Le blog d'une curieuse, avide d'histoires, de récits, de livres, de film et d'imaginaire.
« J’ai possédé une ferme en Afrique, au pied du Ngong. »
Mon dieu, quel livre ! Un enchantement, une merveille, un voyage si vrai et si beau …
La narratrice, c’est Karen elle même. Elle possède, elle gère, elle habite une ferme, en Afrique. Un monde, un univers, dont le livre ne sort presque pas, juste pour quelques escapades en pleine nature. Nous sommes dans les années 1910, la guerre fait rage ailleurs, mais dans la ferme, dans le paisible paysage qui l’entoure, les seules choses importantes, ce sont la succession des saisons, l’attente de la pluie, les récoltes de café, les relations entre les différentes ethnies, les kikuyus, les somalies et les puissants et belliqueux masais et la complexe relation qui se noue entre la blanche propriétaire et ses serviteurs pleine d’affection et d’estime. Le récit fait vivre devant nous les panoramas africains, les derniers aventuriers, les soirées entre colons que Karen passe à inventer des contes à ses hôtes, en merveilleuse narratrice qu’elle était déjà. Elle anime devant nous une nature primitive, sauvage, dure et enchanteresse ; les montagnes du Ngong sont un véritable personnage du récit, toujours changeantes et toujours présentes ; elle fait surgir devant nous un troupeau de buffles ; elle nous fait aimer la petite gazelle qui avait pris ses aises dans la ferme, délicate et distinguée ; nous fait partager l’émotion à la découverte de peuples et de cultures si différents des siens, un « élargissement de mon monde entier ».
En refermant ce livre, j’ai eu l’impression de perdre une amie très chère et très estimée, de quitter un endroit heureux et de garder quantité de souvenirs africains, sans y être jamais allée.