Cette exposition, consacrée au mouvement De Stijl et à son représentant le plus célèbre, Mondrian, se divise en trois parties, assez mal reliées entre elles.
Dans les premières salles, une histoire du mouvement De Stijl est montrée. Des tableaux de jeunesse de ceux qui en seront les représentants, sont exposés. C'est au début un résumé des styles avant-guardistes des premières années du XXème siècle : tel portrait de Mondrian fait penser à du Klimt
Tel paysage de dunes rappelle les couleurs de Van Gogh
Il y a également quelques oeuvres d'autres artistes du mouvement De Stijl, comme Theo Van Doesburg, mais de moins belle facture que celles du Mondrian. Mais généralement, malgré quelques oeuvres splendides (comme l'Arbre de Mondrian, ci dessous) cette partie ne m'a pas enchantée : on dirait du Klimt ou du Van Gogh, mais en moins bien ...
Alors qu'arrivée dans la seconde partie, consacrée à Mondrian et à son style si particulier, j'ai été enchantée ... Déjà parce que ces lignes droites et noires coupant une toile blanche comme la neige, parce que ces couleurs franches, parce que ces symboles géométriques me séduisent au delà de toute expression !
Et en voir beaucoup, les uns après les autres, dans la même pièce, apporte un supplément indéniable à l'oeuvre de Mondrian. Les cadres deviennent des fenêtres ouvertes sur un autre univers infiniment plus simple que le nôtre, formé de lignes noires et de carrés de couleurs, doté de règles physiques différentes des nôtres. Comme une ouverture sur un monde de science-fiction poussé à l'extrême.
Ou les cadres semblent des pages écrites dans un langage inconnu, et le regard les parcourt les unes après mes autres comme s'il déchiffrait une histoire.
Après un passage dans une reconstitution de l'atelier de Mondrian (sans grand intérêt, on se croirait chez Ikea), on découvre la troisième et dernière partie de l'exposition : de l'influence de ce courant pictural dans l'architectural.
Là, les lignes droites parlent et deviennent des poutrelles, les carrés de couleur des parois et les espaces blancs des vides où le regard se perd.
J'ai été très étonnée de découvrir à quel point ces artistes, et Mondrian en tête, avaient révolutionné la manière d'appréhender l'architecture et la décoration.
Si j'ai dans ma cuisine un mur - et un seul - de brique, c'est en quelque sorte à Mondrian que je le dois ...