"Elle mourut peu de jours après, dans la fleur de son âge, une des plus belles princesses du monde et qui aurait été la plus heureuse si la vertu et la prudence eussent conduit toutes ses actions."
Après avoir vu le film, j'ai eu envie de découvrir la nouvelle dont est issue l'histoire de la Princesse de Montpensier, afin de découvrir si l'héroïne m'est plus sympathique chez Madame de La Fayette que chez Bertrand Tavernier.
Le film est excessivement fidèle à la nouvelle, ne différant que dans sa fin, également malheureuse dans les deux récits. La nouvelle est très brève, ne s'encombrant pas de descriptions. Elle reste très factuelle dans sa descriptions des sentiments, préférant décrire leurs conséquences sur les actes des personnages que leurs pensées et leurs tourments.
On retrouve avec plaisir le personnage de Chabanne, qui est un personnage aussi humain et humaniste que celui représenté par Lambert Wilson. Guise en revanche, semble encore plus roublard, tandis que Montpensier et d'Anjou sont assez effacés.
L'autre aspect qui m'a surpris (et semblé un peu lourd, je dois l'avouer) est l'importance des titres et des rangs. C'est une société excessivement hiérarchisée que nous présente Madame de La Fayette, et dans laquelle elle se complait. Nul n'est besoin d'expliquer qui est "Madame" et il ne lui vient pas à l'esprit d'appeler la soeur du roi par son surnom de Margot. Par cet aspect, je trouve que ce roman sent plus la Cour de Louis XIV que celle, que j'imagine plus détendue, de Charles IX.
Et alors ? Que devient Marie ?
Plus sympathique, à coup sûr. Malgré la froideur du style, on sent transparaître la passion, la passion malheureuse dont Marie cherche à se débarrasser mais qui revient l'assaillir dès que Guise apparait. Elle apparaît à coup sûr très jeune, car si elle a treize ans quand le récit commence, elle n'en a que 16 à son mariage : ses maladresses, son innocence n'en apparaissent que plus compréhensible.
En résumé, c'est une nouvelle que j'ai apprécié, même si des lourdeurs, un esprit assez prude viennent tempérer mon jugement.