C'était il y a quelques années, sur le blog de Blake, que j'ai découvert Django Django. La première chanson (parmi les deux-trois qu'ils avaient sorties à l'époque) qui a frappé mon oreille, c'est Wor : le rythme tendu accéléré, stressé ; la sirène d'alarme ; la mélodie tonique, rythmée comme un chant de guerre. Une impression de jamais vu, de jamais entendu, une métaphore de la guerre, du bombardement, de l'angoisse et l'exaltation de la guerre. Et ce clip psychédélique ...
Etrange et séduisant à la fois. Il n'empêche que j'ai été bien heureuse d'ajouter Wor et Skies over Cairo à mes playlists habituelles. Ce n'est qu'à la fin de l'année dernière que j'ai lu dans les Inrocks que Django Django sortait (enfin !) son premier album, et qu'il allait être un des dix meilleurs de l'année. Mais bon, dans un numéro qui avait Lana del Rey en couverture, je gardais des doutes ...
Le 30 Janvier, j'ai mis mes oreilles sur la "chose". Et j'ai écouté. De la musique du 4ème ou du 5ème millénaire (au moins). Les promesses des EP avaient porté leurs fruits. Des mélodies entraînantes, des arrangements originaux, des bruits venus de nulle part - ou d'un jeu video des années 80, des voix admirablement maîtrisées. C'est l'originalité qui frappe à la première écoute : de quel espace-temps vient cette musique ? Puis la maîtrise des voix humaines, la manière dont les lignes mélodiques au centième de seconde près.
Et puis, je me suis rendue compte que mon pied se mettait à battre la mesure, que mes épaules commençaient à s'agiter en rythme, que mes doigts dessinaient sur la table des chorégraphies bizarres. Comme l'a dit B. en parlant de Hail Bop : "La musique qu'on écoute sur les dance-floor de la planète BêtaZ-31A7, à 45 000 années lumière de la Terre doit ressembler à ça."
J'ai eu la chance de les voir en concert, à la Boule-Noire, et d'arriver suffisament tôt pour être au premier rang (en même temps, ils sont arrivés avec 1h30 de retard ...). Quatre gaillards, timides, des têtes de premier de la classe. Concentrés. Sérieux. Une qualité de musique, une précision aussi impressionnante que celle de l'album. Des jeux de lumière sublimes. Et petit à petit, des visages qui s'éclairent, heureux de voir le public danser, aimer et partager une musique née de leur imagination.
Ils repassent le 25 Mai à la Maroquinerie : allez-y !