Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Le blog d'une curieuse, avide d'histoires, de récits, de livres, de film et d'imaginaire.

George Sand : Mauprat

Mauprat.jpg"Ne croyez à aucune fatalité absolue et nécessaire, mes enfants, et cependant admettez une part d'entrainement dans nos instincts, dans nos facultés, dans les impressions qui ont entouré notre berceau, dans les premiers spectacles qui ont frappé notre enfance."

 

Fin du XVIIIème siècle dans la campagne berrichonne. Alors que la Révolution française s'approche, certains nobles vivent encore comme au Moyen-Âge. : ils volent, brigandent, boivent et violent comme des brutes et maltraitent leurs paysans. Ce sont les Mauprat Coupe-Jarret.

Parmi eux se trouve un tout jeune homme, leur neveu, qui les a rejoint après la mort de ses parents. De sa première éducation, de l'exemple de sa mère, il garde encore un peu de morale ; mais sa survie à Mauprat l'a obligé à s'adapter aux moeurs violentes de ses compagnons.

 

Une nuit, une jeune fille égarée arrive dans le château de Roche-Mauprat : il s'agit d'Edmée de Mauprat, sa cousine de l'autre branche de la famille, les Mauprat Casse-tête, des gens nobles et droits. On la donne en pâture à Bernard, pour qu'il abuse d'elle. Convaincu par les arguments de la jeune fille, émue par sa détresse, il s'enfuit avec elle, non sans lui jurer qu'il sera le premier à la prendre, avant même son mari.

 

Accueilli comme un fils dans la demeure des Mauprat Casse-têtes, qui s'entêtent à faire de lui un être civilisé. Porté par l'amour qu'il porte à Edmée, par la vertu et l'intelligence de la jeune femme, par la bonté de son oncle, Bernard devient peu à peu un être civilisé...

 

"Les hommes s'imaginent que la femme n'a point d'existence par elle-même et qu'elle doit toujours s'absorber en eux, et pourtant ils n'aiment fortement que la femme qui parait s'élever, par son caractère, au-dessus de la faiblesse et de l'inertie de son sexe."

 

Y'a pas à dire : ce roman a beau avoir été publié en 1837, il sent le XVIIIème siècle à plein nez. Les premières pages ressemblent à un roman gothique. Le château moyenâgeux à moitié en ruines, les brigands barbares, la jeune prisonnière vierge et pure, la fuite sous les balles, tout y est !

Mais très vite, on passe au roman de formation initiatique, à la Rousseau. Le jeune sauvage, Bernard, est pris en charge par son oncle Mauprat, qui lui donnera l'éducation sociale, par Edmée pour l'éducation sentimentale, un curé pour l'éducation scolaire, et Patience, un marginal, un saint qui lui apprendra à être un Homme.

Grâce ces quatres parrains, Bernard va apprendre à devenir un Homme, dans la conception la plus humaniste du terme. Du monde des bêtes, il va entrer dans le monde des hommes. Et sa motivation ? Obtenir l'amour d'Edmée sa belle cousine.

 

Car Edmée est une femme qu'on ne peut s'empêcher d'aimer. Belle, lumineuse, sage, elle est aussi forte et courageuse. Fière dans le sens d'une fierté qui la conduit à se respecter, et à se faire respecter des autres. C'est un splendide personnage de femme, comme seule George Sand sait en produire ...

 

Lu en lecture commune avec Somaja et Syl

lecturecommune2

 

Entre dans le challenge Dames de lettres

souver10

 

Ce roman a été adapté en 1926 : il entre donc dans la catégorie La littérature fait son cinéma !

Challenge La littérature fait son cinéma 3e catégorie

Retour à l'accueil
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
S
<br /> <br /> Un billet très intéressant, un roman bien analysé. Merci!<br /> <br /> <br /> <br />
Répondre
C
<br /> <br /> Merci ! C'est un beau roman ...<br /> <br /> <br /> <br />
C
<br /> <br /> Ta note va faire monter les ventes de Mauprat ! Ce qui m'avait beaucoup plus dans ce roman, c'est la relation orageuse entre Edmée et Bernard et l'idée qu'il devait "s'élever" vers elle, alors<br /> que c'est tellement souvent la femme qui s'abaisse...<br /> <br /> <br /> <br />
Répondre
C
<br /> <br /> Merci ! Edmée est un superbe personnage féminin. Elle me fait penser à ces belles dames de la littérature courtoise qui forçaient leurs amants à se civiliser pour être dignes d'elles.<br /> <br /> <br /> <br />
T
<br /> <br /> J'avais bien aimé la partie gothique et moins la partie éducation qui m'avait quelque peu ennuyé. Mais effectivement le personnage Edmée est incroyablement fort et attachant.<br /> <br /> <br /> <br />
Répondre
C
<br /> <br /> Je suis d'accord avec toi : la partie éducation est trop démonstrative (on se croirait dans du Rousseau) et pas assez romanesque. Mais Edmée sauve tout !<br /> <br /> <br /> <br />
S
<br /> <br /> Je vois que nous avons ressenti la même chose, notamment pour le personnage d'Edmée. Cette lecture commune m'a permis à nouveau de me plonger après de bien longues années dans un roman de George<br /> Sand, et je ne regrette pas.<br /> <br /> <br /> <br />
Répondre
C
<br /> <br /> C'était une excellente idée !<br /> <br /> <br /> <br />
A
<br /> <br /> J'avais lu quand j'étais toute jeune "La petite fadette" et "La mare au diable" et je n'en garde aucun souvenir. Le prochain que je vais lire est "Pauline" pour ton challenge. Celui-làme paraît<br /> intéressant aussi.<br /> <br /> <br /> <br />
Répondre
C
<br /> <br /> J'ai hâte de lire ton avis sur Pauline. J'ai aussi lu La petite fadette et La mare au diable quand j'étais enfant mais je n'avais pas accroché. Je préfère nettement ce qu'elle écrit pour les<br /> adultes !<br /> <br /> <br /> <br />