Le blog d'une curieuse, avide d'histoires, de récits, de livres, de film et d'imaginaire.
Je suis une grande amoureuse de la peinture de la Renaissance italienne, de sa grâce, de sa nonchalence, de la perfection de ses teintes, mais je reste assez aveugle aux charmes de la Renaissance flamande.
Sauf à l'un de ses peintres : Lucas Cranach l'ancien.
Quand j'ai vu que le Musée du Luxembourg, auteur des splendides expositions Titien et Botticelli, entre autres, faisait une rétrospective Cranach, j'ai sauté à pieds joints !
Malheureusement, cette exposition n'est pas à la hauteur des précédentes : s'il y a quelques oeuvres splendides (sur lesquelles je vais revenir), j'ai trouvé l'ensemble assez médiocre.
L'exposition présente en particulier des gravures, sur lesquelles je n'ai pas du tout accroché. Peut-être qu'une observation attentive et longue m'aurait permis de me laisser toucher, mais, comme dans toutes les expositions du Luxembourg, il y avait un monde fou, qui ne laissait pas le loisir de se perdre dans ses oeuvres.
La plupart des oeuvres présentées sont un peu grotesques, caricaturant à l'excès les particularités physiques qui font le charme de ses chefs d'oeuvres : corps difformes, fronts exacerbés, femmes étranges ..;
Mais, il y a ses femmes nues. Mystérieuses. Dorées. Langoureuses. Femelles ressortant sur un fond noir et uni.
A titre de comparaison, l'exposition présente deux versions de Lucrèce se suicidant (à l'intention de la mère de famille qui était à côté de moi avec ses ados lorsque je regardais ces tableaux : non, cette Lucrèce n'est pas Lucrèce Borgia, mais une noble romaine, violée par Sextus Tarquin, qui se suicide pour échapper au déshonneur. Bref.). La version italienne, de Francesco Francia, montre une douce madonne, au regard levé vers le ciel, sur un fond verdoyant et paisible.
Celle de Cranach, une femme attiffée comme une prostituée, nous regarde langoureusement droit dans les yeux, sensuellement, en nous rendant témoins de son acte.
D'autres femmes sont présentées : la Justice, d'où vient l'affiche, une nymphe allongée, tès italienne, une Salomée portant la tête de Jean-Baptiste, toutes dans la même harmonie de formes et de couleurs, lascives et féminines.
Pour ces 4, 5 tableaux, l'exposition vaut le coup (peut-être pas les 9€ ...). Mais passez vite devant les autres.