"Maybe when they removed that bit of cartilage, they removed my brain, by mistake ..."
Amis des vertes campagnes anglaises, bienvenue !
J'ai lu tellement d'articles et de blogs sur ce film que je ne suis pas certaine qu'il est bien nécessaire de résumer l'histoire de Tamara Drewe.
Tamara, jeune londonienne, journaliste à The Independant, revient dans le village de son enfance pour y liquider l'héritage de sa mère. Elle l'avait quitté une dizaine d'années auparavant laide ; une rhinoplastie plus tard, elle est ravissante, une bombe sexuelle (aux shorts très courts - gare aux mycoses comme dirait l'autre) qui fait tourner la tête de tous les hommes.
Ce film est surtout le prétexte à une galerie de portrait tous plus réussis les uns que les autres. L'écrivain connu aux multiples maîtresses et à la lâcheté congénitale ; son épouse, soumise et discrète, dévouée au bonheur des autres, jusqu'au jour où elle craque ; le jardinier beau gosse, un peu timide et très plaisant à regarder ; la rock star complètement jetée, qui parade avec son chien débile et sa décapotable jaune ; l'écrivain américain paumé, qui essaie de rédiger une biographie de Thomas Hardy - et tombe amoureux de sa logeuse ; et surtout les deux petites ados qui s'emmerdent, et, à la manière de déesses du destin, mettent en branle tout ce petit monde.
C'est frais, c'est amer, c'est drôle, c'est méchant, c'est délicieux. L'humour y est, comme l'image, jaune. On se prend à rire devant ces histoires de village, ces auteurs ratés, ces couples qui dérivent, ces souvenirs d'adolescence un peu ratée. On se prend à rêver devant ces pectoraux parfaits (non non, je n'ai pas dit ça du tout), ces grandes maisons de campagne au charme fou, ces troupeaux de vaches, et surtout, surtout, les pâtisseries de Beth Hardiment (si je peux vivre chez elle, je me transforme en écrivain raté quand elle veut).
Bien sûr, la qualité n'a rien à avoir avec les films précédents de Frears que j'ai pu voir (The Queen, en particulier, étant un chef d'oeuvre à la cheville duquel Tamara Drewe n'arrive qu'à peine). Mais c'est frais, c'est gai, c'est méchant : j'y ai passé un très bon moment.
Et ça me donne diablement envie de relire du Thomas Hardy, tout ça ...
Et parce que Dominic Cooper est le meilleur, je ne résiste pas au plaisir de revoir cette scène :