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6 mars 2013 3 06 /03 /mars /2013 08:00

Petite provinciale mal fagotée qui débarque en ville, Denise tombe en arrêt face à la devanture brillante, claire, lumineuse d'un magasin de nouveauté : elle est fascinée par la débauche de couleurs et de texture. Mais c'est en face qu'elle se dirige, dans la sombre boutique de son oncle, où elle espère trouver un travail de vendeuse. Hélas, ce dernier ne peut lui en fournir : depuis l'ouverture du magasin en face, il n'a plus de client, et c'est à contrecoeur qu'il doit conseiller à sa nièce de trouver en travail en face, dans la boutique du terrible (en affaire) et séduisant (en amour) Mr Moray.

Paradise1.jpg

Je suis certaine que ce pitch vous dit quelque chose : oui, The Paradise est bien une adaptation BBC du roman d'Emile Zola  Au bonheur des dames (The ladies' paradise en anglais). On y retrouve Denise, Moray/Mouret, Clara, les petites boutiques, le grand magasin, etc. et on se prend à se demander, en relisant le Bonheur, pourquoi diable la BBC n'a-t-elle pas adapté avant ce roman magistral et si télévisuel ?

Peut-être parce qu'elle n'avait pas les moyens. Que reconstruire le Bonheur des Dames est un travail de titan, que montrer la richesse des étoffes, des babioles, des robes est extrêmement coûteux, comme l'entretien d'une armée de figurant pour représenter clientes et vendeurs.

Paradise2.jpg

Alors, la BBC a adapté et, au fil des épisodes, The Paradise ressemble de moins en moins au roman de Zola. Il y a eu les adaptations "budgétaires" : la série se passe dans une petite ville de province et on est loin de l'ampleur du Paris Haussmanien ; le casting est très réduit - mais brillant, tout comme le sont les décors, et l'oncle de Denise est célibataire et sans enfant (contrairement à Baudu).

Il y a les adaptations à la morale de notre époque (celles qui me gênent le plus, elles trahissent la libido du roman) : Mr Moray n'est pas le séducteur qu'est Octave Mouret ; Catherine Glendenning est une jeune fille ambitieuse et n'est certainement pas la maîtresse de Moray (contrairement à Henriette Desforges), et, plus qu'une histoire d'amour à la Cendrillon, The Paradise montre la naissance d'une femme d'affaire. Elle le dit dès son entrée dans le magasin : elle ne rêve pas d'épouser Moray, elle rêve d'être Moray.

Paradise3.jpg

La série-fication1 du roman est aussi bien menée. Plusieurs fils attirent notre attention et chaque épisode est bien construit, comme une histoire à lui tout seul. On prend beaucoup de plaisir à voir l'élévation de Denise, les liens qu'elle tisse avec les différents employés du Bonheur, beaucoup de plaisir aussi dans la vie quotidienne du Bonheur, ses clientes difficiles et ses voisins envieux, un peu moins dans la relation Moray-Miss Glendenning que je trouve un peu longue et artificielle.

 

Au final, malgré ses petits défauts et ma déception de ne pas voir le "vrai" Bonheur des Dames adapté à l'écran, c'est une série que je trouve très plaisante, très confortable durant les soirées d'hiver.

A voir et revoir avec un chocolat chaud en main !

 

1 Il y a un mot en français pour dire cela ?

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8 janvier 2013 2 08 /01 /janvier /2013 10:37

northsouth.jpgJ'ai parfois l'impression d'être la dernière personne à découvrir cette mini-série. Bon, j'avoue, Maggie l'a découverte peu de temps avant moi ! Pourtant, ce n'était pas faute d'être conseillée par diverses personnes "Toi qui aime tant les period drama/Gaskell/Zola/le roman North and South, il FAUT que tu vois cette mini-série!" ou "Nan, nan, nan, tu peux pas dire que Colin Firth en Darcy est le sexiest man on Earth. C'est réservé à Richard Armitage en Thornton...".

Mais voilà, j'ai l'esprit de contradiction. Plus on me disait que North and South était une adaptation merveilleuse, plus je regardais Wives and daughters1, et plus on me chantait les louanges de Thornton, plus je succombais sur Darcy.

NSArmitage.jpg

Sauf qu'un froid soir de Novembre, avec une amie à qui j'avais déjà fait découvrir Jane Eyre, on errait désespérement en quête d'une nouvelle mini-série. Mes yeux sont tombés sur le DVD soigneusement empaqueté de North and South : "On m'a dit que c'était très bien. Et que l'acteur était craquant... Mais bon, après Rochester, ça va être difficile quand même". On a dépaqueté le DVD, on l'a glissé dans la fente.

Il était 21h.

Quatre heures plus tard, conquises, on couinait comme des souris, et on hésitait sérieusement à se faire une nuit blanche pour le regarder une fois supplémentaire.

 

J'aime beaucoup Elizabeth Gaskell et ses romans. Ce sont des chroniques de la vie quotidienne, un peu moins spirituelles que celles d'Austen, mais tout aussi confortables et chaleureuses, voire plus. Mrs Gaskell était mariée et était mère, et cela se sent dans le tendre bon sens qui parsème ses romans.

Mais des romans que j'ai lus de cette auteur, North and South est sans doute le moins "confortable". Il y a du Zola dans la description de cette ville ouvrière, pauvre et des antogonismes entre patrons et ouvriers. Sans donner de leçons de morale, sans "gentils ouvriers" et "méchants patrons" (ou l'inverse, d'ailleurs) Gaskell expose la complexité des relations de travail et de la lutte des classes.

 

NSMargaret.jpg

C'est à travers les yeux de Miss Margaret Hale (le "Sud") que l'on découvre tout cela. Margaret est la fille d'un pasteur, du sud campagnard et doux de l'Angleterre. Mais son père se sent obligé de démissioner de son poste, et part avec toute sa famille exercer le métier de professeur dans une ville industrielle du nord de l'Angleterre, Milton. Là, Margaret va découvrir la rude condition des ouvriers, et en garder une rancune tenace envers Mr Thornton (le "Nord"), ami et premier élève de son père, et également patron de l'une des entreprises. Thornton, quant à lui, va très vite succomber au charme de Miss Hale, malgré la froideur et le snobisme de la jeune fille. Mais Mrs Thornton, la mère redoutable de Thornton, veille et voit d'un très mauvais oeil l'attraction qu'exerce sur son fils cette jeune fille sans argent - l'excellente éducation de Margaret et le statut d'érudit de son père n'ayant aucune attraction sur cette femme.

 

J'ai vraiment beaucoup aimé l'adaptation qui est faite de cette histoire. Les libertés qui ont été prises avec le roman (la "première rencontre", par exemple, est légèrement plus brutale #euphémisme) améliore l'efficacité du roman et se justifient par la très grande richesse du roman, qui n'est pas forcément facile à adapter en quatre petites heures. Ce que j'apprécie, c'est que les aspects les plus sociaux du roman ne sont pas passés à la trappe pour favoriser la romance. Les difficultés de vie des ouvriers sont très bien montrées, comme le travail de titan de Thornton pour maintenir son usine à flot.

NSHiggins.jpg

Les ouvriers sont représentés par la famille Higgins (et Boucher, mais de manière plus anecdotique). Nicholas Higgins, le père (joué par Brendan Coyle qui est Bates dans Downton Abbey et qui est infiniment meilleur ici) est un bon ouvrier, bon travailleur, bon père de famille, syndicaliste et impliqué pour que les ouvriers retrouve leur paie d'avant la baisse de 5 shillings consentie quelques années auparavant. Sa fille, Bessie, amie de Margaret, est d'une santé fragile, atteinte par une toux persistante due à la poussière de coton.

NSBessy.jpg

C'est Thornton qui représente les patrons et il est souvent dit qu'il n'est pas le pire. Mais ce n'est pas par pure bonté d'âme qu'il s'intéresse à la santé de ses ouvriers : un travailleur en bonne santé travaille mieux, est moins souvent absent et est plus rentable. Sa dureté apparente est cependant compensée par un coeur tendre avec les gens qu'il aime : Margaret, au bout d'un moment, mais surtout avec sa mère. C'est l'une des plus belles relations mère-fils de la littérature, chacun laissant tomber sa froideur et son côté cassant pour témoigner d'une véritable affection, à coeur ouvert. Je crois que les scènes où John discute de son amour pour Margaret avec sa mère sont mes préférées.

NSArmitage4.jpg

Il faut dire que l'actrice (Sinéad Cusack) qui joue la mère est parfaite : son accent, ses traits arrivent à témoigner de son mépris absolu pour Margaret, son mépris modéré pour Mr Hale (un brave homme, mais étudier de latin, quelle idée !), et son amour farouche pour son fils.

NSThorntonmom.jpg

Margaret Hale (Daniela Denby-Ashe) est aussi très bien représentée. Elle s'éloigne certes peut-être de la froideur naturelle du personnage de roman, mais arrive parfaitement à témoigner du sentiment de décalage qu'elle connait, elle, jeune fille du sud civilisé, habituée aux manières raffinées des salons londoniens, en se retrouvant au milieu de ces barbares d'hommes du nord, uniquement intéressés par l'argent et le profit. Elle se sent plus à l'aise chez les ouvriers qui, malgré leur côté rustre, ont un plus grand coeur.

NSMargaret2.jpg

Mais la véritable star de cette mini-série, c'est Thornton, joué par Richard Armitage. Son personnage n'est cependant pas des plus faciles à jouer : il est pétri de contradictions et n'est pas fondementalement sympathique2. Son côté colérique et emporté, son entêtement, sa capacité à prendre tout ce que fait Margaret du mauvais côté3, le rendent très agaçant. Mais il sait adoucir son regard quand il regarde les femmes qu'il aime. Mais il est juste et droit quand il le faut. Mais Richard Armitage, avec son jeu excessivement fin (la scène où il regarde Margaret s'éloigner "Look back at me. Look at me" est juste parfaite. On lit dans son regard tout ce qu'il ressent), avec sa prestance, lui donne une complexité intérieure qui ne donne qu'une envie : mieux le connaître - surtout plus intimement.

NSArmitage2.jpg

Vous savez, cette scène dans P&P 95, où Darcy regarder Lizzie jouer du piano, chez Lady de Burgh, avec Fitzwilliam à côté, ce regard qu'il porte sur elle, plein d'amour et en même temps un peu bousculé par l'humour qu'elle exerce à ses dépend ? Armitage joue un Thornton qui lui ressemble.

 

Et je ne vous ai pas parlé de la beauté des images, du coton qui flotte dans l'usine, des scènes d'intérieur ; de la beauté de la musique qui donne tout son souffle à la série ; de la construction. On sent par moment que les décors sont un peu cheap, que les mises au point ne sont pas parfaites. Certains acteurs ne sont pas au niveau (la soeur de Thornton surjoue beaucoup trop). Mais c'est justement à partir de cette série qui devait être à bas coût et très oubliable qu'est née un film mythique. Et ça, chapeau.

 

 

1 Je maintiens que cette adaptation est une petite merveille de chaussons de Noël à enfiler quand il fait gris et froid dehors. Et puis, le Austen's boy est un scientifique, qui plus est un naturaliste darwiniste, et ça, ça ne peut que faire battre mon petit coeur.

2 spoiler : la première fois qu'on le voit, il est quand même en train de tabasser un ouvrier à terre. Certes, il est très sexy. Mais c'est pas très sympathique.

3 bon, en même temps, elle le lui rend bien...

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9 juillet 2012 1 09 /07 /juillet /2012 20:50

OUAT3.jpg"Emma : Just because you believe something does not make it true

Henri : It's exactly what makes it true."


Décidément, les contes de fées sont à la mode en ce moment, cette semaine va nous le montrer, et les séries ne dérogent pas à la règle. J'ai fini de regarder Once upon a time il y a maintenant quelques temps, mais j'ai tardé à écrire ce billet – par manque de temps.OUAT.png

Once upon a time part d'une assomption : et si la marâtre de Blanche-Neige avait finalement gagné ? Et si elle s'était invitée au mariage de Blanche-Neige et du Prince Charmant, et avait maudit tous les personnages de contes de fées, en les envoyant dans le monde réel, sans aucun souvenir de leur passé, au sein du petit village de Storybrooke dont elle serait la maire et la dirigeante.

Heureusement, il existe un sauveur, ou plutôt, une sauveuse : Emma, fille de Blanche-Neige et de Charming, née le jour de la malédiction et qui pourra détruire le mauvais sort, à partir de son 28ème anniversaire.

 

28 ans plus tard, Emma, abandonnée par ses parents dans un orphelinat le jour de sa naissance, fête son anniversaire. Lorsqu'elle rentre chez elle le soir, un petit garçon l'attend. C'est Henry, le fils qu'elle avait eu étant une toute jeune fille, adopté par la maire ambitieuse du village de Storybrooke, Regina. Et le petit garçon lui explique qu'Emma est fille de Blanche-Neige, que son destin est de défaire Regina et le mauvais sort et d'aider les personnages de contes de fées à rentrer dans leur monde.

 

Surprise, Emma ? Et pas qu'un peu dubitative. Mais, en raccompagnant Henry à Storybrooke, elle décide de s'y installer, curieuse de fréquenter son fils et d'en savoir plus sur cette étrange malédiction.

 

La série est construite sur un double niveau : l'enquête d'Emma pour savoir ce qui se trame à Storybrooke et son opposition grandissante à Regina d'un côté, et de l'autre, une réécriture des contes de fées, chaque épisode étant consacrée à un conte ou à un aspect de Blanche-Neige.

OUAT2.png

Vous les reconnaissez, le Petit Chaperon Rouge et Blanche-Neige, là ?

 

C'est cet aspect-là que je trouvais le plus risqué, et c'est cet aspect qui justement me plait le plus et m'a rendue accroc aux quelques 23 épisodes de la série. Les épisodes font correspondre avec beaucoup de finesse les personnages et les événements des contes de fées les plus connus, et l'enquête d'Emma dans le monde réel.

OUAT4.jpgMais, si, là, vous la reconnaissez ...

 

Blanche-Neige devient ainsi la douce institutrice du village, le grillon Jiminy Cricket, le psychologue qui suit Henry, le Chaperon Rouge et sa grand-mère, les patronnes du bar, et Rumpelstiskin, sans aucun doute le personnage le plus intéressant de la série, Mr Gold, le seul et richissime commerçant du village.

L'adaptation des contes de fées, malgré un aspect kitch un peu difficile à éviter, est souvent très réussie. Certains épisodes, en particulier, montrent une très jolie réécriture. Le petit chaperon rouge, la Belle et la Bête, ou Alice au pays des merveilles, m'ont fournie de grands moments de plaisir.

 

Rumpelstilskin.png

Et petit à petit, se dégage la figure de Rumpelstiskin, malveillant et brillant, pernicieux et malheureux, marionnetteur tenant sous ses ordres et la vilaine reine, et les gentils personnages de contes de fées, grâce à ses contrats dont on ne sort qu'à ses propres frais. Extrêmement bien joué par Robert Carlyle, envoûtant et effrayant, il donne un poids supplémentaire à la série.


Car je dois avouer que cette série pêche en particulier par un aspect : le talent de ses comédiens, assez médiocre. Ils ne sont pas à proprement parler « mauvais », mais manquent de cette flamme, de cette fougue qui enrichit les personnages. Et sans le talent des scénaristes, je n'aurais sans doute pas été au bout.

 

Rendez-vous l'an prochain, maintenant, pour la seconde saison.

 

Rentre dans le cadre du challenge Once upon a time (c'est le cas de le dire ...)

OnceUponATime

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27 décembre 2011 2 27 /12 /décembre /2011 16:22

downton-abbey-season2pressrelease-copie-1.jpgAprès avoir vu et tant aimée la première saison de Downton Abbey, je me suis bien évidemment jetée sur la seconde quand elle a commencé à sortir cet Automne. Après quelques mois (et huit épisodes, Christmas special inclu) quelle est ma conclusion ?

(attention, ce qui suit peut comporter des spoilers sur la saison 1 ... et puis sur la saison 2, aussi, en fait)

downtonabbey2.jpg

Bah une déception, et d'autant plus grande que mes attentes étaient immenses ... La saison 2 commence en 1914 avec la déclaration de guerre et se termine en 1918. Cette Première Guerre Mondiale qui signe la fin de la Belle Epoque, période que Downton Abbey met si bien en scène, et le début d'un monde nouveau devrait ouvrir une nouvelle page dans la série ... Et bien non.

Les histoires stagnent : Mary et Matthew continuent de se tourner autour, mais sans succomber à leur attirance mutuelle. Anna et Bates s'aiment - malgré les obstacles. William et O'Brien continuent d'être abominables - mais O'Brien aime toujours beaucoup Lady Grantham. La cuisinière continue d'houspiller Daisy.

Bref, tout continue comme avant, malgré la mobilisation des hommes, malgré la transformation de Dowton Abbey en hôpital de campagne, malgré les changements qui frémissent et que représentent si bien la soeur cadette, Lady Sybil.

downtonabbey4.jpg

Car à mon avis, là est l'erreur des scénaristes : parce que la saison 1 avait tant plu, parce que le couple Mary-Matthew nous faisait toutes rêver, ils n'ont pas oser donner un second souffle en le mettant dans l'ombre et en donnant l'importance qu'il méritait au couple réprésentatif de cette nouvelle époque : Sybil/Branson. Sybil, l'aristocrate féministe, qui décide de devenir infirmière parce qu'elle veut travailler ; Branson, le chauffeur qui ne se satisfait pas de son statut de domestique, qui rêve de journalisme et de politique ; et leur amour en dépit des classes sociales.

(il est très étonnant d'ailleurs que la Pâques sanglantes de 1916 ne soient absolument pas traitées, Branson étant présenté dès la saison 1 comme étant un républicain irlandais ...).

downtonabbey3.jpg

Alors voilà : le monde change, le monde tourne, le XXème siècle débute, mais Lady Violet n'a pas à s'inquiéter : Downton Abbey ressasse toujours les mêmes intrigues... (parce que le coup du diplomate turc qui revient inquiéter Mary huit ans après les faits ... Faudrait tourner la page !).

 

Ceci mis à part, la série est toujours aussi bien faite : décors et costumes restent d'une beauté sans pareille. Les acteurs sont toujours extrêmement doués, attachants, chaleureux. Cette série est toujours un plaisir visuel sans pareil.

J'espère que la saison 3 remettra un peu de vie et d'action dedans !

 

Vu dans le cadre du Mois anglais, chez Lou, Titine et Cryssilda

moisanglais2.jpgEt dans le cadre du challenge Back to the Past, de Lou et Titine

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19 avril 2011 2 19 /04 /avril /2011 22:52

GOT.jpg"I'm not trying to honour you. I'm trying to have you run my kingdom while I drink, eat and whore me to an early grave."

Promis, promis, promis, je ne vais pas vous écrire un billet par épisode, mais je ne pouvais pas laisser passer le premier sans rien dire !

Cet épisode a remplit toutes les attentes que je pouvais avoir ! Lorsque je me suis mise derrière mon écran hier soir, j'étais pleine d'appréhension : cette série serait-elle à la hauteur du livre et de mes espérances ?


Oui.

 

Ce premier épisode introduit avec brio les différentes intrigues qui se nouent et qui consistuent le squelette de la série : la venue de l'Hiver et des choses étranges qui rodent au delà du Mur ; la lutte sans merci entre les différentes familles, à commencer par les Starks et les Lannisters ; et le retour possible des Targaryens d'au delà des mers.

CerseiLannisterMais surtout, ce premier épisode nous introduit les principaux personnages de cette histoire, ceux-là même pour qui j'ai tant d'affection. Il y a mes Starks tant aimé, le père, Lord Eddard, digne et noble ; la mère, Catelyn Stark, maternelle comme une louve qui défend ses petits, les aime tous crocs dehors ; les six enfants, Robb le sage, Jon Snow, le bâtard au grand coeur, Sansa la petite fille modèle, Arya, le garçon manqué, et les deux petits garçons, Bran et Rick.

 

 

En face, le roi Robert, un bon vivant égoïste. Il est accompagné de sa femme, la reine, Cersei, belle blonde arrogante, du frère jumeau de sa femme, le splendide Jaime, et de l'autre frère, Tyrion Lannister, un nain qui semble ne penser qu'à boire et qu'à baiser.

KhalDrogoDae.jpg

Khal Drogo, aux muscles testostéronés, mais au regard de velours...

 

De l'autre côté des mers, grandissent les deux enfants survivants du roi précédent : Viserys et Daenerys Targaryen. Viserys est prêt à tout pour récupérer son trône, y compris à marier sa très jeune soeur à un barbare à la tête d'une immense armée,

 

RobertBaratheon

Cette série est absolument merveilleuse. Je ne peux que vous conseiller de vous jeter dessus. Les dernières scènes (surtout la dernière en fait) me laisse toute frissonnante ... J'ai hâte de voir la suite !

 

 

Si je devais relever quelques défauts, ils consistent plus en des différences d'interprêtation. Winterfell fait trop pauvre à mon goût : c'est une des capitales des Sept-Royaumes, et du plus grand de ces Royaumes, mais on dirait une cour de ferme ! Et les Starks sont habillés trop modestements à mon goût ... Ils ne sont pas pauvres, et sont les anciens Kings in the North !

J'imaginais aussi Catelyn et Sansa plus belles : elles sont sensées avoir une beauté à couper le souffle, et je les trouve pas assez mises en valeurs. Catelyn semble vieille, beaucoup plus vieille que Cersei, alors qu'elles ont environ le même âge.

Et quant à Cersei, je la voyais plus garce. Mais ça ne peut pas lui faire de mal d'être humanisée...

Ned

En résumé : une splendide réussite. Je sais que tous les amoureux de fantasy le regarderont, mais je ne peux que conseiller ce visionnage à ceux qui sont persuadés ne pas aimer la fantasy. Peut-être changeront-ils d'avis ?

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11 mars 2011 5 11 /03 /mars /2011 09:00

downtonabbey.jpgJ'ai découvert cette série télévisée anglais grâce à whoopsy-daisy, et un billet sur le blog de Kindred Spirit a réveillé mon envie de la voir. Il m'a fallu deux soirées pour dévorer les 7h que durent cette merveilleuse histoire ...

 

1912 : un télégramme arrive à Dowton Abbey, que lit toute la famille, Lord Grantham, Lady Grantham, et leurs trois filles Lady Mary, Edith, Sybil au petit déjeuner. Le cousin de Lord Grantham et son fils, fiancé à Mary, les deux héritiers du domaine, sont morts dans le naufrage du Titanic. C'est Matthew Crawley, un lointain cousin, pauvre (pensez ! Il doit travailler pour vivre !) qui devient l'héritier du magnifique domaine de Downton Abbey, et de la dot imposante de Lady Grantham qui lui est associé.

pbs-masterpiece-earl-of-grantham.jpg

Pendant ce temps là, chez les domestiques, c'est également la révolution : la place de valet de Lord Grantham, place chère et ardemment voulue par l'un des valets de pied, vient d'être attribuée à un ancien aide de camp du Comte. Et il boite !  downton-abbey-itv.jpg

Cette série raconte deux années de la vie des habitants de ce domaine. Vie des maîtres et vie des serviteurs, chacun dans son rôle et à sa tâche. Chacun sous le regard, parfois tendre et amical, parfois jaloux ou méprisant, de l'autre. Cette superposition entre les intrigues du salon, desquelles dépendent la survie du domaine, et celles de la cuisine, qui gouverne son bon fonctionnement, marche admirablement bien.

servants-bells.jpg

Et les personnages sont tellement bien croqués ! Rares sont ceux qui sont manichéens (Anna et William, peut-être, une universellement bonne, et l'autre fondementalement méchant). La plupart ont ces failles, ces moments de grâce, ces faiblesses, cette humanité qui les rend si attachants.

Et les acteurs sont si bons ! de Maggie Smith (semblable à elle-même en Lady Violette) à Jim Carter (le butler), en passant par Hugh Bonneville (Lord Grantham), Brendan Coyle (Mr Bates), Michelle Dockery (Lady Mary, stupéfiante de force et de fragilité), et la charmante Jessica B. Findlay (Lady Sybil), c'est un régal de les regarder ...

Downton-Abbey.-006.jpg

Au delà de la réalisation technique (parfaite), de l'originalité du point de vue, avec la comparaison entre la vie domestique et la vie des maîtres, au delà de la reconstitution harmonieuse de la Belle Epoque, c'est une série-chausson dans laquelle on se sent bien. Pendant plusieurs jours, et encore maintenant, j'ai rêvé de rejoindre Downton Abbey, côté maîtres comme côté domestique (et peut-être plus côté domestique que côté maître, d'ailleurs) : le travail y est dur, les loisirs peu nombreux, mais la vie y semble douce.

downton_abbey_1750755c.jpg

Il me faut maintenant, dans une toute autre époque, mais un esprit un peu semblable, voir Upstairs-Downstairs !

 

PS : Pour mieux comprendre les enjeux de Downton Abbey, je vous conseille la lecture d'un blog consacré à Jane Austen et en particulier de ce billet concernant la domesticité, de celui décrivant les enjeux du mariage chez les jeunes filles, et de celui , fort utile si vous avez un jour à accueillir un Duc dans votre demeure edwardienne, et ici pour y diner !

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21 Juin 2013

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