Le blog d'une curieuse, avide d'histoires, de récits, de livres, de film et d'imaginaire.
Roger O Thornhill est un publicitaire à la Mad Men. Élégamment habillé d'un complet gris clair, il dicte des informations à sa secrétaire, en allant boire un verre au bar d'un hôtel avec des amis avant de rejoindre sa mère pour aller au théâtre.
Mais voilà que le bât blesse : alors qu'il se lève pour envoyer un télégramme à sa maman, il est confondu avec un dénommé Kaplan, molesté, enlevé, emmené dans une demeure un peu à l'écart, et là, impossible de convaincre ses geôliers qu'il n'est pas le fameux espion introuvable aux multiples identités.
Se lance alors une course poursuite entre le héros, qui cherche Kaplan (qui est le seul à pouvoir démontrer qu'il n'est pas Kaplan) et les méchants à la poursuite de Thornhill qu'ils pensent être Kaplan.
Et comme si ce n'était pas assez compliqué comme ça, une dernière révélation sur le gateau : Kaplan n'existe pas, c'est un personnage créé par les Services Secrets pour brouiller les pistes et ils sont bien trop heureux que quelqu'un se présente et endosse le rôle.
Bref, notre ami est dans la mouise...
Alors que je n'aime pas trop d'habitude les films de gangster et d'espions, j'ai pris beaucoup de plaisir à regarder celui là. Déjà parce que le personnage principal n'est pas un agent secret, mais un quidam, un monsieur tout le monde qui se retrouve embarqué dans cette histoire et qui essaie de s'en sortir tant bien que mal. Très naïf, innocent, un peu pataud avec sa carrure immense, Carrie Grant est un régal à regarder. Il surjoue avec un côté presque cinéma muet.
Aux côtés d'une Hitchcock girl sans beaucoup d'intéret, il y a LE méchant. Et là, LE méchant est joué par James Mason, celui là même qui jouait Humbert Humbert dans le Lolita de Kubrick et, oh ! By Jove ! (oui, c'est le genre de film qui donne envie de dire "By Jove !"), il est toujours aussi extraordinaire. Il joue un méchant complexe, à la fois terrible et implacable, mais doté d'une fragilité qui le fera tomber.
Et certains plans sont justes inoubliables. Si certains (Carrie Grant conduisant soul sur une route côtière, en mauvaise incrustation sur le fond) sont franchement loupés, d'autres s'ancrent dans l'histoire du cinéma, comme lorsque Thornhill, attendant Kaplan sur une route de campagne, est poursuivi par un avion venu pour le tuer ou quand il perturbe une vente aux enchères. Les jeux d'ombre, sur les regards, voilés ou montrés, sont admirables eux aussi.
Du grand cinéma, et, du cinéma qui donne le sourire !
Vu dans le cadre du challenge Fifties sur whoopsy-daisy