
Après autant de romans forts, j’avais envie de passer à quelque chose de beaucoup plus léger. J’ai fouiné dans mes étagères-de-livres-à-lire, et je suis tombée sur de la chicklit : Gossip Girl. Victoire !
Pourquoi avais-je acheté cela ? Déjà, parce que j’aime la chicklit, je suis fan de Lauren Weisberger dont j’achète les bouquins dès leur sortie en anglais, n’ayant pas la patience d’attendre la traduction. J’adore ces petites histoires sans prétention, qui me donnent à peu près le même plaisir que la lecture d’un Elle, les photos en moins.
Et pourquoi celui là ? Parce que je suis incapable de suivre une série, j’ai généralement autre chose à faire le samedi à 18h ou le vendredi à 23h que de me planter devant la télé, mais que je voulais savoir à quoi ressemblait Gossip Girl. N’ayant pas d’amie compatissante pour me prêter les DVD de la série, j’ai décidé de lire les bouquins dont elle est tirée. Et puis 2E50 le bouquin d’occasion chez Gibert, c’était pas vraiment un investissement lourd. J’ai donc pris les deux premiers.
Grave erreur. Je ne lirai pas le deuxième.
C’est pas que c’est mauvais, c’est que c’est pire. Un auteur dont le pire anathème pour décrire quelque chose est de dire que ça ressemble à du « caca de chien » ne devrait pas être publié. Même si on ne lit pas ce genre de bouquins pour le style, ça m’a vraiment choqué.
Bon, et puis, faut dire que même l’intrigue est sans intérêt.
L’histoire est racontée par une mystérieuse GossipGirl (ouhlala, je reste anonyme pour me protéger *battements de cils*) qui narre une rentrée scolaire en terminale dans un lycée hyper-trop-top-huppé de New York *rire de pintade*. C’est le drame absolu car la trop-fashion-cool-attitude-même-que-c’est-la-nouvelle-Kate-Moss de Séréna van de Truc vient de rentrer de pensionnat, et toutes les petites pétasses qui avaient pris sa place en tant que Filles-Cools-à-la-pointe-de-la-mode ont peur de rentrer dans l’ombre, à commencer par Olivia, son ex-meilleure-amie-future-pire-ennemie. Alors, les pétasses colportent des ragots hyper infamants sur la prétendue vie sexuelle très ouverte de S, son addiction à la drogue, ses MST et son prétendu gosse caché quelque part à Marseille, France. Ouhlala, ça défonce grave.
Là où le drame empire, c’est que Nate, le copain d’Olivia même-qu’elle-va-lui-donner-sa-virginité, n’est lui plus vierge, puisqu’il a défloré Séréna. Vous suivez ? Non ? C’est pas grave, c’est répété à toutes les pages, vous devriez pouvoir vous en rappeler.
Vous vous en foutez ? Moi aussi et c’est bien là le problème. D’autant plus que ces histoires de cours de récréation (t’es plus ma copine ! et na ! *tire la langue*) sont ponctuées de scènes soit disant très trash où on voit des jeunes filles et des jeunes hommes se bourrer la gueule, gerber dans les toilettes, gerber par les portières des taxis, gerber dans son lit : pas franchement ragoûtant tout ça !
Bref, un mélange assez pitoyable d’orgies d’alcool et de morale victorienne sur la virginité et le sexe. Y’a même pas de descriptions décentes de leurs robes/chaussures/coiffures, un des intérêts indéniables de la chicklit !
Pourtant, j’ai fini le bouquin, car il y a une idée qui le relève un tout petit peu. Le livre est construit comme un blog ou un forum, où, après chaque chapitre, GossipGirl écrit les commentaires de lecteurs imaginaires (je dis ça, parce qu’ils sont enthousiastes, ce qui est pas normal vu la qualité du bouquin) et ses commentaires à elle. Et ils sont si méchants et perfides, une vraie langue de vipère que c’en est presque fascinant. Mais bon, on ne sauve pas un bouquin avec si peu …
PS : c’est vrai que ça fait vraiment du bien de dire du mal. … Surtout d’un bouquin comme ça …