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15 novembre 2012 4 15 /11 /novembre /2012 17:00

les-descendants-de-merlin-2.jpg"Il était entièrement vêtu de blanc. Blanche, la soubreveste et les bottes.Blanche la cotte. Blond-blanc, les cheveux et blanche la peau juvénile. Menton glabre. Cependant, une ombre noire l'auréolait, qui émanait de lui. L'Être Noir légendaire."


Ce roman est la suite, on aurait pu s'en douter, des Descendants de Merlin number 1. Il reprend quelques centaines d'années, sous le règne tumultueux de Jean-Sans-Terre. A ses côtés, un de ses demi-frères, dans le sang duquel coule celui de démon du Chaos, s'emploie à empirer sa folie et ses outrages aux barons anglais, dans l'espoir de soulever une sédition dont il sortirait roi d'Angleterre.

Une seule personne peut se mettre en travers de son chemin : Resmiranda, la descendante des Griffin, très lointaine petite fille de Merlin et d'Arthur, une des dernières à savoir maîtriser la magie blanche. Mais elle est bien jeune, Resmiranda, et sa religion ne l'encourage pas beaucoup à utiliser la magie... Et quand ses pas croisent ceux du beau veuf Hugh Fitz Chênenoir, d'autres priorités apparaissent...

 

Même si c'est un roman qui se lit très agréablement, je n'ai pas retrouvé dans ce second tome l'appréciation très positive que j'avais eue à la lecture du premier. Je ne me souvenais pas très bien du premier opus, mais j'ai pourtant eu la désagréable impression que le deuxième est une réécriture du premier. Même type d'héroïne, sympathique, sans doute, mais qu'on a l'impression d'avoir déjà vue. Même type d'histoire, même type d'ennemi, même manière de résoudre les problèmes : j'aurais aimé un peu plus d'originalité.

 

Et puis, il faut bien avouer que l'histoire met beaucoup de temps à démarrer. La première moitié du roman m'a ennuyée : elle est longuette, et le peu qui s'y passe pourrait être résumé en quelques dizaines de pages - au lieu de 300. La seconde partie est plus intéressante et d'autant plus que Resmiranda gagne en maturité et en complexité. Et  puis ! Enfin, on utilise la magie !!

 

Ces critiques mises à part, je lirai sans doute le volume 3 : je trouve intéressant de continuer la légende arthurienne dans l'histoire plus moderne, et je me demande comment elle peut être transposée dans l'Angleterre élisabéthaine...

Mais sans grand enthousiasme, cependant.

 

Lu dans le cadre du challenge Mythes et Légendes

mythologieceltique

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2 octobre 2012 2 02 /10 /octobre /2012 17:00

Ambassadorsmission.jpg"The most successfull and quoted piece by the poet Rewin, greatest of the rabble to come out of the New City, was called citysong. It captured what was heard in Imardin, if you took the time to stop and listen : an unending muffled and distant combination of sounds. Voice. Singing.  A laugh. A groan, A gasp. A scream."

 

Attention spoiler (grave) sur The Black Magician Trilogy. Lisez d'abord la première et puis … arrêtez vous là, car cette suite n'en vaut pas vraiment la peine.

 

Nous voici donc vingt ans après la mort d'Akkarin. Sonea est une « black magician » et le fils qu'elle a eu avec l'ancien High Lord, Lorkin, est devenu à son tour un magicien. Cery est resté dans la pègre et est maintenant un des Thiefs reconnus. Et les vieux amis Rothen et Dannyl de Sonea sont toujours là, n'ayant changé que de quelques rides.

Dannyl est nommé ambassadeur au Sachaka, et choisit comme assistant Lorkin. Le passé du père de Lorkin dans ce pays va évidemment causer quelques soucis. Pendant ce temps, Cery part à la recherche du Thief Hunter, un assassin tueur de parrains de la Mafia. Et ce faisant, il tombe sur un magicien rogue qui nécessitera l'aide de Sonea.

 

Il y a un point sur lequel ce livre est réussi : les conséquences géopolitiques et locales de la trilogie précédente sont très bien mises en scène. Les relations avec le Sachaka sont apaisées, si ce n'est pacifiques, et le dialogue s'est rétabli. Dans la Guilde, des magiciens de quartiers pauvres sont accueillis et s'entendent plus ou moins bien avec les fils de nobles. Enfin, Imardin elle même a changé, s'est embourgoisée, faisant disparaître la dichotomie nette qui existait entre quartiers riches et bidonvilles.

Ca, c'est très bien réussi. Le reste, en revanche …  Les histoires sont bateau et les rebondissements, prévisibles 50 pages à l'avance. Les personnages sont devenus monolithiques, inspirés que par une seule idée. Sonea, en particulier, passe complètement au second plan, gardant sur ceux qui l'entourent les préjugés qui datent de son adolescence (20 ans après !).

 

C'est un page-turner qui se lit sans mal, mais on est loin du charme des premières trilogies... Je vais donner une chance aux autres volumes, car The Black Magician Trilogy était magnifiquement monté en puissance. Mais j'ai peu d'espoir de chef d'oeuvre, hélas.

 

Lu en anglais

Lirenanglais

Lu dans le cadre du challenge Mondes imaginaires

mondesimaginaires

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31 août 2012 5 31 /08 /août /2012 09:45

JanuaVera.jpg"Plus bas, en arrivant près du port, non loin de l'arsenal, la via Mala devient plus animée. Elle sent le sang ; des filets noirâtres ruissellent sur la chaussée en pente depuis les abattoirs. Des nuées de mouches obscurcissent l'air, des colonies de rats grouillent au bas de façades. On entend parfois, derrière le mur d'un boucher, le meuglement d'une bête qui sent la mort. Arrivé là, je m'arrête. Je hume à plein poumons l'odeur de viande, de crasse, de merde.Je me ressource. Je suis chez moi."

 

Des siècles auparavant, un héros demi-dieu a unifié le Vieux Royaume. Des siècles après sa mort, il n'en reste plus qu'un éparpillement de duchés, comtés, cité-Républiques. Janua Vera conte cette société réduite à une forme d'anarchie, qui rêve encore le temps de sa splendeur. Après un conte éponyme voué à la déchéance du héros fondateur, sept nouvelles, sept membres de cette société féodale, de l'assassin au clerc, du galant chevalier à la paysanne dont la vie est transformée par sa rencontre avec un elfe.

 

C'est de plus magnifiquement écrit. Jaworski adapte son style à son personnage, à l'ambiance dans laquelle il se trouve. Epique pour le chevalier, drolatique pour le scribe, policier pour l'enquête menée dans un village pour connaître l'origine de la malédiction qui le poursuit. Chaque chapitre est une réinvention, un monde nouveau qui s'ouvre et pourtant dans le même univers.

J'y ai retrouvé un peu de la noirceur de George RR Martin, dans ce royaume qui part en charpie, du George RR Martin de A storm of crows, ou de celui de sa nouvelle, Le chevalier errant (je m'aperçois que je n'ai pas fait de billet sur cette nouvelle). J'y ai lu le même désir de réalisme brut et poétique que dans Chien du Heaume de Justine Niogret. En bref, j'ai adoré et je compte bien vite commencer Gagner la guerre.

Serais-je en train de me réconcilier avec la fantasy française ?

 

Lu dans le cadre du challenge Mondes imaginaires

mondesimaginaires

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5 janvier 2012 4 05 /01 /janvier /2012 14:00

AsongforArbonne-copie-1.jpg"To the east, not long afterwards, well before they reached the shore, the wanong crescent of the blue moon rose out of the sea to balance the silver one setting westward now, changing the light in the sky and on the water and on the rocks and trees of the island they were leaving behind."

Décidément, je crois que j'aime cet auteur ! Après Tigane qui a été, il y a déjà bien longtemps, un coup de coeur (enfin de la fantasy différente, bien écrite, bien construite !), rebelotte avec A song for Arbonne...

 

A song for Arbonne raconte une lutte entre deux Etats, sur fond de musique, d'amour et de poésie. Dans un monde qui ressemble beaucoup à la fin du Moyen-Âge européen, Arbonne se différencie des Etats qui l'entourent par le culte de l'amour courtois, le pouvoir donné à ses femmes, et surtout parce qu'elle prie une déesse, Rian, en plus du dieu commun à tous les Etats, Corannos. Cela ne plait pas du tout à son voisin du nord, Gorhaut, qui cherche à éradiquer cette hérésie.
On suit le trajet d'un jeune noble de Gorhaut qui, en désaccord avec la politique de son pays, est allé s'engager comme mercenaire en Arbonne. On le voit perdre peu à peu ses préjugés sur les hommes et les femmes d'Arbonne, pendant que monte la tension entre les deux pays...


C'est splendidement fait ! C'est un roman incroyablement riche, un puzzle dont les pièces se mettent en place petit à petit. Les personnages sont nombreux (un peu trop parfois) et dotés d'une humanité merveilleusement retranscrite. Même si le point de vue de Guy G. Kay est du côté des arbonnais,il arrive aisément à nous mettre dans l'esprit des gens de Gorhaut.

Et surtout, il se régale à nous décrire les intrigues politiques sophistiquées qui régissent Arbonne copmme Gorhaut...

 

J'ai lu ce roman il y a quelques mois, et mes souvenirs se perdent un peu. J'ai mis quelques temps à entrer dans l'histoire, mais passé les 50 premières pages, quand l'identité des personnages m'est apparue plus clairement, ce fut un régal de tous les instants. Que j'ai aimé les personnages (surtout ces femmes d'Arbonne, si fortes et si puissantes ...) ! Que j'ai aimé le style ! Que j'ai aimé la manière dont l'intrigue monte en puissance, page après page ...

 

Un très beau coup de coeur !

 

Lu dans le cadre du challenge Guy Gavriel Kay

GuyGavrielKay

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13 décembre 2011 2 13 /12 /décembre /2011 21:00

"Son regard glissa sur l'écryme. Une immensité hostile, une mer visqueuse et étale. Sa couleur variait du brun au vert en fonction des saisons et de la luminosité. Parfois, Léon parvenait à apprécier le spectacle, surtout au lever du jour, lorsque les premières lueurs de l'aube se réfractaient à la surface. Une considération intime qui pouvait théoriquement lui valoir une mise à pied par la commission psychiatrique. Pour ses soldats et l'immense majorité de ses contemporains, l'écryme incarnait la mort."

 

Europe. Quelque part dans le futur ou dans le passé, qui sont un autre futur et un autre passé. Dans un temps où le monde ne serait jamais sorti de la Belle Epoque. Bref, bienvenue dans le monde du Steampunk.

Dans cette Europe imaginaire, une catastrophe s'est produite : la quasi totalité du sol est recouverte d'écryme, une substance brunasse qui dissout toute chair vivante. Seules les villes sont protégées et reliées entre elles par de frêles passerelles métalliques sur lesquelles transitent des trains (à vapeur).

 

J'ai trouvé une poésie incroyable à ce portrait d'une terre recouverte d'écume où ne surnagent que quelques passerelles métalliques. J'avais devant les yeux, en lisant ce livre, comme un tableau de Monet qui prendrait vie.

 

Suite à deux événements distincts, Léon, un militaire déchu et Louise, une fille de révolutionnaire praguois, vont enquêter sur la nature de l'écryme et sur son origine. Et, si ce qu'ils trouvent sur l'écryme est plein de poésie, cette seconde partie m'a beaucoup moins plu, et pour des raisons que j'aurais du mal à expliciter. Les personnages m'ont semblé plus fades, dotés de moins d'individualité. Les rebondissements sont assez convenus ou en tout cas pas assez préparés, ils me donnaient l'impression de tomber comme un cheveu sur la soupe.

 

Au final, mon avis sur ce roman est assez mitigé. Si Mathieu Gaborit est un maître pour construire des univers éthérés, pleins de charme, ce n'est pas un "raconteur d"histoires" comme je les aime, et ses personnages manquent de la force qui aurait pu donner vie aux protagonistes de Bohème...

 

Lu dans le cadre du Challenge Steampunk.

Eye Steampunk

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14 septembre 2011 3 14 /09 /septembre /2011 08:00

A-Dance-with-Dragons.jpg" A thousand eyes, a hundred skins, wisdom deep as the roots of ancient trees. A greenseer."

Bientôt deux mois que j’ai terminé A dance with dragons, le fameux dernier roman de la série de George RR Martin A song of Ice and Fire, et je ne l’ai toujours pas chroniqué ! Il faut dire que je suis une blogueuse bien négligente en ce moment …

Le billet qui va suivre est, nécessairement quand on chronique le cinquième volume d’une série, plein de spoilers sur les tomes qui précèdent. Si vous n’avez pas encore lu A song of Ice and Fire, foncez et revenez quand vous serez, comme moi, en manque. Vous ne serez pas déçus…

A dance with dragons promettait beaucoup : un séjour auprès du Mur avec Jon Snow, le départ de Tyrion vers les Free Cities où séjourne Daeneris. Comment allait se passer la rencontre entre le Lannister et la Targaryen ? Et que se passerait-il au Nord, quand les Others commencerait à descendre ?

A dance with dragons est particulièrement fourbe dans le sens où rien de ce qu’on attend ne se produit. Et plein de choses, et de personnages, que l’on attend pas débarquent … George Martin est toujours un maître pour ce qui est de nous surprendre, si bien que je me demande de plus si la fin que j’attends, à base d’Others déferlant hors du Mur, de Jon Snow et Daenerys s’alliant pour les repousser tandis que nait une belle histoire d’amour entre ces deux être blessés, va réellement se produire.

M’est avis que non …

 

Je garde de cet opus un souvenir mitigé. Certains chapitres m’ont emballée. En particulier, j’ai adoré les chapitres se passant au Nord, que ce soit dans la compagnie de Jon Snow qui prend un maturité insoupçonnée, ou dans celle de Reek où j’ai pu voir s’accomplir une vengeance que je souhaitais depuis longtemps (mes souhaits ont même été un peu surestimés …). J’ai été absolument charmée par les chapitres dans la compagnie de Bran, qui me laissent encore plus de questions que de réponses ! Quel dommage qu’ils soient si peu nombreux…

J’ai été en revanche plus déçue par les chapitres se passant de l’autre côté de la Narrow Sea. Je n’aime pas les personnages indécis et Daenerys comme Tyrion, en sont malheureusement de très beaux exemples. Quelques retournements de situation m’ont en revanche beaucoup plu et me laissent espérer le meilleur pour la suite !

Reste enfin King’s Landing et Cersei, laissée en bien mauvaise position… Que dire ? Que le chapitre consacré à sa traversée de la ville m’a bouleversée. Ce passage est extrêmement bien traité et, en tant que femme, je me suis petit à petit sentie proche de Cersei … Comment est-ce possible ?

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20 juillet 2011 3 20 /07 /juillet /2011 08:57

A-Feast-for-Crows-UK.jpg"Come at once. Help me. Save me. I need you now as I have never needed you before. I love you. I love you. I love you. Come at once."

Il y a un peu plus d'un an, j'avais lu les quatre volumes publiés de A song of Ice and Fire. Les quatre ? Pas tout à fait. A la fin d'un des chapitres de A Feast if Crows (celui raconté par Cat of the Canals), un cliff-hanger atroce m'avait fait poser le bouquin : si George Martin ne finissait jamais la série, je ne voulais pas en savoir plus.

Par chance, le cinquième tome est sorti le 12 Juillet, cinquième tome que je vais bientôt dévorer avec délectation (avant d'attendre le sixième ...). Pour fêter cela, je me suis replongée dans A Feast for Crows, bien décidée maintenant à le lire jusqu'au bout.

 

Comment en parler sans spoiler ? A Feast for Crows ne se passe qu'en Westeros (ou presque, quelques chapitres se passant à Braavos). D'ailleurs, les personnages qui sont dans les régions les plus excentrées de la carte ne sont pas présents - je les retrouverai dans A Dance for Dragons. Un Westeros en déconfiture : la guerre, la folie, l'horreur s'est installée sur cette terre, où des atrocités sans noms ont été commises. Les corbeaux se régalent des cadavres, pendant que les personnages errent dans un monde qui s'effondre.

Ce n'est pas le plus gai des romans de A Song of Ice and Fire. Une ambiance délétère y règne, et donnent envie de se réfugier à Dorne, pour regarder les enfants jouer innocement au milieu des fontaines. Trop d'hommes (et de femmes) de Westeros ont perdu la raison et se complaisent dans le sadisme et la torture.

La plume de George R.R. Martin est atrocement précise dans la description de cette folie qui ravage la terre. Il nous fait ressentir ce qu'est la guerre, et surtout la guerre civile, quand le chaos répand ses hordes de brigands, de soldatesque ennivrée de sang et de viols, quand la paranoïa devient le seul moyen de survie.

 

Ce n'est pas non plus le mieux construit des romans de la série. Deux intrigues secondaires, à Dorne et aux Îles de Fer prennent le pas sur les autres et on perd un peu le fil de l'intrigue principale. Point de lutte pour le Trône de Fer, point d'Others ni de Dragons. Ce roman est plus dans la destruction des derniers restes qui pouvaient survivre des Sept-Royaumes que dans la construction de quoi que ce soit.

Bref, on touche le fond.

 

Malgré tout (malgré surtout le récit des atrocités commises à Harrenhal), j'ai adoré lire ce roman. D'autres univers des Sept-Royaumes sont présentés, et tous possèdent une grande logique. J'ai beaucoup aimé décortiquer la religion du Drowned God, ou découvrir la famille Martel. J'ai aimé voir Cersei en son château se rêver aussi brillante que son père. Et je me suis raccrochée au plus improbable des personnages (même si son évolution était déjà commencée auparavant) comme à mon ultime bouée de sauvetage doué d'un minimum de sens commun ...

 

Mais Tyrion, Jon et les autres me manquent trop. Vivement A Danse with Dragons !!

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19 juillet 2011 2 19 /07 /juillet /2011 09:06

Firstborn.pngVoici un billet qui poirotte depuis plus d'un mois dans ma liste de brouillons. Pourquoi n'ai-je pas trouvé le temps d'une petite mise en page pour le publier à l'époque ? Vaste question ...

Toujours est-il que j'avais gagné début Juin une invitation pour participer à une rencontre, organisée par Orbit et Mango Edition, avec l'écrivain de fantasy Brandon Sanderson. Pour tout vous avouer, je n'avais jamais rien ouvert de Brandon Sanderson. J'en avais entendu du bien (ici, par exemple) et j'étais curieuse de découvrir sa prose (surtout que j'ai très envie de lire de la fantasy en ce moment). Et je sais qu'il a été choisi pour terminer la série La Roue du Temps, interrompue par la mort de son auteur : si ça, c'est pas une preuve de confiance !

 

Une petite sortie, après une rude journée de rédaction ?

OK

 

Un peu gênée d'aller à cette rencontre sans avoir jamais rien lu de l'auteur, je me suis servie de ma toute nouvelle tablette pour télécharger une de ses nouvelles : Firstborn.

Mmmmmm, Firstborn ... De la Science Fiction dans l'espace, avec des batailles de vaisseaux spaciaux ? Pas mon genre, mais alors pas du tout. J'ai lu quand même, elle ne fait que quelques dizaines de pages...

 

"Though they offered no obvious disrespect, Dennison could see their true feelings in their eyes. They did not expect him to win."

 

Dennison est le fils d'un duc de l'Empire spacial. Comme tous les fils de duc, il est sensé devenir amiral. Mais Dennison n'a aucun talent, et est un très mauvais stratège. Ou pas si mauvais, mais juste terriblement malchanceux.

Pas comme son frère, de 20 ans son aîné, Varion, qui est le petit chouchou de l'Empire. D'ailleurs, c'est lui qui gagne toutes les batailles qui conduisent à la réunification de l'Empire. Ecrasé par l'ombre de son frère, Dennison voudrait s'engager dans une autre voie. Mais ni son père, ni l'empereur ne le lui permettent ...

 

Et bien, j'ai beau être peu amatrice de science fiction, et détester les récits de batailles (à commencer par Waterloo de Hugo et jusqu'aux bataille de A song of Ice and Fire, c'est pour dire), je me suis magnifiquement plue dans ce court récit. J'ai parfaitement accroché aux personnages, et surtout Dennison lui-même, un homme aimable, gentil, chaleureux, intelligent, et terriblement malheureux. Il y a beaucoup d'humanité dans cette nouvelle, et c'est elle qui permet de suivre avec passion les retournements tactiques des combats.

Si vous voulez aussi la lire, elle est disponible gratuitement sur cette page.

 

Je suis donc arrivée à cette rencontre toute guillerette, et j'avais bien raison. Déjà parce que le lieu était splendide (une petite maison au fond d'une courette au pied de Montmartre) et que les éditeurs nous ont admirablement reçus. Il y avait quelques lecteurs et blogueurs, dont Erato dont j'ai fait la rencontre.

J'avais bien raison de venir car Brandon Sanderson est lui-même quelqu'un de chaleureux et expansif.

Il nous a lu le prologue de son prochain roman : sans connaître ni l'univers ni les personnages, en doutant de ma capacté de compréhension de l'anglais pour une lecture si longue (et j'ai effectivement zappé des passages), je me suis laissée emportée par l'histoire.

Il a ensuite répondu à nos questions avec beaucoup de gentillesse, ce qui ouvrait une porte très intéressante sur le fonctionnement du bureau d'un écrivain (à succès, américain). Pas moins de cinq personnes l'assistent dans son travail : un assistant fait ses recherches, un autre gère son site mail, un troisième est chargé de ses mails, et deux l'aident dans l'écriture de La Roue du Temps, pour vérifier la cohérence entre les passages qu'il écrit et ceux de Robert Jordan. Il nous a également expliqué son fonctionnement : il préfère décrire tous les retournements de l'intrigue avant de commencer une nouvelle série. Cependant, les personnages naissent au fil de sa plume, et évoluent petit à petit, comme ça vient.

Parmi ses auteurs classiques préférés, il nous a cité Victor Hugo (qui parvient à mettre de l'héroïsme dans les plus petites choses) et, beaucoup plus étonnament à mon sens, Jane Austen et Oscar Wilde !

Quelques piles de livres trainaient sur des tables, offerts par les éditeurs. Ne connaissant absolument pas ses oeuvres, j'ai choisi Elantris, dont Alicia, une fan qui était là aussi, m'avait dit le plus grand bien, et Alcatraz contre les infâmes bibliothécaires, parce qu'avec un titre pareil ... on ne peut pas passer à côté !

 

Vous entendrez donc surement parler de Brandon Sanderson dans les mois qui viennent.

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1 avril 2011 5 01 /04 /avril /2011 10:14

name-of-the-wind-copie-1.jpgC’est en arpentant les allées du salon du livre l’année dernière que j’ai découvert The Name of the Wind (en français Le nom du vent) premier volume de la trilogie King Killer Chronicle (en français traduit avec les pieds Chronique du tueur de roi). Si j’ai été intrigué par une très bonne quatrième de couverture, autant le dire tout de suite, j’ai rarement été aussi séduit par une première page, et en tout cas jamais dans un roman de fantasy. Le second volume (The Wise Man’s Fear) qui est sorti il y a quelques semaines est tout aussi réussi que The Name of the Wind.

 

Ces deux romans sont un vent d’air frais dans le monde de la fantasy sur tous les plans : stylistique, construction, fond.

 

Kvothe est une légende vivante, le héros de centaines d’histoires et de chansons. Kvothe est mort. C’est pourtant lui que nous retrouvons comme tenancier anonyme d’une auberge dans laquelle s’arrête Chronicler, un scribe qui va le reconnaître et obtenir qu’il nous raconte son histoire.

 

J’ai aimé cette construction habile. Nous sommes au temps présent et l’histoire qui nous est racontée a déjà eu lieu. Qui plus est, elle nous est racontée par son protagoniste principal, bien trop intelligent pour son/notre bien. Cette construction par autobiographie donne une fraîcheur incroyable aux deux premiers opus des King Killer Chronicle. Elle permet en outre de créer une attente et un décalage entre l’histoire haletante que nous suivons et ce temps présent qui n’avance pas. Pourtant, nous ne sommes pas long à nous rendre compte que le mystère se situe aujourd’hui, que l’autobiographie de Kvothe n’a d’autre objet que de nous mener à cette auberge et que c’est au moment où l’autobiographie se clôturera que les choses décisives interviendrons. Qu’est-ce que fiche Kvothe, le héros de toutes ces histoires, dans cette pauvre auberge paumée ?

 

Cette construction est maline et efficace mais pourrait rapidement s’avérer pesante si le personnage même de Kvothe n’était pas à la hauteur. Rassurez-vous, il l’est amplement.

 

Kvothe est un petit génie, mage, conseiller de rois, esprit brillant, lettré, ménestrel de génie, combattant hors pair et surtout, maître dans l’art de se créer des ennuis. Kvothe n’a pas une once de modestie en lui, il est parfaitement conscient de ses talents et ce qui pourrait faire de lui un petit crétin prétentieux lui donne un charme et un charisme fou. Et puis sincèrement, ça vous intéresse vous l'histoire d'un type banal et sans intérêt ? Vous avez déjà vu une légende à propos d'un type banal ? Kvothe nous raconte sa vie mais il est l'auteur d'innombrables balades et chansons, vous ne vous attendiez tout de même pas à ce qu'il perde la main alors même qu'il raconte la plus importante des histoires : la sienne. 

 

Mais je m’efface devant Kvothe lui-même qui saura bien mieux que moi se présenter :

 

« I have stolen princesses back from sleeping barrow kings. I burned down the town of Trebon. I have spent the night with Felurian and left with both my sanity and my life. I was expelled from the University at a younger age than most people are allowed in. I tread paths by moonlight that others fear to speak of during day. I have talked to Gods, loved women, and written songs that make the minstrels weep.

You may have heard of me.
 »

 

(« J’ai enlevé des princesses des tombeaux de rois oubliés. J’ai brulé la ville de Trebon. J’ai passé la nuit avec Felurian et l’ai quittée à la fois avec ma vie et mon âme. J’ai été expulsé de l’Université à un âge auquel la plupart n’y sont pas même admis. J’ai arpenté des chemins à la clarté de la lune dont d’autres n’osent pas même parler le jour. J’ai parlé aux dieux, aimé des femmes et écrit des chansons qui font pleurer les ménestrels.

 

Vous avez peut être entendu parler de moi ».)

 

Rothfuss maîtrise parfaitement cette construction. L’autobiographie est utilisée dans tous ses aspects. Elle permet de dynamiser le récit, de donner une tribune à Kvothe, sa personnalité et son géni et s’avère une trouvaille géniale pour insuffler le mystère et l’attente. Kvothe a écrit des chansons qui font pleurer les ménestrels, son talent et son intelligence brillent à chaque page ; nous dit-il réellement toute la vérité ? Se joue-t-il de nous ?

 

Rothfuss reprend de nombreux codes du genre et les détourne. Une part non négligeable du premier volume se passe à l’Université et pourtant, sur une situation aussi proche d’Harry Potter, la différence n’est que plus flagrante. On sort du jardin d’enfant pour entrer dans le monde adulte.

 

J’aime aussi une chose. A la fin du second volume de la trilogie je ne sais toujours pas où Rothfuss nous amène. Je suis totalement transporté dans son monde, je me laisse balloter par Kvothe et sa plume enchanteresse, je suis totalement en son pouvoir, au pouvoir d’un narrateur puissant et présent. Vous êtes le spectateur d’un homme qui vous conte sa vie, et qui ne se cache pas d’être à l’origine d’une bonne part des légendes qui circulent à son compte.

 

Enfin, fini la fantasy barbare dans laquelle on vous conduit à fil de prophétie et de bataille en bataille jusqu’à sauver le monde, sauver la princesse et découvrir que vous êtes bien le fils du roi… Fini les personnages taillés à la tronçonneuse, les dialogues à la Conan le Barbare (moi tuer toi et moi manger toi avec carottes et panais cuits au four, émulsion asperges vertes et épices – oui Conan est peut être débile mais aux fourneaux c'est lui l'patron). Rothfuss ne fait pas que « bâtir un monde ». Rothfuss nous dévoile son personnage, ses interactions, ses amis et ses ennemis. Vous passerez du temps à discuter, refaire le monde, tomber amoureux avec Kvothe, fouiller avec lui dans les archives tentaculaires de l’université etc. Rothsfuss laisse aux petits détails de la vie ordinaire le temps d'exister et c'est aussi l'une des bonnes surprises de ces romans.

 

Rothfuss laisse le temps au temps et emplit son univers de petites choses qui nous rendent Kvothe et son entourage familier. C’est la première fois qu’un héros de fantasy est dépeint d’une telle façon que je me prends à me sentir proche de lui, à me dire tiens je prendrais bien un verre avec lui.

 

Autre nouveauté, voilà ENFIN un roman de fantasy bien écrit. Rothfuss a enfin compris que l’histoire ne fait pas tout et croyez-moi, qu’est-ce que ça fait du bien !

 

Enfin, la magie fondamentale est celle du nom. Les mages les plus puissants sont les Namers. Out le réservoir de pouvoir de la Roue du Temps où si vous êtes pas tombés dedans quand vous étiez petit bah tant pis pour vous, et bienvenue dans le monde où les mages sont ceux qui savent comprendre le monde, le voir tel qu’il est, pénétrer jusqu’au sens profond des choses pour mieux les contrôler.

 

Bienvenue dans The Name of the Wind et The Wise Man’s Fear, les deux premiers opus de la trilogie du King Killer Chronicle, le renouveau de la fantasy acclamé par une critique unanime. Vous en avez peut être entendu parler. En tout état de cause, vous ne le regretterez pas.

 

B.

 

PS : je joins ci-dessous la quatrième de couverture de The Name of the Wind :

 

« My name is Kvothe, pronounced nearly the same as "quothe." Names are important as they tell you a great deal about a person. I've had more names than anyone has a right to. The Adem call me Maedre. Which, depending on how it's spoken, can mean The Flame, The Thunder, or The Broken Tree.

"The Flame" is obvious if you've ever seen me. I have red hair, bright. If I had been born a couple of hundred years ago I would probably have been burned as a demon. I keep it short but it's unruly. When left to its own devices, it sticks up and makes me look as if I have been set afire.

"The Thunder" I attribute to a strong baritone and a great deal of stage training at an early age.

I've never thought of "The Broken Tree" as very significant. Although in retrospect, I suppose it could be considered at least partially prophetic.

My first mentor called me E'lir because I was clever and I knew it. My first real lover called me Dulator because she liked the sound of it. I have been called Shadicar, Lightfinger, and Six-String. I have been called Kvothe the Bloodless, Kvothe the Arcane, and Kvothe Kingkiller. I have earned those names. Bought and paid for them.

But I was brought up as Kvothe. My father once told me it meant "to know."

I have, of course, been called many other things. Most of them uncouth, although very few were unearned.

I have stolen princesses back from sleeping barrow kings. I burned down the town of Trebon. I have spent the night with Felurian and left with both my sanity and my life. I was expelled from the University at a younger age than most people are allowed in. I tread paths by moonlight that others fear to speak of during day. I have talked to Gods, loved women, and written songs that make the minstrels weep.

You may have heard of me.

So begins the tale of Kvothe—from his childhood in a troupe of traveling players, to years spent as a near-feral orphan in a crime-riddled city, to his daringly brazen yet successful bid to enter a difficult and dangerous school of magic. In these pages you will come to know Kvothe as a notorious magician, an accomplished thief, a masterful musician, and an infamous assassin. But The Name of the Wind is so much more—for the story it tells reveals the truth behind Kvothe's legend. 
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14 novembre 2010 7 14 /11 /novembre /2010 09:00

menatarms.jpgBienvenue à Ankh-Morpok, la ville la plus sûre du Disque-Monde, la ville où les voleurs montrent un certificat avant de voler, et où les meurtres sont très rares - en revanche les suicides sont nombreux :"Walking in the night-time alleyways of The Shades was suicide. Asking for a short in a dwarf bar was suice. Saying "Got rocks in your head" to a troll was suicide. You could commit suicide very easily, if you weren't careful."

La ville où le Guet veille.

Le Guet. Son patron dépressif, Vimaire. Son nain de deux mètres de haut, Carotte. Ses trolls et ses nains, ses loup-garous, ses 'minorités ethniques'.

Et son incapacité chronique à résoudre des affaires (le manque d'entraînement, sans doute). D'ailleurs quand un objet bizarre est volé dans le Musée de la Guilde des Assassins, et que des gens sont retrouvés morts, percés de trous, ils ont bien du mal à s'en sortir...

 

"The most dangerous man in the world should be introduced.

He has never, in his entire life harmed a living creature. He has dissected a few, but only after they were dead *, and had marvelled at how well they'd been put together considering it had been done by inskilled labor.

 

*Because he was an early form of free-thinking scientist, and did not believed that human beeing had been created by some sort of divine being. Dissecting people when they were still alive tended to be a priestly occupation; they thought mankind had been created by some sort of divine being and wanted to have a closer look at His handiwork."

 

Je ne vais pas vous raconter l'histoire : lit-on un Pratchett pour l'histoire ? Non. On lit un Pratchett pour retrouver des personnages qu'on aime ; rire comme un bossu à chacune des phrases. Et dans ce cadre, ce Men at arms est parfaitement réussi. Vimaire, Carotte, Vetarini, Lady Ramkin sont bien là, et j'ai adoré découvrir Angua, Detritus et les autres.

Et quand aux anecdotes pratchettiennes, en voici quelques unes :

 

"He looked at Cuddy's report, written in the careful angular handwriting of someone more used to runes. And sagas.

'Captain Vimes, this herewith is the chronicle of me, Lance-Constable Cvddy. Bright was the morning and high ovr hearts when we procedeed to the Alchemist Gvild, where events eventvated as I shall now sing.' "

 

"Dogs are not like cat, who amusingly tolerate human only until someone comes up with a tin opener that can be operated with a paw."

 

"IS THAT SOME KIND OF BURIAL CUSTOM ?

Don't you know ? You are Death, aren't you ?

THAT DOESN'T MEAN I HAVE TO KNOW ABOUT BURIAL CUSTOMS. GENERALLY, I MEET PEOPLE BEFORE THEY'RE BURIED. THE ONES I MEET AFTER THEY'RE BURIED TEND TO BE A BIT OVER-EXCITED AND DISINCLINED TO DISCUSS THINGS."

 

Bref, à lire pour remplacer une bonne séance d'abdos !!

 

Commencé pendant le RAT, fini deux jours après

Martine-Read-A-Thon

Lu en VO

LireEnVo.jpg

Dans la PAL !

demiPAL

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