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13 février 2011 7 13 /02 /février /2011 18:12

arrietty.jpgArrietty raconte l'histoire d'une petite jeune fille solitaire, à l'âge où l'on s'émancipe. Elle joue dans le jardin, se fait courser par le chat, ramène des fleurs pour sa maman et rêve du jour où ses parents lui feront suffisament confiance pour la laisser partir le soir avec son père.

Une vie presque banale.

Presque ? Sauf qu'Arrietty fait quelques centimètres, habite dans une maison de poupée, et vit de chaparde : aller voler deci-delà un morceau de sucre aux grand humains qui les entoure, un peu de nourriture ou de tissu. Rien qui ne se voit ou qui les prive de quoique ce soit, mais qui permette à cette petite famille de survivre.

Vie solitaire jusqu'au jour où un enfant maladif vient s'installer dans cette maison. Sho, gravement atteint du coeur, se repose chez sa grand tante, en attendant l'opération dont sans doute il ne se relèvera pas.

Entre ces deux enfants solitaires, ces deux enfants en quelque sorte voués à l'extinction, une sorte de curiosité se transformant en amitié se crée. Mais, les parents d'Arrietty sont très fermes : s'ils sont vus par les humains, ils doivent déménager ...

 

Je sors de ce film avec un avis très mitigé : c'est charmant, mais décevant. Commençons par ce qui m'a déplu, afin de revenir ensuite sur l'impression d'enchantement dans lequel me laissent tous les films du studio Ghibli... Première déception, le manque d'originalité. Ce type d'histoire, avec des petits êtres vivant au contact des humains, j'ai l'impression de l'avoir déjà vu mille fois : Le grand livre des gnomes, de Pratchett, se fonde par exemple sur une histoire similaire. Mais également Trilby, de Nodier. Ou toutes les histoires celtiques parlant de nain, de gnome, d'hôte du foyer... Alors que les films des Studios Guibli sont d'ordinaires l'occasion de me confronter à une mythologie, à un surnaturel exotique, j'ai eu l'impression de voir là les contes qui ont bercé mon enfance, mais vu de l'étranger...

Le deuxième aspect qui m'a gênée est le scénario : assez simpliste, elle n'a rien de la beauté et de la complexité de Princesse Mononoké, de Chihiro, ou même de Totoro à laquelle elle peut plus faire penser. De plus, certaines pistes sont mises en avant, puis abandonnées (l'histoire de la maison de poupées, par exemple...). Et la fin m'a déplu : que dit-elle, sinon qu'hommes et chapardeurs, humains et autres espèces ne peuvent pas vivre en bonne entente ? Et que le destin de l'être humain, comme celui du petit garçon, est une vie solitaire et malade ? Même pour Arrietty, cette fin signifie une forme de continuité, continuité de vivre très seule, dans l'angoisse et la crainte de se faire repérer, une vie errante, où elle ne pourra rien construire...

Et enfin, la musique : je sais qu'il est de bon ton de saluer la performance de la jeune harpiste bretonne qui a produit cette musique. Mais voilà, moi, j'aime pas du tout. Je la trouve aguicheuse, trop forte, trop présente, trop démonstrative. Elle ne se contente pas d'accompagner, mais elle veut aussi expliquer, ce qui rend certaines scènes complètement cul-cul. Elle m'a réellement gâché de nombreuses parties du film !

 

arrietty1.jpg

 

Et c'est d'autant plus dommage que ce film est une petite merveille graphique et de réalisation. Le dessin, comme toujours, est splendide : les scènes de jardin, les scènes dans la maison d'Arrietty, dans la maison de poupée, dans la cuisine des humains, sont merveilleuses. En quelques traits de crayons, une sensation de vertige, quelque chose qui nous est si familier qu'une cuisine, devient exotique, effrayant, grandiose. De plus, la mise en scène, centrées sur les visages des humains, plus large sur le corps et le buste des chapardeurs, nous donne en quelques instants la sensation de la différence de taille. C'est parfait !

 

 

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12 février 2011 6 12 /02 /février /2011 14:24

Cette semaine, c'était l'anniversaire de Jules Verne. Si, si, Jules, celui là même qui a bercé mon enfance. Qui m'a poussée à tenir un petit carnet : "que faire si on se retrouve sur une île déserte avec personne pour nous aider" - ses personnages, ça leur arrive tout le temps et je voulais être prête. Jules et ses îles désertes et ses héros débrouillards, Jules et ses montagnes des Carpathes, Jules et ses jeunes femmes pleines d'entrain et d'allant, Jules et sa croyance dans le progrès, si profondément ancrée en lui qu'à plus d'un siècle d'intervale, il me l'a transmise.

Jules, quand j'étais petite, je voulais me marier avec lui...

Julesverne.jpg

Et puis, un jour, je suis tombée amoureuse d'un autre, et j'ai arrêté de lire Jules. Mais je ne pense pas qu'il ait été si étranger à mon engagement dans les sciences et dans la biologie.

(Même si ayant relu L'Île Mystérieuse après une agreg de Sciences de la Vie et de la Terre, je peux vous l'avouer : ce qu'il raconte, c'est complètement impossible. J'ai pleuré, sisi, je vous l'avoue.)

Challengejulesverne.jpg

Alors, quand Isil m'a donnée une bonne excuse pour lire un roman de Jules Verne, j'ai sauté sur l'occasion !! Et je me suis donc inscrite au Challenge Jules Verne, pour repartir vers de nouvelles aventures.

Il suffit de lire un roman, un tout petit roman de Jules avant le 8 Février 2012 !

 

Quelques mots de fantasy, maintenant, car Tor a été particulièrement prolifique cette semaine.

Première bonne nouvelle : vous ne savez pas où partir en vacances ? Les révolutions en Tunisie ou en Egypte vous poussent à reconsidérer vos prévisions ?

Erin Underwood vous aide et vous propose de belles destinations ... en fantasy. Une excursion géologique à la Montagne du Destin (@ Terre du Milieu) ? Du sauna à Winterfell (@ Westeros) ? ou une visite dépaysante dans les rues de Tanchico (@ The Wheel of Time) ? Vous trouverez tout pour votre prochaine destination, et même quelques conseils pour mieux se fondre dans la vie locale.

 

Par ailleurs, Rachel Swirski, une talentueuse auteur de fantasy que j'ai découverte cette année, publie un billet avec ses nouvelles préférées de l'année : c'est l'occasion d'aller lire de nouveaux auteurs, de rentrer dans de nouveaux monde. Je n'ai pas encore commencé (je manque cruellement de temps), mais je me sens prête à ces voyages extraordinaires...

Et dans le même genre, l'Atalante met à disposition les deux premiers chapitres du nouveau roman d'Olivier Paquet, dont l'histoire me plair beaucoup : "Prague, huit ans après un putsch militaire. La Ville vit sous la forme d’un système immunitaire géant soumis à une véritable programmation biologique. Au cœur de la cité, pourtant, opère dans la clandestinité une guilde du crime, mafia organisée en clans régis par des lois animales mais servis par une technologie sidérante."

L'ambiance me fait penser à certains romans de Dantec...

 

Sinon, Fashion n'a pas du tout aimé sa première expérience de Christine Angot (mais moi, j'ai adoré son billet), AC de Haenne écrit un très beau billet sur les romans d'apprentissage, Julien fait une très belle critique du Nom du vent, de Patrick Rothfuss qui me donne envie de le sortir de ma PAL, Lulu nous propose une video de rétrospective du gaming, RSF lance un concours Maigret, Liyah lance un concours sur le thème du "combien de pages pouvont nous lire en un mois", Le Bouquinovore un challenge Stephen King.


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9 février 2011 3 09 /02 /février /2011 09:04

breakfastattiffanys.jpg"She kept her promise to Mr. Yunioshi; or I presume she did not ring his bell again, for in the next days she started ringing mine, sometimes at two in the morning, sometimes three or four."

 

Du problème d'attendre un mois et demi avant d'écrire un billet : j'oublie. J'ai repoussé à plusieurs reprises l'écriture de ce billet, car je n'en voyais pas grand chose à en dire. Je vous avoue que plusieurs semaines après, c'est encore pire !

 

Breakfast at Tiffany's raconte l'histoire d'une rencontre, à New-York, entre un jeune écrivain en devenir, et une femme étrange, un oiseau de nuit tout en séduction et en mystère : Holly Golightly. Limité d'abord à quelques relations de voisinage, une amitié doublée de séduction se développe ensuite entre ces deux jeunes personnes.

Petit à petit, le mystère qui entour Holly, cette jeune femme volage dont le seul endroit où elle se sent en sécurité estchez Tiffany's, où enfin elle trouve la sérénité et la paix.

 

J'ai bien aimé cette nouvelle ou ce court roman, mais - l'avouerai-je ? - il ne m'a pas marqué plus que ça. Je me suis beaucoup attachée à Holly, charmante enfant paumée, et au passé très difficile. Mais ni le style, ni l'ambiance, ni l'histoire ne m'ont séduite plus que ça. En revanche, me restera le souvenir de cette petite fille perdue, virevoltante comme un papillon, mais malheureuse comme les pierres, et au passé douloureux.

 

Lu dans le cadre du challenge New-York !

NewYork

 

Lu dans le cadre du challenge Vintage, sur whoopsy-daisy !

goldenvintage

 

Lu dans le cadre du challenge Read me, I'm fashion !

fashion

 

Lu dans le cadre du challenge Yes we can - 2011 !

littératureaméricaine2011

Et Truman Capote étant mort d'une surdose médicamenteuse, il entre dans le Challenge nécrophile, catégorie "Mort particulière".

deadauthor

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7 février 2011 1 07 /02 /février /2011 09:02

Visiteurssoir-copie-1.jpg"Et, que voulez-vous ? Puisque personne ne m'aime, il faut bien trouver un moyen de passer le temps !"

 

Les visiteurs du soir est le premier - et je crois le seul - vieux film que mes parents m'aient montré. Une belle histoire d'amour entre ce film fantastique et ma mère, qui remontait aux années 60. Alors, quand j'ai vu que la Filmothèque du Quartier Latin le repassait la semaine dernière, j'ai bien entendu emmené mes parents le voir avec moi !

Visiteurssoir1.jpg

Dans le Sud de la France, au Moyen-Âge, voyagent deux ménestrels, Dominique et Gilles. Dominique est une belle femme androgyne, habillée en homme, et au sourire ironique (merveilleuse Arletty) ; Gilles (Alain Cuny) est un homme plein de prestance, mélancolique et rêveur. L'un et l'autre s'avancent côte à côte sur un chemin rocailleux, vers un château de carton-pâte. Lorsqu'ils s'approchent, un paysan - en fait le bourreau, leur annonce que le château est en fête car le Baron Hugues marie sa fille, la splendide Anne, à Renaud. Deux ménestrels sont donc sûrs de trouver bon accueil dans le château !

Mais Gilles et Dominique ne sont pas que deux ménestrels : ce sont deux envoyés du Diable, venu l'un pour séduire Anne la vertueuse, et l'autre Renaud et Hugues.

Dominique réussira sans peine sa tâche, créant chaos et haine dans le domaine ; mais Gilles, devant la pureté, la naïveté d'Anne succombera à l'amour, et le Diable devra intervenir lui-même.


Visiteurssoir2.jpg

C'est un film sur lequel j'ai un avis très contrasté : j'ai adoré, sauf l'histoire d'amour entre Gilles et Anne, dégoulinante de niaiserie. Mais tout le reste, la "beauté du diable" exercée par ces deux êtres sur ceux qu'ils approchent, l'atmosphère de Moyen-Âge de carte postale, les dialogues écrits par Prévert, l'ambiance fantastique qui imprégnent peu à peu tous les êtres, m'ont séduite.

Autant Alain Cuny - beau ténébreux de l'époque - m'a guère convaincue, autant j'ai été séduite par Arletty. Elle que je n'imaginais pas dans un rôle tragique de femme perdue, désespérée et cruelle, transcende le rôle, manipule avec grâce ceux qui l'approche, pour un sourire de celui dont elle est la "fille préférée" : le Diable.

Car voilà l'autre acteur extraordinaire de ce film : Jules Berry. Un Diable vif comme la flamme, intelligent comme le mal, cruel, vicieux, odieux et profondément humain.

 

 


 

 

Vu dans le cadre du challenge Golden Age, sur whoopsy-daisy !

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6 février 2011 7 06 /02 /février /2011 16:39

L-hommequiensavaittrop-copie-1.jpgSuite de la rétrospective Hitchcock avec cet Homme qui en savait trop.

 

Fin des années 50, un couple d'américain (Jo et Ben McKennan) voyagent en Algérie, avec leur fils, un blondinet d'une dizaine d'années. Voilà qu'un homme, un français vient leur parler. Mine de rien, et sous des abords très chaleureux, il s'enquiert de beaucoup de choses sur le couple, sans dire beaucoup de choses sur lui même.

A l'hôtel, ils rencontre un couple d'anglais, bien sous tous rapports, avec qui ils visitent la ville. Hélas, lors de leur visite du souk, le français s'effondre dans les bras de Ben McKennan, victime d'un coup de poignard. Mais, avant de mourir, il glisse quelques mots dans l'oreille de Ben, qui vont changer la vie de ce dernier à tout jamais.

 

L-hommequiensavaittrop1.jpg

 

Je ne suis pas une grande amatrice des films d'espionnage ni des romans policiers, ce qui doit sans doute expliquer pourquoi je n'ai pas accroché tant que ça à ce film. Car tout en lui est bon. Les personnages sont riches et aboutis  avec mention spéciale à Jo et Ben McKennan. Je me suis tendrement attachée à ce couple d'êtres ordinaires. Elle, si charmante, si jolie, si pleine d'amour pour son fils, et d'un caractère bien trempé. Lui, un américain caricatural, mal à l'aise partout, un peu autoritaire, mais d'une conscience de son statut de pilier de famille tout à son honneur.

L'histoire en elle même est bien retorse, avec des fausses pistes lancées un peu partout, avant une fin, bien entendu, heureuse, qui arrive in extremis. Et la mise en scène est bien entendu brillantes. Certaines scènes sont d'une beauté et d'une perfection bouleversante. Je pense en particulier à cette scène dans le Royal Albert Hall, point culminant du film ... Quel délice !

 

Comme vous le voyez, c'est dommage que je ne sois pas fan des films d'espionnage, car sinon, ce film aurait été un coup de coeur !

 

Pour finir, une chanson que j'aime beaucoup et dont j'ai découvert qu'elle avait été écrite pour le film :

 


  

Ne sont-ils pas charmants ?

 

Vu dans le cadre du challenge Golden Age, sur Whoopsy-daisy !

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6 février 2011 7 06 /02 /février /2011 09:47

Ronsard, j’ai vu l’orgueil des colosses antiques,
Les théâtres en rond ouverts de tous côtés,
Les colonnes, les arcs, les hauts temples voûtés,
Et les sommets pointus des carrés obélisques.

J’ai vu des empereurs les grands thermes publiques,
J’ai vu leurs monuments que le temps a domptés,
J’ai vu leurs beaux palais que l’herbe a surmontés,
Et des vieux murs romains les poudreuses reliques.

Bref, j’ai vu tout cela que Rome a de nouveau,
De rare, d’excellent, de superbe et de beau:

 

Mais je n’y ai point vu encore si grand chose

Que cette Marguerite, où semble que les cieux,
Pour effacer l’honneur de tous les siècles vieux,
De leurs plus beaux présents ont l’excellence enclose.

 

Le thème du challenge Mille ans de littérature, organisé par Bookine, est cette semaine La Pléiade et Montaigne. C'est vers les poètes de la Pléiade que je me suis tournée, car les souvenirs qu'ils me rappellent sont doux et plein de saveur.

Mes grands-parents habitent dans un village près de Tours, et, quand je vais les voir, une des promenades récurrente est la visite du Prioré Saint-Côme, à Tours. C'est l'endroit où vécu Ronsard, et où ne restent maintenant que les ruines d'une abbaye gothique, et un merveilleux jardin de roses. C'est entre ces pierres et ces fleurs que j'ai annonné les poésies de Ronsard pour la première fois, et, à chaque fois que je pense à ce poète, c'est l'odeur des roses qui me vient en premier...

DSC02490.JPG

Mais ce n'est pas de Ronsard que je veux vous parler ce matin, mais d'un de ses amis, Joachim du Bellay, et de son recueil Les Regrets. Joachim du Bellay est un fils d'une noble famille angevine ; ami de Ronsard, il est un des fondateurs de la Pléiade, groupe de poètes réunis pour défendre la langue française et lui donner ses lettres de noblesse.

Poète donc, mais également diplomate, il accompagne son oncle à la cour pontificale de Rome. Il part plein d'entrain, joyeux à l'idée de découvrir l'Italie et ses Antiquités. Mais, hélas, c'est la nostalgie, le spleen, le mal du pays qu'il trouve, et qu'il chante dans Les Regrets.

Bien sûr, Heureux qui comme Ulysse est le plus célèbre de ces poèmes, celui qu'on a tous appris au moins une fois à l'école. Mais d'autres poèmes romantiques avant l'heure m'ont séduite dans ce recueil. Quel équilibre parfait dans le sonnet ! Quelle grâce dans l'alexandrin ... Je ne m'en lasse pas.

 

 

 

XIII

"Si les vers ont été l’abus de ma jeunesse,
Les vers seront aussi l’appui de ma vieillesse,
S’ils furent ma folie, ils seront ma raison,  


S’ils furent ma blessure, ils seront mon Achille,
S’ils furent mon venin, le scorpion utile
Qui sera de mon mal la seule guérison."

 

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XIX

Je me promène seul sur la rive latine,
La France regrettant, et regrettant encor
Mes antiques amis, mon plus riche trésor,
Et le plaisant séjour de ma terre angevine.

Je regrette les bois, et les champs blondissants,
Les vignes, les jardins, et les prés verdissants
Que mon fleuve traverse: ici pour récompense

Ne voyant que l’orgueil de ces monceaux pierreux,
Où me tient attaché d’un espoir malheureux
Ce que possède moins celui qui plus y pense.

 

DSC02477.JPG

 

XXXIX

J’aime la liberté, et languis en service,
Je n’aime point la cour, et me faut courtiser,
Je n’aime la feintise, et me faut déguiser,
J’aime simplicité, et n’apprends que malice :

 

Je n’adore les biens, et sers à l’avarice,
Je n’aime les honneurs, et me les faut priser,
Je veux garder ma foi, et me la faut briser,
Je cherche la vertu, et ne trouve que vice :

Je cherche le repos, et trouver ne le puis,
J’embrasse le plaisir, et n’éprouve qu’ennuis,
Je n’aime à discourir, en raison je me fonde :

J’ai le corps maladif, et me faut voyager,
Je suis né pour la Muse, on me fait ménager :
Ne suis-je pas, Morel, le plus chétif de monde ?

 

DSC02489.JPG

 

LXXIX

 

Je n’écris point d’amour, n’étant point amoureux,
Je n’écris de beauté, n’ayant belle maîtresse,
Je n’écris de douceur, n’éprouvant que rudesse,
Je n’écris de plaisir, me trouvant douloureux :

 

Je n’écris de bonheur, me trouvant malheureux
Je n’écris de faveur, ne voyant ma princesse,
Je n’écris de trésors, n’ayant point de richesse,
Je n’écris de santé, me sentant langoureux :

Je n’écris de la cour, étant loin de mon prince,
Je n’écris de la France, en étrange province,
Je n’écris de l’honneur, n’en voyant point ici :

Je n’écris d’amitié, ne trouvant que feintise,
Je n’écris de vertu, n’en trouvant point aussi,
Je n’écris de savoir, entre les gens d’Église.

 

(Re)lu dans le cadre du challenge Mille ans de littérature française !

100ans

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5 février 2011 6 05 /02 /février /2011 13:04

Lou revient ! C'est déjà une excellente nouvelle en soi. En plus, elle nous promet plein de nouveaux billets, et lance un challenge et un programme de lectures communes autour de Born to be Wilde !

Wilde.jpg

Moi, qui rêve de découvrir cet auteur, je ne peux que m'inscrire... Le but de ce challenge est de lire autant de Wilde que l'on veut, et sans limite de temps : autant dire que c'est assez libre, comme challenge !

Elle organise en parallèle des lectures et des visionnages de films communs :

1er mars 2011 : Le Portrait de Dorian Gray (le livre ou une de ses adaptations)

1er mai 2011 : Un Mari idéal (le livre ou son adaptation)

1er juillet 2011 : Teleny, pour fêter l'arriver des mois chauds avec un peu d'érotisme !

1er septembre 2011 : Wilde, le film de Stephen Frears

1er novembre 2011 : un des romans de la série policière de Gyles Brandreth

Je me sens bien inspirée pour y participer, au moins pour les trois premières !!

 

Tant que je suis dans les lectures communes, Mélusine et moi nous sommes lancées dans deux lectures communes :

- Pour le 30 Avril, Le Tour d'écrou, d'Henri James

- Pour le 31 Mai, Le journal d'une femme de chambre, de Mirbeau.

 

 

Le Top Ten Tuesday (auquel je n'ai pas participé cette semaine, a pity !) a inspiré Karine:), Fashion, et YueYin qui nous dévoilent leur top 10 des films dans lesquels Coliiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiin joue ! Autant vous dire que ma LAV (liste à voir) s'est alourdie !

 

Reveline lance un challenge baisseur de PAL avec son challenge Noir et Sang : le but des de lire des livres de sa PAL contenant un mot comme meutrier, sanglant, fatal ou vampire dans le titre ...

 

Sinon, je suis jalouse de Delphine qui a pu voir Iron & Wine à la Black Session de Lenoir, alors que je ne pourrais même pas aller les voir en concert ce mois-ci parce qu'il n'y a plus de places, Audrey chante les louanges de Hesse (et elle a bien raison ...), Ellcrys lance un débat sur la littérature : la littérature Young Adult et SFFF sont-elles de la littérature ? (bien sûr, quelle question !) ; Fattorius pose le même genre de débat concernant l'auteur Martin Suter ; Le cinéphile stakhanoviste (une mine de critiques de vieux films !!) a lui aussi beaucoup aimé La taverne de la Jamaique.

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4 février 2011 5 04 /02 /février /2011 00:00

Thepaintedveil.jpg"She gave a startled cry."

 

Kitty Fane a épousé son mari pour de mauvaises raisons : parce qu'il était gentil, parce qu'il l'aimait et surtout, parce que sa mère l'embêtait et que sa jeune soeur moins belle allait se marier avant elle. Kitty risquait vraiment de devenir vieille fille, et toutes les mesures devaient être prises. Y compris celle d'épouser un homme triste, intellectuel, un médecin microbiologiste pauvre qu'elle n'aimait pas.

Quant elle se retrouve à Hong-Kong aux côtés de son mari, le réveil est brutal. La voilà emprisonnée pour la vie aux côtés de cet homme qu'elle déteste, qui la désire et la méprise en même temps. Alors, pour fuir l'ennui et l'angoisse, elle prend Charles Townsend comme amant.

Jusqu'au moment où son mari découvre les amants, et que pour la punir, il l'emmène avec elle dans une région reculée de la Chine où sévit une épidémie de choléra intense. Espère-t-il qu'elle meurt ? Ou va-t-elle se prendre enfin en main ?

 

J'ai adoré ce roman alors même que j'ai détesté les personnages. Kitty est un monstre de frivolité et d'égoïsme ; Walter, son mari, un homme assez dur, et franchement cruel, même sous ses dehors d'humaniste bienfaiteur. Quant à Charles Townsend, c'est un séducteur vulgaire et vaniteux. Mais l'ensemble forme une description fine et intelligente des relations humaines, dans ce qu'elles ont de plus triste, sordide et désespéré.

Le tout est merveilleusement bien écrit, avec un style en touches de peinture. Les premières pages, en particulier, sont splendides, et m'ont séduite d'entrée : un homme et une femme sont nus dans la chambre, fermée à clé. Quelqu'un teste la poignée, tentant d'ouvrir, et elle s'angoisse. Dès ces premières lignes, sont explicitées les relations entre les différents membres du roman, avec beaucoup de délicatesse.

Malheureusement, ce roman, et sa fin en particulier, sont gâchées par un peu de gnangnanterie religio-culculesque qui me laisse sur un souvenir un peu mitigé. Plein de bons sentiments, montrant les acteurs agissant d'une manière coupée au couteau, alors que le début était si fin !

Il n'empêche : ce roman est un petit bonheur à lire, un délice que je conseille avec bonheur. Quite à ne pas le finir...

 

Lu dansle cadre du challenge Vintage, sur Whoopsy-daisy

challengevintage

 

Lu également dans le cadre du challenge God save the Livre !

Challenge-anglais

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3 février 2011 4 03 /02 /février /2011 09:47

psychose.jpgSuite de la rétrospective Hitchcock à la Cinémathèque française, avec ce Psychose. Faut-il raconter l'histoire ? Je suis entrée dans la salle sans avoir aucune idée de ce que j'allais voir et c'est la meilleure chose qui me soit arrivée. D'ailleurs Hitchcock a lui-même interdit tout synopsis du film, toute projection privée d'avoir lieu avant la première.

 

Je ne raconterai pas donc cette histoire qui m'a fascinée, surprise, étonnée, effrayée, émue, touchée. Je dirai juste que c'est un grand film, admirablement mis en scène (oui, je suis consciente de l'originalité qu'il y a à dire qu'Hitchcock est un grand metteur en scène, et Psychose, un chef d'oeuvre), et merveilleusement joué.

En particulier, la manière dont il parvient à nous placer dans une zone d'inconfort, imperceptiblement, par petites touches de plus en plus inquiétantes est merveilleuse. Lorsque l'héroïne, dormant dans sa voiture, se fait réveiller par un policier, par exemple. Ou, lorsqu'elle dine en compagnie de Norman, dans son bureau envahi d'oiseaux empaillés.

psycho0336-copie-1.jpg

A ce petit jeu là, Anthony Perkins est un maître, un acteur prodigieux qui sait créer un malaise en un regard. Plutôt beau garçon, gentil, de ce genre timide et peu à l'aise en compagnie, on ressent parfois une sensation de gêne en sa compagnie. Son sourire emprunt de timidité ? Un regard parfois trop vif ? Il m'a enchantée dès ses premières scènes, et m'a complètement convaincue lors de la dernière !

 

Psycho_house.jpg

Autre aspect que j'ai aimé : la maison, là haut, derrière le Motel Bates. On dirait une maison à la Tim Burton d'Edouard aux mains d'argent (d'ailleurs, il parait qu'après Psychose, ce genre de maison est devenue le symbole du 'gothique américain'). Sa simple présence en arrière-plan oppresse le spectateur. Et les ombres qui s'y détachent à travers les fenêtres ne m'ont guère rassurée.//

 

En conclusion, oui, un chef d'oeuvre, un très très très beau chef d'oeuvre...

 

Vu dans le cadre du challenge Golden Age, sur whoopsy-daisy !

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31 janvier 2011 1 31 /01 /janvier /2011 14:50

darcy-cover.jpg"When a man has been accustomed since his earliest years to command what he desires, a disappointment in matters nearest to his heart must come as more than a severe shock."

 

Que se passe-t-il dans la tête de Darcy ? Pourquoi tombe-t-il amoureux de la petite provinciale qu'est Lizzie, alors que tant de beautés londoniennes rêveraient de mettre la main sur l'héritier de Pemberley ? Et comment change-t-il, au point de devenir plaisant et ouvert avec chacun ?

C'est à ces questions - qui torturent l'esprit de chaque lectrice d'Orgueil et préjugés, que répond Darcy's story, P&P vu côté Darcy.

 

Le principal intérêt de ce roman est de nous replonger dans le monde merveilleux créé par Jane Austen, dans le respect le plus parfait de l'oeuvre : toutes les scènes y sont (y compris la confrontation entre Darcy et Wickham au sujet de Georgiana), des fragments entiers de Jane sont repris (des dialogues, ou la lettre de Darcy). Et l'ensemble est intégré avec cohérence dans le roman. Quelques scènes (londonniennes en particulier, ou entre Darcy et Georgiana) sont inventées, mais là encore dans le respect de l'esprit du roman.

En bref, c'est un roman qui manque un peu d'originalité, mais comme ce n'est pas ce que j'aime quand on touche à ma Jane adorée, c'est pour le mieux !

 

Janet est une auteur anglaise : je débute donc le challenge God save the Livres !

Challenge-anglais-copie-1

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Envie de vacances, de bouquinage dans un jardin anglais, de farniente...

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Mon planning

Janvier 2013

Lecture commune approximative : Imposture, de Benjamin Markovits, avec George

 

9 Janvier 2013

Lecture commune : Silvia's lovers, de Gaskel, avec Titine

 

20 Janvier 2013

Lecture commune : Les Chouans, de Balzac, avec Maggie, Nathalie , Cléanthe et Marie

 

Février 2013

Lecture commune : La fausse maîtresse, de Balzac, avec Marie

 

4 Mars 2013

Lecture commune : Le temps des métamorphoses, de Poppy Adams, avec Tiphanie, Soukee et Titine

 

Mars 2013

Lecture commune : The scarlett letter, de Nathaniel Hawthorne, avec Noctenbule et Titine

 

Mars 2013

Lecture commune : Quelle époque !, de Trollope, avec Adalana, Shelbylee, Maggie et Titine

 

Avril 2013

Lecture commune : Les vagues, de Virginia Woolf, avec Cléanthe , Anis et Titine


21 Juin 2013

Lecture Commune : Petite soeur, mon amour, avec Valérie

 

 Juin 2013

Lecture de L'Argent, d'Emile Zola dans le cadre du défi On a une relation comme ça, Emile Zola et moi

 

 Juillet 2013

Lecture de La débâcle, d'Emile Zola dans le cadre du défi On a une relation comme ça, Emile Zola et moi

 

 Août 2013

Lecture de Le Docteur Pascal, d'Emile Zola dans le cadre du défi On a une relation comme ça, Emile Zola et moi

 

7 Novembre 2013

Lecture de Le dernier Homme de Camus, dans le cadre du défi Albert Camus

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