J'ai découvert cette série télévisée anglais grâce à whoopsy-daisy, et un billet sur le blog de Kindred Spirit a réveillé mon envie de la voir. Il m'a fallu deux soirées pour dévorer les 7h que durent cette merveilleuse histoire ...
1912 : un télégramme arrive à Dowton Abbey, que lit toute la famille, Lord Grantham, Lady Grantham, et leurs trois filles Lady Mary, Edith, Sybil au petit déjeuner. Le cousin de Lord Grantham et son fils, fiancé à Mary, les deux héritiers du domaine, sont morts dans le naufrage du Titanic. C'est Matthew Crawley, un lointain cousin, pauvre (pensez ! Il doit travailler pour vivre !) qui devient l'héritier du magnifique domaine de Downton Abbey, et de la dot imposante de Lady Grantham qui lui est associé.
Pendant ce temps là, chez les domestiques, c'est également la révolution : la place de valet de Lord Grantham, place chère et ardemment voulue par l'un des valets de pied, vient d'être attribuée à un ancien aide de camp du Comte. Et il boite !
Cette série raconte deux années de la vie des habitants de ce domaine. Vie des maîtres et vie des serviteurs, chacun dans son rôle et à sa tâche. Chacun sous le regard, parfois tendre et amical, parfois jaloux ou méprisant, de l'autre. Cette superposition entre les intrigues du salon, desquelles dépendent la survie du domaine, et celles de la cuisine, qui gouverne son bon fonctionnement, marche admirablement bien.
Et les personnages sont tellement bien croqués ! Rares sont ceux qui sont manichéens (Anna et William, peut-être, une universellement bonne, et l'autre fondementalement méchant). La plupart ont ces failles, ces moments de grâce, ces faiblesses, cette humanité qui les rend si attachants.
Et les acteurs sont si bons ! de Maggie Smith (semblable à elle-même en Lady Violette) à Jim Carter (le butler), en passant par Hugh Bonneville (Lord Grantham), Brendan Coyle (Mr Bates), Michelle Dockery (Lady Mary, stupéfiante de force et de fragilité), et la charmante Jessica B. Findlay (Lady Sybil), c'est un régal de les regarder ...
Au delà de la réalisation technique (parfaite), de l'originalité du point de vue, avec la comparaison entre la vie domestique et la vie des maîtres, au delà de la reconstitution harmonieuse de la Belle Epoque, c'est une série-chausson dans laquelle on se sent bien. Pendant plusieurs jours, et encore maintenant, j'ai rêvé de rejoindre Downton Abbey, côté maîtres comme côté domestique (et peut-être plus côté domestique que côté maître, d'ailleurs) : le travail y est dur, les loisirs peu nombreux, mais la vie y semble douce.
Il me faut maintenant, dans une toute autre époque, mais un esprit un peu semblable, voir Upstairs-Downstairs !
PS : Pour mieux comprendre les enjeux de Downton Abbey, je vous conseille la lecture d'un blog consacré à Jane Austen et en particulier de ce billet concernant la domesticité, de celui là décrivant les enjeux du mariage chez les jeunes filles, et de celui là, fort utile si vous avez un jour à accueillir un Duc dans votre demeure edwardienne, et ici pour y diner !