« Encore une fois, la simplicité de sa petite compagne et la soumission qu’elle osait avouer, cette manière de révérer des lares anciens et modestes, le laissait inquiet, mais vaguement apaisé. Eût-il accepté Vinca exubérante, le nez tourné vers l’aventure et piétinant, comme une cavale à l’entrave, devant le long et dur passage de l’adolescence ?… »
C’est le début de la fin de l’été dans une villégiature bretonne : Août a pris le tournant vers l’automne, les nuits sont de plus en plus fraîche, les soirées de plus en plus courtes, mais le cœur de l’après midi est toujours chaud et lumineux.
C’est le début de la fin de l’enfance pour Vinca, 15 ans, la peau blonde brûlée par le soleil, les cheveux couleur de paille, et Philippe, 16 ans. Leur amitié d’enfance se transforme déjà en amour, la jalousie, le désir de possession, le désir tout court se mêle à leurs courses, leur baignades, leurs pêches, leurs vacances.
Un très joli roman sur la découverte de l’amour, les première relations sexuelles, la question du comment devient-on un homme ? – ou une femme : « Philippe cherchait en vain, dans sa mémoire, le livre où il est écrit qu’un jeune homme ne se délivre pas de l’enfance et de la chasteté en une seule chute, mais qu’il en chancèle encore, par oscillations profondes et comme sismiques, pendant de longs jours… »
J’ai beaucoup aimé le style, tantôt rapide, tantôt langoureux, toujours juste, de Colette. J’ai apprécié la manière dont tout les protagonistes, à l’exception de Vinca et Philippe et peut-être de la jeune sœur de Vinca, Lisette, apparaissent dans l’ombre ou dans une obscurité qui ne nous laisse pas découvrir leurs traits. Et j'ai adoré la description de ces longues vacances adolescentes en Bretagne - à croire que ça me rappelle des souvenirs...
C’est un livre fin, intelligent, doux et mélancolique comme une fin de mois d’Août…