Le blog d'une curieuse, avide d'histoires, de récits, de livres, de film et d'imaginaire.
"Est-ce donc toujours le rôle des femmes de soutenir les maisons comme ces figures de pierre qu'on nomme caryatides ? Et vas-tu aujourd'hui, Seigneur de Haut-Mesnil, renverser sur ta tête et sur la mienne, toutes les pierres de notre grande maison ?"
Ce recueil de nouvelles, un peu fourre-tout ne s'appelle que par erreur "Nouveaux contes d'hiver". Car si les trois derniers contes sont effectivement à rattacher au recueil précédent Contes d'hiver, d'autres sont clairement reliés aux Sept contes gothiques, et les premiers sont tirés du roman Albondocani, que je n'ai pas lu.
Est-ce pour cette raison ? J'ai peu accroché sur les premiers. Dans une Italie un peu fantasmée, un vieux peintre, sa belle épouse et son jeune et talentueux élève vivent une sorte de ménage à trois, rompu par la mort du maître. Le jeune homme en est bouleversé, et se détache de la veuve. Même si le style en est toujours aussi merveilleux, je n'ai pas vraiment réussi à entrer dans ces nouvelles.
Par chance, dès que j'ai entamé les deux "Nouveaux contes gothiques", mon adoration est revenue.
Les caryatides raconte l'histoire d'une famille noble de la France du XIXème troublée par une sorcière, une va-nu-pieds qui séduit le fils d'une noble famille.
La secondes, L'écho, m'a encore plus plue : elle revient sur une nouvelle des Sept contes gothiques, qui mettait en scène une cantatrice ayant perdu sa voix. Suivant cette femme dans ses pérégrinations, on découvre avec elle un petit village où, dans l'église, le dimanche, un jeune garçon chante ... avec sa voix. Celle qu'elle a perdue une dizaine d'années auparavant est allée se trouver danns ce garçonnet, pour qui elle se prend d'une irrésistible amitié.
"Car, représente-toi un peu ce que ça signifie : on prend une jeune femme heureuse, innocente, confiante et, lentement, lentement, on lui arrache les dents, les cheveux, on lui décolore les yeux, on lui déforme le corps, on lui crevasse la peau, on lui casse la voix, et on la met bien en évidence, aux yeux de tout le monde comme si elle était nue."
Les Contes d'hiver aussi m'ont séduite.
Une histoire campagnarde est un conte plein de vengeance et de pardon. Un fils cherche à racheter la faute de son père qui, en punissant un de ses paysans, l'a conduit à la mort. Mais, il apprend que le petit-fils de ce paysan, son frère de lait, est en emprisonné pour avoir volé et tué.
J'avais déjà lu la seconde : Une saison à Copenhague, où des cousins et cousines jouent au jeu dangereux de l'amour absolu, dans une Copenhague en pleine effeverscence hivernale.
Enfin, la dernière, Conversation nocturne à Copenhague relate une discussion entre un roi, un poète et une pute, et est bouversante de beauté et de poésie.
Malgré son irrégularité, ce recueil a encore une fois été un délice, un ravissement.
Il constitue ma première participation au Challenge La Nouvelle,
ma troisième a u Challenge Vicking Lit'
et ma dernière à la Semaine nordique !