« Je m’appelle Kathy H. J’ai trente et un an, et je suis accompagnante depuis plus de onze ans. »
Kath est une privilégiée, elle le sait : elle a été élevée à Hailsham, dans les années 90. Elle y a vécu une enfance heureuse, dans la campagne anglaise, entre les autres élèves, les gardiens et Madame. Elle en connaissait les règles, les dites et les non-dites. Elle y a produit des œuvres dont un grand nombre sont parties à la Galerie. Elle s’y est fait des amis, comme Ruth et Tommy.
Elle en est sortie depuis longtemps, maintenant. Cela fait douze ans que Kath est accompagnante, qu’elle parcourt les routes anglaise dans sa voiture avec de longues heures pour penser et se rappeler son enfance. C’est de ses souvenirs qu’elle nous parle, du mystère qui plane sur cette école, sur sa vie entière, qu’elle détortille petit à petit avant de nous faire découvrir la vérité.
Je ne vous dirai pas la suite, et certainement pas cette vérité qui, quand je l’ai appris, m’a glaçée complètement. Même après avoir fini, la sensation demeure et demeurera à chaque fois que j’y repenserai. Auprès de moi toujours (Never let me go) est un chef d’oeuvre dont on ne sort pas indemne.
Et puis, il y a la finesse de Ishiguro, dont je n’avais lu avant que les Vestiges du jour. Une subtilité, une intelligence. Il décrit avec justesse les relations entre les enfants, le passage à l’âge adulte, les premiers émois sexuels. L’amour tout simplement, l’amitié. Des sentiments très universels qui nous rapprochent tellement de Kath, de Ruth, de Tommy.
Attention, chef d’œuvre absolu.
PS : lisez le vite car un film va en être tiré dans pas longtemps. Et j’ai peur que le synopsis en sorte assez vite dans la presse, au risque de vous gâcher une bonne partie du mystère…