
Cette chronique est assez difficile à faire, car je suis très partagée au sujet de ce roman. Il est divisé en trois parties, de qualité inégale, et dont aucune ne m'as entièrement convaincue.
L'histoire est racontée par Lewis Little, aussi appelé Louis, un jeune adolescent. Sa mère, Alice, est traductrice. Elle est appelée à Paris pendant l'été pour effectuer la traduction d'un livre que la romancière à succès, Valentina, n'a même pas fini d'écrire. Les bluettes moyen-âgeuse de Valentina sont si populaires que l'éditeur en veut la version anglaise le plus vite possible. Alice et son fils vont donc partager la vie de la jeune femme pendant un été.
La première partie décrit cette vie, les immenses ballades du jeune garçon dans Paris, et son amitié avec un couvreur de toit philosophe, sa lecture du Grand Meaulne, et son attirance de plus en plus forte pour Valentina, son corps de femme, son luxe et sa manière de vivre, si différente de celle de ses parents anglais. Cette partie, je l'ai assez appréciée. J'ai aimé le fait que l'auteur connaisse suffisament Paris pour ne pas faire un désastre des promenades de Louis au hasard des rues, qu'elle ait su capter un quelque-chose dans l'air qui fait que Louis et moi aimons cette ville. J'ai aimé la manière dont elle décrit l'évolution de ce petit garçon en jeune homme, ses pulsions, son désir pour Valentina. J'ai aimé l'ambiance de cet appartement, ses émigrés russes, Babba et son couvreur existentialiste.
Puis, dans la seconde partie, Valentina se fait enlever, et là, je me suis franchement ennuyée. Le petit garçon un peu maladroit du début se transforme, par miracle, en enquêteur hors pair ; on nous ressort les traditionnels commissaires négligents et une mafia russe dangereuse et toute puissante ; et l'enquête ne progresse que grâce à quelques miracles assez attendus. Bref, Rose Tremain n'est pas une auteure de roman policier, et ça se sent.
Quand à la troisième partie, je ne la raconterai pas pour ne pas trop spoiler. Un tournant se prend dans le roman, ses personnages se retrouvent dans une situation assez particulière et intéressante, qui n'est pas 'trop' mal traitée. Il manque juste à cette partie ce qui fait que Le joueur d'échec est une nouvelle bouleversante, le petit grain de génie de Zweig.
Après Musique et Silence, du même auteur, que j'avais adoré, vous comprendrez donc que je suis un peu déçue et reste sur ma faim... J'essaierai sans doute encore un ou deux bouquins d'elle, et si je suis encore déçue, je passerai à autre chose. Il y a tellement de chefs-d'oeuvre à lire !