Même si je n’ai pas beaucoup écrit ces derniers temps sur le blog, j’ai été au cinéma et plutôt deux fois qu’une. Depuis le début de l’année, c’est donc plusieurs films qui attendent que j’en parle ici, des coups de cœur et des moins coups de cœurs. Comme je n’ai pas le temps de vous faire des billets pour tous, voici un bref résumé.
Premier film, premier chef d’œuvre : Le monde de Charlie, adaptation de The Perks of Being a Wallflower. J’avais adoré le roman et j’allais voir le film assez confiante, l’auteur étant également l’auteur du scénario. Ce que je ne savais pas, c’est que l’auteur en était aussi le réalisateur. La fidélité au roman est donc parfaite, voir plus que parfaite : certaines choses passent encore mieux dans le film que dans le roman (la bande son qui accompagne le roman, par exemple). En réalisateur, Chbosky est aussi talentueux : la mise en scène est intelligente, légère, dynamique et vive.
Quant aux trois acteurs, ils sont parfaits. Logan Lerman a la difficile tâche de rendre vivant les pensées de Charlie : le roman est très introspectif et la pente était glissante. Mais le jeune acteur s’en sort très bien, que ce soit dans les moments où la timidité de Charlie est maladive, dans ses moments heureux, ou même, et sans entrer dans le voyeurisme, les moments plus glauques et plus sombres de sa dépression.
Emma Watson, dans un rôle très différent de celui d’Hermione, est parfaite en adolescente pleine de vie et fragile. Quant à Ezra Miller, il ne me donne qu’une envie : voir We need to talk about Kevin.
Un film à voir, donc.
Deuxième film traitant de l’adolescence : Foxfire, confession d’un gang de filles. Ce second film de Laurent Cantet montre comment, dans les années 50, une bande de fille s’unit pour combattre le machisme ordinaire. C’est un film très riche : il parle de féminisme, bien sûr, mais surtout de la dynamique d’un groupe, comment certaines personnalités prennent la tête et comment certaines deviennent les boucs émissaires ; comment toutes finissent par donner aux autres le même rôle que celui que les hommes leur donnaient. C’est aussi un film sur l’échec des révolutions, guidées par des belles et nobles idées, mais qui finissent toujours par sombrer dans le banditisme.
Au final, un très beau film, très intelligent, et servi par une brochette d’actrices excellente. ***, qui joue Legs, la leader du groupe, est parfaite dans son rôle de jeune femme de caractère, fragile et à la limite de la folie.
C’est malin, j’ai très envie de lire le roman de Joyce Carol Oates, maintenant !
Je ne peux pas dire que la Stratégie de la poussette fut une déception, je n’en attendais pas grand-chose. L’histoire de ce jeune homme prêt à faire croire à son ex qu’il a eu un enfant avec une autre femme pour la récupérer me semblait grandement tiré par les cheveux. Au final, il en ressort un film très oubliable. Le couple principal est plutôt moins pire que je ne le craignais (et Raphaël Personnaz est vraiment très beau garçon), mais les personnages secondaires sont horripilants, le scénario est celui d’un téléfilm du Dimanche soir. Allez, il y a quand même un truc à sauver de ce film : la bande originale !
En revanche, le quatrième film fut une déception. Dans The Master, j’attendais beaucoup de l’union entre Paul Thomas Anderson, dont j’avais adoré There Will Be Blood, et Joachim Phoenix, que j’adore dans tous les films de lui que je vois.
Au final ? Je suis complètement passée à côté du film. Si chaque scène prise indépendamment magistralement mise en scène, il y a un gros problème de scénario, qui n’évolue pas du début à la fin du film. Il manque un topic au film, un fil rouge qui le conduirait d’un endroit à un autre. Quant aux acteurs, ils sont en roue libre. Et que fait un acteur en roue libre ? Il surjoue, et en devient ridicule.
Quel dommage !