
Et puis, en fouinant sur le web, je suis tombée sur une critique qui m’a bien donné envie d’y aller http://bmr-mam.over-blog.com/article-34018654.html, à l’exposition de Martin Parr.
Il faisait beau hier, et je me suis dit qu’une ballade aux Tuileries serait une activité bien agréable. Après avoir slalomé entre les groupes de touristes japonais et les familles de touristes américains, j’ai fini par arriver, non pas à l’expo elle même (au musée du Jeu de Paume), mais à l’expo de quelques photos de Martin Parr devant l’entrée du Jeu de Paume.
Une vraie merveille de cynisme ! En une petite quinzaine de photos, Martin Parr décrit la vulgarité, l’indécence du tourisme de masse. Il procède par juxtaposition pour nous faire ressentir le décalage entre les merveilles du monde, et les catastrophiques personnes qui les visitent. Juxtapositions d’un présentoir à cartes postales souillant la neige blanche et les sommets des Alpes suisses ; juxtaposition d’une vache sacrée indienne et de touristes occidentaux en maillots de bain ; plus dérangeante photo d’une enfant blonde sur une jeep que poursuivent des gamins noirs.
C’est une dénonciation assez brutale du tourisme de masse qui suit plusieurs angles. Les touristes exploitent les pays dans lesquels ils vont, car, sous le prétexte de richesse, ils se comportent en vainqueurs et abusent de la pauvreté, voire de la misère d’autrui : on voit une occidentale marchander des ceintures colorées que des femmes du coin, dont certaines ont l’air franchement misérables, se précipitent pour lui vendre. Martin Parr se moque également de cette mode du « faire » : on ne va pas visiter un pays, on le « fait » (et on ramène des photos pour faire bisquer les voisins). Sur presque toutes les photos, on voit une caméra ou un appareil photo ; des groupes se font photographier devant des monuments typiques, gâchant par la vulgarité de leur accoutrement, par les couleurs criardes de leurs vêtements, la beauté du Parthénon ; un homme bedonnant, assis sur un âne conduit par un autochtone, filme devant lui.
Et enfin, Martin Parr se moque avec une cruauté réjouissante de la vulgarité intrinsèque des touristes. Est-ce parce qu’ils ne sont pas chez eux que certains se croient autorisés aux pires mélanges vestimentaires ? L’homme à la chemise rose pétard et aux épaisses bagues d’or à chaque doigt, admirant un temple inca solennel restera comme un modèle du genre !