"Car on disait volontiers, en ces temps où les Chasses sauvages parcouraient la terre, que voir la face nue de Finstern signifiait pour les humains la folie ou la mort. Telle est la beauté des Seigneurs ténébreux, forte et mortelle comme une lame qui jamais ne rentre au fourreau sans avoir versé le sang."
Un seul mot à dire en sortant de ce roman, de ce conte, de cette épopée, de cette légende : c'est beau. Si j'avais su, si j'avais du écrire, j'aurais aimer écrire comme ça, dans ce langage précieux, riche, sonore, chantant. Chaque phrase est parfaite et nous fait entrer toujours plus profondément dans cet univers si particulier. Comme dans un conte pour enfant, les mots nous bercent vers le merveilleux et le pays de féérie.
Il était un fois ... il était une fois un seigneur, puissant, beau et cruel nommé Finstern. Comme il avait traité légèrement deux des trois Parques, elles le maudirent : par trois fois, il serait renié par et renierait son peuple. Mais comme il avait été tendre avec l'une des Parques, elle lui donna un espoir, un terrible espoir : il tomberait amoureux, et cet amour pourrait le sauver ou le détruire. Et c'est pour cette raison que nait Angharad, de la sève et du givre. Ou peut-être nait-elle pour autre chose.
Ce conte parle de trahison, de fidélité, de déchirements, de sacrifices, de cruauté. Il nous emmène dans un royaume de féérie, construit de mythologies grecques et celtes, et de l'imaginaire shakespearien.
C'est une merveille. Pas d'une facilité à toute épreuve, je l'avoue. J'ai plusieurs fois posé ce livre, pour passer à des lectures plus légères. Mais je l'ai toujours repris avec envie, pour retrouver la blancheur intacte de l'hiver de Féérie.
Lu dans le cadre du challenge Mythes et légendes !