Le blog d'une curieuse, avide d'histoires, de récits, de livres, de film et d'imaginaire.
"Proctor : Je ne me trouble pas, mais je me demande quel effet produira mon histoire sur ces magistrats qui écoutent gravement les mensonges d'une gamine. Je me demande comment un pasteur qui a reçu la lumière de Dieu accueille aussi légèrement les mensonges meurtriers de cette petite garce."
En 1692, dans un petit village puritain de la Nouvelle Angleterre, des jeunes filles ont été surprises à danser nues dans la forêt. Pour préserver leur réputation, elles accusent le Diable de les avoir envoûtées, et des femmes du village d'en être les sorcières et les messagères. Menées par Abigaïl Williams, elles profitent du crédit qu'il leur est apporté pour mener des vengeances personnelles. Des dizaines de femmes du village, respectables et honnêtes, sont condamnées à mort.
En écrivant cette pièce, tirée d'une histoire réelle, Henri Miller visait à dénoncer le maccarthysme, les commissions d'enquêtes visant à condamner les communistes sur la foi de simples dénonciations. Mais au delà de simples événements historiques, il met également en scène la bassesse de l'esprit humain, la crédulité que certains juges peuvent avoir quand les aveux correspondent à leurs attentes, et surtout la manière dont la collectivité humaine peut se laisser gagner par l'hystérie – tant que le bouc émissaire est le bon.
Si le propos de la pièce est extrêmement intéressant, je n'ai pas été vraiment séduite par le style d'Henri Miller (je lisais en traduction). Est-ce parce que je ne suis pas habituée à lire des pièces ? Je n'ai pas été convaincue par le déroulement de l'histoire, ni par la psychologie des personnages, tout deux trop accélérés à mon goût.
Lu dans le cadre du challenge 100 ans de littérature américaine