
Bienvenue à Middlemarch ! Venez, je vais vous présenter la fine fleur de la bourgeoisie et de l’aristocratie de cette contrée.
Mr Brooke, d'abord, propriétaire terrien indolent, et ses deux charmantes nièces, Miss Dorothea Brooke et Miss Celia. Alors que Miss Celia est la jeune fille pleine de bon sens, qui va devenir une épouse respectueuse et une mère aimante, Miss Dorothea tranche : passant sa vie le nez dans des ouvrages religieux, elle rêve de se dévouer à un grand homme, un saint, dont elle adoucirait la vie.
Voyez venir sur le chemin Sir James et Mr Casaubon, les deux prétendants de Miss Dorothea. Qui croyez vous qu’elle épousera ? L’adorable Sir James, prêt à céder à toutes ses volontés ? Ou l’austère religieux, dont la seule occupation est la rédaction d’un immense ouvrage de mythologie comparée ? Ou un jeune homme timide, Will Ladislaw, le cousin de Mr Casaubon qui l’observe de loin ?
Rentrons en ville, et rencontrez le maire de Middlemarch et son épouse, Mr et Mrs Vincy, leur fils Fred et leur ravissante fille, Rosamond. Rosamond est une fleur délicate, une de ces jeunes filles parfaites, éduquées, belles, sarcastiques et intelligentes. Elle le sait, pour son malheur. Qui est digne d’elle dans ce village de paysans ? Peut-être le jeune Lydgate, ce nouveau médecin qui vient de s’installer à Middlemarch, plein des idées pour révolutionner la médecine qu’il a entendues dans les cours parisiens de Bichat. Il est amoureux d’elle, comme tous ceux qu’elle rencontre, mais il vient de Paris et a un Lord dans sa famille ! Peut-être a-t-il une chance avec cette jeune demoiselle narcissique et dépensière ?
Fred, lui, est amoureux de Mary Garth, une jeune fille comme Jane Austen les aime, intelligente, cultivée, belle, et pauvre. Trop pauvre pour que Mrs Vincy voit ce mariage d’un mauvais œil, tandis que Fred est trop joueur et insouciant pour que Mrs Garth le considère comme un mari digne de sa fille. Mais Mary aime aussi Fred, depuis l’enfance, et aimerait bien qu'il se réforme...
Bienvenue à Middlemarch et ses affaires politiques ! Quel vicaire choisir pour le nouvel hôpital ? Faut-il voter la Grande Réforme ? Et comment envisager ce chemin de fer qui veut venir s’installer ici ? Quand à ce jeune Lydgate, qui a des idées bien particulières sur la médecine, peut-on lui faire confiance ?
Bref, ce roman est un monde. Un univers à lui tout seul. Une plongée dans l’Angleterre victorienne. Quelque chose pour nous faire pardonner à Jane Austen de n’avoir écrit que six romans – elle savait que George Eliot viendrait après. Un peu long, peut-être, un peu dense. Mais un de ces pavés qui nous emmènent loin, très loin. Un de ces classiques qu’on lit et relit en y trouvant à chaque fois un nouveau message, une nouvelle allusion qui nous avait échappé.
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