Le blog d'une curieuse, avide d'histoires, de récits, de livres, de film et d'imaginaire.
Voici un billet qui poirotte depuis plus d'un mois dans ma liste de brouillons. Pourquoi n'ai-je pas trouvé le temps d'une petite mise en page pour le publier à l'époque ? Vaste question ...
Toujours est-il que j'avais gagné début Juin une invitation pour participer à une rencontre, organisée par Orbit et Mango Edition, avec l'écrivain de fantasy Brandon Sanderson. Pour tout vous avouer, je n'avais jamais rien ouvert de Brandon Sanderson. J'en avais entendu du bien (ici, par exemple) et j'étais curieuse de découvrir sa prose (surtout que j'ai très envie de lire de la fantasy en ce moment). Et je sais qu'il a été choisi pour terminer la série La Roue du Temps, interrompue par la mort de son auteur : si ça, c'est pas une preuve de confiance !
Une petite sortie, après une rude journée de rédaction ?
OK
Un peu gênée d'aller à cette rencontre sans avoir jamais rien lu de l'auteur, je me suis servie de ma toute nouvelle tablette pour télécharger une de ses nouvelles : Firstborn.
Mmmmmm, Firstborn ... De la Science Fiction dans l'espace, avec des batailles de vaisseaux spaciaux ? Pas mon genre, mais alors pas du tout. J'ai lu quand même, elle ne fait que quelques dizaines de pages...
"Though they offered no obvious disrespect, Dennison could see their true feelings in their eyes. They did not expect him to win."
Dennison est le fils d'un duc de l'Empire spacial. Comme tous les fils de duc, il est sensé devenir amiral. Mais Dennison n'a aucun talent, et est un très mauvais stratège. Ou pas si mauvais, mais juste terriblement malchanceux.
Pas comme son frère, de 20 ans son aîné, Varion, qui est le petit chouchou de l'Empire. D'ailleurs, c'est lui qui gagne toutes les batailles qui conduisent à la réunification de l'Empire. Ecrasé par l'ombre de son frère, Dennison voudrait s'engager dans une autre voie. Mais ni son père, ni l'empereur ne le lui permettent ...
Et bien, j'ai beau être peu amatrice de science fiction, et détester les récits de batailles (à commencer par Waterloo de Hugo et jusqu'aux bataille de A song of Ice and Fire, c'est pour dire), je me suis magnifiquement plue dans ce court récit. J'ai parfaitement accroché aux personnages, et surtout Dennison lui-même, un homme aimable, gentil, chaleureux, intelligent, et terriblement malheureux. Il y a beaucoup d'humanité dans cette nouvelle, et c'est elle qui permet de suivre avec passion les retournements tactiques des combats.
Si vous voulez aussi la lire, elle est disponible gratuitement sur cette page.
Je suis donc arrivée à cette rencontre toute guillerette, et j'avais bien raison. Déjà parce que le lieu était splendide (une petite maison au fond d'une courette au pied de Montmartre) et que les éditeurs nous ont admirablement reçus. Il y avait quelques lecteurs et blogueurs, dont Erato dont j'ai fait la rencontre.
J'avais bien raison de venir car Brandon Sanderson est lui-même quelqu'un de chaleureux et expansif.
Il nous a lu le prologue de son prochain roman : sans connaître ni l'univers ni les personnages, en doutant de ma capacté de compréhension de l'anglais pour une lecture si longue (et j'ai effectivement zappé des passages), je me suis laissée emportée par l'histoire.
Il a ensuite répondu à nos questions avec beaucoup de gentillesse, ce qui ouvrait une porte très intéressante sur le fonctionnement du bureau d'un écrivain (à succès, américain). Pas moins de cinq personnes l'assistent dans son travail : un assistant fait ses recherches, un autre gère son site mail, un troisième est chargé de ses mails, et deux l'aident dans l'écriture de La Roue du Temps, pour vérifier la cohérence entre les passages qu'il écrit et ceux de Robert Jordan. Il nous a également expliqué son fonctionnement : il préfère décrire tous les retournements de l'intrigue avant de commencer une nouvelle série. Cependant, les personnages naissent au fil de sa plume, et évoluent petit à petit, comme ça vient.
Parmi ses auteurs classiques préférés, il nous a cité Victor Hugo (qui parvient à mettre de l'héroïsme dans les plus petites choses) et, beaucoup plus étonnament à mon sens, Jane Austen et Oscar Wilde !
Quelques piles de livres trainaient sur des tables, offerts par les éditeurs. Ne connaissant absolument pas ses oeuvres, j'ai choisi Elantris, dont Alicia, une fan qui était là aussi, m'avait dit le plus grand bien, et Alcatraz contre les infâmes bibliothécaires, parce qu'avec un titre pareil ... on ne peut pas passer à côté !
Vous entendrez donc surement parler de Brandon Sanderson dans les mois qui viennent.