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3 novembre 2009 2 03 /11 /novembre /2009 19:47
"Je n'y puis rien : de même que je vais vers toi, de même, à ton tour, tu iras vers d'autres, et tu apprendras l'extase de cette cruauté qui est pourtant de l'amour."
Chères lectrices, chers lecteurs, pendant une petite heure ce soir, il m'est arrivé une expérience étonnante. J'ai été Catherine Morland (pour ceux qui ne comprennent pas, je vous renvoie à ça et même, encore mieux, à Northanger Abbey de Jane Austen) : alors que mon corps était assis sur un siège poisseux de RER, que les stations défilaient, je me promenais dans de sombres forêts autrichiennes, et passais des nuits agitées dans un schloss moyen-âgeux. Ah, si j'avais été invitée à passer quelques jours dans un château gothique, avec des tourelles gothiques et un petit pont de pierre gothique, dans des pièces remplies de meubles en bois sombre et de tapisseries gothiques, j'aurais assurément passé des nuits bien difficiles ... Je lisais juste Carmilla.

La narratrice, une jeune fille anglaise dont la mère était morte dans son âge le plus tendre est élevée dans ce sombre endroit par son père, une gouvernante et une préceptrice. Sa vie s'écoule calmement dans la solitude et dans l'affection des siens. Mais, une nuit où ces quatre personnages sont partis admirer le clair de lune, une voiture verse en essayant d'éviter un calvaire. En sorte une mère -pressée- et sa fille presque évanouie.
Pour de mystérieuses raisons, la mère doit repartir aussitôt, et laisse sa fille Carmilla aux bons soins de la narratrice et de son père. Un étrange relation nait entre les deux jeunes filles, faite d'affection (surtout du côté de l'héroine) et d'une troublante attirance physique du côté de Carmilla. Puis, le drame s'accélère. Ils retrouvent un tableau d'une noble jeune femme morte cent cinquante ans auparavant : le portrait craché de Carmilla. Une épidémie étrange débute dans la région, de jeunes femmes en bonne santé mourrant brutalement de langueur après avoir rêvé qu'on les étranglait ou qu'on perçait leur gorge à l'aide de deux aiguilles pointues. Peu à peu, la même maladie de langueur prend l'héroine ...

C'était bien mais ... beaucoup trop court !

Et c'était un cadeau du Bloody Swap !

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20 septembre 2009 7 20 /09 /septembre /2009 15:44
"It was funny but now, thirty years later, the thing that drove her to distraction was that she couldn't remember what the dog was called. And there was no one left to ask."
J'étais une adoratrice de Kate Atkinson. J'ai lu passionément "Behind the scene at the museum", lu, relu et rerelu avec un plaisir shakespearien "Human Croquet", ai toujours apprécié "Emotionally Weird" bien qu'un peu moins, retrouvé mon ancien enthousiasme avec le petit bijou qu'est "Case Histories" - tout en me demandant un petit peu quel était l'intérêt de Jackson Brodie.
C'est vrai, pour une auteur aussi originale et imaginative qu'Atkinson, pourquoi choisir comme héros un personnage aussi commun que le détective-privé-ayant-raté-sa-vie-divorcé-ne-voyant-jamais-sa-fille-qui-en-plus-n'a-pas-d'affaires-et-pas-de-fric ?
Je lui ai pardonné pour Case Histories - tout le reste était si génial ...
En revanche, il serait temps d'arrêter là avec ces fameuses histoires policières. One good turn m'a profondément ennuyé, et When will there good news serait beaucoup plus intéressant sans Jackson Brodie, la pseudo enquête et ses pseudo déboires amoureux.
J'ai eu l'impression de lire un mix étrange entre un vrai roman de Kate Atkinson, et une série policière télévisée sans intéret.
Je m'explique : il y a de très beaux passages dans ce roman, ou du moins des situations intéressantes et riches. Certains des personnages m'ont beaucoup touchée comme Reggie et Joanna Hunter. Mais ... pour le transformer en "histoire policière", Atkison a noyé ces éléments dans des facilités inintéressantes, un mari mafieux, des enlèvements, une inspectrice mariée-mais-toujours-amoureuse-du-détective-privé-qui-a-raté-sa-vie, un détective-privé-qui-a-raté-sa-vie qui essaie de la refaire mais qui n'y arrive pas parce qu'il est toujours amoureux d'une inspectrice. Au milieu de tout ce bazar, la jolie histoire du Docteur Hunter et de sa relation avec l'adorable baby sitter Reggie passe presque au second plan.
Voilà pour mon avis. L'histoire est assez simple : il y a une trentaine d'année, une mère marche sur une route ensoleillée avec ses trois enfants, Jessica, 8 ans, Joanna, 6 ans et le bébé Joseph. Leur route croise celle d'un fou qui va assassiner la jolie famille, ne laissant échapper que Joanna qui s'est enfuie dans les blés. Trente ans plus tard, Joanna s'est reconstruit une vie, belle et heureuse, avec un mari incapable et le plus beau bébé du monde. Mais quand l'assassin qui a détruit sa famille est libéré, elle et son enfant disparaissent. Et seule la petite baby sitter Reggie semble y voir quelque chose de louche.
Il y aurait pu avoir une très belle histoire à la Atkinson, poids du passé et secrets de famille à la clé. Dommage ...

PS : est-ce parce que je revenais d'Ecosse ? J'ai adoré les clins d'oeil à Edimbourg, l'accent incompréhensible écossais et les paysages grandioses sur des routes désertes...
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15 septembre 2009 2 15 /09 /septembre /2009 20:31
"A l'époque, j'avais dix-sept ans, et il me semblait qu'on avait ouvert cette route à travers la forêt de Blanc Coeur rien que pour moi - une rivière de bitume étroite et sinueuse tellement lisse que mes pneus émettaient un son que seuls pouvaient produire un soupir et un baiser, un baiser et un soupir."
Kristy Sweetland est belle, jeune, gentille et sympathique. Avec son amie Desiree et l'autre Kristi, elle a échappé au camp d'été des pompom girls auquel elle participe pour une après midi de liberté, de baignade dans les eaux profondes du Lac des Amants. Dans la mustang rouge de Kristy, elles ressemblent à des incarnations de la jeunesse et de la fraîcheur, de l'odeur des chewing gum à la fraise.
En s'arrêtant dans une station service, Kristy va changer sa vie : son regard va croiser celui de deux jeunes garçons, dans un vieux break rouillé. Elle qui sourit à tout le monde va leur sourire, et quelques minutes plus tard, alors qu'elles ont repris leur route, son amie Desiree, qui se déshabille devant toute personne de sexe masculin, va leur montrer ses seins.
C'est à ce moment là que le drame débute. Comme le dit l'autre Kristi, "quelque chose d'atroce va arriver". Et nous autres lecteurs allons attendre qu'elle se produise, dans la chaleur étouffante de cet été, dans l'odeur de la résine et le vrombissement des cigales. Nous allons voir ces parfaites petites américaines, épilées de prêts, bronzées, pomponnées, coiffées vivre avec une angoisse croissante dans un coin de leur tête, qui disparait dans les bras du maître nageur T.J.
A travers ces trois gamines, et quelques flashbacks dans leur passé, l'auteur va en profiter pour dénoncer l'insouciance et la légèreté de la culture américaine, l'égoïsme et la solitude atroce qui touche tous les personnages.
C'est un bouquin touchant, qui m'a surprise et qui ne se révèle que la dernière page tournée.
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9 septembre 2009 3 09 /09 /septembre /2009 16:06
" Tôt ou tard, ils nous attraperont et ils nous tueront. Ils me violeront. Ils le violeront. Ils vont nous violer et nous tuer et nous manger et tu ne veux pas regarder la vérité en face."

Je ne sais pas si vous aviez vu No country for old man, mais moi, je n'avais pas aimé ce film. Il y avait quelque chose dans l'ambiance de trop dur, de trop violent, de trop sec, quelque chose comme une Fatalité impitoyable en marche. J'ai retrouvé dans La Route ce quelque chose. Sauf que cette ambiance qui m'avait tant déplue dans No country, là, je l'ai adorée.
Entre tous les articles qui parlent du bouquin, et ceux qui parlent du film, vous savez déjà ce que raconte ce roman : quelque part dans le futur, quelques années après une catastrophe écologique qui a anéanti toute vie, un père et son fils cherchent à atteindre le "sud" pour y passer l'hiver. Ils cheminent le long d'une route, dans le froid qui s'installe, avec un maigre caddie contenant tous leurs biens, se nourrissant des rares boîtes de conserves qu'ils trouvent dans les maisons abandonnées. Il y en a de moins en moins, d'ailleurs, d'autres pilleurs sont passés avant eux. Et on voit se profiler à l'horizon le moment où ces derniers restes de notre civilisation auront disparu, et où, dans un monde sans végétaux, sans animaux, sans fruits à cueillir, sans poissons à pêcher, sans lapins à chasser, il ne restera plus qu'à se laisser mourir de faim.
D'autres ne le voient pas comme ça. Car ce père et ce petit garçon ne sont pas seuls sur la Route : d'autres voyagent comme eux. D'autres humains comme ce vieillard amaigri. Et puis ... certains ayant perdu tout humanité, qui choisissent de chasser et de se repaître d'autres êtres humains. C'est à cause d'eux que le père garde en permanence une arme avec lui, qu'il veille à recouvrir les cendres le matin et à choisir des lieux éloignés pour bivouaquer le soir. C'est eux que l'on voit passer parfois sur la route et qui ne laissent comme traces que quelques os et des peaux humaines enterrées sous des pierres.
C'est un roman dur, par ce qu'il raconte, par les questions qu'il nous pose (est-on toujours un humain, un "gentil", quand pour survivre, on en est réduit à commettre des actes inhumains, tirer sur celui qui va nous tuer, laisser crever un vieillard de faim plutôt que de partager avec lui des provisions qui nous feront défaut, demain, dans trois jours ou quelques semaines ?). C'est un roman dur par la manière dont il nous les raconte. Les phrases simples, courtes, hachées donnent l'impression que le texte halète, n'arrive pas à respirer, tenaillé par l'angoisse. Les scènes se répètent, les journées, les semaines de famine, les quelques heures de festin quand une cache encore inviolée est découverte, les heures sur la route, les bivouacs dans la forêt. C'est un quotidien qui se crée ainsi sous nos yeux, un quotidien de l'après, avec comme seul objectif, la mort.

Un seul regret : ma lecture a été gâchée par la pitoyable qualité de l'édition. Point a vraiment fait n'importe quoi sur le coup, et lire toutes les deux pages des fautes d'édition du type "Il examinait attentivement ce qupouvait voir" gâcherait le plus grand des chef d'oeuvres. Quel dommage !

Enfin, j'ai vu le trailer du film qui est sorti, si je ne me trompe, au festival de Deauville. Les scènes d'action m'ont l'air plus nombreuses que dans le livre, mais je suppose que la succession des journées telle qu'elle est présentée dans le roman aurait semblée fastidieuse au cinéma. En revanche, l'ambiance me semble bien conservée et je pense, j'espère, que je ne serais pas trop déçue par la mise en images.


PS : si, une différence : je voyais cette histoire en gris et noir. Ils la voient en marron ...


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28 août 2009 5 28 /08 /août /2009 19:06
« A ces mots, elle ouvrit la fenêtre treillissée qui donnait sur la plateforme, et en un instant elle se trouva debout sur le parapet, ayant sous ses pieds un précipice abominable. »

Cette histoire commence il y a quelques semaines, à Paris : je me balladais sur des blogs et celui aussi  quand j’ai vu que W. Thackeray, mon auteur adoré de Barry Lyndon, de Vanity Fair (ahhhh, Vanity Fair …), de Pendennis (ahhhhhhhhhhh Pendennis …), W. Thackeray, l’intelligence et l’humour faites auteur, mécontent de la fin donnée par l'auteur, avait écrit une suite parodique du fameux roman moyenâgeux Ivanhoé de Sir Walter Scott. Et là, j’ai senti s’éveiller en moi une envie irrépressible, indomptable … lire cette fin améliorée. Mais, il faut faire les choses dans l’ordre : lire une suite avant le bouquin auquel elle fait référence, ce n’est ni honnête, ni sérieux. Et pop ! l’idée de lire Ivanhoé a commencé à germer dans mon esprit…

Cette histoire continue il y a 15 jours, en Ecosse : visite du vieux château de famille du Clan McChose, les souvenirs, les portraits des grand-mères et des arrière-grand-pères côtoient les photos de mariage et des enfants qui jouent. Dans une vitrine, les lettres de remerciement des invités célèbres du château. Un obscur maréchal et … Walter Scott himself. Sa lettre, longue et alambiquée, avait pour but de remercier ses hôtes pour le séjour magnifique qu’il avait fait en leur compagnie, séjour au cours duquel de nombreux poèmes de son dernier recueil avaient été conçus, mais ne visait qu’à démontrer que ses hôtes avaient eu bien de la chance de le recevoir, lui, si talentueux, si prestigieux, et qu’il aurait bien songé à leur envoyer un exemplaire de son dernier recueil, mais il n’y en a plus ! Quel dommage ! mais vous attendrez bien la nouvelle parution, n’est ce pas ? Mes amitiés à Madame et aux enfants.

Bref, une lettre odieuse, ridiculement précieuse et qui donne de son auteur une image détestable. Mais, ma curiosité a été titillée : comment pouvait donc écrire un personnage pareil ??? Il va donc vraiment falloir que je lise Ivanhoé

Ca se termine la semaine dernière en Bretagne, maison familiale, une petite PAL qui y végète depuis des années et là, au milieu, un Ivanhoé que j’avais acheté en 98, dans la collection de bouquins à 10 francs Maxi-Poche Classiques étrangers.

Comment résister ? Impossible ! J’ai donc empoché Ivanhoé, et c’est parti !

Et bien, aussi étonnant que ça puisse paraître, je n’ai pas réussi à le lâcher avant la fin. C’est un vrai conte de fée, avec des gentils vraiment gentils, des méchants odieux ou faibles, un roi, un frère traître, un templier débauché, des religieux alcooliques, un chevalier errant, une sorcière, Robin des bois, une belle princesse blonde, blanche aux yeux bleus, fière et digne (Rowena), une belle Juive, aux cheveux noirs et bouclés, savante et charmante, fière et digne (Rebecca).

L’histoire ? Ivanhoé, chevalier déshérité par son père pour être amoureux de la belle Rowena, revient sous le nom du Desdichado, rencontre Rebecca qui s’éprend de lui, combat lors d’un tournoi, l’emporte haut la main contre les plus grands chevaliers, tombe évanoui et blessé aux pieds de Rowena qui pâlit, se fait soigner par Rebecca, … Le tout dans le conflit larvé qui oppose les anciens saxons aux nouveaux normands à peine débarqués et dans le conflit ouvert entre Richard Cœur de Lyon et Jean sans terre.

Et le style ! Romantique à souhait, avec des « anciennes pierres druidiques » et des forêts de chênes millénaires, des châteaux aux salles recouvertes d’antiques tapisseries et des dames aux « boucles gracieuses et innombrables », aux « cou plus blanc que l’ivoire ». J’adore (certains me diront que l’abus de Victor Hugo dans la jeunesse nuit à l’appréciation littéraire, mais c'est juste de la mauvaise foi de leur part…)...

Bref, un vrai coup de coeur comme je n'en avais pas eu depuis Les Trois Mousquetaires et Quatreving treize !


 

Et en plus, c'est un livre PAL ! Je commence le défi officiellement : 1/25

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28 août 2009 5 28 /08 /août /2009 14:16

« The next Tally was a much more standard morphological model, with almond-shaped eyes, straight black hair with long bangs, the dark lips set to maximum fullness. »

Tally est une jeune fille de 15 ans impatiente : dans quelques semaines, elle va fêter ses 16 ans. Sa vie changera du tout au tout : finies les heures passées à regarder au loin le soleil se coucher sur la ville des Pretties, finies les escapades de nuit, les farces enfantines et les longues réflexions pour savoir quel est son meilleur profil !

Bientôt son visage sera parfaitement symétrique, ses yeux seront grands et lumineux, son nez plus petit et sa bouche adorable. Bientôt, sa seule activité sera de participer à des soirées fantastiques avec d’autres jeunes gens de son âge, aussi beaux et parfaits qu’elle. Une vision du paradis, n’est-ce-pas ?

En attendant cet anniversaire fatidique où, comme tous ceux de son âge, elle subira l’opération de chirurgie esthétique qui lui permettra de quitter les Uglies, elle vadrouille, s’introduit frauduleusement dans la ville des Pretties. Là, elle retrouve son meilleur ami d’enfance, qui,  étant plus âgé qu'elle, a déjà subi l’opération, un peu changé, un peu plus insouciant et léger, rien d’étonnant, ça arrive à tous les nouveaux Pretties.

En revenant de la ville des nouveaux Pretties, elle va rencontrer Shay, une jeune Ugly de son âge avec qui elle va devenir amie. Mais Shay n’est pas comme elle, Shay n’est pas impatiente de devenir une Pretty, elle se trouve bien comme elle est. Et Shay connaît d’autres gens qui ont refusé de devenir des Pretties, qui se sont enfuis, qui vivent maintenant clandestinement dans les bois, dans un lieu appelé Smoke. Shay les rejoindrait bien, mais Tally la suivra-t-elle ?

 

J’ai eu des sentiments mitigés sur ce livre. Je crois que je l’aurais apprécié étant adolescente (il est d’ailleurs rangé dans la catégorie Teenagers) ; je l’ai trouvé un peu facile maintenant, un peu plat. L’intrigue est prévisible, les histoires d’amour aussi. Les personnages, sauf peut-être Tally, manquent de complexité.

Mais j’ai bien aimé en revanche l’univers dans lequel se passe l’histoire. La vie est séparée en plusieurs phases, rythmées par des changements de lieux et des opérations esthétiques. On naît Littly, on passe Ugly à l’adolescence dans un immense internat, puis Pretty pour s’amuser et faire la fête, Middle Pretty pour choisir un métier et avoir des enfants et enfin, Late Pretty. Les campagnes sont désertées avec seulement les ruines de la civilisation précédente, celles des Rusties, la nôtre. D'ailleurs, toute cette civilisation s'est construite en réaction par rapport à celle des barbares Rusties, on y promeut l'écologie (des gens se sont-il vraiment nourris d'animaux MORTS ?), l'égalité, la non-violence ; on y trouve aberrant de juger les gens sur la couleur de leur peau (« 'Yeah, and people killed one another over stuff like having different skin color […] So what if people look more like now ? It’s the only wat to make people equal.'  'How about making them smarter ?' »

J’ai également trouvé quelques passages émouvants, comme celui où Tally, qui n’a jamais vécu qu’en ville, découvre pour la première fois la mer, la beauté sauvage des champs d’orchidées. J’ai trouvé la réflexion sur la beauté et l’apparence intéressante. Les théoriciens de cet univers expliquent que certaines caractéristiques morphologiques, qui signent un individu plus fertile ou en meilleure santé comme un visage symétrique, une peau sans défaut …, participent à la sélection sexuelle : on sera plus attiré par un individu présentant ces traits que par un autre, moins « beau ». L’opération de chirurgie n’est qu’un moyen de donner ces traits attirants à tous, de rendre le monde soit-disant plus égal. Mais est-ce vraiment ça, la beauté ?

 

Un avis mitigé donc, pour un roman intelligent, mais clairement littérature jeunesse.

 

En attendant, l’avis (enthousiaste) de Martin ; Fashion a adoré ; Léna et Léa ont aimé, Eve a été déçue comme moi.

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6 août 2009 4 06 /08 /août /2009 10:12

« Encore une fois, la simplicité de sa petite compagne et la soumission qu’elle osait avouer, cette manière de révérer des lares anciens et modestes, le laissait inquiet, mais vaguement apaisé. Eût-il accepté Vinca exubérante, le nez tourné vers l’aventure et piétinant, comme une cavale à l’entrave, devant le long et dur passage de l’adolescence ?… »

C’est le début de la fin de l’été dans une villégiature bretonne : Août a pris le tournant vers l’automne, les nuits sont de plus en plus fraîche, les soirées de plus en plus courtes, mais le cœur de l’après midi est toujours chaud et lumineux.

C’est le début de la fin de l’enfance pour Vinca, 15 ans, la peau blonde brûlée par le soleil, les cheveux couleur de paille, et Philippe, 16 ans. Leur amitié d’enfance se transforme déjà en amour, la jalousie, le désir de possession, le désir tout court se mêle à leurs courses, leur baignades, leurs pêches, leurs vacances.

Un très joli roman sur la découverte de l’amour, les première relations sexuelles, la question du comment devient-on un homme ? – ou une femme : « Philippe cherchait en vain, dans sa mémoire, le livre où il est écrit qu’un jeune homme ne se délivre pas de l’enfance et de la chasteté en une seule chute, mais qu’il en chancèle encore, par oscillations profondes et comme sismiques, pendant de longs jours… »

J’ai beaucoup aimé le style, tantôt rapide, tantôt langoureux, toujours juste, de Colette. J’ai  apprécié la manière dont tout les protagonistes, à l’exception de Vinca et Philippe et peut-être de la jeune sœur de Vinca, Lisette, apparaissent dans l’ombre ou dans une obscurité qui ne nous laisse pas découvrir leurs traits. Et j'ai adoré la description de ces longues vacances adolescentes en Bretagne - à croire que ça me rappelle des souvenirs...

C’est un livre fin, intelligent, doux et mélancolique comme une fin de mois d’Août…

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3 août 2009 1 03 /08 /août /2009 12:13
« It was a kind of thing a husband didn’t really want to know about, and only your girlfriends could comprehend. »
C’est pas avec n’importe qui que Candace Bushnell nous propose de passer du temps : Victory, Nico, Wendy apparaissent toutes les trois dans le classement des femmes les plus puissantes du monde, respectivement aux places de 17ème, 8ème et 12ème.
Bien sûr, elles vivent à New York. Victory est une créatrice de mode en vue, Nico est la rédactrice en chef d’un des plus grands magasines – Bonfire - et Wendy une productrice de cinéma qui a pris l’habitude que ses films reçoivent plusieurs Oscars tous les ans. Elles sont amies, et se retrouvent fréquemment chez Michael’s, un resto à la mode où elles sont placées à la meilleure table, pour papoter.
(Ça vous rappelle quelque chose ? Oui, Candace Bushnell est l’auteur de Sex and the City et Nico, Wendy et Victory sont des Carry, Miranda, Samantha et Charlotte avec dix ans de plus.)
Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes ?
Pas vraiment… C’est qu’une carrière est toujours difficile à mener, surtout quand on est une femme et qu’on veut conquérir le monde. Quand Victory s’essaie à la haute couture, sa saison est un échec, remettant presqu’en cause l’existence de sa maison de couture. Nico pédale pour virer son chef et récupérer sa place. Quant à Wendy, elle se rend compte qu’il n’est pas facile de créer le film de sa vie, celui pour lequel elle se bat depuis des années, celui qui aura l’Oscar du meilleur film et facilitera tellement sa vie professionnelle.
Et les hommes ? Comment gérer sa vie sentimentale quand on est soi même riche et puissante. Faut-il choisir un mari comme un coach, un compagnon qui accompagne sa vie professionnelle, quitte à sacrifier sa vie sexuelle ? Un homme plus riche, un milliardaire, avec le risque qu’il considère sa maison de couture comme un aimable passe-temps ? Ou un homme au foyer, avec tous les dangers que cela représente ?
C’est réellement un bouquin du 21ème siècle, avec une question centrale : qu’est ce qu’il adviendra au monde, aux affaires, aux relations amoureuses, aux familles le jour où les femmes prendront leur carrière autant au sérieux que les hommes ? Allons nous, homme comme femme, savoir gérer cela ? La Terre va-t-elle s’arrêter de tourner ?
Ce bouquin y répond avec beaucoup de cynisme : cela commence comme une agréable bleuette et se poursuit dans le sang et les larmes. Non, les femmes ne sont pas meilleures que les hommes. Et non, être riche, belle et puissante n’apporte pas le bonheur.

A noter également la vision que les new-yorkaises ont des français : « Pierre was charming as only Frenchmen can be – he made every woman think he found her sexually attractive and would, if given half a chance, take her to bed. » Les quelques pages sur la France débordent de clichés, à croire que nous ne buvons que du champagne, ne mangeons que des cuisses de grenouilles, et que nous passons nos journées à coucher ensemble … Mais c’est ça aussi qui fait le plaisir du livre !
Bref, un début de bouquin bien sympa et détendant, une seconde moitié intelligente, fine et grinçante… Ça me donne bien envie de lire One fifth Avenue !
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29 juillet 2009 3 29 /07 /juillet /2009 11:28
« Elle ignorait, lorsqu’elle avait décidé de lutter contre la dépravation, la malpropreté et la souffrance en mémoire du Dr Ozanne, qu’après un certain nombre d’années, la guérison de corps malades et l’adoucissement de la misère de certaines vies humaines feraient naître en elle une véritable passion, au point qu’elle souhaitait presque la dépravation qui lui permettrait de la satisfaire. »
Quel étrange petite (quoique relativement épaisse avec ses presque 800 pages) chose que ce roman. Il y a du Jane Austen, du Jules Verne, du Victor Hugo voire du Emile Zola dans ces pages, et quelque chose d’un conte de fées.
L’histoire est simple, et dramatique. Deux sœurs, aussi dissemblables que possibles, vivent sur une île anglo-normande, dans un petit paradis de vent, de granit, de mer et de jasmin. L’aînée, c’est Marianne : elle n’est pas jolie, mais est vive, dynamique, tenace comme un petit bout d’émeraude, avec sa figure jaune et ses vêtements verts. Un vrai petit lutin, égoïste et ambitieuse, des défauts qui feraient les qualités d’un homme. La cadette, c’est Marguerite : une fée blonde aux yeux bleus, toute vêtue de blanc, de rêves et d’amour. Car elle aime, Marguerite, elle concentre toute l’énergie de ses 7 ans à aimer, sa sœur, son île, ses parents, et tout ce qui l’entoure.
Arrive dans l’île, juste en face de chez elles, dans la rue du Dauphin Vert, un jeune garçon de leur âge, William Ozanne. Dont elles vont toutes les deux tomber amoureuses.
Lui, c’est Marguerite qu’il aimera. Même s’il a beaucoup d’affection pour Marianne, dont l’énergie le porte pour devenir officier dans la marine, qui l’a accompagné lors de l’agonie de son père, même si il a partagé un moment merveilleux avec elle sur un clipper arrêté dans leur baie, le Dauphin Vert, c’est Marguerite qui l’aime, c’est avec elle qu’il partage un pays merveilleux fait pour leur amour.
William part et se retrouve colon en Nouvelle-Zélande. Un soir, il écrit en Angleterre pour demander la main de sa bien-aimée. De longs mois après, ce n’est pas Marguerite qu’il voit descendre du Dauphin Vert, mais Marianne : dans sa lettre, il avait confondu les deux noms.
C’est un roman terrible, car William n’aura la force de dire la vérité à aucune des deux sœurs. Ces trois êtres vont construire leur vie sur un mensonge : celui de l’amour de William pour Marianne.
Ce n’est pas qu’un roman d’amour, c’est aussi un roman d’aventure à la Jules Verne : les passages sur l’établissement du settlement, la guerre contre les Maoris, ou le personnage de Tai Haruru ne dépareraient pas dans l’Île Mystérieuse. On y lutte pour sa vie, avec acharnement, on y défriche, on y « civilise », mais on garde les corsets et la moustache victoriens ; mais on garde la vaisselle anglaise et la dentelle française.
Mais ce roman ne parle pas que de cela. Il faut le lire pour les descriptions longues, amples, hugoliennes : le paysage, le pays n’est pas un décor. Il est plus qu’un personnage, il devient … l’évocation des sentiments que les êtres se portent. Le Dauphin Vert, le capitaine O’Hara et Nat représentent les meilleurs côtés du caractère de Marianne ; l’île anglo-normande est le symbole de l’amour de William et Marguerite et la vallée des Vert Pâturages celui de William pour sa fille Véronique.
Il y a beaucoup de mysticisme dans ce livre. Dieu est tout le temps présent, mais un dieu tendre et doux qui s’incarne dans le vent qui parcourt les rues de Saint-Pierre et du stettlement ; la course d’un goéland symbolise la prière et l’amour ; et des coquillages ramassés sur une plage font passer quelque chose de beaucoup plus fort qu’un simple souvenir. C’est un roman porté par le surnaturel, Marianne est une enfant échangée par les lutins, et les fées parcourent les grèves. Le Dauphin Vert arrive toujours au moment propice, comme si le Capitaine O’Hara était un étrange demi-dieu chargé de veiller sur leur bonheur – ou du moins sur le déroulement du récit.
Un très beau roman, très dur et très étrange mais qui m’a donné envie de lire d’autres écrits de cette auteur.
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24 juillet 2009 5 24 /07 /juillet /2009 13:57
« Evidemment, Serena pouvait se permettre de mettre du brillant à lèvre au nom horrible, de porter des collants troués et de vieilles chaussettes crades, de ne jamais se couper les cheveux et malgré tout, se faire tous les mecs. »
Après autant de romans forts, j’avais envie de passer à quelque chose de beaucoup plus léger. J’ai fouiné dans mes étagères-de-livres-à-lire, et je suis tombée sur de la chicklit : Gossip Girl. Victoire !
Pourquoi avais-je acheté cela ? Déjà, parce que j’aime la chicklit, je suis fan de Lauren Weisberger dont j’achète les bouquins dès leur sortie en anglais, n’ayant pas la patience d’attendre la traduction. J’adore ces petites histoires sans prétention, qui me donnent à peu près le même plaisir que la lecture d’un Elle, les photos en moins.
Et pourquoi celui là ? Parce que je suis incapable de suivre une série, j’ai généralement autre chose à faire le samedi à 18h ou le vendredi à 23h que de me planter devant la télé, mais que je voulais savoir à quoi ressemblait Gossip Girl. N’ayant pas d’amie compatissante pour me prêter les DVD de la série, j’ai décidé de lire les bouquins dont elle est tirée. Et puis 2E50 le bouquin d’occasion chez Gibert, c’était pas vraiment un investissement lourd. J’ai donc pris les deux premiers.
Grave erreur. Je ne lirai pas le deuxième.
C’est pas que c’est mauvais, c’est que c’est pire. Un auteur dont le pire anathème pour décrire quelque chose est de dire que ça ressemble à du « caca de chien » ne devrait pas être publié. Même si on ne lit pas ce genre de bouquins pour le style, ça m’a vraiment choqué.
Bon, et puis, faut dire que même l’intrigue est sans intérêt.
L’histoire est racontée par une mystérieuse GossipGirl (ouhlala, je reste anonyme pour me protéger *battements de cils*) qui narre une rentrée scolaire en terminale dans un lycée hyper-trop-top-huppé de New York *rire de pintade*. C’est le drame absolu car la trop-fashion-cool-attitude-même-que-c’est-la-nouvelle-Kate-Moss de Séréna van de Truc vient de rentrer de pensionnat, et toutes les petites pétasses qui avaient pris sa place en tant que Filles-Cools-à-la-pointe-de-la-mode ont peur de rentrer dans l’ombre, à commencer par Olivia, son ex-meilleure-amie-future-pire-ennemie. Alors, les pétasses colportent des ragots hyper infamants sur la prétendue vie sexuelle très ouverte de S, son addiction à la drogue, ses MST et son prétendu gosse caché quelque part à Marseille, France. Ouhlala, ça défonce grave.
Là où le drame empire, c’est que Nate, le copain d’Olivia même-qu’elle-va-lui-donner-sa-virginité, n’est lui plus vierge, puisqu’il a défloré Séréna. Vous suivez ? Non ? C’est pas grave, c’est répété à toutes les pages, vous devriez pouvoir vous en rappeler.
Vous vous en foutez ? Moi aussi et c’est bien là le problème. D’autant plus que ces histoires de cours de récréation (t’es plus ma copine ! et na ! *tire la langue*) sont ponctuées de scènes soit disant très trash où on voit des jeunes filles et des jeunes hommes se bourrer la gueule, gerber dans les toilettes, gerber par les portières des taxis, gerber dans son lit : pas franchement ragoûtant tout ça !
Bref, un mélange assez pitoyable d’orgies d’alcool et de morale victorienne sur la virginité et le sexe. Y’a même pas de descriptions décentes de leurs robes/chaussures/coiffures, un des intérêts indéniables de la chicklit !
Pourtant, j’ai fini le bouquin, car il y a une idée qui le relève un tout petit peu. Le livre est construit comme un blog ou un forum, où, après chaque chapitre, GossipGirl écrit les commentaires de lecteurs imaginaires (je dis ça, parce qu’ils sont enthousiastes, ce qui est pas normal vu la qualité du bouquin) et ses commentaires à elle. Et ils sont si méchants et perfides, une vraie langue de vipère que c’en est presque fascinant. Mais bon, on ne sauve pas un bouquin avec si peu …

PS : c’est vrai que ça fait vraiment du bien de dire du mal. … Surtout d’un bouquin comme ça …
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