"Il consulte machinalement sa montre - boitier en acier inoxydable et bracelet en aluminium poli encore brillant alors qu'elle ne marche plus. Elle représente désormais son seul et unique talisman. Un cadran vide, voilà ce qu'elle lui oppose : zéro heure. DEvant cette absence d'heure officielle, un frisson de terreur le parcourt de la tête aux pieds. Personne nulle part ne sait l'heure qu'il est."
Comment décrire ce livre ? Commençons par le commencement : c’est un roman post-apocalyptique. L’espèce humaine a été dévastée, et les recombinaisons génétiques à tout va permettant de créer des espèces hybrides pourrait bien en être la cause. Des humains, ne subsistent que Snowman, le dernier homme, celui dans la tête duquel séjourne le lecteur, et des sortes d’humains parfaits, créés par le meilleur ami de Snowman, Crake, appelés crakers.
En alternant entre chapitres se passant au présent, et flash-backs où Snowman-Jimmy nous décrit sa vie, on découvre une planète pas si loin de ce qu’elle est actuellement, poussée à bout par le désir de posséder et jeunesse éternelle des humains.
Je n’ai pas vraiment accroché avec ce livre. Je l’ai lu sans déplaisir, mais sans plaisir non plus. Est-ce parce que j’ai découvert la littérature post-apocalyptique avec La Route, de Mc Carthy ? Est-ce parce que La Servante écarlate, d’Atwood, m’avait émue aux larmes et que je m’attendais à y retrouver la même émotion ?
Je trouve Atwood merveilleuse dans la description des êtres humains, de leurs délices, de leurs tourments, de leurs psychés. Dans ce roman, volontairement ou involontairement, Atwood reste froide. Ses personnages, Snowman-Jimmy, Crake ou Oryx, sont impersonnels et désincarnés. Les crakers sont des enveloppes sans âme et sans passion.
Et je n’ai pas trouvé non plus la description de la mécanique froide qui conduit au désastre. En voulant dénoncer trop d’aspects de notre société (le génie génétique, la pornographie infantile, internet, youtube …), Atwood perd le tranchant incisif nécessaire à ce genre de roman.
Bref, une déception …
Lu dans le cadre du challenge Fin du Monde