Le blog d'une curieuse, avide d'histoires, de récits, de livres, de film et d'imaginaire.
« Her only crime, if she had committed one, was that she had loved this girl to well. »
Ce roman est celui d'une passion, puissante et dévastatrice comme une tornade des tropiques. Belle et sublime, monstrueuse et terrible. Cette passion, c'est celle d'une mère, Mildred Pierce, pour sa fille, Veda.
Lorsque le roman commence, en 1931, Mildred est mariée à Bert Pierce, un homme autrefois dynamique, mais ruiné par la Grande Dépression. De Bert, elle a deux filles, Ray, un ange de sept ans, gaie et joyeuse, et Veda, onze ans, déjà snob et fascinée par l'argent et les bonnes fréquentations.
Exaspérée par la nonchalance de Bert (et par le fait qu'il ait choisi une maîtresse plus vieille et moins belle qu'elle), Mildred divorce. S'ensuivent quelques mois de misère, dans cette Amérique de la Dépression, d'autant plus difficile pour une femme avec enfants et sans qualification. Mais Mildred est courageuse, dure à la tâche et se bat pour conserver à ses filles le niveau de vie auxquelles elles (surtout Veda) sont habituées. Elle finit même par connaître le succès, et espère ainsi gagner l'estime de Veda.
Hélas, Veda méprise d'autant plus sa mère qu'elle travaille, et se sent beaucoup plus attirée par les rentiers ruinés et jouisseurs que par les êtres gagnant leur pain à la sueur de leur front.
J'ai découvert Mildred Pierce grâce à la série qui lui est consacrée, où Kate Winslet joue le rôle principal. Je voulais voir ce que ça donnait, regarder les premières scènes. Je me suis retrouvée à voir le premier volet dans sa totalité, et à avoir beaucoup de mal à éteindre l'ordinateur.
Je me suis donc procuré le livre, ayant dans l'oeil la superbe performance de Kate Winslet en Mildred Pierce (un rôle fait pour elle). Que dire ? Je l'ai dévoré, d'un bout à l'autre. L'histoire est sublime, une histoire de passion malheureuse, d'amour contrarié comme je les aime, sauf qu'il s'agit de l'amour d'une mère pour sa fille.
La galerie de portrait est elle aussi très réussie, extrêmement féministe (les hommes n'y sont que des êtres lâches, vils et bas qui profitent des femmes). Mildred est bien sûr le personnage le plus extraordinaire. Elle conjugue une fougue, une dureté, une volonté de fer, avec une faiblesse extrême dès qu'il s'agit des personnes qu'elle aime. Et, si elle n'est pas aveugle pour sa fille, elle est tellement amoureuse d'elle, Veda possédant ce racé, cette noblesse que Mildred ne peut et ne pourra jamais posséder.
Quant à Veda … Elle est odieuse, égoïste, cruelle. Mais quel charme ! Quel 'chic' montre-t-elle, même à travers les pages du roman. Voilà le genre de femme pour laquelle un homme (ou une mère, en l'occurrence) peut se ruiner, ce damner, et remercier le Ciel de l'avoir connue.
Entre ces deux caractères, ces deux personnages, la rencontre est explosive, et mon Dieu ! Quelle explosion.
Lu dans le cadre du challenge La littérature fait son cinéma
et du challenge Lire en anglais