Le blog d'une curieuse, avide d'histoires, de récits, de livres, de film et d'imaginaire.
"Come at once. Help me. Save me. I need you now as I have never needed you before. I love you. I love you. I love you. Come at once."
Il y a un peu plus d'un an, j'avais lu les quatre volumes publiés de A song of Ice and Fire. Les quatre ? Pas tout à fait. A la fin d'un des chapitres de A Feast if Crows (celui raconté par Cat of the Canals), un cliff-hanger atroce m'avait fait poser le bouquin : si George Martin ne finissait jamais la série, je ne voulais pas en savoir plus.
Par chance, le cinquième tome est sorti le 12 Juillet, cinquième tome que je vais bientôt dévorer avec délectation (avant d'attendre le sixième ...). Pour fêter cela, je me suis replongée dans A Feast for Crows, bien décidée maintenant à le lire jusqu'au bout.
Comment en parler sans spoiler ? A Feast for Crows ne se passe qu'en Westeros (ou presque, quelques chapitres se passant à Braavos). D'ailleurs, les personnages qui sont dans les régions les plus excentrées de la carte ne sont pas présents - je les retrouverai dans A Dance for Dragons. Un Westeros en déconfiture : la guerre, la folie, l'horreur s'est installée sur cette terre, où des atrocités sans noms ont été commises. Les corbeaux se régalent des cadavres, pendant que les personnages errent dans un monde qui s'effondre.
Ce n'est pas le plus gai des romans de A Song of Ice and Fire. Une ambiance délétère y règne, et donnent envie de se réfugier à Dorne, pour regarder les enfants jouer innocement au milieu des fontaines. Trop d'hommes (et de femmes) de Westeros ont perdu la raison et se complaisent dans le sadisme et la torture.
La plume de George R.R. Martin est atrocement précise dans la description de cette folie qui ravage la terre. Il nous fait ressentir ce qu'est la guerre, et surtout la guerre civile, quand le chaos répand ses hordes de brigands, de soldatesque ennivrée de sang et de viols, quand la paranoïa devient le seul moyen de survie.
Ce n'est pas non plus le mieux construit des romans de la série. Deux intrigues secondaires, à Dorne et aux Îles de Fer prennent le pas sur les autres et on perd un peu le fil de l'intrigue principale. Point de lutte pour le Trône de Fer, point d'Others ni de Dragons. Ce roman est plus dans la destruction des derniers restes qui pouvaient survivre des Sept-Royaumes que dans la construction de quoi que ce soit.
Bref, on touche le fond.
Malgré tout (malgré surtout le récit des atrocités commises à Harrenhal), j'ai adoré lire ce roman. D'autres univers des Sept-Royaumes sont présentés, et tous possèdent une grande logique. J'ai beaucoup aimé décortiquer la religion du Drowned God, ou découvrir la famille Martel. J'ai aimé voir Cersei en son château se rêver aussi brillante que son père. Et je me suis raccrochée au plus improbable des personnages (même si son évolution était déjà commencée auparavant) comme à mon ultime bouée de sauvetage doué d'un minimum de sens commun ...
Mais Tyrion, Jon et les autres me manquent trop. Vivement A Danse with Dragons !!