 

 

kubrick

Vous l'avez sans doute remarqué : Kubrick est à la mode ! La cinémathèque française lui consacre une exposition et une rétrospective dont je pense bien profiter. Au programme de ce soir : Lolita, dont j'avais adoré le roman ...

Les prochaines semaines seront kubrickiennes ou ne seront pas ...

 

 

Sinon, Mes imaginaires donne les nominés au prix GPI 2011, dont les gagnants seront désignés en Juin : je n'en ai lu aucun pour l'instant ! Lord Orkan van Deck nous propose la Gazette du Steampunk, édition de Mars ; Gromovar nous présente une interview de Traqueur Stellaire (un autre thésard de biologie !!)...

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25 mars 2011 5 25 /03 /mars /2011 09:00

Truegrit.jpg"They told me you're a man of true grit."

 

Encore une fois, j'ai l'impression d'arriver après la bataille...

 

L'avis de Céline :

 

Dans un Far-West tout ce qu'il y a de plus typique (avec ses croque-morts, ses saloons, ses villes en construction et ses vautours), une petite fille se promène seule : son père est mort, assassiné par l'homme qu'il avait employé pour garder un troupeau de poneys, et elle vient chercher le cadavre. Mais la gamine ne peut pas s'arrêter là : elle veut récupérer l'argent des poneys, et elle veut surtout venger son père.

 

Après avoir arnaqué en beauté le vendeur de poneys (très belle réflexion sur le pouvoir de l'image, soit dit en passant), elle se met donc en quête d'un US Marshal capable d'aller arrêter Tom Chaney en territoire indien. Elle le trouve, en la personne de Rooster Cogburn, alcoolique notoire, et tombe en même temps sur un Texas Ranger, LaBoeuf, qui est à la poursuite du même homme. Et voilà les trois, l'alcoolo, la gamine et le boy scout un peu con en vadrouille dans un territoire dangereux, où les hommes tombent comme des mouches.

 

truegrit2.jpg

 

Je ne mégoterais pas : c'est un excellent film. Le scénario est excellent, le trio très efficace, avec une mention spéciale pour la gamine, dont les répliques sont très drôles. Alors que je ne le supporte pas d'habitude, j'ai trouvé Matt Damon totalement parfait dans ce rôle : son côté brute américaine, que e-je ne supporte pas dans la plupart des films où je l'ai vu, le rend merveilleux dans celui d'un Texas Ranger stupide (à se demander si il a eu besoin de jouer ...). Et le vieux marshal est juste merveilleux.

L'image est superbe. Certaines scènes sont des petits bijoux (celle où ils croisent le médecin recouvert d'une peau d'ours, par exemple). Et en plus, c'est drôle.

Bref, un film parfait.

 

truegrit1.jpg

 

Mais, je ne l'ai pas du tout aimé. Alors que les images sont relativement soft (on voir quelques cadavres et deux-trois fusillades), il a une violence en lui, psychologique, intrinsèque qui m'a rendue malade. La fin, la dernière cavalcade a vraiment été de trop, et mon empathie pour ce pauvre Blackie m'a fait haïr les frères Coen. J'ai ressenti la même chose en voyant No country for old man, et je pense que les films "sérieux" des frères Coen ne sont pas pour moi. 

C'est sans doute un hommage à leur talent, mais la tension, l'inéluctabilité de la violence et la brutalité avec laquelles ils la montrent m'est insupportable.

 

Dommage ...

 

 

 

L’avis de B :

True Grit est un western atypique.

Le film s’ouvre sur l’arrivée en ville de Mattie Ross, 14 ans, une gamine teigneuse aux pieds bien sur terre, dont le père a été tué par un soudard qui s’est échappé. Mattie a de la suite dans les idées et se révèle une redoutable négociatrice dont la moindre des réussites n’est pas de s’adjoindre les services de Rooster Cogburn, un vieux Marshall acolo et tout aussi teigneux qu’elle pour aller retrouver l’assassin de son père, disparu dans un no man’s land sauvage et peuplé uniquement de desperados ou de marginaux auxquels la vie en société ne convient pas, comme il en existait encore dans le mythique ouest américain.

A Mattie et Rooster Cogburn s’ajoutera Joe Laboeuf, un Texas Ranger boy-scoutt à la poursuite du même fugitif. Le trio s’engage de plus en plus dans le cœur de ce morceau oublié de l’Amérique dans lequel ni civilisation ni loi n’ont encore pénétré. C’est là l’objet principal de ce film. Il ne s’agit pas de montrer le far west des colons, mais ce que fut l’Amérique des débuts, un monde vierge et non civilisé. Il s’agit d’un retour aux sources du mythe du far west américain, celui des desperados, des marginaux, des trappeurs un peu dérangés, ce monde dans lequel l’humain est perdu dans l’immensité de la nature sauvage et indomptée, un monde violent et vierge dans lequel seule la loi du plus fort prévaut.

De ce scénario atypique et en somme relativement peu intéressant, les frères Cohen vont aller chercher la source de ce qui fait le mythe du western pour l’étaler sous nos yeux. C’est la chronique d’un monde qui n’est plus et que seul le cinéma peut faire revivre à nos yeux.

A ce titre, le personnage de Rooster Cogburn est formidable. Il est une relique de l’ouest américain, un alcoolique complet, un homme vieux et usé qui incarne la justice mais dont les méthodes et les accointances le placent plus près de ceux qu’il poursuit que de ceux qu’il défend. S’il est évident qu’il n’est pas à sa place en ville, il est totalement dans son élément une fois la frontière de la réserve franchie, il connait chacun et est connu de chacun. Il appartient à ce monde et y introduit la jeune Mattie Ross. Pourquoi ? C’est bien là tout le sel de ce long métrage.

Mattie Ross est une drôle de gamine. Pour ses 14 ans, elle négocie comme une poissonnière et réussit à plier tous les hommes qu’elle rencontre à sa volonté, que ce soit les commerçant de la ville ou les desperados de la réserve. Elle insuffle une grande originalité au film et permet à l’humour des frères Cohen de poindre ça et là. J'ai beaucoup ris.

Mais Mattie Ross est surtout l’incarnation de l’Amérique des débuts. Elle est la déesse de tous les hommes qui appartiennent à l’immensité déserte et qui la reconnaissent pour telle. La fin est à ce titre très claire. Les frères Cohen nous montrent la virginale Amérique dans toute sa vigueur et sa verve, dans son explosion de vie puis enfin nous laisse entrevoir la chape de plomb de la civilisation, du puritanisme et de la loi.

True Grit est une percée vibrante d’allégresse et de vie dans une Amérique virginale et violente mais tellement plus séduisante que la société policée dans laquelle nous vivons aujourd’hui.

 

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24 mars 2011 4 24 /03 /mars /2011 12:00

Je participais avec beaucoup d'autre au défi Stop Talking And Read, organisé par Lyiah ! Le but de ce défi était de faire baisser nos PAL (alived ...) en bouquinant...

 

STAR4.jpg

Je n'ai pas été aussi efficace que je le pensais, car je me suis engluée dans Daniel Deronda (promis je vais le ressortir pour le finir avant Jeudi prochain ...) qui ne m'a pas fait passer loin de la panne de lecture ! Mais j'ai compensé avec des lectures plaisantes et rapides. Voici ma liste, et le nombre de pages :


 

Richard Wrangham : Catching fire, how cooking made us human 221p
Gabriel Garcia Marquez : L'incroyable et triste histoire de la candide Erendira et de sa grand mère diabolique, et autres nouvelles  176 p
George Sand : Indiana 344 p
Christopher Isherwood : A single man 186 p
Jean Harris :  La servante insoumise 549 p
Oscar Wilde : Le portrait de Dorian Gray 378 p
Mary Robinette Kowal : Shades of milk and honey 304 p

Ainsi que des bouquins partiels, qui me restent à finir :
Mme Riccoboni : Lettres de mistriss Fanni Butlerd : 58 p
George Eliot : Daniel Deronda : 251 p

 

Au total, cela me fait 2467 pages, dont 962 en anglais, ce dont je suis assez fière !

 

Maintenant, je commence à mettre des bouquins de côté pour le prochain RAT : j'ai hâte !!!

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23 mars 2011 3 23 /03 /mars /2011 09:02

Motus-Alexis-une-tragedie-grecque_theatre_fiche_spectacle_u.jpg"C'est comme si Antigone était déjà à Exarcheia"

Sur une scène dépouillée, une femme se prend la tête entre les mains, et dans un mouvement saccadé semble se taper la tête contre le vide ; dans le fond, passe des images de la campagne grecque éternelle, des chèvres et du calcaire.

Août 2010, une troupe de théâtre italienne séjourne à Athènes, en essayant de monter Antigone ; 6 Décembre 2008, un jeune garçon de 15 ans, Alexandros, est tué par les forces de police dans le quartier pauvre d'Exarcheia, déclenchant les émeutes qui feront trembler la Grèce.

Enquêtant sur les rapports entre révolte et autorité à la lumière du mythe d'Antigone, la troupe italienne Motus nous présente une redécouverte de la pièce, belle et forte, et d'une actualité brûlante.

Image-5.png

Où sont les Antigone ? les Etéocle ? Qui sont les Créon ? Que veut dire résister ? Témoigner ? Se battre ? Se souvenir ?

 

C'est à la lumière de petits films amateurs dans les rues en révolte d'Athènes, éclairées à la lumière orange des réverbères, des cris universels de la lutte et de la révolte, que se cherchent les réponses à ces questions.

Image-3.png

Mais cette pièce n'est pas une dissertation aride et la scène du Théâtre de la Villette une tribune politique : cette pièce est belle. Foudroyante et puissante.

Image-4.png

Une table s'enflamme sous les discours de rébellion d'Antigone et d'Etéocle, illuminant la salle de sa clarté vivante et dorée ; et quand les flammes refluent, Créon parle, tandis que l'obscurité revient. Etéocle-Alexandros tombe, blessé à mort, une fois, deux fois, mille fois, avec grâce et douleur, de plus en plus vite, comme dans une rage de mourir, sur le carré bleu représentant Exarcheia.

C'est l'article du Monde qui m'a donné envie de voir cette performance politique, qui malheureusement ne se joue plus (on a du aller à la dernière ou à l'avant-dernière). Mais elle tourne en Europe( à Rome en Mai, par exemple). Alors, si vous avez l'occasion, foncez !

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22 mars 2011 2 22 /03 /mars /2011 09:07

A-Single-Man.jpgThese books have not made George nobler or better or more truly wise. It is just that listening to their voices, the one or the other, according to his mood. He misuses them quite ruthlessly - despite the respectful waay he has to talk about them in public - to put him to sleep, to take his mind off the hands of the clock, to relax the nagging of his pyloric spasm, to gossip him out of his melancholy, to trigger the conditioned reflexes of his colon.

 

J'ai vu l'an dernier le film de Tom Ford tiré de ce roman, et lors de ma lecture, je n'ai pu dissocier les mots des images du réalisateur ... Je sors de cette lecture profondément émue et bouleversée.
Tom Ford a réussi à garder "l'esprit" du livre, chose que je n'aurais pas pensée imaginable avec un livre avec aussi peu d'histoire et d'action. On suit la vie et les pensées d'un homme, lors d'une journée de sa vie qui n'est même pas particulière. Juste un homme blessé, meurtri par la perte de son aimé, agressé et fasciné par une société dont il se sent étranger, qui hésite à chaque instant : est-ce que cette vie vaut le coup d'être vécue ?

On croit (et c'est un peu l'image qui est ressortie de la promo du film) que c'est un film d'un homo, sur un homo, pour des homos. Pas du tout. Déjà parce que la perte d'un être aimé est quelque chose de totalement universel. Mais surtout parce que ce livre parle surtout de la difficulté de vieillir, du corps qui s'amenuise, de la douleur et de l'orgueil d'être différent, de la nostalgie ...

 

A-Single-Man_cos_fiche_prog_visuel.jpg"Staring and staring the mirror, it sees many faces within its face - the face of the child, the boy, the young man, the not-so-young man - all present still, preserved like fossils on superimposed layers and, like fossils, dead.Their message to this livre dying creature is: Look at us - we have died - what is to be afraid of ?"

 

Ne serait-ce que pour le style, admirable, de  Christopher Isherwood, ce livre mérite d'être lu même si on a vu le film. Je pense même que voir le film aide parfois à s'accrocher dans la lecture de certains passages. Malgré tout, comme une variation sur un thème, de nombreux points diffèrent.

  (spoilers inside, mais ce n'est pas un livre qu'on lit ni un film qu'on voit pour son suspens ...)

Déjà, George n'est pas suicidaire dans le livre. Il n'est pas hanté par le désir d'en finir, mais plus par la certitude de la déchéance de son corps et de sa vie. Le savoir qui rien ne l'attend plus qui le fera vibrer, aimer, rêver. Il souhaite vivre,

 

single_img.jpg"They are afraid of what they know is somewhere in the darkness around them, of what may at any moment emerge into the undeniable light of their flashlamp, nevermore to be ignored, explained away. The fiend that won't fit into their statistics, the Gorgon that refuses their plastic surgery, the vampire drinking blood with tactless uncultured slurps the bad-smelling beast that doesn't use their deodorants, the unspeakable that insists, des pites their shushing on speaking its name.
Among many other kinds of monster, George says, they are afraid of little me."

 

D'autre part, le livre est très politique, tournée vers la défense des minorités, et il le fait avec beaucoup de violence. Quand George se rêve en "Uncle George" qui torture et massacre tous les "straight", j'imagine que ça a du énormément choquer !
De la même manière, je trouve la critique du "rêve américain" encore plus virulente que dans le film ... Les couples-blancs-avec-enfants qui l'entourent sont l'objet d'une description extraordinaire, mais à côté de laquelle, Les noces rebelles font conte pour enfants !

 

"The Europeans hate us because we've retired to live inside our advertisments like hermits going into caves to contemplate. We've sleep in symbolic bedrooms, eat symbolic meals, are symbolically entertained - and that terrifies them, that fills them with fury and loathing because they can never understand it."

 

Tom Ford a complètement passé sous silence l'épisode avec Doris, cette femme avec qui Jim était en vacances quand il a eu son accident, mais qui elle a survécu grabataire. Finalement, on se rend compte que le couple de George et Jim ne marchait pas si bien, et Jim allait sans doute le quitter pour se mettre avec une femme...

 

"Let Kenny and the kids have it. Let Charley keep the past. George clings only to Now."

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20 mars 2011 7 20 /03 /mars /2011 19:32

catchingfire.jpg"Western society is not alone in thinking that the way to a man's heat is through his stomach."

 

Richard Wrangham nous expose dans ce livre sa théorie : ce qui fait que l'Homme est Homme (avec toutes les caractéristiques que ça implique, comme le gros cerveau ou la posture debout), ce n'est pas la fabrication d'outils, ni le redressement sur ses pattes arrières. Non, ce qui fait que nous sommes Hommes, c'est parce que nous maîtrisons le feu et que cela nous permet de cuisiner.

Une telle affirmation ne pouvait que séduire la gourmande que je suis. J'ai donc décidé d'aller voir plus long son raisonnement.

 

allumagefeu.jpg


Premier point qu'il démontre : faire cuire les aliments permet d'en extraire plus d'énergie. Si bien que l'Homme ne peut plus survivre en ne mangeant que des aliments crus (ou alors ce sont des aliments issus de l'agriculture et donc sélectionnés pendant des milliers d'années pour augmenter leur valeur nutritive). Dans toutes les cultures, l'Homme fait cuire ses aliments ; tous les naufragés qui ont survécu ont, à un moment ou à un autre réinventé le feu.

La meilleure manière de faire un régime, c'est d'arrêter de faire la cuisine, et de tout manger cru : on gagne un tiers d'énergie en moins ! Pourquoi ? Déjà parce que la cuisson en déteriorant les membranes qui protègent les aliments (membrane conjonctif autour des muscles, parois cellulaires des tissus végétaux ...) aide à libérer les nutriments. Mais également parce qu'elle rend ces aliments plus digestes, tout en tuant les parasites qui pourrait y vivre.


Il démontre également que l'Homme est adapté à manger cuit : non seulement, notre tube digestif est plus court que celui des autres primates  (notre nourriture étant déjà pré-digérée par la cuisson, nous la digérons plus vite), mais nous avons aussi amélioré des mécanismes de réparation de l'ADN qui permettent de répondre aux dommages faits par les produits de Maillard lors de la cuisson.

 

Quel est l'avantage de la cuisson ? Nous donner plus de carburant pour cette usine terriblement consommatrice qu'est notre cerveau. La consommation du reste du corps restant la même, le surplus est allé à un organe qui ne demandait qu'à se développer : nos cellules nerveuses. Augmentant en taille, augmentant en connexions nerveuses, cet organe nous a permis de développer des outils, une industrie, des relations sociales élaborées et finalement, l'art ...

Mais parce qu'elle libérait du temps de digestion, la cuisine nous a également donné du temps pour faire autre chose que manger/baiser/dormir. Faire des outils par exemple. Ou aller vers un partage des tâches permettant à ceux qui sont doués de se spécialiser dans leur domaine de prédilection.


feu-homme-prehistorique.jpg

 

Il glisse après vers les avantages du feu. Comme il éloignait les animaux dangereux, nos ancêtres ont pu cesser de grimper dans les arbres pour passer la nuit. Ce faisant, un certain nombre d'adaptations de leurs pattes arrières (ou jambes ?) qui leur permettait d'effectuer cet exercice ont pu être remplacées par d'autres adaptations dédiées à la marche. Et en prenant du temps sur la nuit, des veillées ont pu se développer, qui ont contribué à rendre plus complexe encore la société humaine, et sans doute ont éveillé son imaginaire.


prehistoire.jpg

 

Enfin, il s'intéresse à un fait social, malheureusement très répandu dans le monde : ce sont généralement les femmes qui cuisinent (en tout cas au quotidien) et qui sont tenues responsables du manque de nourriture. L'homme ramène le gros gibier, la nourriture rare et extraordinaire qui va embellir le repas et s'occupe parfois des repas de fêtes. La femme s'occupe de la nourriture de base, et fait les repas quotidiens.

Dans de nombreuses sociétés, la femme peut se faire battre si elle ne prépare pas le repas en temps et en heure, ou si ce dernier est insuffisant. En revanche, son mari ne se fera pas reprocher d'être un piètre chasseur.

De manière encore plus étonnante, il nous décrit le cas de peuples où ce qui fonde un couple n'est pas la relation sexuelle, mais le fait de s'offrir à manger. Une femme peut coucher avec son voisin sans qu'on la considère unie à lui ; mais si elle lui offre à manger et qu'il l'accepte, ils sont considérés comme un foyer.

D'après Wrangham, cette organisation humaine est elle aussi due au fait de cuisiner : en cuisant des aliments, ceux acquièrent une valeur nutritive bien supérieure et deviennent très rentables. Il est donc facile d'imaginer que les femmes qui cuisaient leur nourriture se la faisait voler, et qu'elles ont eu besoin d'être protégées par un homme - lequel demandait tout pouvoir sur le repas après.

 

Que cette dernière hypothèse soit juste ou pas, il est difficile de le prouver. En tout cas, cette plongée dans l'histoire de l'espèce humaine, vue du côté de son alimentation est passionnante. Facile à lire, pleine d'anecdotes, intelligent et grand public, c'est un livre que je conseille à tous ceux intéressés par la Préhistoire !

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19 mars 2011 6 19 /03 /mars /2011 11:28

Je ne résiste pas au plaisir : c'est sur le blog de George RR Martin que j'ai découvert ce nouveau trailer de A song of Ice and Fire (sortie : 17 Avril), et comme lui, je suis "pleased" :

 

Le Mur est vraiment impressionnant, les Others effrayant à souhait (même si je ne les voyais pas du tout comme ça !), King's Landing pas du tout comme je le voyais, mais très convaincant quand même, et tous les acteurs (surtout ma petite Arya) juste parfaits !

Can't wait !!

 

Toujours cinéma, j'ai vu dans les liens du Dimanche de Delphine une video d'Inception sauce XIXème, qui m'a fait rêver ...

 

J'ai l'impression de me replonger dans les illustrations Hetzel des Jules Verne de mon enfance ...

 

Ca fait quelques jours que je vois les billets se multiplier sur un recueil de nouvelles dont le titre me fascine : Les contes de la fée verte ... Au moment où je le notais sur mon petit carnet, qu'ai-je vu ? Que Lilyn Kirjahylly nous propose de découvrir l'auteur qui les a commis en organisant un challenge PZB, Poppy Z. Bright.

PZB.png

Je m'inscris donc sur le niveau le plus petit (ce logo soulève ma curiosité ...) en Missing Mile ...

 

J'arrive avec un peu de retard, parce que j'ai longuement hésité, mais finalement, je craque pour l'idée lancée par Eiluned et Alice : la correspondance d'autrefois !

Je vous laisse aller voir sur leur blog l'explication de cette aventure, littéraire et merveilleuse. Elles l'expliquent vraiment très bien, et c'est un régal de les lire.

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Je m'inscris en Amoureuse des lettres et je vous tiendrai bien sûr au courant des échanges épistolaires à venir ...

 

Sinon, les premiers avis commencent à sortir sur l'adaptation de Jane Eyre, et sont excellents ; Dub se réjouit de la présence de J.R. Ellory en France ;Traqueur stellaire s'intéresse à la SF russe (apparement, c'est un continent de littérature inexploré ...); Evertkhorus nous emmène au Cambdoge le 2 Juillet ; Delphine a été au Salon du Livre, où elle a rencontré Nancy Huston et Sofi Oksanen !

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18 mars 2011 5 18 /03 /mars /2011 09:04

stranded-horse-humbling-tides-300x300.jpgTrès douce petite musique, petite rengaine portée par des accords de cordes, aux accents presqu'aquatiques, et une voix monocorde : voilà ce qui ouvre ce second album de Stranded Horse, Humbling tide.

 

 

 


La seconde chanson est plus douce, et rappelle des complaintes longuements répétées auprès d'un feu, comme pour nous protéger de ce bouclier de la fureur du monde. Ou pour s'en désoler...

Les axes déréglés est porté par les murmures du chanteur Yann Tambour, sur un texte d'une grande poésie, intimiste comme une confidence. Puis, des accord plus guillerets avec le morceau suivant, et une sorte de litanie douce où s'entremêlent voix et guitare sur cette Jolting moon.

Enfin, Le bleu et l'éther, un poème chanté, scandé, où les mots se font musique qui s'efface derrière les cordes de la guitarre acoustique, et la longue plainte du violon. Et What difference does it make, une complainte douce amère, en mineur, et en gaieté désespérée. Pour finir sur un Halos comme un adieu, un au-revoir au passé et aux vies anciennes...

Un album beau et mélancolique, que je ne manquerai pas d'écouter Lundi soir, lorsque le concert de The Do, dont Stranded Horse fait la première partie, à la Maroquinerie sera diffusé en direct sur deezer ...

(J'espère que vous admirez la manière dont je l'introduis ...)

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