Suite de la rétrospective Hitchcock à la Cinémathèque française, avec ce Psychose. Faut-il raconter l'histoire ? Je suis entrée dans la salle sans avoir aucune idée de ce que j'allais voir et c'est la meilleure chose qui me soit arrivée. D'ailleurs Hitchcock a lui-même interdit tout synopsis du film, toute projection privée d'avoir lieu avant la première.
Je ne raconterai pas donc cette histoire qui m'a fascinée, surprise, étonnée, effrayée, émue, touchée. Je dirai juste que c'est un grand film, admirablement mis en scène (oui, je suis consciente de l'originalité qu'il y a à dire qu'Hitchcock est un grand metteur en scène, et Psychose, un chef d'oeuvre), et merveilleusement joué.
En particulier, la manière dont il parvient à nous placer dans une zone d'inconfort, imperceptiblement, par petites touches de plus en plus inquiétantes est merveilleuse. Lorsque l'héroïne, dormant dans sa voiture, se fait réveiller par un policier, par exemple. Ou, lorsqu'elle dine en compagnie de Norman, dans son bureau envahi d'oiseaux empaillés.
A ce petit jeu là, Anthony Perkins est un maître, un acteur prodigieux qui sait créer un malaise en un regard. Plutôt beau garçon, gentil, de ce genre timide et peu à l'aise en compagnie, on ressent parfois une sensation de gêne en sa compagnie. Son sourire emprunt de timidité ? Un regard parfois trop vif ? Il m'a enchantée dès ses premières scènes, et m'a complètement convaincue lors de la dernière !
Autre aspect que j'ai aimé : la maison, là haut, derrière le Motel Bates. On dirait une maison à la Tim Burton d'Edouard aux mains d'argent (d'ailleurs, il parait qu'après Psychose, ce genre de maison est devenue le symbole du 'gothique américain'). Sa simple présence en arrière-plan oppresse le spectateur. Et les ombres qui s'y détachent à travers les fenêtres ne m'ont guère rassurée.//
En conclusion, oui, un chef d'oeuvre, un très très très beau chef d'oeuvre...
Vu dans le cadre du challenge Golden Age, sur whoopsy-daisy !