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26 février 2010 5 26 /02 /février /2010 10:12
Voilà une nouvelle chronique que je voudrais inaugurer. Parce que quand je me ballade deci-delà, je vois parfois des articles de blogs, des liens, des news que je trouve intéressants. Parce que je n'ai pas envie d'écrire un article à chaque fois que quelques chose attire mon regard, mais qu'en même temps, je voudrais le partager.
Un petit résumé de la semaine, en quelque sorte ...

Déjà, sur le site de BMR, j'ai trouvé un lien vers un clip de Vanessa Paradis, Il y a. Je n'aurais pas été écouter un album de Paradis habituellement, mais l'article de BMR était tellement élogieux que j'ai craqué. Et puis, il y avait un nom magique : celui de Gaétan Roussel qui trouve toujours le moyen de faire des mélodies qui parlent à mon coeur.

Je suis allée voir ... et je n'ai pas regretté. La chanson me fait beaucoup penser au dernier album de Louise Attaque, A plus tard, crocodile, que j'apprécie énormément. La voix de Vanessa Paradis est toujours aussi émouvante. Et le clip, réalisé par Johnnie Depp lui-même, parait-il, présente un univers burtonnien qui n'est pas pour me déplaire.
Merci BMR !

J'ai découvert un blog, celui de Gangoeus qui parle de littérature africaine. C'est une littérature que je connais très très très mal. La seule brève rencontre que j'ai faite avec la littérature de ce continenta eu lieu lorsque j'ai participé, il y a des années de cela, au Prix littéraire de l'ENS Cachan. Parmi les livres qui nous étaient proposés, un (je ne me souviens plus ni du titre, ni de l'auteur) avait été écrit par un africain francophone. Malheureusement, ce titre, comment beaucoup de titres que nous avions lu cette année là, n'était pas très bon, et cela ne m'a pas incitée à recommencer l'expérience.
Avec les bons conseils de Gangoeus, j'espère revenir sur cette médiocre première impression !

Dans la même veine, j'ai découvert le blog de Convolvulus qui est en ce moment en train de lire (ou de relire) Balzac. Ses critiques sont très pertinentes, et me donnent une envie insuppressible de me replonger dans la Comédie Humaine. Ca fait tellement longtemps que je n'en ai pas lu !
Et j'aime beaucoup l'univers de ce blog, les livres présentés, les critiques qui en sont faites, même l'univers visuel épuré, de rouge et de blanc. Je sens que je vais souvent y retourner !

Je me suis réjouie du retour d'Emjy, qui avait un temps abandonné la blogosphère pour la gestion du forum whoopsydaisy. Et voilà qu'elle revient, prête à jongler entre les deux ! J'espère seulement qu'elle continuera d'être aussi présente sur le forum afin qu'on puisse continuer nos blablatages.

whoopsydaisy

Cédric Ferrand, du blog Hugin&Mugin, a publié un texte écrit par lui, une très courte nouvelle appelée A Vau-l'eau. Je vous conseille la lecture de ce texte, que j'ai trouvé très intéressant. Le thème nous touche de très près, en cette catastrophe climatique qui s'annonce, mais ce que j'ai préféré, c'est le style dans lequel cette nouvelle est rédigée.
Je vous la conseille ardemment !


Et puis, j'ai vu que Juliette revenait sur ses préjugés (toujours une bonne idée, ça), j'ai eu envie d'aller aux Déchargeurs voir Le Bain et L'apprentissage, j'ai écouté le gang des LIT qui récidive pour la 3ème fois (et j'espère qu'elles vont poursuivre et devenir des délinquantes multirécidivistes chevronnées), j'ai vu que Kalistina lisait Gilgamesh (ce qui m'a confortée dans une petite idée dont je vous parlerai plus tard) et Ofélia m'a donné envie de réfléchir aux quinze livres qui font partie de moi...
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25 février 2010 4 25 /02 /février /2010 08:52
desqueyroux.jpg"un travail urgent l'appelait , non de vengeance ni de haine : mais cette petite idiote, là bas, à Saint-Clair, qui croyait le bonheur possible, il fallait qu'elle sût, comme Thérèse, que le bonheur n'existe pas."
Lorsque le récit commence, Thérèse Desqueyroux sort du tribunal, au bras de son avocat qui la ramène vers son père. De la conversation entre les deux hommes, on comprend que Thérèse a voulu assassiner son mari, mais que, par peur du scandale, son mari a fait un faux témoignage la disculpant.
On suit Thérèse et ses pensées le long du trajet qui la ramène vers son mari, le discours auquel elle réfléchit pour expliquer à son mari son geste, discours qu'elle n'aura jamais l'occasion de prononcer car il ne lui en laissera pas le temps, l'enfermant dans une chambre où elle va s'affamer.
C'est un portrait de femme absolument éblouissant, celui d'une femme trop forte, trop intelligente pour le rôle que la société veut lui faire jouer. Celui d'une femme qui se croit assez forte pour s'adapter à la petite famille sclérosée dans laquelle son mariage la fait entrer, qui choisit d'elle même un mari médiocre, parce que "les deux milles hectares de Bernard ne l'avaient pas laissée indifférente", parce qu'elle est amoureuse de ses pins. Celui d'une femme qui s'aperçoit, par hasard, que sa vie est trop petite pour elle, qu'elle aurait pu en vivre une autre, à fumer des cigarettes dans un café parisien, à discuter avec ses pairs.
Le portrait d'une femme qui vit dans ses pensées, dans ses rêves, dans le bruissement des pins et la fumée de cigarette.

"Jamais Thérèse ne connût une telle paix - ce qu'elle croyait être la paix, et qui n'était que le demi-sommeil, l'engourdissement de ce reptile dans son sein."

C'est aussi le portrait d'un monde, d'une société où les gens qui faillissent disparaissent de l'histoire familiale, des photos, des souvenirs. Un monde qui, quelque soit par ailleurs l'appartenance politique, droite ou gauche, chrétiens ou athés, vit de ses principes, de ses "idées saines", du "comme il faut". Où l'individu n'existe plus, mais où la communauté, la Famille prime. On voit Anne, sa belle-soeur, brisée par cette loi, comme signe avant-coureur du destin de Thérèse.
J'avoue avoir un peu étouffé dans ce monde, cherchant comme Thérèse un souffle de liberté. Les moments de respiration sont rares, et bienvenus.

Mais il y a le style de Mauriac, absolument parfait :

"que faisait Jean Avédo à cette heure ? Peut-être buvait-il dans ce petit bar dont il lui avait parlé ? Peut-être (tant la nuit était douce) roulait-il en auto, avec un ami, dans le bois de Boulogne désert. Peut-être travaillait-il à sa table, et Paris grondait au loin ; le silence, c'était lui qui le créait, qui le conquérait sur le vacarme du monde ; il ne lui était pas imposé du dehors comme celui qui étouffait Thérèse ; ce silence était son oeuvre et ne s'étendait pas plus loins que la lueur de la lampe, que les rayons chargés de livres."

Mauriac est un auteur que je découvre avec cette oeuvre, et que je compte bien continuer à lire !

PS : en revanche, j'ai été très déçue par les dernières pages qui arrivent comme un cheveu sur la soupe. Je ne trouve pas cette fin dans l'esprit du reste du livre. Même la description de Paris fait artificielle, après la brillante évocation du sud ouest. Quel dommage !
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24 février 2010 3 24 /02 /février /2010 11:52
merlin1.jpg"Devant mes yeux, le symbole se modifia, puis se mua en une plante très rare, le fléau des druides, pétales blanc crémeux arrondis autour d'un coeur velu rouge sang."

Les Dames du Lac, puis les Brumes d'Avalon sont un des premiers romans de "grand" que j'ai lu, au sortir de l'enfance. Ma mère me l'avait conseillé, sachant mon attirance pour les contes, la mythologie et les légendes. J'avais été époustouflée, à tel point que j'ai encore du mal à différencier maintenant ce qui sort de l'imagination de Marion Zimmer Bradley, et ce qui est issu réellement de la Légende du Roi Arthur traditionnelle.
Autre manière de le dire, j'ai tellement aimé ces deux romans, que je me suis tapé avec enthousiasme toutes les préquelles, dont la qualité est ... inégale, soyons tendres.
Tout ça pour dire que, quand j'ai vu une série appelée "Les descendants de Merlin", mon coeur à chaviré : allais-je retrouver les même émois qu'avec Les Dames du Lac ?

Oui, et non.
Commençons par ce que je n'ai pas aimé. J'ai regretté la comparaison inconsciente que je fais avec MZ Bradley. J'ai regretté la comparaison consciente que fait l'éditeur avec MZ Bradley. J'ai regretté la comparaison (consciente ou inconsciente, I don't know) que fais l'auteur avec son prologue totalement bradleyien : le Merlin prophète se laisse envoûter par la Haute Prêtresse d'Avalon en une nuit de Beltane langoureuse, et compromet avec elle son voeu de chasteté, pour engendrer l'enfant voulu par la Déesse Dana.

Ceci passé, rien dans la narration n'est comme dans Les Dames du Lac. Et j'ai tôt fait d'oublier les remarques de l'éditeur et mes préjugés pour me plonger dans une fort sympathique histoire de fantasy.
On suit Gwen, fille de Merlin, ou plutôt du dernier merlin, qui parcourt les routes avec son bâton de voyageur pour accomplir les volontés des dieux (très très bien trouvés, d'ailleurs : j'ai cru parfois me retrouver dans des passages de l'Iliade, avec ces dieux querelleurs !) et mettre Arthur sur le trône.
Qui est Arthur ? A nous, lecteurs qui connaissons la fin, la réponse est assez évidente. Mais pas pour la petite Gwen, une petite furteuse adorable, qui parle aux chats et à leurs démons, qui espionne les secrets de tous et de toutes, et qui aime son papa d'un amour grand comme le ciel (oui, j'avoue, j'adore cette petite). Bien sûr, tout ne va pas être drôle dans sa vie, elle va même croiser des vilaines méchantes qui jouent avec le feu (ou plutôt les démons de Cernunos), répondant au nom de Nimuë et Morgane. Et une Guenièvre dont on nous explique enfin la fadeur et l'imbécillité !

Bref, j'ai trouvé que c'était un divertissement très agréable et léger, qui s'adapterait merveilleusement au cinéma d'ailleurs. Le style est agréable à lire, parfois même très bon. L'univers qu'elle crée est riche, complexe (peut-être même plus que celui des Dames du Lac), cohérent, et montre que l'auteur possède une très très riche culture en mythologie celte.
Même si ma jolie petite héroïne meurt à la fin (et que je ne vois pas comment l'histoire va pouvoir rebondir), j'ai quand même envie de continuer et de lire le destin de ses enfants !
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23 février 2010 2 23 /02 /février /2010 10:56
heureuxdumonde.jpg"Ça, c'est Lily toute entière, vous savez : elle travaille comme un nègre à préparer le terrain et à faire les semailles ; puis, le jour où elle doit récolter la moisson, elle se lève trop tard ou elle court à un pique nique."

Miss Lily Bart est une fleur de l'aristocratie new-yorkaise du début de siècle. Belle à faire se retourner un banlieusard qui court après son train, élégante, "tout en elle était à la fois vigoureux et exquis, à la fois fort et fin". C'est un des plus délicats ornements de la Haute Société new-yorkaise.

Mais, en fait-elle réellement partie ? Certes, elle séjourne dans les maisons de campagne des plus chics, porte des robes faites à Paris, joue au bridge, passe ses vacances sur la Côte d'Azur,  pose dans les tableaux vivants des soirées les plus chics, mais, après tout, elle n'est la que part la grâce de ses amis. Car elle n'a pas d'argent : fille pauvre, à peine épaulée par une tante égoïste, elle jongle avec les dettes. Malgré tout, et bien qu'elle aperçoive qu'il existe peut-être quelque chose de plus important dans la vie, elle veut continuer cette vie de plaisirs.
Elle n'a plus qu'une seule solution, épouser un jeune homme riche qui lui permettrait de conserver son statut social. Et, à 29 ans, il serait temps qu'elle mette le grapin dessus.

Ce roman raconte la lente descente aux enfers de Lily, depuis les hauteurs ensoleillées, jusqu'aux bas-fonds. Cette chute est douce et progressive, elle torture Lily par sa lenteur, les salons de ses amis se ferment, et elle en est réduite aux salons qu'elle aurait méprisé un ou deux ans auparavant.
Ce qui est particulièrement cruel dans ce roman, c'est que cette chute n'est pas due à sa légèreté ou à une certaine vénalité, mais justement aux quelques restes d'honneur et de droiture qu'il lui reste, ravivés par la présence de Mr. Selden. A plusieurs reprises, elle aurait pu s'en sortir, mais en sacrifiant l'estime qu'elle garde pour elle-même. Elle préfère rester droite, et apparaître déchue aux yeux du monde.

Une description délicate et acerbe de la société, du Monde, d'un monde sans pitié où on assassine son amie pour gagner quelques places. Et où Lily, égoïste petite Lily, avec sa droiture et sa gentillesse, est trop faible pour survivre.
Le tout est décrit par Edith Wharton, tout en finesse et en sous-entendu. Elle reproduit avec brio ce monde feutré et sans pitié, tout en luxe et délicatesse.

En parallèle du destin de Lily, elle décrit un monde qui change, où la vieille aristocratie se met à accepter des "nouveaux riches", fortunés grâce à leurs boursicotages, vulgaires, maladroits, mais tellement riches qu'on ne peut les refuser. Elle croit décrire un changement unique, ou rare, mais que tous les écrivains de ce genre de haute société ont décrit.
D'ailleurs, j'ai trouvé les ressemblance avec One fifth avenue de Candace Bushnell très frappantes : aristocratie chic vs nouveaux riches de la finance ; le désir des uns de rentrer dans la haute société, des autres de les en extraire ; l'adultère et les coups de pute ; les jeunes filles prêtes à tout pour se faire un nom.
C'est beau, et cruel. Même si Lily ne m'a pas été très sympathique, j'ai eu beaucoup de peine à suivre, petit à petit, sa déchéance ...

C'est de la littérature américaine !
yeswecan.png

PS : en farfouillant sur le net, je viens de voir que ce livre a été adapté au cinéma en 2001, par Terrence Davis. Quelqu'un l'a vu ?
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19 février 2010 5 19 /02 /février /2010 16:57
La ballade sur les blogs est une occupation assez périlleuse dont on ne sort pas toujours indemne... Quand, par exemple, de perverses blogueuses organisent des activités toutes aussi attirantes les unes que les autres. Un swap par ci, des défis par là, et me voilà tombée dans le piège !

Afin de me disculper un petit peu, faisons un point rapide des défis auxquels je participe :
- Objectif PAL : échec, complet et dramatique. Ce défi à eu l'effet inverse de celui espéré : en mettant toute ma PAL dans une grosse boîte, celui des livres du défi Objectif PAL, j'ai été déculpabilisée et je me suis vengée d'années de honte en la doublant... Depuis, je fais le défi "Objectif-je-n'approche-plus-d'une-librairie". Je ne tiens que depuis 3 semaines, mais j'espère pouvoir persevérer quelques temps. (il faudrait créer un club des acheteurs de livres compulsifs anonymes un de ces jours, j'dis ça, j'dis rien !)

PAL.jpg

Les autres défis me rendent moins honteuse :
- Lire en VO : je m'étais inscrite pour 12 bouquins, j'en suis déjà à quatre (auquel il faut ajouter deux que je n'ai pas encore chroniqué...). Et il me reste beaucoup de temps ! Tout va bien ...

- English classics : j'ai déjà dépassé le quota de deux livres impartis, car j'en suis déjà à trois (et je compte bien continuer, comme la suite va le montrer ...)

- Yes we can ! : En très bonne voie également. Je m'étais inscrite pour cinq, et j'en ai déjà lu deux que j'ai beaucoup aimé. Ce challenge est donc une complète réussite, car il m'a permis de sauter le pas et de découvrir des auteurs que j'hésitais à lire. Veni, vidi et amavi. J'ai donc très envie de le continuer !

- Lunettes noires sur pages blanches : à peine débuté, celui là... J'ai lu Shutter Island, et j'attends la sortie de son adaptation ciné pour le voir. En revanche, j'ai abandonné Lovely Bones, déjà parce qu'il était introuvable en VO chez Gibert, et surtout parce que les critiques ont descendu le film (sans forcément ensencer le livre ...). J'attends de voir ce que nous réservent les prochains mois !

- Défi XVIIIème : tout récent, celui là ! Je ne l'ai pas encore débuté, étant interdite de librairie et n'ayant encore aucun bouquin dans ma PAL pour y répondre. Mais la prochaine descente (je la prévois terrible, étant privée de livres depuis trop longtemps) va faire mal !

- Et le défi Lire Lolita à Téhéran, qui a commencé avec une lecture enthousiaste de Lolita à Paris, et va se poursuivre par du Henri James prochainement (rien que pour ça, je vais devoir dévaliser Gibert ...).

Pour fêter ça, j'ai décidé de m'autoriser trois autres défis :
- Le challenge Dickens d'Isil : lire au moins un roman de Dickens avant Février 2011. Dickens n'est pas mon auteur préféré, je dois l'avouer (son monde me fait trop penser à un monde de contes de fées, cruel, difficile, mais assez magique, et cela me mets très mal à l'aise), mais ça fait très longtemps que je n'en ai pas lu (le Conte de Noël était trop court pour compter vraiment !). Et puis ... J'ai A tale of two cities qui m'attends dans ma PAL depuis une éternité, et il est en anglais : faire un challenge pour avancer dans deux, c'est ma spécialité !

Challenge-Dickens.jpg

- Le challenge Joyce Carol Oates de GeorgeSand : il faut lire un maximum de romans de JCO. C'est une auteur que j'adore. Je dois sa découverte à ma soeur, qui a toujours très bon goût et depuis qu'elle m'a offert Mère Disparue, je dévore un à un les romans de cette auteur ! J'en ai quelqu'uns dans ma PAL en plus (Blonde et Vous ne me connaissez pas), ça ne fera de mal à personne ! et j'ai très très très envie de lire Viol, une histoire d'amour ; Sexy ; et Fille noire, Fille blanche.


oates-challenge.jpg
- Le challenge Ich Liebe Zweig de Karine et Caroline : bon, je m'inscris au Bébé challenge, parce que  le grand est trop pour moi. Donc, ma mission sera de lire une oeuvre romanesque et un essai de Zweig. J'aime énormément cet auteur, ça sera l'occasion d'approfondir ma relation avec lui ... Et d'arborer un superbe logo en prime !
challenge_ich-liebe-zweig.jpg

Bon, je m'arrête là (pour l'instant !) et vais de ce pas, créer une page pour regrouper tout ça ...
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18 février 2010 4 18 /02 /février /2010 17:01

trilby.gif« Triby était le plus jeune, le plus galant, le plus mignon des follets. Vous auriez parcouru l’Ecosse entière, depuis l’embouchure du Solway jusqu’au détroit de Pentland, sans en trouver un seul qui pût lui disputer l’avantage de l’esprit et de la gentillesse. »

Vous connaissiez le romantisme frénétique ? Moi non plus, et ça fait un choc de le découvrir.

Trilby est une très courte nouvelle, un conte qui se passe, bien sûr, dans une lande écossaise (sauvage), et qui raconte les amours (malheureuses) entre une femme et un lutin.

Trilby est le lutin domestique de la chaumière de Dougal, amoureux éperdu de Jeannie, l’épouse du batelier. Pour elle, il ramène des poissons du Japon qu’il adapte aux lacs auprès desquels elle vit et il fait pousser des fleurs en hiver Il l’aide dans les tâches quotidiennes, soigne son mouton, soutient ses rames, et l’embrasse, en cachette, quand elle dort.

Mais Jeannie finit par se lasser des mignardises du lutin, elle en parle à Dougal qui se fâche et ramène un vieux moine pour exorciser la maison.

Hélas, trois fois hélas, voilà le gentil lutin parti et la pauvre ménagère toute seule. Le feu follet ne remplit plus le lac de poissons, et le ménage s’appauvrit. Pour chercher la bénédiction de Dieu, voilà les deux époux partis en pèlerinage au monastère de Balva…

 

C’est fort mignon, dans un style fort romantique (traduisez « lourd »), avec tous les poncifs du genre : la jeune femme belle et languissante, les évanouissements, les tableaux révélateurs, l’amour, la nature, les tombeaux…

Par chance, ce récit ne fait qu’une cinquantaine de pages. Plus, cela aurait été indigeste, mais ces quelques pages se lisent comme une plongée en terre romantique.

 

Un de mes plus vieux bouquins de PAL !
PAL.jpg
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17 février 2010 3 17 /02 /février /2010 09:43

La revue Nature a publié avant-hier l’article présentant le premier génome nucléaire (quasi) complet d’un homme ancien. Dix ans après le tour de force que constituait le séquençage du premier génome humain complet, c’est le neuvième génome à être publié (après 4 européens, deux coréens, un chinois, un africain). Le génome de l’Homme de Néandertal était attendu depuis quelques années : contre toute attente, c’est celui d’un habitant de l’Arctique, mort depuis 4 000 ans qui ouvre la porte à la paléogénomique. Cet individu appartient à la culture des Saqqaq, la première culture connue au Groenland, où elle s’est établie il y a 4 750 ans, jusqu’à il y a 2 500 ans.

Cette avancée a été permise par la révolution produite par le développement de nouvelles techniques révolutionnaires de séquençage qui permettent de séquencer, en trois jours, plus de 3 milliards de nucléotides (soit l’équivalent d’un génome humain), à comparer aux quelques 300 000 nucléotides par nuit qui peuvent être séquencés sur un appareil traditionnels. De plus, et c'est le plus important, le coût est beaucoup plus faible.


Comment le laboratoire d’Eske Willerslev a-t-il procédé ?

Une touffe de cheveux conservée dans le permafrost, le sol gelé du Groenland, a été récupérée dans un musée : ce type d’échantillon est réputé contenir plus d’ADN, de l’ADN mieux conservé, et être moins contaminé par de l’ADN moderne ou environnemental que, par exemple, les os. Malheureusement, et contrairement aux os, il n’est que très rarement disponible sur les sites archéologiques.


L’ADN extrait a été séquencé in extenso : 3,5 milliards de lectures, de taille moyenne de 55 nucléotides, on été effectuée. Par conséquent, on obtient une profondeur de lecture est de 20 sur 80% du génome : sur cette fraction du génome, chaque séquence a été lue en moyenne 20 fois.  C'est donc une séquence d'une qualité exceptionnelle, équivalente à celle du génome humain de référence, et bien supérieure à celle de la plupart des génomes publiés actuellement.

Willerslev1.jpg

Les séquences obtenues ont ensuite été comparées au génome humain : la très grande majorité (84,2%) des séquences pouvaient s’aligner convenablement sur cette séquence. La plupart des 15% restants ne correspond à rien de connu, ce qui n’est pas surprenant dans ce genre d’analyse car ils correspondent vraisemblablement des microorganismes du permafrost et nos connaissances dans la biodiversité microbienne sont extrêmement lacunaires.


Que dire des séquences humaines ?

Tout d’abord, elles permettent de connaître un peu mieux l’homme que nous étudions. Oui, c’est un homme car des fragments du chromosome Y ont été retrouvés ! Les allèles qu’il porte montrent qu’il était du groupe sanguin A+, très répandu dans le monde, et particulièrement dans les populations de la côte est de la Sibérie et du nord de la Chine.

Il avait sans doute les yeux bruns, la peau de couleur sombre, des cheveux noirs et épais, et était peut-être bien chauve. Son métabolisme était adapté au froid – et des analyses sur la composition isotopique de ces cheveux montrent également que son alimentation était majoritairement formé de protéines d’origine marine.


En plus de ces analyses anecdotique, des analyses globales ont été faites afin de mieux caractériser la population dans laquelle vivait cet homme.

Des calculs du taux de consanguinité montrent que celle-ci était assez élevée : en effet, chez notre patient, elle est équivalente à celle que montre l’enfant de deux cousins germains. Ces calculs sont susceptibles d’erreurs (en particulier, la population sibérienne choisie comme population de référence n’est pas forcément adéquate) mais d’autres indices génétiques sont également en faveur d’une consanguinité élevée.


Ce génome a également permis d’éclaircir l’origine des Saqqaqs, question débattue depuis qu’ils ont été découverts dans les années 50. On a longtemps pensé que cette population avait été fondée par des populations amérindiennes venues du Canada. Or, cette analyse montre que les Saqqaqs sont plus proches des populations Arctiques du Vieux Monde (en particulier des Nganasans, des Koryaks et des Chukchis) que des populations Arctiques du Nouveau Monde, comme les Inuits, les Amérindiens et les Na-Dene. De nos jours, les Koryaks et Chukchis habitent le Kamchatka et l’est de la Sibérie. L’analyse du chromosome Y (lignée paternelle exclusivement) rapproche cet individu des populations de Sibérie et des Américains d’origine, tandis que l’analyse du génome mitochondrial  (qui trace la lignée maternelle) montre qu’il est proche des populations de la mer de Bering et des Eskimos asiatiques. Tous ces marqueurs sont donc cohérents envers une origine eurasienne de cette population.

 

Willerslev2


Que conclure de cette analyse ? Bien sûr, le fait qu'elle nous a permis d'élucider les origines de cette population est; en soit, d'un intérêt scientifique certain. Cependant, il est peu probable que 500 000 $ aient été investis pour mettre au clair les origines génétiques d'une population arctique éteinte, ni que cette découverte ait pu faire la couverture de Nature.

En revanche, cette publication est la preuve d'une changement d'échelle en biologie. Des quelques gènes utilisés dans les années 80, aux séquences composées de plusieurs milliers de bases du début des années 2000, nous rentrons de plein pied dans l'ère de la génomique. Pendant longtemps, la paléogénétique, ses analyses sur quelques centaines de paires de bases, s'est placée en dehors de cette révolution. Les nouvelles technologies de séquençage se sont en revanche révélées totalement adaptée à cette discipline : on séquence beaucoup, pour pas cher, et on séquence des fragments courts, qui sont ceux retrouvés dans les fossiles archéologiques.

Cette publication (d'excellente qualité) signe la première des nombreuses découvertes qui vont en découler. A bientôt pour le génome du Mammouth et celui de Néandertal !

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16 février 2010 2 16 /02 /février /2010 15:59
pintade.jpg"Je vais vous prendre une andouillette-purée maison et un coca... Light le coca ! J'suis au régime !"
Ca fait parfois bizarre de lire un bouquin, et de s'y trouver complètement décrite. Avec ses petits snobismes, ses petites lâchetés, ses qualités aussi. D'avoir l'impression d'appartenir à un prototype.

Pourtant, ce n'est pas ce que je m'attendais à lire en ouvrant Une vie de pintades à Paris. Si je me considère comme une "fille", je ne me pense pas une pintade. De plus, généralement ce genre de bouquin, c'est comme les journaux féminins, ça a tendance à s'arrêter dans les "arrondissements à un seul chiffre" et à oublier les parisiennes qui gagnent moins de 2000 E par mois, qui travaillent pas dans un bureau tailleur-escarpins, qui ne passent par leur vie à faire les magasins râlant après leur n+1 et leur n-1. Je m'attendais donc à lire un ouvrage, sans doute fort pintadique, mais connaissant mal Paris et les parisiennes. En plus, écrit par deux américaines ! On allait avoir droit aux "Champs" et à la rue du Faubourg Saint-Honoré et c'est tout.

Que nenni ! Je me suis trompée : c'est bien de moi que parle ce bouquin, et de mes amies.
Il commence avec une vérité simple, et brève : la parisienne est râleuse et rebelle. Râleuse, je le suis. Et si rebelle consiste à s'acharner à traverser au vert, en dehors des clous, alors oui, c'est tout à fait moi, qui ai fait de cette pratique un sport quotidien (la version avec obstacle en talons hauts est encore plus amusante, je le conseille à toutes). Mais bon, rien là qui ne soit si extravaguant : même les américains savent que le français, donc la française, ronchonne à tout bout de champs. Et je crois que la pratique de la traversée sauvage fait partie des mythes parisiens.

Deuxième affirmation, la parisienne est snob : oui, je l'affirme, je l'avoue, je le suis. Mais ce qui m'a étonnée, c'est quand l'exemple de snobisme parisien a été donné dans la comparaison de macarons : Ladurée, diable non ! c'est pour les touristes, au même titre que les Champs Elysées, la Tour Eiffel, et les tee-shirts University of Sorbonne. Non, les seuls, les vrais, ce sont les Pierre Hermé (auquel j'ajouterai Mulot, parce que quand même, ils sont bons les Mulots).

Ah. Qui sait cela connait peut-être mieux Paris que le guide de tourisme moyen.
Et la suite n'a fait que confirmer ce que je pressentais : c'est bien des parisiennes, qu'il s'agit.  De celles qui font du vélib en talons, de celles qui jonglent entre boulot et gamins (là, j'y suis pas encore !) de celles qui collectionnent les bouquins de cuisines et sont abonnées à Elle à table (tiens, ça c'est moi !). Des papotage sexe/bouffe/politique à table avec les amis. Des deux bises, pas trois, pas quatre, qu'on se fait en se voyant. Des parisiennes du faubourg Saint-Honoré, des bobos du marché d'Aligre, des blacks du XXème et de toutes les autres. De celles qui font fantasmer le monde, et qui se rongent les ongles-parce-que-pas-le-temps-de-faire-une-manucure.
Les descriptions sont tellement bien vues que ça me donne envie de rencontrer les autres pintades, celles de New-York, de Téhéran et tout autour du monde !

Une dernière pour la route : "Les Louboutins c'est pas fait pour marcher. C'est fait pour faire mal au pieds (pain is pleasure !), et c'est fait pour être regardé dans un placard en poussant des soupirs de volupté."
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15 février 2010 1 15 /02 /février /2010 19:30

lolita.jpg« This then is my story. I have reread it. It has bit of marrow sticking to it, and blood, and beautiful brightgreen flies. At this or that twist or it I feel my slippery self eluding me, gliding into deeper and darker waters that I care to probe. »

Ce n’est pas cette phrase que j’ai choisie pendant ma lecture et qui m’a accompagnée jusqu’au bout : quelques mots de Lolita à Humbert Humbert, cinglants et nerveux comme elle les fait parfois «  ‘The word is incest,’ said Lo. ». Mais il se trouve qu’arrivée à la toute fin, c’est une des dernières phrases du journal d’Humbert Humbert qui m’a touchée et me semble le mieux résumer cette expérience.

Car Lolita est une expérience, violente, émouvante, qui fait réfléchir, écrite dans une langue d’une beauté et d’une perfection telle qu’on ne se doute pas qu’elle n’est pas la langue maternelle de l’auteur. C’est un livre à lire, un de ces livres qui vous remue, vous fait douter, vous ballade avec nonchalance.

Déjà, parce que  je n’ai pas lu du tout ce que je m’attendais. J’en avais un peu entendu parler, je savais que ça raconte l’histoire entre un homme mûr et une très jeune fille. Je savais que ce livre avait donné naissance au mot permettant de décrire une jeune fille aguicheuse et sexy. Et puis voilà.

Je n’ai pas trouvé de « lolita » dans ce roman. Lolita qui ne se lave pas les cheveux, qui vit en short, qui pue (Humbert Humbert nous le laisse entendre à plusieurs reprises), qui parcourt des comics à longueur de journée et qui n’a pas la langue dans sa poche, elle n’est pas aguicheuse, elle est juste inconsciente.

Inconscient d’Humbert Humbert, seul et unique personnage de ce roman. Je ne m’attendais pas à cela, et je comprends que le livre ait choqué à sa sortie. Humbert est un pédophile, du genre libidineux qui matte les enfants dans les cours d’école, du genre intellectuel qui théorise le goût pour les nymphettes, du genre qui se frotte sur les jambes des petites filles, du genre violent et lâche, du genre cultivé et aride, du genre détestable.

Ce roman est sa confession, sa défense devant ses juges (on comprend vaguement qu’il a du sang sur les mains), ses mémoires dans lesquelles il raconte sa vie amoureuse, depuis une expérience d’enfant avec une gamine de son âge, ses mariages, jusqu’à Lolita. Il utilise ce support pour nous mettre violement face à son intimité : c’est totalement déstabilisant, et merveilleusement écrit.

C’est malgré tout un roman inégal. La première partie est atroce et géniale, répugnante et addictive, brillante d’un bout à l’autre, du

« Lolita, light of my life, fire of my loins. My sin, my soul. Lo-lee-ta: the tip of the tongue taking a trip of three steps down the palate to tap, at three, on the teeth. Lo. Lee. Ta. »

À l’horreur du

« You see, she had absolutely nowhere else to go. ».

J’ai eu beaucoup plus de difficultés avec la seconde partie. C’est un long road movie, une fuite en avant d’Humbert Humbert, d’hôtel en hôtel. Ainsi qu’il le dit lui-même, un Lolita prisonnière, comme il y a La prisonnière et Albertine disparue, les deux romans de Proust qui m’ont fait arrêter La recherche. De page en page, les mêmes angoisses, le regard jaloux sur Lolita et sur ceux qui l’entourent. La violence. La cruauté. Et le portrait en creux de cette enfance martyrisée.

(il est à noter que je compare la « moins bonne » partie de cet ouvrage à ce que certains considèrent comme la plus belle œuvre littéraire française : inégal, certes, mais certainement pas mauvais)

Et puis, il y a la fin, brillante et merveilleuse comme un lever de soleil, comme lavée et purifiée par le sang versé. Le dernier paragraphe est tellement plein d’amour et de tendresse que les larmes me sont venues aux yeux. « Thus, neither of us is alive when the reader opens this book. But while the blood still throbs through my writing hand, you are as much part of the blessed matter as I am, and I can still talk to you from here to Alaska.” Une merveilleuse déclaration d’amour faite d’art, qui met Lolita enfin sur un pied d’égalité avec la Béatrice de Dante et la Laure de Pétrarque, bien plus que son âge et celui de son amant.

Je conseille également de lire les quelques mots de Nabokov sur la genèse du livre. Déjà, parce qu’une phrase comme « there are many things, besides nymphets, in which I disagree with [Humbert] » rassure sur la santé mentale de l’auteur, tellement Lolita semble écrite par un fou et un nympholepte.

Mais surtout parce qu’il explique le processus de création d’une œuvre comme celle là. De la première nouvelle écrite en russe jusqu’au roman, des difficultés de la publication jusqu’à ce qu’une maison française accepte cette œuvre qui n’est pas pornographique (et de très loin), et les réactions des lecteurs.

Et ce cri du cœur que je trouve bouleversant : « My private tragedy, which cannot, and indeed should not, be anybody’s concern, is that I had to abandon my natural idiom, my untrammeled, rich and infinitely docile Russian tongue for a second-rate brand of English, devoid of any of those apparatuses – the baffling mirror, the black velvet backdrop, the implied association and traditions – which the native illusionist, frac-tails flying, can magically use to transcend the heritage in his own way. ».

C’est malin, j’ai envie de lire ses oeuvres russes, maintenant !

C’est de l’excellente littérature américaine,

yeswecan.png

C’est lu en VO (pas l’anglais le plus facile que je n’ai jamais lu, mais certainement un des plus beaux)

Et c’est lu dans le cadre du challenge : Lire Lolita à Téhéran !

lolitatéhéran

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10 février 2010 3 10 /02 /février /2010 14:41
intheair.jpg"I flew 350 000 miles. Moon is 250."
C'est qu'il est doué, le réalisateur de Juno ! Voilà un nouveau petit trésor, dans un style très différent, mais toujours aussi punchy, dynamique, et au goût légèrement plus aigre.

Dès le générique de début, on est dans l'ambiance : les Etats-Unis vus du ciel, vastes villes, vastes champs, des nuages, qui se succèdent à un rythme de plus en plus rapide. On va voyager, on va voler et on va swinguer. A l'atterrissage, on découvre Ryan Bingham, la quarantaine séduisante, le sourire colgate, plus-si-jeune cadre dynamique. En quelques images, il nous décrit sa vie, dans les aéroports, dans des chambres confortables d'hôtels Hilton, et dans des bureaux où il exerce son métier : licencieur professionel.
La mobilité, Ryan en fait une philosophie dont il explique la théorie lors de conférences très courues : pour aller loin, il faut supprimer toutes les attaches. Pas de maison, de voiture ou d'appartement, bien sûr. Mais pas d'amis, pas de connaissances, pas de famille, pas de conjoint. Ses relations amoureuses sont comme le reste, elles se font au grée de rencontre dans des hôtels, avec d'autres nomades, et on se reverra si on se retrouve dans la même ville un autre jour.
La seule chose à laquelle Ryan est attachée : collectionner les miles, et devenir la septième personne à atteindre 10 millions de miles, avion à son nom et entretien avec le commandant de bord à la clé.

Première analyse que j'ai trouvée passionnante de notre monde, et qui m'a d'autant plus touchée que je travaille dans un milieu où la mobilité (surtout chez les jeunes, comprenez les moins de 40 ans) est très valorisée. Un milieu où la tendance est d'accumuler les CDD, pudiquement appelés post-docs, de 2, de 3, voire de 5 ans, dans des labos aux quatre coins du monde. Vous avez des attaches ? Skype est fait pour ça ! Bref, je poursuis après cette remarque personnelle.

Mais la belle vie de Ryan est menacée : une jeune (23 ans) femme aux dents longues et aux cheveux parfaitement attachés débarque et propose une révolution, arrêter d'envoyer des employés aux quatre coins des Etats-Unis, et virer les gens par webcam. Bien entendu, notre quadra s'inquiète de la disparition de son mode de vie nomade. Un peu de conscience professionnelle s'ajoute à tout ça, - car même lui trouve particulièrement inhumain d'expliquer le licenciement sans avoir le courage de se trouver face à face de la personne - le voilà chargé d'enseigner à la jeune donzelle la vraie vie : comment faire sa valise, engranger les miles, et expliquer aux gens que s'ils viennent de se faire virer à 57 ans de leur boîte, c'est nickel, c'est juste le début de leur nouvelle vie merveilleuse et toute rose. Deuxième dynamite : portrait d'une génération, la mienne, où le virtuel prend la place du réel, où on vire les gens via une webcam et où on se sépare par sms. Portrait d'une génération terriblement égoïste, où on prend les partenaires pour les jeter quand ils ont servi sans  aucun remord. Portrait d'un monde où on est terriblement seul, parce que trop individualiste. La jeune winneuse, au schéma de vie parfaitement calculé, la réussite faite louve, rend finalement notre quadra beaucoup plus sympathique, et on en vient à préférer son nomadisme théorisé, à l'égoïsme triomphant de la seconde.

Je m'arrête là avant de raconter tout le film. Courrez-y, c'est une critique acerbe et cinglante de notre monde, superbement jouée, drôlissime et rythmée. Un petit bijou !

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