Continuons dans les contes de fées, avec mon avis sur le film Blanche-Neige et le chasseur. Décidément, ce conte est à la mode en ce moment, se retrouvant à la base de Once Upon a Time, dans deux adaptations cinématographiques, et dans le seul passage lumineux du Livre des choses perdues.
J'avais zappé la première adaptation : trop de couleurs, trop de crème, trop de sourire sur le visage de Julia Roberts et de vide dans le regard de Lily Collins ; préférant me concentrer sur la seconde, dont la bande annonce sombre et grandiloquente me parle beaucoup plus.
Le conte y est un peu remodelé, par rapport au modèle classique. Le père veuf de Blanche-Neige se remarie avec une sorcière belle et blonde, dont la relation avec son frère est malsaine (Game of thrones ? Cersei ? Jaime ? Mais pardon, je m'égare). Dès la nuit de noce, elle tue le roi, prenant sa place le lendemain et déversant la mort et la désolation sur le royaume. La fille du roi est jetée dans un cachot sombre, d'où elle peut voir des jeunes filles revenir abominablement vieillies de leurs entretiens avec Ravenna, la reine et sorcière.
Bien sûr, elle finit par s'enfuir, et elle atterri dans une forêt maudite et sombre, dans laquelle une seule personne peut pénétrer : un chasseur alcoolique depuis que sa femme a été tuée par Ravenna. Comme dans tout bon film hollywoodien, le chasseur va tomber amoureux de la jeune fille après quelques scènes de confrontation et la protéger dans la reconquête de son royaume.
C'est un film qui a de très grandes qualités, et d'immenses défauts. La réécriture du conte est extrêmement bien faite et crédible. Les variations sur le thème principal (la pomme, par exemple, ou les nains) sont bien introduites et redonnent une certaine jeunesse au conte. Les images, des actrices aux costumes, des effets spéciaux aux paysages d'Ecosse, sont magnifiques, des tableaux à part entière.
Mais le film manque souvent d'originalité. Les scènes fortement inspirées du Seigneur des Anneaux sont légions et j'ai presque pris comme un jeu de faire correspondre les passages du film au volume du SDA dont elles sont adaptées. Pire, un passage entier de Princesse Mononoké est repris, et, ce qui passe bien dans un animé peut sembler dramatiquement kitsch dans un film.
Mais le film est sauvé par la majorité de ses acteurs : Charlize Theron est une Ravenna merveilleuse, belle et brûlante comme la glace, dangereuse, avec une pointe de folie qui gagne petit à petit. Même dans les scènes avant qu'elle ne se dévoile, son regard porte une froideur qui laisse présager le pire.
A mon grand étonnement, Chris Hemsworth fait un chasseur tout à fait pertinent. Son alcoolisme, son désespoir laissent peu à peu et avec beaucoup de finesse place à la tendresse pour Blanche-Neige et au courage de renverser le monde. Je ne m'attendais pas à un jeu aussi complexe pour cet acteur et m'en réjouis.
Mais reste l'actrice principale, celle qui se fait complètement effacer de ce film : Kristen Stewart. Je ne l'avais vu dans aucun film, et partait sans préjugés. Je la trouve absente, inexistante, passive, sans émotion. Elle ne dote son personnage d'aucune personnalité, d'aucun trait de caractère. Et les quelques fois où elle joue une émotion (son réveil, son couronnement, par exemple), elle se contente d'une bouche entrouverte, et de profondes inspirations qui me font plus penser à une crise d'angoisse qu'à autre chose...
Au final, je sors de ce film avec un avis mitigé : il y a des passages excellents, des scènes qui m'ont profondément marquée, et d'autres que j'ai trouvées faiblardes et ridicules.
Drôle de sensation...
Rentre dans le cadre du challenge Once upon a time