"Il y avait plus de dix-huit mois que je vivais près d'elle, et pour la première fois, je venais de la regarder, comme on regarde quand on veut voir."
Dominique raconte l'histoire de Dominique de Bray, gentleman farmer d'une campagne française dont le narrateur fait la rencontre à l'occasion d'un séjour de chasse chez un ami. Cet homme de quarante ans semble bien paisible, dans son charmant manoir, accompagné d'une épouse discrète et de beaux enfants. Cependant, à l'occasion d'un séjour chez M. de Bray, le narrateur va prendre conscience qu'avant de se retirer dans cette campagne, Dominique a vécu une vie bien plus mouvementée, à Paris.
En effet, durant sa jeunesse, studieuse et rêveuse, Dominique a fait la rencontre d'une charmante jeune fille, dont il est tombé éperdument amoureux. Las, à l'occasion d'un séjour aux eaux, la jeune fille se fiance à un autre, et voilà Dominique amoureux, sans jamais le lui avoir avoué, d'une femme mariée.
On tombe là (et pourtant avec quelques années de retard, si j'en crois la courte bibliographie - ah oui ... en 1863, il a du retard, le père Fromentin !) en plein drame romantique. Tous les poncifs y sont, le jeune homme timide, ses deux amis, le débauché et le bourreau de travail et d'étude, la jeune fille pure et honnête, l'amour malheureux, et surtout, surtout, les descriptions sans fin de la Nature, dont l'observation et l'admiration est le seul remède à une passion sans borne.
Tous les poncifs que j'aime en fait !
Dominique n'est pas le meilleur exemple de ce genre de littérature, mais à sa décharge, l'auteur était peintre avant d'être romancier. Les personnages sont taillés à la serpe, les oppositions sont manichéennes, les rebondissements prévisibles. Mais comme un fauteuil confortable, c'est un style de roman dans lequel j'aime me plonger régulièrement. A réserver donc aux amoureux de l'Adolphe de Benjamin Constant et des autres romans du genre.
Dans ma PAL depuis, pfiouuuuuuu