
Attention, petit moment de délices en perspective.
Déjà, j’adore le titre : il me fait penser à « L’amour au temps de choléra », de Garcia Marquez, que j’avais aussi adoré. L’amour, ce penchant si général, et ce qu’il peut avoir de particulier dans un climat froid. Va-t-on nous parler d’igloos et de peaux de bêtes ?
Non, on nous parle d’Angleterre : mais l'Angleterre n’est pas si froide, elle est plutôt pluvieuse. Pourquoi ne pas l’avoir dans ce cas appelé « L’amour dans un climat humide et océanique » ?
Mais ce roman ne nous parle pas de météorologie, si ce n’est celle du cœur, et prend le parti de nous décrire la très haute société londonienne à travers le regard piquant et affectueux de Fanny, qui n’y appartient pas. Ses amis les Montdore, Sir Montdore, si anglais, Lady Montdore, si vulgaire, Boy Dougdale, si snob et Polly, si extravagante, en revanche, en forment une des colonnes vertébrales.
Fanny raconte sa jeunesse et son amitié avec Polly, comment elles vont toutes deux se démêler avec l’amour et la famille, se sortir plus ou moins heureusement de cette lutte qu’est la recherche d’un mari et du bonheur. Et elle la raconte avec joie et esprit.
Il y a un mélange entre Austen et Proust dans ce trop bref roman, et la rencontre entre la romancière de l’amour, et le peintre des snobismes est un petit chef d’œuvre totalement réjouissant.