Le blog d'une curieuse, avide d'histoires, de récits, de livres, de film et d'imaginaire.
"Are not the passions dead in my bosom ? Have I not freed myself from the frailty of mankind ? Fear not, Ambrosio ! Take confidence in the strengh of your virtue. Enter boldly into a world to those failings your are superior; reflect that you are now exempted from humanity's defects, and defy all the art of spirits of darkness. They shall know you for what ou are !"
Que dire de ... cette chose ? Je l'ai lu (comme Udolphe) à cause de Jane Austen et de sa Catherine Morland qui ne lit que ça dans Northanger Abbey. Comme après ma lecture d'Udolphe, je me désole pour les jeunes filles de cette époque dont les best-sellers était de si mauvaise qualité.
Mais au moins, contrairement à Udolphe, je ne me suis pas ennuyée !
L'histoire se passe en Espagne, avec de petits écarts du côté de la France et de l'Allemagne, et tourne autour de quelques personnages :
- Le moine, Ambrosio, un jeune homme doté d'une vertu qui le rend célèbre dans tout Madrid, orateur sans pareil pour défendre la cause de Dieu, mais soumis au pire péché qu'il soit, l'orgueil.
- Une jeune femme dont on découvre la perversité au fil des pages, Matilda.
- Une autre jeune femme, Antonia, mais très belle, et d'une sagesse et d'une innocence à nulle autre pareille. Antonia est la fille d'un aristocrate et d'Elvira, une femme de niveau social beaucoup moins élevé. Antonia, lors d'un sermon du Moine, rencontre et tombe amoureuse (enfin, si elle sait ce que ça veut dire...) de
- Lorenzo, un jeune aristocrate madrilène fort aimable dont la soeur
- Agnès, est nonne dans le couvent qui jouxte le monastère d'Ambrosio, et est enceinte des oeuvres de
- Raymond, un autre aristocrate madrilène, moins sage, mais fort galant également, et qui se trouve être l'oncle d'Antonia.
Nous avons donc trois couples, trois histoires qui procèdent en parallèle, pour, bien évidement, se rejoindre à la fin.
"Her face was veiled; on her arm hung a chaplet of beads; her dress was in several places stained with the blood that trickled from a wound upon her bosom. In one hand, she held a lamp, in the other a large knife, and she seemed advancing towards the gates of the hall."
Je ne vais pas bouder mon plaisir : j'ai pris un certain plaisir à le lire - mais un peu au second degré quand même. Le découpage en court chapitres sur l'une ou l'autre des histoires donne pas mal de rythme et correspond tout à fait à une lecture dans les transports. Il y a pas mal d'action, et j'avoue que la fin est vraiment impressionnante !
Malgré tout, il ne faut pas s'attendre à des trésors de psychologie : à part Ambrosio, un être assez complexe et très contrasté, les autres personnages sont taillés à la serpe, tout noirs ou tout blanc. En particulier, Antonia et son innocence complètement naïve m'a vite tapé sur les nerfs...
Autre chose à savoir avant de commencer le roman : c'est très violent, et assez pervers. Ca ne se voit pas au début (où le pire que l'on voit est une nonne enceinte et un moine qui est une femme déguisée en homme - ce qui a du assez choquer à l'époque), mais au fur et à mesure que l'on avance dans les pages, j'ai quand même été de plus en plus mal à l'aise. J'ai compris à la fin pourquoi Sade faisait l'apologie de ce livre. J'en ai fait des cauchemars dans la nuit qui a suivi ma lecture...
A noter qu'une adaptation se tourne actuellement, avec Vincent Cassel dans le rôle d'Ambrosio...
Lu en lecture commune avec Maggie
Lu dans le cadre du challenge God save the Livres !