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21 juillet 2009 2 21 /07 /juillet /2009 19:43

« Car c’est exactement ce qu’il ferait, il emménagerait, elle lui servirait des repas nourrissants, elle le remettrait d’aplomb, il retrouverait des forces et s’en irait, sur sa chaloupe, sur son galion, il sillonnerait les sept mers en quête du Saint Graal, d’Hélène de Troie, ou de Zenia, l’œil vissé à sa lunette d’approche, guettant son drapeau de pirate. »

 

Nous sommes le 23 Octobre 1990, dans une ville canadienne où la crise fait rage. Comme tous les mois, trois amies se retrouvent dans un restaurant pour déjeuner : il y a Tony, la toute petite historienne, fascinée par la guerre, Charys, une douce femme qui élève ses poules et perçoit les ondes et auras autour des autres et Roz, une massive femme d’affaire richissime. A priori, rien ne les réunit et lorsqu’elles ont fait leurs études ensemble, à l’université, elles se sont copieusement ignorées.

Mais depuis, elles ont rencontré, elles ont subi Zenia. Tour à tour, Zenia a gagné leur amitié en les touchant dans leurs faiblesses les plus personnelles, s’est installée dans leur vie, et a séduit leur homme. Le West de Tony a mieux résisté que le Billy de Charis ou le Mitch de Roz, mais les trois femmes sont durement atteintes. Même si Zenia est morte depuis plusieurs années, qu’elle a sauté dans une bombe à Beyrouth, qu’elles ont assisté à l’enterrement de ses cendres, elle les hante encore, jour et nuit. Elle est leur pire cauchemar.

Après la mort de Zenia, elles ont continué à se voir tous les mois. Cette fois ci, Roz a choisi le Toxique, un nouveau restaurant à la mode en ville. Elles s’y assoient, papotent et, au moment du dessert, voient Zenia entrer, passer à côté d’elles en les regardant.

Ce roman raconte d’abord la journée du 23 Octobre telle qu'elle est vécue par chacune des trois femmes, puis, lors d'un flash back assumé, leurs rencontres avec Zenia et enfin leurs réactions à sa résurrection. Chacune des trois histoires est un portrait de femme, de vie, la description d’un caractère, profondément humain et marqué par ses expériences. Mais nulle part n’est fait le portrait de Zenia, qui passe, comme « une statuette ancienne retrouvée dans un palais minoen : les seins volumineux, la taille fine, les yeux sombres, les cheveux sinueux comme des serpents » : c’est Zenia qui raconte sa vie, ses versions de sa vie, changeant pour s’adapter aux femmes qu’elle séduit.

On se prend vite d’amitié pour ses victimes, toutes empêtrées qu’elles sont dans leurs histoires. Puis une certaine forme de fascination naît aussi pour Zenia : est-elle vraiment si diabolique ? Quelle est la part déformée par les trois narratrices ? Et la place des hommes ? Ne sont-ils réellement que des marionnettes manipulées par les femmes, toutes les femmes ?

J’ai bien aimé ce roman. J’avoue avoir été déçue après la lecture du Tueur aveugle que j’avais adoré. Celui là est trop construit dans sa narration : contrairement au Tueur où le plan du roman se poursuivait tout en finesse, on perçoit assez vite quel a été l’objectif de l’auteur « alors, je vais faire un plan tripartite, qui sera à chaque fois subdivisé en trois : Tony, puis Charis, puis Roz. Et dans chaque partie, elles vont réagir comme ça, comme ça, comme ça ». Cela lui donne un peu de lourdeur, ce qui gêne un peu, surtout vers la fin.

Mais le style est toujours aussi enlevé, les personnages (féminins uniquement, car il ne sert à rien de parler des hommes, à peine évoqués) sont puissants, marquants, touchants et, bien que l’histoire soit commune, elle est traitée d’une manière originale. J’ai beaucoup apprécié la manière dont est évoquée la présence quasi démoniaque de Zenia qui fait face à des héroïnes humaines, trop humaines.

 

Un bon roman sympathique de vacances
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20 juillet 2009 1 20 /07 /juillet /2009 19:05

« Je m’appelle Kathy H. J’ai trente et un an, et je suis accompagnante depuis plus de onze ans. »


Kath est une privilégiée, elle le sait : elle a été élevée à Hailsham, dans les années 90. Elle y a vécu une enfance heureuse, dans la campagne anglaise, entre les autres élèves, les gardiens et Madame. Elle en connaissait les règles, les dites et les non-dites. Elle y a produit des œuvres dont un grand nombre sont parties à la Galerie. Elle s’y est fait des amis, comme Ruth et Tommy.

Elle en est sortie depuis longtemps, maintenant. Cela fait douze ans que Kath est accompagnante, qu’elle parcourt les routes anglaise dans sa voiture avec de longues heures pour penser et se rappeler son enfance. C’est de ses souvenirs qu’elle nous parle, du mystère qui plane sur cette école, sur sa vie entière, qu’elle détortille petit à petit avant de nous faire découvrir la vérité.

Je ne vous dirai pas la suite, et certainement pas cette vérité qui, quand je l’ai appris, m’a glaçée complètement. Même après avoir fini, la sensation demeure et demeurera à chaque fois que j’y repenserai. Auprès de moi toujours (Never let me go) est un chef d’oeuvre dont on ne sort pas indemne.

Et puis, il y a la finesse de Ishiguro, dont je n’avais lu avant que les Vestiges du jour. Une subtilité, une intelligence. Il décrit avec justesse les relations entre les enfants, le passage à l’âge adulte, les premiers émois sexuels. L’amour tout simplement, l’amitié. Des sentiments très universels qui nous rapprochent tellement de Kath, de Ruth, de Tommy.

Attention, chef d’œuvre absolu.

 

PS : lisez le vite car un film va en être tiré dans pas longtemps. Et j’ai peur que le synopsis en sorte assez vite dans la presse, au risque de vous gâcher une bonne partie du mystère…

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20 juillet 2009 1 20 /07 /juillet /2009 10:05

« A certains moments, l'ancien et l'actuel, la douleur et le plaisir, la crainte et la joie, se mêlaient en moi étrangement. Tantôt, j'étais au ciel, tantôt en enfer, mais, le plus souvent, dans les deux en même temps. »


Harry est un homme solitaire, passionné de littérature, de musique, d’art, fasciné par la bourgeoisie, ses parquets encaustiqués, ses paliers aux plantes verdoyantes et ses habitudes. C’est dans ce milieu qu’il a été élevé et dont il s’est profondément éloigné. Car Harry a un loup des steppes en lui. Un loup des steppes et un penseur qui cohabitent difficilement. Quand le penseur a le dessus, Harry lit, Harry se passionne pour les mythologies extrême-orientales, Harry écoute Mozart, le génie de tous les temps et se passionne pour Goethe ; pendant ce temps, le Loup des steppes découvre ses dents jaunes et rit. Quand le Loup des steppes gagne, Harry erre dans les rues, boit, boit, boit dans un caboulot misérable, se moque de tout et de tous ; et le penseur juge, froidement.

Harry est tellement malheureux qu’il attend la mort, le suicide, avec impatience ; un rasoir l’attend chez lui et il a décidé d’en faire usage. Mais ce rasoir l’effraie et il ne peut se résoudre à regagner sa chambre. Et, dans son errance nocturne, il rencontre une jeune femme qui va lui apprendre à se réconcilier avec ses multiples facettes et la vie.

Je pense que chaque personne lisant ce livre va y trouver quelque chose de différent, d’unique. Le propos que Hesse tient parle aux pensées, aux interrogations, aux angoisses de chacun. Qui suis-je ? Qui est ce moi ? Comment puis-je vivre heureux ? Comment se débarrasser de tous ses préjugés, du regard des autres ?

Pour ma part, j’y ai puisé plusieurs choses : une réflexion sur la culture, d’abord. Y’a-t-il des œuvres d’arts supérieures à d’autres ? Mozart est-il supérieur à un solo de Jazz endiablé ? Un texte de Hugo à un roman de chicklitt ?

Une réflexion sur les multiples facettes que chacun a en soi, également. Je suis « je » mais je suis également l’adolescente au moment des premiers émois, je suis l’enfant joyeuse, je suis la lycéennes intello, je suis, je suis, je suis. Et il faut apprendre à vivre avec ces facettes, ce que sait faire la joyeuse Hermine, le fascinant Paulo, mais que Harry n’arrive pas à faire.

Et puis, le style de Hesse, enfin. Il m’avait déjà ému profondément dans Narcisse et Goldmund, et là, encore plus. Les émotions, les odeurs, les impressions sont restituées de manière savoureuse. Quand on est assis avec Harry sur les marches de l’escalier, on sent la douce odeur d’encaustique, on touche le tapis rouge à peine usé des marches, on  voit resplendir les feuilles régulièrement nettoyées.

Une grande œuvre, à lire, relire et relire, à différents moments de sa vie pour y trouver à chaque fois un message personnel.

 

 

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17 juillet 2009 5 17 /07 /juillet /2009 13:20
D'après l'AFP, Franck Mc Court, l'auteur des Cendres d'Angela serait atteint d'une méningite dont il ne se relèvera sûrement pas (http://www.lemonde.fr/web/depeches/0,14-0,39-39881184@7-37,0.html).
Je me souviens avoir pris beaucoup de plaisir en lisant Les Cendres d'Angela, un récit racontant son enfance et son adolescence à Limerick, dans une famille misérable ; les relations familiales, ses premiers émois amoureux et ses petits boulots. Une Irlande assez différente des poncifs gaélisants et des relents de guerre civile. Une personnalité attachante surtout, un petit gavroche élevé à la Guiness.
J'avais moins aimé Teacher Man, même si les questions que se posent un jeune professeur à New York cherchant par tous les moyens à faire partager sa passion sont assez universelles. Peut-être trop d'ailleurs, trop lues ailleurs. Je m'y étais ennuyée et l'avais refermé avec plaisir, en me disant que, bon, Mc Court, j'allais pas en relire de sitôt.
Mais voilà, l'annonce de sa maladie me touche malgré moi, alors, je vais peut-être bien m'en refaire un, un de ces jours ...
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17 juillet 2009 5 17 /07 /juillet /2009 10:11

« Une interprétation grandiose de ce personnage de raté solitaire et distant, se débattant entre l’échec d’un ancien mariage et une émouvante liaison actuelle ; un paranoïaque absolu victime du regard qu’il porte sur lui-même. »

Ce personnage, c’est le buveur d’eau lui-même, Bogus Trumper. Un gentil fumiste, doctorant en langues nordiques qui invente plus qu’il ne traduit l’épopée d’Akthelt et Gunnel ; qui part à d’étranges chasses aux canards ; qui se repait entre les seins de Tulipe-Tulpen, sa maîtresse ; qui regrette son fils, parti avec son ex-femme ; qui cherche celui qui cherche le tank noyé dans le Danube ; qui va, qui vient, un tel bon à rien qu’un de ses amis décide de tourner un film-documentaire sur lui.

D’habitude, je n’aime pas ce genre de personnages : ils me donnent envie de les secouer, de les réveiller. Je tourne chaque page excédée en me demandant ce que ce fichu héro va bien pouvoir inventer pour s’enfoncer dans sa galère. Ça n’a pas loupé avec Trumper, au moins au début : il m’a fatiguée, je ne comprenais pas ce que Tulpen ou Biggie (son ex-femme) pouvait trouver à cet espèce d’enfant incapable et incohérent. Et … je me suis laissée prendre. D’abord par la construction du roman, presque mathématique, deux suites qui se rejoignent, le passé avec Biggie, le présent avec Tulpen ; puis par le style, purement parlé, plein d’esprit et de répartie ; enfin par Trumper lui-même. C’est qu’il est touchant, ce pauvre type : il est tellement inadapté au monde, que la moindre action devient une épopée périlleuse ; aller pisser est aussi problématique que de revenir de Vienne avec un paquet de drogue dans le sac accompagné par d’obscurs services secrets.

Le monde nous est présenté par ses yeux : on devine son environnement à travers un brouillard opaque où quelques figures se dégagent, sa femme, ses amis, comme Sourisquetout et Moby Dick ou les héros étranges et barbares d’Akthelt et Gunnel. On finit par penser comme lui, être surpris que sa femme le quitte pour une vie plus paisible, et trouver normal que la merveilleuse Tulpen pense à lui ; trouver normal que la chasse aux canards se fasse cul nu, avec un préservatif sur le sexe et que les poissons lunes jouent aux hors-bord dans les aquariums. Et j’ai même fini par adorer cette émouvante plongée dans un absurde merveilleux et fantasque.

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16 juillet 2009 4 16 /07 /juillet /2009 23:30

 

« I thought you were a femaaaaaaaaale ! »


Enfin ! Depuis le premier, j’attends les « Ice Age » avec impatience. Peut être parce que j’ai toujours été fascinée par les mammouths et les tigres à dents de sabre, un peu moins par les paresseux ridicules. Peut être parce que mon sujet de thèse porte sur les bêbêtes à grandes dents du Pleistocène. Sans doute parce que la première réplique du premier Ice Age restera cultissime pour l’évolutionniste que je suis « Allez les enfants, dépêchez vous, on va être en retard ! – Mais Papa, Papa, on joue à la sélection naturelle… ».
Bref, j’attendais l’Âge de Glace avec impatience. J’avais raison car je trouve que cet opus est le meilleur de la série. L’histoire est moins cul-cul que les précédentes, tout en restant tendre ; Scrat y a un rôle fondamental, ce qui n’est jamais à négliger ; les nouveaux personnages sont à mourir de rire : Scratina la pimbêche aux longs cils et Buck, l’aventurier-survivor- complètement fou qui téléphone avec un caillou en guise de portable.

Le début est un peu lent, la mise en place du thème du film, la maternité, prend son temps. Et puis … Sid vole les œufs d’une maman T-rex peu soigneuse et là … tout démarre sur les chapeaux de roues !

Des scènes jubilatoires parsèment le film : toutes celles entre Scrat et Scratina, avec celle du tango comme climax ; Diego et Ellie lors de l’accouchement ; la course poursuite aérienne à dos de dinosaure et tant d’autres …

Vivement la suite !

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16 juillet 2009 4 16 /07 /juillet /2009 22:14

« J’ai possédé une ferme en Afrique, au pied du Ngong. »

Mon dieu, quel livre ! Un enchantement, une merveille, un voyage si vrai et si beau …

La narratrice, c’est Karen elle même. Elle possède, elle gère, elle habite une ferme, en Afrique. Un monde, un univers, dont  le livre ne sort presque pas, juste pour quelques escapades en pleine nature. Nous sommes dans les années 1910, la guerre fait rage ailleurs, mais dans la ferme, dans le paisible paysage qui l’entoure, les seules choses importantes, ce sont la succession des saisons, l’attente de la pluie, les récoltes de café, les relations entre les différentes ethnies, les kikuyus, les somalies et les puissants et belliqueux masais et la complexe relation qui se noue entre la blanche propriétaire et ses serviteurs pleine d’affection et d’estime. Le récit fait vivre devant nous les panoramas africains, les derniers aventuriers, les soirées entre colons que Karen passe à inventer des contes à ses hôtes, en merveilleuse narratrice qu’elle était déjà. Elle anime devant nous une nature primitive, sauvage, dure et enchanteresse ; les montagnes du Ngong sont un véritable personnage du récit, toujours changeantes et toujours présentes ; elle fait surgir devant nous un troupeau de buffles ; elle nous fait aimer la petite gazelle qui avait pris ses aises dans la ferme, délicate et distinguée ; nous fait partager l’émotion à la découverte de peuples et de cultures si différents des siens, un « élargissement de mon monde entier ».

En refermant ce livre, j’ai eu l’impression de perdre une amie très chère et très estimée, de quitter un endroit heureux et de garder quantité de souvenirs africains, sans y être jamais allée.

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16 juillet 2009 4 16 /07 /juillet /2009 19:22

« On ne vole que la banque, rangez ça »


J’ai été hier voir Public enemies, de Michael Mann. Je suis allée voir ce film pour deux raisons : parce qu’il y a Johnny Depp et parce qu’il y a Johnny Depp ; pour avoir le plaisir de voir Johnny Depp pendant deux heures sur un grand écran et parce que tous les films avec cet acteur que j’ai vus m’ont comblés. J’ai été déçue sur les deux points. Déjà, parce qu’ils ont réussi le tour de force de l’enlaidir (Marion Cotillard est, elle, ravissante d’un bout à l’autre du film). Ensuite, parce que ce film n’a presque aucun intérêt.

Il raconte l’histoire de Dillinger, une sorte de Robin des Bois des années trente, braqueur de banque élégant, dandy poursuivi par une police qui ne brille ni par son élégance ni par sa générosité. Un sujet a priori plein d’espérance. Pourtant il tombe à plat.

Le film manque de souffle, d’une construction, d’une architecture qui pourrait nous faire rêver. Face à des décors sans fausse note, à des acteurs pourtant très bons, on s’ennuie.

Sans doute parce que le scénariste n’a pas sur choisir. Il me semble qu’il voulait filmer une enquête policière particulièrement ardue et violente ; sauf qu’il n’a pas osé se mettre du côté des méchants flics et qu’il nous raconte l’histoire du côté du gentil truand.

Et puis, quand on fait un film hollywoodien, il faut des scènes d’action, donc il nous sert des scènes d’action, mais trop, trop souvent, et trop longues et surtout sans aucune justification cinématographique.

Il faut nous montrer que Dillinger a le cœur tendre malgré tout et qu’il a des amis auxquels il tient : on nous montre donc la scène déchirante où son ami le plus cher, Hamilton, agonise dans ses bras. Sauf qu’avant cette scène, rien ne nous aiguillait pour nous permettre de deviner cette amitié et que si Hamilton était présent, c’était dans le décor.

Un film sans romance, ça ne se vend pas : on nous sort donc un coup de foudre, une histoire d’amour qui arrive comme un cheveu sur la soupe, qui ne sert à rien, à part à ralentir le film et nous montrer à quel point Marion Cotillard est jolie.

Et finalement, ce qui aurait pu être le point central du film, le duel entre Dillinger et la police, se noie dans des détails futiles.

Quelques scènes valent le coup, en particulier grâce au talent de Depp. Entre la très belle arrivée de Dillinger en Indiana et sa seule rencontre avec Purvis, l’enquêteur qui le poursuit, une fantastique conférence de presse où l’acteur donne tout son talent. Quant au reste il n'est pas vraiment mauvais, reconstitution crédible de l’époque à l’appui, mais qu’est ce qu’il est long …
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16 juillet 2009 4 16 /07 /juillet /2009 18:35
« Quelqu’un aurait dû l’emmener dans une papeterie et lui expliquer la différence entre une enveloppe et une pute »

J’ai lu ce livre sur les recommandations d’une amie : les livres policiers sont un domaine dans lequel je m’aventure rarement (trop souvent déçue) ; et ceux avec une couverture jaune, une fausse étoile de chérif et un pistolet pour gamins bleu pétard encore moins. Mais elle avait l’air tellement enthousiaste que je me suis laissée convaincre … et je ne le regrette pas !

L’histoire dure une journée, celle de Card, un mec paumé, blessé de guerre (de la mitraille dans les fesses), un privé malchanceux, propriétaire d’une arme, sans aucune balle pour mettre dedans et pas un sou vaillant pour en acheter, réduit à voler dans les sébiles des mendiants aveugles, mais qui, à Babylone, se nomme Smith Smith, se laisse aimer par la splendide Nana-Dirat, se lave dans une baignoire en marbre et est à la fois le plus grand joueur de base-ball de tous les temps et le détective le plus célèbre de l’univers.

Même pour les personnages qui l’entourent, l’ambiance est aux clichés : le flic est un coriace, le médecin légiste un cynique, la blonde est pulpeuse et son homme de main une brute, les noirs se déplacent en bandes et la veuve éplorée est éplorée. Le tout est décrit avec une jubilation contagieuse. On suit avec attachement cette curieuse affaire policière, le meurtre d’une prostituée avec un coupe papier, on se demande comme le héros ce que la blonde peut bien faire de toute la bière qu’elle boit et à quelle heure sa mère va-t-elle bien rentrer du cimetière !

Dans le fond, bien que le style soit totalement différent, ce bouquin m’a rappelé Pratchett : les mêmes héros pitoyables et terriblement attachants, un univers farfelu, des coïncidences troublantes et la volonté de caricaturer avec humour un genre littéraire …

Comme pour ceux de Pratchett, je n’ai aucune envie de dévorer tous ses livres à la suite ; mais s’offrir de temps en temps une pause en forme de clin d’œil, oh que oui !
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Mars 2013

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Avril 2013

Lecture commune : Les vagues, de Virginia Woolf, avec Cléanthe , Anis et Titine


21 Juin 2013

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