
Je ne sais pas si vous aviez vu No country for old man, mais moi, je n'avais pas aimé ce film. Il y avait quelque chose dans l'ambiance de trop dur, de trop violent, de trop sec, quelque chose comme une Fatalité impitoyable en marche. J'ai retrouvé dans La Route ce quelque chose. Sauf que cette ambiance qui m'avait tant déplue dans No country, là, je l'ai adorée.
Entre tous les articles qui parlent du bouquin, et ceux qui parlent du film, vous savez déjà ce que raconte ce roman : quelque part dans le futur, quelques années après une catastrophe écologique qui a anéanti toute vie, un père et son fils cherchent à atteindre le "sud" pour y passer l'hiver. Ils cheminent le long d'une route, dans le froid qui s'installe, avec un maigre caddie contenant tous leurs biens, se nourrissant des rares boîtes de conserves qu'ils trouvent dans les maisons abandonnées. Il y en a de moins en moins, d'ailleurs, d'autres pilleurs sont passés avant eux. Et on voit se profiler à l'horizon le moment où ces derniers restes de notre civilisation auront disparu, et où, dans un monde sans végétaux, sans animaux, sans fruits à cueillir, sans poissons à pêcher, sans lapins à chasser, il ne restera plus qu'à se laisser mourir de faim.
D'autres ne le voient pas comme ça. Car ce père et ce petit garçon ne sont pas seuls sur la Route : d'autres voyagent comme eux. D'autres humains comme ce vieillard amaigri. Et puis ... certains ayant perdu tout humanité, qui choisissent de chasser et de se repaître d'autres êtres humains. C'est à cause d'eux que le père garde en permanence une arme avec lui, qu'il veille à recouvrir les cendres le matin et à choisir des lieux éloignés pour bivouaquer le soir. C'est eux que l'on voit passer parfois sur la route et qui ne laissent comme traces que quelques os et des peaux humaines enterrées sous des pierres.
Un seul regret : ma lecture a été gâchée par la pitoyable qualité de l'édition. Point a vraiment fait n'importe quoi sur le coup, et lire toutes les deux pages des fautes d'édition du type "Il examinait attentivement ce qupouvait voir" gâcherait le plus grand des chef d'oeuvres. Quel dommage !
Enfin, j'ai vu le trailer du film qui est sorti, si je ne me trompe, au festival de Deauville. Les scènes d'action m'ont l'air plus nombreuses que dans le livre, mais je suppose que la succession des journées telle qu'elle est présentée dans le roman aurait semblée fastidieuse au cinéma. En revanche, l'ambiance me semble bien conservée et je pense, j'espère, que je ne serais pas trop déçue par la mise en images.
PS : si, une différence : je voyais cette histoire en gris et noir. Ils la voient en marron ...