
C'est vrai, pour une auteur aussi originale et imaginative qu'Atkinson, pourquoi choisir comme héros un personnage aussi commun que le détective-privé-ayant-raté-sa-vie-divorcé-ne-voyant-jamais-sa-fille-qui-en-plus-n'a-pas-d'affaires-et-pas-de-fric ?
Je lui ai pardonné pour Case Histories - tout le reste était si génial ...
En revanche, il serait temps d'arrêter là avec ces fameuses histoires policières. One good turn m'a profondément ennuyé, et When will there good news serait beaucoup plus intéressant sans Jackson Brodie, la pseudo enquête et ses pseudo déboires amoureux.
J'ai eu l'impression de lire un mix étrange entre un vrai roman de Kate Atkinson, et une série policière télévisée sans intéret.
Je m'explique : il y a de très beaux passages dans ce roman, ou du moins des situations intéressantes et riches. Certains des personnages m'ont beaucoup touchée comme Reggie et Joanna Hunter. Mais ... pour le transformer en "histoire policière", Atkison a noyé ces éléments dans des facilités inintéressantes, un mari mafieux, des enlèvements, une inspectrice mariée-mais-toujours-amoureuse-du-détective-privé-qui-a-raté-sa-vie, un détective-privé-qui-a-raté-sa-vie qui essaie de la refaire mais qui n'y arrive pas parce qu'il est toujours amoureux d'une inspectrice. Au milieu de tout ce bazar, la jolie histoire du Docteur Hunter et de sa relation avec l'adorable baby sitter Reggie passe presque au second plan.
Voilà pour mon avis. L'histoire est assez simple : il y a une trentaine d'année, une mère marche sur une route ensoleillée avec ses trois enfants, Jessica, 8 ans, Joanna, 6 ans et le bébé Joseph. Leur route croise celle d'un fou qui va assassiner la jolie famille, ne laissant échapper que Joanna qui s'est enfuie dans les blés. Trente ans plus tard, Joanna s'est reconstruit une vie, belle et heureuse, avec un mari incapable et le plus beau bébé du monde. Mais quand l'assassin qui a détruit sa famille est libéré, elle et son enfant disparaissent. Et seule la petite baby sitter Reggie semble y voir quelque chose de louche.
Il y aurait pu avoir une très belle histoire à la Atkinson, poids du passé et secrets de famille à la clé. Dommage ...
PS : est-ce parce que je revenais d'Ecosse ? J'ai adoré les clins d'oeil à Edimbourg, l'accent incompréhensible écossais et les paysages grandioses sur des routes désertes...