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26 février 2011 6 26 /02 /février /2011 12:12

J'ai été prise le week end dernier d'une paresse insurmontable ... qui m'a tenue éloignée de mon clavier, m'empêchant de publier ce blablatage. Pour me faire pardonner, voilà donc le blablatage des deux dernières semaines ! 

 

La saison des challenges reprend, avec Val, qui crée un challenge pour lire John Irving : je ne vous suis pas, mais je lirai vos billets avec plaisirs et j'en profiterai pour noter les titres qui vous plaisent !

Quant à Irrégulière, elle profite du 14 Février, pour lancer un challenge amoureux. Elle propose de lire des histoires d'amour, des qui finissent bien, des qui finiessent mal, des mythiques, des poèmes d'amour et même des contes !

Et Yueyin invite à lire les Cantos d'Hyperion de Dan Simmons, avec son Golden challenge !

 

Et j'ai craqué pour : le challenge de Sabbio, le Challenge La Nouvelle. Le but est de lire des recueils de nouvelles. C'est un

genre avec lequel j'ai eu les plus grands plaisirs, et les plus grandes déceptions. Je suis donc curieuse de voir ce que je peux encore découvrir dans ce domaine...

La nouvelle

Je me suis donc inscrite en novelliste séduite, 1avec au moins 5 recueils à lire (j'en ai déjà trois sous le coude ...) !

 

Aidan Moher donne la liste des nominés au Prix Nebula. Ce Prix récompense chaque année les meilleurs roman, roman court, nouvelle longue et nouvelle de l'année, en Science-Fiction, Fantasy et Fantastique. Des auteurs prestigieux, comme Neil Gaiman, Ursula Le Guin, ou George RR Martin ont été distingués par ce prix.

Cette année, je suis très heureuse d'y trouver un livre que j'ai dans ma PAL : Shades of Milk and Honey, de Mary Robinette Kowal. Ce roman a été décrit comme "celui que Jane Austen aurait écrit si elle avait écrit de la fantasy. Dans un univers ressemblant à l'époque géorgienne, deux soeurs cherchent un mari. Mais l'une est plus douée en "glamour", la douce magie qui embellit les choses et les fait paraître plus agréables...

 

Downton-Abbey-006.jpg

 

Kindred Spirit a écrit un très joli billet sur uen série anglaise sortie cet automne. J'en avais déjà lu de très bons échos, mais son billet m'a fait basculer. J'en dirai plus plus tard, mais je vous conseille de tout coeur de voir Downton Abbey !

 

dowtonabbey1.jpg

 

Une nouvelle version de My Fair Lady est en cours, et pour jouer la jolie Eliza Doolittle, c'est Carey Mulligan qui a été choisie, tandis que Colin Firth interprêtera son british Pygmalion. Un casting parfait, je vous dis !

 

Sinon, Pimprenelle propose de découvrir l'auteur Yasmina Khadra en Mars (je lirai vos billets avec plaisir !), Silphi écrit une passionnante biographie d'un auteur que j'aime énormémement, Neil Gaiman, Lord Orkan Von Deck nous fait découvrir le steampunk en video, avec des courts métrages et des trailers de films se passant dans cet univers, Agnès chante les louanges des Oiseaux, de Daphnée du Maurier, infiniment meilleur que le film qui en a été tiré par Hitchcock !, Mango s'amuse avec les caricatures d'écrivains, Will nous indique que le dernier numéro de Lire est consacré aux littératures nordiques (bel hommage à la semaine nordique !), Lord Orkan von Deck publie sa gazette du Steampunk.

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24 février 2011 4 24 /02 /février /2011 09:00

'ai découvert cette artiste suédoise grâce à l'excellent blog de BMR et MAM : ils en mettaient une chanson en écoute, et j'ai tout de suite été séduite par cette jolie voix pure et claire.

 


L'accompagnement est discret, quelques violons, un peu de percus, et enrobe comme un écrin la voix de cette jolie suédoise. Dans cette voix sûre se développent des hivers enneigés, des bords de mer glacials, un peu destructurés, presqu'angoissants. Très épurés. Très nus.

anna-ternheim.jpg(et en plus, elle est charmante !)

Jusqu'à la très rythmée Losing you, un peu différente, permettant de montrer que le talent de la chanteuse est aussi flagrant dans des chansons plus classiques. "What can I do, I'm losing you" reste dans la tête longtemps après la fin de l'écoute.

Et les jolis accords de Black Sunday afternoon pour clore en douceur et en nostalgie ce très joli album ...


Ecouté dans le cadre de la semaine nordique, de Cryssilda et d'Emma

nordique

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23 février 2011 3 23 /02 /février /2011 09:00

Coeurdelion.jpg"Je sais comment on doit se promener le long des fleuves. On doit chevaucher lentement pour regarder le fleuve couler plus bas, l'eau briller, les branches de saules danser dans le vent. On ne doit pas se promener avec un dragon qui vous marche sur les talons."

 

Karl est un petit garçon malade : il a bien compris, aux conversations des voisines, qu'il ne va pas vivre bien longtemps. Heureusement, son frère Jonathan, un brave, lui raconte des histoires. Justement, il lui parle de Nanguiyala, le pays des contes et des feux de camps, celui où on va après la mort, et où les deux frères seront réunis pour l'éternité.

De manière surprenante, Jonathan meurt avant son frère - en le sauvant d'un incendie. Quand Karl le rejoint à Nanguiyala, quelques mois plus tard, Jonathan le courageux est déjà engagé dans un combat sans merci.

Car, au pays parfait des vergers et des contes, un méchant tyran est arrivé et, accompagné d'un horrible monstre, fait règner la terreur...

 

C'est un très beau roman pour enfant que ces Frères Coeur-de-Lion. J'ai retrouvé dans ces pages l'amour éperdu que j'avais ressenti enfant pour Ronya, fille de brigand. Là encore, c'est un roman tendre, mais difficile. Certains passages sont cruels - quelle tristesse que ce petit garçon malade et alitté, promis à la mort -, mais la tendresse et l'amour entre ces deux frères sont infiniment touchants.

Et puis, c'est un hymne au courage. A celui qui permet au plus faible, au plus lâche, de se dépasser. A celui qui lutte contre l'oppression, contre la tyrannie, contre la cruauté. Il n'est pas difficile de voir des similitudes entre les deux vallées, celle des Cerisiers, encore libre, et celle des Eglantiers, soumis au tyran qui l'entoure d'un haut mur, et les événements qui ont frappé l'Europe au XXème siècle.

Mais c'est fait avec talent et finesse, jamais lourdement. Et l'amour pour les contes d'Astrid Lindgren enrichit ce roman de mille détails attachants.

 

Lu dans le cadredu challenge Viking Lit'

vikinglit

Lu dans le cadre de la semaine Nordique !

nordique

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22 février 2011 2 22 /02 /février /2011 22:27

Lincroyable-et-triste-histoire-de-Candide-Erendira-et-de-sa.jpg

"Laura Farina ne fit pas attention à lui, car elle ne savait pas quoi faire des bottes. Le sénateur, de son côté, ne savait pas quoi faire de Laura Farina, n'ayant pas l'habitude des amours imprévues."

 

Ce recueil de nouvelles se passent dans les mers des Caraïbes, dans un monde étrange et sauvage, indigent et riche à milliers. Dans ces îles, sur ces terres, des aventures étranges et familières se produisent : un ange tombe du ciel, un camelot se relève d'une blessure mortelle de crotale, un étrange transatlantique fantôme fascine les habitants, la mer se met à sentir la rose...

Ces événements ne semblent pas provoquer plus de surprise que cela. Des attroupements, des foires se créent autour du 'phénomène', mais l'apparition d'un ange déchu ou l'odeur surprenante de la mer, pas plus que les fantômes ou les intersignes, ne semblent du domaine du merveilleux.

 

"ils décapitaient sur leur passage tout camelot professionel ou d'occasion, et non seulement les indigènes par précaution, mais aussi les Chinois par distraction, les nègres par habitude, et les Hindous parce qu'ils charment les serpents"

 

Toutes ces nouvelles ne m'ont pas autant plues. Si j'ai adoré Le vieil homme (l'histoire de l'ange tombé), Le noyé le plus beau du monde (un noyé extraordinaire apparait sur la côte d'un village) et Morts constants au delà de l'amour (un politicien se voit proposer par un brigand, sa fille vierge). D'autres moins séduites, et deux m'ont franchement ennuyées (je n'ai pas vraiment compris où elles voulaient en venir) : Le dernier voyage du vaisseau fantôme, et Blacanan.

 

"En quête de santé vinrent les malades les plus défavorisés des Caraïbes : une pauvre femme qui depuis son enfance comptait les battements de son coeur, lesquels n'atteignaient plus le chiffre adéquat, un Jamaïquain qui ne pouvait dormir tellement le tourmentait le bruit des étoiles, un somnambule qui se levait la nuit défaire endormi ce qu'il avait fait éveillé, et beaucoup d'autres moins gravement atteints."

 

A la fin du recueil, se trouve une nouvelle, ou un court roman étrange et dramatique, un conte sauvage et burlesque, celui qui donne son nom au recueil : Enrendira est une petite jeune fille, esclave d'une grand-mère énorme et tyrannique. Un soir où Erendira, épuisée, oublie d'éteindre sa chandelle, un vent mauvais la renverse et met le feu à la demeure baroque de la grand-mère. A Erendira de rembourser, et de trouver l'argent en se prostituant, sous la baguette de la grand-mère. Mais la jeune fille n'est pas insensible à l'amour, et quand sa route croise celle d'Ulysse, des désirs de vengeance naissent dans son corps pur et torturé.

Cette nouvelle est splendide et bouleversante. L'opposition (et le jeu de miroir) entre la jeune fille et sa sorcière de grand-mère, entre Ulysse et Amadis, entre la vie de prostituée de la grand-mère jeune, et celle de la petite Erendira, est passionnante et mériterait une étude approfondie.

 

Ce recueil est du grand, du beau Garcia Marquez, avec ce mélange de grâce et d'horreur, d'étrangeté et de banalité qui construit son style - et qui en fait sa difficulté.

Je n'ai pas retrouvé partout la grâce qui m'avait saisie dans l'Amour au temps du choléra, ou dans Mémoire au temps du choléra ; malgré tout ce recueil m'a séduite.

 

lecturecommune3

Lu en lecture commune (compliquée par mon étourderie naturelle) avec Sabbio !

Lu dans le cadre du challenge des Nobels

Nobel

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21 février 2011 1 21 /02 /février /2011 09:00

the-monk.jpg"Are not the passions dead in my bosom ? Have I not freed myself from the frailty of mankind ? Fear not, Ambrosio ! Take confidence in the strengh of your virtue. Enter boldly into a world to those failings your are superior; reflect that you are now exempted from humanity's defects, and defy all the art of spirits of darkness. They shall know you for what ou are !"

 

Que dire de ... cette chose ? Je l'ai lu (comme Udolphe) à cause de Jane Austen et de sa Catherine Morland qui ne lit que ça dans Northanger Abbey. Comme après ma lecture d'Udolphe, je me désole pour les jeunes filles de cette époque dont les best-sellers était de si mauvaise qualité.
Mais au moins, contrairement à Udolphe, je ne me suis pas ennuyée !

L'histoire se passe en Espagne, avec de petits écarts du côté de la France et de l'Allemagne, et tourne autour de quelques personnages :
- Le moine, Ambrosio, un jeune homme doté d'une vertu qui le rend célèbre dans tout Madrid, orateur sans pareil pour défendre la cause de Dieu, mais soumis au pire péché qu'il soit, l'orgueil.
- Une jeune femme dont on découvre la perversité au fil des pages, Matilda.
- Une autre jeune femme, Antonia, mais très belle, et d'une sagesse et d'une innocence à nulle autre pareille. Antonia est la fille d'un aristocrate et d'Elvira, une femme de niveau social beaucoup moins élevé. Antonia, lors d'un sermon du Moine, rencontre et tombe amoureuse (enfin, si elle sait ce que ça veut dire...) de
- Lorenzo, un jeune aristocrate madrilène fort aimable dont la soeur
- Agnès, est nonne dans le couvent qui jouxte le monastère d'Ambrosio, et est enceinte des oeuvres de
- Raymond, un autre aristocrate madrilène, moins sage, mais fort galant également, et qui se trouve être l'oncle d'Antonia.
Nous avons donc trois couples, trois histoires qui procèdent en parallèle, pour, bien évidement, se rejoindre à la fin.

 

"Her face was veiled; on her arm hung a chaplet of beads; her dress was in several places stained with the blood that trickled from a wound upon her bosom. In one hand, she held a lamp, in the other a large knife, and she seemed advancing towards the gates of the hall."

 

Je ne vais pas bouder mon plaisir : j'ai pris un certain plaisir à le lire - mais un peu au second degré quand même. Le découpage en court chapitres sur l'une ou l'autre des histoires donne pas mal de rythme et correspond tout à fait à une lecture dans les transports. Il y a pas mal d'action, et j'avoue que la fin est vraiment impressionnante !
Malgré tout, il ne faut pas s'attendre à des trésors de psychologie : à part Ambrosio, un être assez complexe et très contrasté, les autres personnages sont taillés à la serpe, tout noirs ou tout blanc. En particulier, Antonia et son innocence complètement naïve m'a vite tapé sur les nerfs...
Autre chose à savoir avant de commencer le roman : c'est très violent, et assez pervers. Ca ne se voit pas au début (où le pire que l'on voit est une nonne enceinte et un moine qui est une femme déguisée en homme - ce qui a du assez choquer à l'époque), mais au fur et à mesure que l'on avance dans les pages, j'ai quand même été de plus en plus mal à l'aise. J'ai compris à la fin pourquoi Sade faisait l'apologie de ce livre. J'en ai fait des cauchemars dans la nuit qui a suivi ma lecture...

 

A noter qu'une adaptation se tourne actuellement, avec Vincent Cassel dans le rôle d'Ambrosio...

 

lecturecommune1

Lu en lecture commune avec Maggie

 

Challenge-anglais

Lu dans le cadre du challenge God save the Livres !

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18 février 2011 5 18 /02 /février /2011 09:00

Les trois soeurs, de Tchekhov, raconte l'histoire d'une fratrie : trois soeurs, Olga, l'aînée, sérieuse et maternelle, déjà désabusée, Maria, la seconde, mariée à un homme qu'elle n'aime pas et révoltée contre la vie, et Irina, la benjamine, pleine d'espoir dans la vie, et un frère, Andrei, violonniste doué et être cultivé.

Car, ces êtres vivent dans une petite ville provinciale et éloignée de tout, ennuyeuse à mourir, et n'ont qu'une idée : retourner à Moscou, ville de leur enfance, paradis où ces êtres délicats et fins pourront enfin s'épanouir. Pour cela, il faut qu'Andrei soit nommé professeur d'université, et c'est donc en ce frère un peu gras, un peu paresseux que les soeurs placent tous leurs espoirs en une vie meilleure.

Hélas, Andrei n'est pas à la hauteur de ses soeurs : il épouse Natacha, une femme vulgaire et brutale, qu'il ramène dans le foyer. Pour oublier son mariage malheureux, il se ruine au jeu et hypothèque la propriété. Pendant ce temps, ces soeurs se distraient avec les seuls êtres un peu amusants de cette bourgade : les militaires, essayant, entre amourettes, musique et jeu, de ne pas voir qu'elles sont en train de rater leur vie.

Les3soeurs1.jpg

 C'est une pièce éminamement douloureuse et sensible, montrant des personnages aux âmes nobles, se faire broyer par le quotidien de la vie, et le sentiment profondément désespéré que la vie n'est plus qu'un fardeau que l'on porte par devoir. "Il faut vivre", répête Irina.


Les3soeurs2.jpgLa mise en scène de la Comédie française est brillante, splendide, parfaite. Le premier acte nous donne l'impression d'entrer dans un roman : l'anniversaire d'Irina, une fête joyeuse et gaie, alors que le printemps revient, et que les rêves et l'espoir fleurissent. Irina est une joyeuse évaporée qui sautille dans toute la grande maison gaie et lumineuse. Les trois soeurs ? Tchekhov ? un vaudeville ? Ce n'est que pour mieux montrer à quel point le fruit est déjà pourri : Natacha rôde, la migraine, la fatigue, le dégoût hantent les deux soeurs aînées, et si Irina y réchappe, c'est qu'elle est trop jeune pour avoir compris que la vie ne vaut pas la peine qu'on s'enthousiasme pour elle.

Scène après scène, acte après acte, les rêves s'effondrent, et ne reste que la grandeur d'âme de ces trois femmes. Jamais brisée, elles se dépouillent petit à petit de ce qui les encombre et acquièrent une grandeur tragique.

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17 février 2011 4 17 /02 /février /2011 09:00

Impulse-and-initiative.jpeg"How could she respond so strongly to his touch when she was wishing him half the world away ?"

Quand les filles (Karine;) et Fashion pour ne pas les citer) ont lu Impulse and Initiative, d'Abigail Reynolds, et qu'elles en ont publié des billet enthousiastes et couineurs, j'ai craqué : je l'ai commandé immédiatement sur amazon...

Bien sûr, dès que je l'ai reçu, j'ai craqué, je l'ai dévoré.

 

" 'What I want to know,' said Kitty tossing her head with a laugh, 'is who that pleasant, polite man who loooked just like Mr Darcy was.' "

 

Impulse and Initiative part donc du principe que, après sa première proposition refusée, Darcy décide de retourner à l'attaque de Lizzie. Mais Darcy, tout gentleman qu'il est, ne peut s'empêcher d'être attirée par la jeune femme, et se met à lui prodiguer des ... privautés. Lizzie sent se réveiller en elle des sensations inconnues, et se laisse peu à peu attirer par Darcy.

 

Je dois bien avouer que ce livre est absolument jouissif (et pas dans le sens que vous pensez, petits sacripants ! - quoique ?). La description de la manière dont l'innocente Lizzie tombe peu à peu dans les filets de Darcy est merveilleuse, et tout à fait crédible d'un bout à l'autre. Je tiens à le noter, car c'est ce qui me semblait le plus invraisemblable quand j'ai entamé ce roman.

Et pourtant, on y croit à cette adolescente, ou cette jeune femme, dont les sens s'éveillent, sous la direction d'un Darcy qui semble, ma foi, bien expérimenté (ça donne envie d'en savoir plus sur son passé ). Et ce Darcy fort savant, on y croit ! Autre surprise ! Il garde son orgueil, sa hauteur, son mauvais caractère, mais gagne une forme de virilité qui lui sied fort bien.Et lorsque petit à petit, on entre dans son passé, pour découvrir des faiblesses, des blessures, des failles qui le rendent encore plus attirant !

 

Malheureusement, car il en faut bien un, le roman tire en longueur sur la fin. Le premier passage à Pemberley est un peu long, et ce qui suit (à la recherche de Lydia particulièrement, ainsi que les débuts de leur vie de couple) devient lassant sur la fin. Est-ce finalement si intéressant de savoir ce qui se passe "après" le conte de fée, après le "et ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants" ? L'auteur semble avoir voulu rallonger artificiellement la romance et la fin en souffre.

 

Dommage, car pour tout le reste, c'est une lecture réjouissante !

 

Lu dans le cadre du challenge God save the livres !

Challenge-anglais

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16 février 2011 3 16 /02 /février /2011 09:00

J'ai été voir Rebecca avec une inquiétude sensible : ce roman de Daphnée du Maurier est l'un de mes favoris de la littérature anglaise, et une mauvaise adaptation aurait eu le don de me faire bondir.

Ouf ! Je n'ai pas bondi : dès les premières images, j'ai été séduite. Un jardin brumeux, plein d'étrangetés, comme entraperçu dans un délire : "Last night, I dreamt I went to Manderley again ..."

L'histoire est fidèle à la lettre au roman. A Monte-Carlo ("Monte"), Mrs van der Hooper est en villégiature avec sa très jeune et timide dame de compagnie, dont on ne connaîtra jamais le nom. Dans le même hôtel, arrive Maxim de Winter, veuf qui a fait la couverture des journaux à l'occasion du terrible accident qui a emporté sa belle épouse, Rebecca de Winter. Mrs van der Hooper, animal social, fait tout pour se rapprocher du socialite ; mais lui, c'est la douce dame de compagnie qui l'attire.

Rebecca3.jpg

Il l'épouse, et l'emmène dans sa magnifique demeure de Manderley : la nouvelle Mrs de Winter pourra-t-elle à la hauteur de Rebecca ? Qu'importe, puisque la gouvernante, la terrifiante Mrs Danvers veille.

Rebecca1.jpg

La trame du roman est respectée à la lettre, et, bien que connaissant la fin et les rebondissements qu'elle apporte, j'ai été clouée aux lèvres de la jolie Mrs de Winter, tremblant devant ses gaffes, et fascinée par la méchanceté de Mrs Danvers.

Mrs Danvers ... Déjà terrifiante dans le roman, elle en devient monstrueuse et glaçante. Ombre noire qui se détache sur les voiles rosés de la chambre de Rebecca, démon pernicieux dont les conseils ne sont pas dépourvus d'arrières pensées, j'ai frémis avec Mrs de Winter. Il parait que l'actrice jouant Danvers, Judith Anderson, était une actrice de théâtre réputée pour jouer Shakespeare ; en particulier, sa représentation de Lady Macbeth a marqué les esprits : je veux bien le croire ! Elle devait être époustouflante !!

Rebecca4.jpg

Mrs de Winter (Joan Fontaine) est aussi bien trouvée: si j'ai eu peur au début car elle surjouait trop la naïve, elle a fini par me séduire ; quant à Maxim de Winter, il est parfait (peut-être pas assez beau, mais de Winter est un de mes perosnnages masculins préférés). Anglais jusqu'au bout des ongles, d'une froideur parfois inquiétante, il est parfait dans le double rôle de ce gentleman inconsolable.

Rebecca2.jpg

 

Ce qui me fascine, envers et contre tout, dans cette histoire, c'est le vide autour duquel elle tourne. Je m'explique : son personnage principal, qui lui donne son titre, est morte depuis plus d'un an. Pas une fois, on ne voit Rebecca - mais on ne parle que d'elle. On ne la connait que par des descriptions plus ou moins objectives, mais elle est celle qui emplit l'espace du roman ou du film, pour ne laisser aucune place à la nouvelle Mrs de Winter.

D'elle, on ne connait que le "R" de son initiale. Et pourtant ! Sans elle, pas d'histoire...


Bref, une petite merveille qui ne me donne qu'une envie : me replonger dans Rebecca. Mais en anglais, cette fois !

Vu dans le cadre du challenge Golden Age, sur whoopsy-daisy !
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15 février 2011 2 15 /02 /février /2011 10:18

Le sujet du Top Ten Tuesday de la semaine, Saint-Valentin oblige, porte sur les histoires d'amûûûr favorites de la littérature. Difficile sujet s'il en est, car j'en ai beaucoup !

 

bookcase

 

10. L'histoire d'amour de The Black Magician Trilogy de Trudi Canavan (et non, je ne dirais pas entre qui et qui, ça serait spoiler). Disons que la place de Sonea me fait complètement rêver...

9. Finstern et Angharad, dans La sève et le givre de Léa Silhol: deux êtres de légende, qui s'aiment et se détruisent dans un pays de conte de fées.  

8.Victor Hugo pour sa fille, Léopoldine, dans Les Contemplations. Parce que cette page blanche avec juste "Villequier, 4 septembre 1838" me fait systématiquement pleurer.

7. Diane de Maufrigneuse, Princesse de Cadignan, et d'Arthez, dans Les secrets de la Princesse de Cadignan de Balzac. Parce que j'aime Balzac. Parce que sa grande dame, Diane, est une garce de la plus belle eau et que j'aime les garces. Parce que d'Arthez est l'homme pur et intègre dans toute sa perfection. Parce que l'amour qui les réunit arrive à passer au dessus de ce qui les sépare, et que ce qui en ressort, c'est l'union de deux âmes nobles.

6. Denise et Octave, dans Le bonheur des dames. Un amour qui parvient à passer au delà des classes sociales et des incompréhensions. Une bouffée d'air frais dans l'oeuvre de Zola.

5. Jane et Rochester, dans Jane Eyre, de Charlotte Brontë : qu'est ce qu'ils s'aiment envers et contre tout, ces deux là !

4. Les sentiments que se portent Marianne, Marguerite et William, dans Le pays du Dauphin Vert d'Elisabeth Goudge. Je n'ai que rarement vu dans des romans des êtres s'aimer autant, d'un amour si fort et destructeur...

3. Eowyn et Aragorn, dans Le Seigneur des Anneaux de Tolkien Parce que, bien sûr, Aragorn quitte cette freluquette d'Arwen pour rejoindre la seule femme à son niveau, Eowyn.

2. Deirdre et Noisé : ce n'est pas un roman, mais une légende irlandaise*. Deirdre est l'exemple même de l'héroïne qui me fascine : courageuse et têtue, ennivrée dans son amour et son désir de liberté ; Noisé, plus passif, montre un respect et une affection pour ce feu follet, rare dans les légendes. Parce que cette histoire est tragiquement tragique, et qu'elle est la métaphore des douleurs de l'Irlande.

1. Bien sûr, Darcy et Lizzie, dans Orgueil et Préjugés, ainsi que toutes les histoires d'amour de cette chère Jane. Elles ont ce je-ne-sais-quoi qui rend heureux, cette certitude que l'amour triomphera, envers et contre tout, de toutes les vilenies du monde.

 

 

*Deirdre, dès sa naissance, est vouée à être d'une très grande beauté, mais à causer malheurs et morts autour d'elle. Le roi Conchobar, tombé amoureux de la description que son druide fait de la future jeune femme, décide de se la réserver : il l'élève donc dans un château éloigné, où seule sa nourrice peut la voir. Des années plus tard, Deirdre, regardant un corbeau boire du sang sur la neige, décide que '"l'homme qu'elle aimera aura les cheveux couleur de corbeau, la peau couleur de neige et les joues couleur de sang" : c'est Noisé, fils d'Usnech. Le jour de son mariage avec Conchobar, Deirdre oblige Noisé à s'enfuir avec elle. Plus tard, trahis par Conchobar, ils reviendront, Noisé sera assassiné par ordre de Conchobar, Deirdre se retrouvera sa femme avant, une année écoulée, de se suicider.

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14 février 2011 1 14 /02 /février /2011 10:12

enchantement.jpg"Il était temps qu'ils reprennent leurs fonctions, qu'on remette Baba Yaga à sa place, qu'on fasse annuler le mariage, qu'on renvoie Katerina chez elle, qu'on le laisse, lui prendre l'avion pour l'Amérique. J'ai un mémoire à écrire, des parents à qui je manque, un mariage à organiser - un vrai cette fois, avec une femme qui ne me prend pas pour l'idiot du village."

 

Ce roman commence dans l'Ukraine des années 70. Ivan est un petit garçon, qui vit avec son père, un chercheur en mythes slaves antiques, et sa mère, une femme timide et réservée, dont les activités sont parfois étranges. Pour fuir le régime soviétique, Ivan et ses parents partent aux Etats-Unis. Mais, sur le trajet, ils s'arrêtent quelques jours chez un cousin de ses parents, Marek, en attendant que leurs passeports arrivent. Ivan se promène dans la campagne autour de la ferme de Marek, et en particulier dans la forêt qui la borde. Or, lors d'une de ses promenades, il tombe sur une clairière à la forme circulaire parfaite, recouverte de feuilles. Au centre de la clairière, un tertre ; sur le tertre, une princesse endormie. Mais lorsque le petit garçon veut s'en approcher, une masse inquiétante se met à bouger sous les feuilles et Ivan s'enfuit.
Arrivé aux Etats-Unis, il s'efforce d'oublier cet événement, qu'il finit par prendre pour une fantasmagorie. Il fait des études dans les pas de son père, se fiance à une jeune femme juive, Ruth (contre l'avis de sa mère, qui lui dit que "Ruth n'est pas la bonne"), et retourne, après la chute du mur, en Ukraine pour y compulser des manuscrits.
Il s'arrête encore chez le cousin Marek et retourne dans la forêt. A son grand étonnement, la clairière est toujours là, et au centre, la princesse endormie.
Bien sûr, il se débarrasse de l'ours énorme qui la garde et l'embrasse. Et c'est là que les ennuis commencent.

 

 

"Quand je le tenais dans mes bras, et que je lui murmurais son vrai nom à l'oreille, celui que seul Dieu et moi pouvions entendre et comprendre, ce n'était pas pour le donner, à peine vingt ans plus tard, à cette petite Américaine, à cette fille de médecin, cette enfant de l'argent et des imitations de country-club. Vanya avait de la majesté, et ce mariage n'était que banalité."

 

J'ai adoré ce roman, qui se lit comme du petit lait. J'aime beaucoup la manière dont l'auteur a imaginé la rencontre entre une jeune fille de contes, qui s'attend à voir débarquer un preu chevalier en armure, et le jeune homme des temps modernes, plus préoccupé de retrouver des légendes antiques que de sauver de belles et jeunes princesses.

 

"Ainsi, tout ce qui se passe en ce moment s'est déjà produit avant ma naissance, se dit Ivan : l'avion volé, l'irruption d'un simple paysan nommé Ivan, inapte au combat, mais pourvu par sa mère de charmes et de talents, l'homme qui épouse la princesse mais se retrouve alors en danger de mort... Il avait souvent lu ces histoires, sans se douter qu'il vivrait un jour leur origine."

 

Et j'ai découvert grâce à ce roman un certain nombre de légendes slaves, qui me donnent envie d'en savoir plus sur la mythologie de cette région : la méchante Baba Yaga, le grand ours Hiver, etc. Si vous avez des livres à me conseiller, je suis preneuse.

 

 

Lu dans le cadre du challenge Mythes et Légendes

mythesetlégendes

Lu dans le cadre du challenge 100 ans de littérature américaine.

littératureaméricaine2011

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  • : Le blog d'une curieuse, avide d'histoires, de récits, de livres, de film et d'imaginaire.
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Mon planning

Janvier 2013

Lecture commune approximative : Imposture, de Benjamin Markovits, avec George

 

9 Janvier 2013

Lecture commune : Silvia's lovers, de Gaskel, avec Titine

 

20 Janvier 2013

Lecture commune : Les Chouans, de Balzac, avec Maggie, Nathalie , Cléanthe et Marie

 

Février 2013

Lecture commune : La fausse maîtresse, de Balzac, avec Marie

 

4 Mars 2013

Lecture commune : Le temps des métamorphoses, de Poppy Adams, avec Tiphanie, Soukee et Titine

 

Mars 2013

Lecture commune : The scarlett letter, de Nathaniel Hawthorne, avec Noctenbule et Titine

 

Mars 2013

Lecture commune : Quelle époque !, de Trollope, avec Adalana, Shelbylee, Maggie et Titine

 

Avril 2013

Lecture commune : Les vagues, de Virginia Woolf, avec Cléanthe , Anis et Titine


21 Juin 2013

Lecture Commune : Petite soeur, mon amour, avec Valérie

 

 Juin 2013

Lecture de L'Argent, d'Emile Zola dans le cadre du défi On a une relation comme ça, Emile Zola et moi

 

 Juillet 2013

Lecture de La débâcle, d'Emile Zola dans le cadre du défi On a une relation comme ça, Emile Zola et moi

 

 Août 2013

Lecture de Le Docteur Pascal, d'Emile Zola dans le cadre du défi On a une relation comme ça, Emile Zola et moi

 

7 Novembre 2013

Lecture de Le dernier Homme de Camus, dans le cadre du défi Albert Camus

Mes défis persos

On peut me retrouver : whoopsydaisy.jpg
Et j'en fais partie :
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