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17 mars 2011 4 17 /03 /mars /2011 09:23

la-servante-insoumise.jpg"Bessy (Le cas tout à fait remarquable d'une vile catin)"

 

Bessy, 15 ans, une robe jaune en satin, ornée de gros noeuds bleus, marche en direction d'Edimbourg pour y trouver un travail de gouvernante. Elle tombe par hasard sur un panneau en direction de "Castle Haivers" et, curieuse comme pas deux, décide d'y faire un tour. Sur le chemin, elle tombe sur une jeune femme qui fuit le domaine : c'est la servante précédente qui s'en va. Dès qu'elle apprend qu'elle sait lire, et bien que Bessy lui mente comme un arracheur de dent, Mrs Arabella Reid l'embauche comme bonne à tout faire.

Mais elle a quelques demandes un peu particulières : que Bessy tienne un journal détaillant ses pensées intimes et son travail quotidien ; et qu'elle obéisse à quelques ordres qui n'ont aucun sens ...

 

J'ai acheté ce roman après en avoir lu d'excellentes critiques ; je l'ai lu parce qu'avec Downton Abbey, j'avais envie de retrouver l'ambiance des cuisines dans une demeure victorienne.

Même si on le retrouve un peu, ce n'est pas ça qui fait l'intérêt du récit, mais bien le mystère qui planne au dessus de Mrs Reid : est-elle folle ? A quoi vise ses Observations ? Et qui est cette Nora qui hante ses souvenirs ?

C'est un roman que j'ai lu passionnément (en même temps, avec Daniel Deronda en parallèle, le botin apparait passionnant ... mais je reviendrai George Eliot dans quelques semaines !), en étant complètement prise par l'histoire.

Bien que son style m'ait un peu rebutée au début (Bessy écrit vraiment comme elle écrit !), j'ai au bout de quelques pages été séduite par Bessy. Bessy, c'est un peu Gavroche, en fille et en irlandaise : pleine de vie, pleine de gouaille, elle a en même temps une immense fragilité qui la transperce, elle veut être aimée. Et Arabella apparait dans sa vie à point nommé, comme mère de substitution.

C'est un roman qui joue avec tous les styles : roman gothique, roman à suspence, roman de moeurs. J'ai frémi avec Bessy et Arabella, je me suis laissée emportée comme elle par la folie poignante qui règne sur le domaine. Et j'ai ri, souvent, car Bessy croque son entourage avec une verve extraordinaire.

 

C'est un roman qui déborde de vie et de mystère et qui se laisse lire comme une bonne Guiness (oui, c'est la Saint-Patrick, fallait bien que je le place !) : rafraichissant, mais sombre et plein de mystère, et qui n'est pas sans amertume...

 

Lu dans le cadre du challenge néo-victorien, sur whoopsy-daisy

challengeneovic

Et du challenge God save the livres !

Challenge-anglais

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16 mars 2011 3 16 /03 /mars /2011 09:00

Hamlet.jpg"Mourir..., dormir, rien de plus ... et dire que par ce sommeil nous mettons fin aux maux du cœur et aux mille tortures naturelles qui sont le legs de la chair: c’est là un dénouement qu’on doit souhaiter avec ferveur. Mourir.., dormir ... dormir! peut-être rêver !"

 

Après avoir été convaincue par les billets de Cryssilda et de Fashion, et alléchée par le commentaire d'Isil (c'est quoi cette histoire de duel et d'eau ? et de trop boire ?) sur son facebook, j'ai été l'autre soir voir jouer Hamlet au Théâtre Mouffetard.

C'est une pièce que j'avais tentée de lire il y a bien longtemps, avec de renoncer, submergée par la richesse et la complexité de la pièce. J'étais impatiente de la voir jouer, et je n'ai pas été déçue.

HamletHamlet2.png

Lorsque nous sommes entrés dans la salle, un jeune homme était déjà sur scène et regardait les spectateurs s'installer. Quand tout le monde fut assis, l'attente continua paisiblement. S'installa. Les bavardages reprirent et s'amplifièrent. Et, brutalement, sans les trois coups annontiateurs ni aucun lever de rideau, il nous parla : son nom est Horatio, et il allait nous conter des événements tragiques.

Pendant qu'il parle, les autres acteurs entrent en scène et s'alignent dans le fond. Tout d'un coup, la musique (Eurythmic) commencent, tout le monde danse, rit, chante : nous sommes en plein mariage. Seul un invité, un grand échala triste et passionné, semble triste. Il s'appelle Hamlet, son père est mort depuis à peine quelques semaines et le mariage célébré est celui de sa mère, toute jeune veuve, et de son oncle. Il est déjà révulsé. Mais lorsque le fantôme de son père lui apprend que l'assassin est justement le nouveau mari de sa mère, sa haine et son dégoût ne connaissent plus de limite.

Hélas : notre Hamlet n'est pas un héros. C'est un lâche. En bon fils vengeur, il voudrait planter une épée dans le coeur de son oncle, mais il n'y arrive pas. Il veut des preuves. Un plan. Dévoile à son oncle qu'il sait. Histoire d'être sur de lire sur ses traits la culpabilité. Lambine. Cherche à prévenir sa mère.

Bref, donne tout le temps qu'il faut à l'assassin pour prendre ses précautions.


Hamlet.png

 

Parlons de la pièce, déjà, que je découvrais à cette occasion. Bien sûr, c'est un chef d'oeuvre. Déjà, parce que c'est une situation incroyablement tragique, antique, mais avec un héros qui ne l'est absolument pas. Un romantique avant l'heure qui se berce de discours... C'est peu de dire que l'originalité de la situation, sa modernité, m'a séduite.

Mais c'est avant tout une pièce d'une poésie merveilleuse... Les longues tirades d'Hamlet se lamentant sur la vie du fond de sa dépression, la folie d'Ophélia, le théâtre dans le théâtre, la tendresse de la mère pour son fils malade, tout cela est splendide et méritait à juste titre de rentrer dans la mémoire culturelle mondiale.

HamletHamlet.png

 

La mise en scène, justement, valorise la modernité et la poésie du texte. Elle ne s'incline pas devant le chef d'oeuvre, elle le mastique et le digère. Son rythme, tantôt brusque et enlevé, tantôt lent et paisible, structure une pièce très longue. Et certains morceaux de bravoure (le "To be, or not to be", ou les adieux d'Ophélie) sont admirablement traités. Et même le "duel à la bassine", que j'ai ça et là entendu décrié, je l'ai trouvé assez bien mené : il évitait sans doute un duel maladroit (n'est pas épéiste qui veut) et montrait bien la futilité de la chose.

HamletOPhelie.png

Je n'ai qu'un reproche à faire : le jeu des acteurs, très inégal. Romain Cottard (jouant Hamlet) a des moments de grâce (nombreux) et quelques moments beaucoup moins bon. Si Fanny Deblock (Ophélia) est parfaite, d'autres surjouent beaucoup trop. L'acteur jouant l'oncle/père est trop souvent dans l'exagération et une certaine forme de vulgarité (ce qui casse complètement la scène de retrouvailles entre Hamlet et le fantôme) ; et le père d'Ophélia en voulant contrefaire un boitement, rend non seulement son personnage ridicule, mais surtout pathétique (et je ne suis pas sûre qu'il en avait besoin).

 

Dommage, car l'impression générale qui me reste de cette pièce est excellente, et possède des moments de grâce extraordinaires...

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15 mars 2011 2 15 /03 /mars /2011 09:00

cdvariationsnet.jpg"les métronomes égrener vos vertèbres,

le feulement de la nuit

et les pans tout entier de la pensée sacrifiés au vide"

Vous savez comment c'est : des amis, qui bossent pour un chanteur pas connu, vous poussent à venir à un concert. Si, si, il faut remplir la salle ! On accepte ... Après tout, ça leur fait plaisir, et puis, ce soir là, on est libre.

On dit oui. Et puis, la veille, un peu curieux, on va sur deezer écouter ce que ça donne.

Et on tombe sur ça.

 

 

Alors bien sûr, le soir du concert, on achète le CD. Et on demande à être prévenu pour les prochains concerts. Parce que promis, on ramènera du monde.

Merci Aline, merci Stéphane !

 

 

 

 

Les variations de l'éther est un disque d'ambiance, dans ce que ça peut avoir de plus réussi : les photos et les textes de Johann Fournier se marient avec la musique de Jonathan Bénisty pour créer un univers fabuleux et féérique. Dans une atmosphère de fin du monde, où le superflu s'envole et s'éloigne, ne reste plus que le nécessaire, une douce et belle mélancolie. Accompagné d'une basse, d'un violoncelle et d'une batterie, les bruits du quotidien, les cloches, le tintement d'une goutte d'eau, un réveil qui clignote, deviennent musique et émotion.


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14 mars 2011 1 14 /03 /mars /2011 09:00

MilkHoney_FNLCover.jpg"The Ellsworths of Long Parkmead had the regard of their neighbours in every respect."

Ou du danger de lire trop de critiques avant d'entamer un roman. Je m'explique.

 

Shades of Milk and Honey raconte l'histoire de deux soeurs, Jane et Melody, dans une Angleterre qui n'est pas sans rappeler celle de la Régence. Dîner, visites de courtoisie et bals rythment le quotidien. Les jeunes filles chassent le mari en utilisant comme armes leurs jolis minois et leurs talents de société : dessin, piano, et glamour.

Le glamour, kesako ? C'est là que le roman diffère des innombrables spin-off de Jane Austen (voir et , par exemple). C'est une magie, mais légère, qui permet d'embellir le quotidien en faisant là flotter une douce odeur de jasmin, ou en faisant ondoyer les cheveux d'un portrait pour le rendre plus vivant.

Des deux soeurs, c'est Melody qui est jolie, mais c'est Jane qui est accomplie. Malheureusement, il vaut mieux être belle que douée, et à 27 ans, la pauvre jeune femme est encore célibataire (autant dire que c'est déjà, une vieille fille, et comme elle dit elle-même, elle n'a plus vraiment besoin de chaperon, comme elle en ferait un très bon elle-même !).

Bien sûr, on saupoudre d'un jeune officier plein de vie, d'un artiste talentueux et d'un gentleman taciturne, mais parfait sous toutes les coutures (Ahhhhh, Dunkirkn ...). Ajoutez une lady pleine de morgue, sa fille à marier, une voisine adorable mais cachant un lourd secret, remuez.

Et vous avez un roman charmant.

Charmant. Mais pas plus.

Le titre poétique. La couverture splendide. Les critiques anglo-saxonnes pleines d'admiration (celle , et celle , et puis celle aussi, sans oublier celle ). Les nominations dans des prix prestigieux. Tout cela m'avait laissée attendre beaucoup de ce roman, et beaucoup trop, ce qui fait que j'ai été déçue...

L'héroine manque un peu de coffre (alors que les personnages secondaires sont vraiment très bien). La patte de Jane Austen est un peu trop présente. La fin est totalement invraisemblable (et c'est le pire reproche que je ferais à ce roman), et pas seulement parce que Jane ne se marie pas avec celui que j'espérais.

En vérité, mon avis est très mitigé, et j'espère que certains parmi vous le liront, afin qu'on puisse en discuter !

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13 mars 2011 7 13 /03 /mars /2011 09:00

pretties.jpg« Un mois après son arrivée à New Pretty Town, Tally demeurait fascinée par les yeux des autres Pretties. Ils lui paraissaient si grands, si chaleureux, brillants d’intérêt. »
Pretties est la suite d’Uglies, que je n’avais apprécié qu’à moitié. Mais ma nièce, à laquelle je l’avais offert, l’avait beaucoup aimé, et j’ai donc souhaité lui donner la suite à Noël. Hélas (ou pas) ! Elle avait tellement aimé qu’elle ne m’avait pas attendu pour se la procurer, et je suis donc restée avec mon cadeau en main.


Dans ce monde de science-fiction où toutes les jeunes filles et les jeunes homme subissent une chirurgie esthétique à 16 ans qui les rend admirablement beaux – et terriblement stupides, Tally est devenue une pretty. Elle passe ses journées de soirée en soirée, et sa principale préoccupation, comme à ses amis, est de savoir quelle tenue sera la plus adaptée au thème.
Mais Tally n’a pas passé l’opération par hasard : ses amis rusties y veillent. Elle doit se souvenir de ce pour quoi elle a subit cette opération – et lancer la rébellion.


J’ai trouvé ce tome beaucoup plus intéressant et riche que le tome précédent. L’histoire est belle, et riche. Souvent inattendue. J’ai aimé la manière dont Tally et ses amis se sauvent de cet effroyable marasme qu’est la perte de leur identité. J’ai aimé les personnages. J’ai aimé l’univers, ce monde où le luxe et la beauté sont donnés au prix de la liberté et de l’indépendance. C’est une belle métaphore, et un jolie leçon à donner à des jeunes.


Challenge : Read me, I’m fashion !

fashion

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12 mars 2011 6 12 /03 /mars /2011 13:27

Voilà : je m'étais jurée que ça ne passerait pas par moi. Que moi, le contact du papier, c'est tout ce qu'il y a de plus précieux. Que lire une histoire si on ne peut pas plonger le nez dedans dans le bouquin, ça n'a pas de sens.

Puis moi, mes bouquins, j'ai besoin de les marquer, de les plier, de les faire vivre... Avec une liseuse électronique, c'est pas facile.

Sauf que j'y pense de plus en plus, et pour un objet précis :j'ai envie de découvrir de nouveaux auteurs, en fantasy. Pas de la fantasy classique, à coup de héros courageus, de princesses à sauver et de héros à reconquérir. Non, de la fantasy moderne et originale.

Or, la plupart des auteurs de fantasy écrivent de nouvelles. Et la plupart de ces auteurs de fantasy s'autopublient grâce au net.

Sauf que je ne supporte pas de lire un texte littéraire sur un écran d'ordinateur : j'ai besoin de laisser mon imagination vadrouiller, et devant un PC, je n'y arrive pas. Et que l'écran de mon smartphone, il est vraiment trop petit.

D'où est née dans mon esprit l'idée d'investir dans une liseuse (en plus, le nom est tellement joli ...). C'est pour un usage très restreint (j'ai toujours autant besoin de toucher et de sentir mes livres), et j'aimerais donc ne pas mettre trop cher.

Alors je me demande, si parmi vous certains ont une expérience avec une liseuse, laquelle me conseillez-vous ?

 

 

Je voudrais vous faire une autre concession : j'ai un animal étrange à la maison. Non, il ne s'agit pas de mon chat (quoique ...), ni de mon homme, mais de quelque chose qui grandit, sans fin. Quand je me suis installée, elle n'occupais que 2 étagères - et encore. En deux ans, elle en a conquis une troisième et entame la quatrième.

gaston9_10.jpg

Oui, ma PAL est vivante. Et elle croit. Sans cesse ...

Alors, comme d'autres, je me dois d'adhérer à ce club, fondé par Lyra Sullyvan, avec un magnifique logo de  Sayaelis : ma PAL est wild !

wildpal-sign3.png

 

Prune organise un défi Scandinave noir/blanc : je trouve l'idée excellente ! Elle sépare la littérature du nord entre polar et littérature blanche et propose à chacun des participants de faire son choix. Je me serais bien inscrite, si ce défi n'étais exactement semblable au Challenge Viking Lit', que je suis depuis quelques temps déjà.

dc3a9fi-scandinavie-blanche.jpg

En tout cas, je vous conseille un tour chez elle... Et ses logos sont charmants !

dc3a9fi-scandinavie-noire.jpg

Décidément, entre ces deux challenges, la semaine nordique, le numéro spécial de Lire et le Salon du Livre, la littérature scandinave est à l'honneur !

 

Dans les lancements de challenges auquels je ne participe pas (c'est pas l'envie, c'est le temps !), Sofynet lance un challenge Nick Hornby ! J'avais énormément aimé Juliet, Naked, de cet auteur. Si vous avez envie de vous lancez à sa découverte, allez-y !

 

Sinon, Maggie a a lu le roman et comparé les deux adaptations de Emma ; le magazine Lire s'intéresse aux écrivains-détectives dans les romans policiers ; Robin Hobb nous présente la couverture de son prochain recueil de nouvelles, The Inheritance, écrit à quatre mains avec ... elle même, sous son autre nom de plume ; Bouquinbourg propose des lectures communes pour agrémenter son challenge l'Inde en fête ; George Sand interviewe des hommes blogolecteurs (oui ! ça existe, elle en a trouvé !) ; Gangoueus s'interroge sur le statut d'une oeuvre d'art, et en particulier sur les sentiments d'un auteur qui voit ses mots repris par un acteur lors d'une lecture à haute-voix ; Mango nous signale que Science Po Paris organise fin Mars la Semaine du Cinéma de Science-Po ; Tor.com donne une jolie carte de la fantasy, avec la carte des mondes les plus connus accolés les uns aux autres ;

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11 mars 2011 5 11 /03 /mars /2011 09:00

downtonabbey.jpgJ'ai découvert cette série télévisée anglais grâce à whoopsy-daisy, et un billet sur le blog de Kindred Spirit a réveillé mon envie de la voir. Il m'a fallu deux soirées pour dévorer les 7h que durent cette merveilleuse histoire ...

 

1912 : un télégramme arrive à Dowton Abbey, que lit toute la famille, Lord Grantham, Lady Grantham, et leurs trois filles Lady Mary, Edith, Sybil au petit déjeuner. Le cousin de Lord Grantham et son fils, fiancé à Mary, les deux héritiers du domaine, sont morts dans le naufrage du Titanic. C'est Matthew Crawley, un lointain cousin, pauvre (pensez ! Il doit travailler pour vivre !) qui devient l'héritier du magnifique domaine de Downton Abbey, et de la dot imposante de Lady Grantham qui lui est associé.

pbs-masterpiece-earl-of-grantham.jpg

Pendant ce temps là, chez les domestiques, c'est également la révolution : la place de valet de Lord Grantham, place chère et ardemment voulue par l'un des valets de pied, vient d'être attribuée à un ancien aide de camp du Comte. Et il boite !  downton-abbey-itv.jpg

Cette série raconte deux années de la vie des habitants de ce domaine. Vie des maîtres et vie des serviteurs, chacun dans son rôle et à sa tâche. Chacun sous le regard, parfois tendre et amical, parfois jaloux ou méprisant, de l'autre. Cette superposition entre les intrigues du salon, desquelles dépendent la survie du domaine, et celles de la cuisine, qui gouverne son bon fonctionnement, marche admirablement bien.

servants-bells.jpg

Et les personnages sont tellement bien croqués ! Rares sont ceux qui sont manichéens (Anna et William, peut-être, une universellement bonne, et l'autre fondementalement méchant). La plupart ont ces failles, ces moments de grâce, ces faiblesses, cette humanité qui les rend si attachants.

Et les acteurs sont si bons ! de Maggie Smith (semblable à elle-même en Lady Violette) à Jim Carter (le butler), en passant par Hugh Bonneville (Lord Grantham), Brendan Coyle (Mr Bates), Michelle Dockery (Lady Mary, stupéfiante de force et de fragilité), et la charmante Jessica B. Findlay (Lady Sybil), c'est un régal de les regarder ...

Downton-Abbey.-006.jpg

Au delà de la réalisation technique (parfaite), de l'originalité du point de vue, avec la comparaison entre la vie domestique et la vie des maîtres, au delà de la reconstitution harmonieuse de la Belle Epoque, c'est une série-chausson dans laquelle on se sent bien. Pendant plusieurs jours, et encore maintenant, j'ai rêvé de rejoindre Downton Abbey, côté maîtres comme côté domestique (et peut-être plus côté domestique que côté maître, d'ailleurs) : le travail y est dur, les loisirs peu nombreux, mais la vie y semble douce.

downton_abbey_1750755c.jpg

Il me faut maintenant, dans une toute autre époque, mais un esprit un peu semblable, voir Upstairs-Downstairs !

 

PS : Pour mieux comprendre les enjeux de Downton Abbey, je vous conseille la lecture d'un blog consacré à Jane Austen et en particulier de ce billet concernant la domesticité, de celui décrivant les enjeux du mariage chez les jeunes filles, et de celui , fort utile si vous avez un jour à accueillir un Duc dans votre demeure edwardienne, et ici pour y diner !

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10 mars 2011 4 10 /03 /mars /2011 09:00

Ida.jpg« Mais si elle a eu d’autres rêves, elle sait, depuis longtemps, qu’il faut se contenter, au terme d’une vie humaine, de ce demi-échec qui s’appelle réussite, espoirs comblés, couronnement d’une carrière. »
Je découvre cette auteur avec ces deux nouvelles, et je vous l’annonce tout de suite : c’est un coup de cœur. J’ai une nouvelle auteur chérie à lire et relire, et j’en suis très heureuse.


Ida raconte une histoire terrible : Ida Sconnin, célèbre meneuse de revue parisienne, reine de la nuit parisienne vieillit. Chaque saison, malgré le maquillage, la lumière, l’hygiène de vie parfaite, les jeunes amants, est un challenge : réussira-t-elle ou non à conquérir le cœur et les sens du public ? Une nouvelle saison commence, et une jeune louve aux dents longues lui est adjointe. Qui gagnera ?


La seconde nouvelle, La comédie bourgeoise, est encore pire. Elle raconte comment les jeunes filles pures deviennent des mères cyniques. Comment les vies de famille parfaites sont faites sur un marécage puant. Comment l'apparence, et le désir de conserver les conventions, ruine les vies les plus belles...

 
Ces deux nouvelles, très sombres et très cyniques, m’ont séduite. Elles portent en elle une humanité, douloureuse certes, mais très tendre. Ces femmes, surtout, se battent dans un monde terrible dur et cruel ; et ne survivent que par lâcheté ou par cruauté. C’est terrible et grandiose : c’est beau.


Lu dans le cadre du challenge : Dames de lettres

dame d11

Et dans le cadre du challenge La Nouvelle

La nouvelle

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9 mars 2011 3 09 /03 /mars /2011 09:00

Summer.jpg« Charity’s heart throbbed with delight. It was as if all the latent beauty of things had been unveiled to her. »
Charity Royall est une jeune fille vivant dans un village isolé de la Nouvelle Angleterre, North Dormer. Elle est fille adoptive de Mr Royall, et vit seule avec lui depuis la mort de sa mère adoptive. Fille adoptive, car elle vient de la Montagne, cet endroit isolé qui domine le village et où se regroupent les parias, les fille-mère, les voleurs et les assassins ; mais son père et tuteur est avocat et personnage éminent de la contrée, et Charity elle-même se considère comme la plus aristocrate des jeunes filles du village.
Charity. Royall. La misère et l’opulence. Le déshonneur et l’orgueil. Ce sont les deux facettes, les deux composantes de sa personnalité. Ce qui fait d’elle une héroine hors du commun, mais qui en même temps l’empêche absolument de vivre dans le milieu mesquin et étroit du village.


Le déclencheur du désastre est un jeune homme, un jeune architecte new-yorkais qui vient passer quelques mois d’été chez sa vieille tante. Charity trouvant enfin un homme digne d'elle tombe amoureuse, et avec son caractère, ne peut et ne sait aimer avec mesure.
En parallèle, sa relation avec son père se dégrade. Depuis la mort de sa femme, il souhaite épouser sa fille adoptive : « I’m a lonesome man. » lui dit-elle en cherchant à rentrer dans sa chambre. Plein de dédain pour le jeune Harney, persuadé qu’il causera la perte de Charity, il cherche à éloigner la jeune fille, et à faire rentrer dans le rang (si on peut parler de rang…) l’adolescente révoltée et pleine d’absolu.


« He turned her head back, feeling for the curve of her throat below the ear, and kissing her there, and on the hair and eyes and lips. She clung to him desperately, and as he drew her to his knees on the couch she felt as if they were being sucked down together into some bottomless abyss. »


C’est un roman qui ressemble effectivement beaucoup à Ethan Frome : on y retrouve le petit village de Nouvelle-Angleterre, si éloigné du New-York auquel Wharton nous habitue généralement, l’ambiance étouffante de huis-clos, le triangle amoureux, et l’espoir d’une relation amoureuse belle et sereine. Mais je n’ai pas retrouvé la perfection, la poésie sombre et romantique d’Ethan Frome. Certains passages malgré tout m’ont transportée : en particulier, la nuit du 4 Juillet, le feu d’artifice, et la découverte de l’amour de Charity et de son Harney, m’ont laissée sans voix, lisant avidement dans la rue.
Le personnage de Charity, dans sa complexité et sa richesse m’a aussi beaucoup plu. Fière et pleine d’orgueil, on dirait une reine antique qui promène son regard sur une société beaucoup trop étriquée pour elle. Et la manière dont cette société se venge est l’essence même du drame.
Malheureusement, son roi n’est pas à la hauteur : Harney est un petit jeune commun, elle à qui il aurait fallu un héros. Et le souffle du roman s’en ressent un peu...


Challenge Edith Wharton,

theedithwhartonschallenge

et du challenge 100 ans de littérature américaine

littératureaméricaine2011

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8 mars 2011 2 08 /03 /mars /2011 09:40

PortraitDeDorianGray1.jpg

"En fait, parmi les très jeunes gens, nombreux étaient ceux qui voyaient ou croyaient voir en Dorian Gray la réalisation effective d'un modèle dont ils avaient rêvé quand ils étaient à Eton ou Oxford, un modèle qui conjuguât un peu de la culture véritable de l'humanisme et toute la grâce, toute la distinction, toute la perfection de maintien d'un citoyen du monde."

J’ai été surprise par ma lecture du Portrait de Dorian Gray, car je n’ai pas lu le livre que je m’attendais à lire, ou du moins pas que le livre que je m’attendais à lire (et c’est toujours une excellente nouvelle !). Le portrait de Dorian Gray, c’est certes l’histoire d’un jeune homme débauché dont les traits ne portent jamais la trace des méfaits et du vieillissement qui ternissent son âme – mais son portrait.

 

"Un jour, quand vous serez vieux, flétri et laid, quand les pensées auront marqué votre front de leurs rides et que la passion aura marqué vos lèvres de ses feux hideux, vous l'éprouverez atrocement. Pour le moment, où que vous alliez, vous charmez le monde entier. En sera-t-il toujours ainsi ? ... Vous avez un visage d'une admirable beauté, M. Gray. Ne froncez-pas le sourcil. C'est la vérité. Et la Beauté est une forme de génie, supérieure en fait au génie, car elle ne recquiert aucune explication. Elle est l'une des grandes vérités de notre monde, comme l'éclat du soleil, le printemps, ou la réflexion dans les eaux sombres de cette conque d'argent que nous appelons la lune. Impossible de la mettre en doute. Elle est, de droit divin, souveraine."

 

Mais surtout, ce roman ciselé comme un bijou parle de l’influence qu’une âme profondément perverse, celle de Lord Henri, peut avoir sur un homme jeune et malléable. Lord Henri pervertit Dorian, le rallie à sa cause : celle de la vie comme œuvre d’art. Dorian, vierge et pur, semble un violon sur lequel Lord Henri crée le dandy parfait. Il y a du Pygmalion dans cette œuvre. C’est également un roman merveilleux sur la place de l’art dans une vie parfaite et idéale. La vie de ces dandys est gouvernée par l’art et la beauté, qui les éloigne du vulgaire. Le meilleur exemple en est l’idylle tragique se nouant entre Dorian et Sybill Vane. Dorian tombe amoureux de la jeune actrice car elle joue merveilleusement les rôles tragiques. Lorsque son amour se trouve partagé, qu’elle se met à l’aimer, que leur relation risque de sombrer dans la normalité, la jeune fille perd son talent : elle ne peut plus feindre des sentiments qu’elle éprouve. Alors, l’amour de Dorian disparaît complètement, et ne renait qu’après le suicide, véritablement tragique, de la jeune fille.

 

"Non, elle ne renaîtra plus jamais. Elle a joué son dernier rôle. Mais cette mort solitaire dans une loge miteuse, il faut que vous vous la représentiez simplement comme un passage étrange et haut en couleur d'une tragédie jacobéenne, comme une scène merveilleuse de Webster, de Ford ou de Cyril Tourneur. C'est une jeune fille qui n'a jamais vraimet vécu, elle n'a donc jamais vraiment péri."

 

Ce n’est donc qu’à travers le prisme de l’art que ces êtres ont capable de ressentir. Les arts forment d’ailleurs le déclencheur de l’histoire. La peinture révèle à Dorian sa beauté, et sa vanité ; le théâtre lui apprend la passion amoureuse ; et la littérature le corrompt dans ce petit livre jaune que lui donne Lord Henri.

 

"Seuls les êtres superficiels ont besoin de plusieurs années pour se débarrasser d'une émotion. Dès qu'un homme est maître de lui, il peut aussi aisément faire cesser une douleur qu'un plaisir. Je refuse d'être à la merci de mes émotions. Je veux m'en servir, en jouir et les dominer."

 

C’est un roman délicieux, que j’ai énormément aimé. Il est précieux et délicat comme ces œuvres fin-de-siècle qui me tentent de plus en plus. Mais il est léger comme une conversation, plein d’esprit comme une conversation avec Oscar Wilde. Je me suis baignée dans les débats si fins et si riches sur l’art et la beauté, j’ai apprécié les réparties de Lord Henri, j’ai pleuré avec Basil, et surtout j’ai rêvé en imaginant Dorian, éphèbe parfait, à la mesure de l’art classique et de l’art renaissance. J’ai envie de lire A rebours de Huysmans, maintenant !

 

"L'un des charmes du mariage réside en ce qu'il fait du mensonge une nécessité vitale pour les deux parties."

 

"Lord Henri secoua la tête : 'Les jeunes Américaines sont aussi habiles à dissimuler leurs parents que les Anglaises leur passé.' "

 

Et puis, le style de Wilde, son esprit caustique ... Je ne le connaissais que par ses pièces de théâtre et je me demandais comment il se traduirait dans un roman. La réoinse est : délicieusement. Ses aphorismes, qui se mêlent avec bonheur au thème même du roman, montrent un dandy plein d'esprit, la personne à avoir dans son salon pour être certaine de ne jamais s'y ennuyer.

 

Lu dans le cadre du challenge Borne to be Wilde

Wilde

 

Lu dans le cadre du challenge God save the livres !

Challenge-anglais-copie-1

Lu à peu près en même temps (je suis en retard par rapport au 1er Mars) que Cecile et Lou

lecturecommune1

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Envie de vacances, de bouquinage dans un jardin anglais, de farniente...

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Janvier 2013

Lecture commune approximative : Imposture, de Benjamin Markovits, avec George

 

9 Janvier 2013

Lecture commune : Silvia's lovers, de Gaskel, avec Titine

 

20 Janvier 2013

Lecture commune : Les Chouans, de Balzac, avec Maggie, Nathalie , Cléanthe et Marie

 

Février 2013

Lecture commune : La fausse maîtresse, de Balzac, avec Marie

 

4 Mars 2013

Lecture commune : Le temps des métamorphoses, de Poppy Adams, avec Tiphanie, Soukee et Titine

 

Mars 2013

Lecture commune : The scarlett letter, de Nathaniel Hawthorne, avec Noctenbule et Titine

 

Mars 2013

Lecture commune : Quelle époque !, de Trollope, avec Adalana, Shelbylee, Maggie et Titine

 

Avril 2013

Lecture commune : Les vagues, de Virginia Woolf, avec Cléanthe , Anis et Titine


21 Juin 2013

Lecture Commune : Petite soeur, mon amour, avec Valérie

 

 Juin 2013

Lecture de L'Argent, d'Emile Zola dans le cadre du défi On a une relation comme ça, Emile Zola et moi

 

 Juillet 2013

Lecture de La débâcle, d'Emile Zola dans le cadre du défi On a une relation comme ça, Emile Zola et moi

 

 Août 2013

Lecture de Le Docteur Pascal, d'Emile Zola dans le cadre du défi On a une relation comme ça, Emile Zola et moi

 

7 Novembre 2013

Lecture de Le dernier Homme de Camus, dans le cadre du défi Albert Camus

Mes défis persos

On peut me retrouver : whoopsydaisy.jpg
Et j'en fais partie :
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